2. 2. 2. Les talus
Les talus sont de forme concave et recouverts d'éboulis
assez denses. Les versants présentent des replats notamment ceux du
plateau situé au nord de la mare. Au niveau de ce replat affleurent les
grès argileux privés de leur couverture d'éboulis qui ont
été sans doute emportés par le ruissellement vers la base
du talus, on parle de l'instabilité des éboulis sur les sommets
et le versant.
La dynamique du talus reste tributaire de la dynamique
affectant les sommets de plateaux. La corniche bordant les surfaces sommitales
se débite en des éboulis qui se répandent sur la surface
du talus. Ces éléments sont entraînés vers le bas de
la pente, loin du champ du talus jusque dans le fond de koris entaillant
l'amont de glacis. Ou alors ils sont entraînés par le vent et par
la reptation s'ils sont de petites tailles. L'évolution de ces
unités est caractérisée essentiellement par de processus
hydriques
et la gravité même si par ailleurs le vent joue
un rôle en entraînant les particules fines. La corniche qui domine
le talus est échancrée par les têtes de nombreux koris
à écoulements torrentiels qui la font reculer par affouillement
des grès argileux sous-jacents et éboulement de blocs de cuirasse
qui sont entraînés vers le bas sur le talus voire au-delà
par les eaux de ruissellement et par la gravité.
Les essences floristiques se limitent au Combretum
micrantum, Combretum gluttinosum, Guiera senegalensis, Cassia
sieberana.
La contrainte majeure sur les talus est la forte pente qu'ils
présentent. Ce qui pose un problème en terme de puissance de
l'eau, en effet elle entraîne de conséquences néfastes sur
le glacis de dénudation.
2. 2. 3. Les glacis
La topographie et le matériel en place nous ont permis
de distinguer deux niveaux de glacis. Le premier niveau qui se raccorde au
talus correspond au glacis de dénudation qui se marque par
l'affleurement en surface de la roche gréseuse. Les pentes sont
relativement fortes (environ 5 %). L'évolution du glacis de
dénudation dépend de la dynamique des sommets de plateaux et
celle de talus. Les écoulements linéaires, de compétence
torrentielle en provenance de sommets de plateaux creusent des koris et y
accumulent les éboulis. Ces éboulis sont soit
piégés dans des marmites de géant ou abandonnés du
fait de la baisse de la compétence.
Le glacis de dénudation n'est plus fonctionnel et
présente un aspect de bad-lands car il est fortement raviné. Ceci
témoigne d'une érosion hydrique dans ce milieu sensible non
protégé par une couverture végétale
déficiente.
Sur les glacis de remblaiement sableux, l'érosion
éolienne provoque l'apparition des loupes d'érosion. En aval, se
développe un glacis d'épandage constitué des
matériaux d'origine colluvioéolienne, qui sont actuellement
remaniés par le vent et l'eau sur des surfaces inclinées (2
à 5 %) de la dépression vers le glacis de dénudation. Ces
glacis présentent dans leur partie amont des accumulations sableuses
(nebkas) et même des plages nues (loupes d'érosion) et des
ondulations entre les entailles. Ils sont entaillés par des koris dont
la profondeur peut varier de 2.5 à plus de 3 m.
Les koris évoluent par sapement de berges (par endroits
en colonne) (photo 7) et par des nombreuses fentes de retrait et de
dessiccation. La largeur entre les berges augmente vers aval jusqu'à la
zone d'épandage sableux où ces koris se ramifient pour devenir
anastomoser. La partie aval du glacis au
contact de la dépression est marquée par un
écoulement aréolaire et anastomosé du fait de l'importance
de la végétation et de la couverture sableuse. Tous les koris
descendant des directions nord et Nord est de la mare ont la même
dynamique dans cette partie des glacis. Leur écoulement devient en nappe
du fait de la faiblesse de la pente, ce qui entraîne d'énormes
quantités de sable dans le fond de la mare.
PHOTO 7: Dynamique de l'évolution d'un kori par
sapement de berge en colonne (berge droite du kori 1)
La couverture est dense et se compose de Combretum
micrantum, Guiera senegalensis, Combretum gluttinosum. Les espèces
dominantes sont Eucalyptus, Faidherbia albida, Piliostigma reticulatum.
Aucune trace d'écoulement concentré n'a été
observée dans cette partie du glacis.
Les caractéristiques granulométriques des
sédiments révèlent qu'ils sont mis en place par des agents
d'érosion divers et ont dans leur majorité une distribution
bimodale ou même pluri-modale (courbes de fréquences relatives)
tandis que leurs courbes des fréquences cumulées sont toutes de
forme sigmoïde. Ce qui explique une accumulation sélective, une
accumulation libre qui se produit du fait d'une variation banale et
modérée dans la compétence du processus de transport. Ces
courbes sont caractéristiques des bancs alluviaux dans le lit du cours
d'eau (qui est le Dallol) et de sables dunaires. La première
hypothèse pourrait être confirmée, par l'indice
d'asymétrie skwness Ski. En effet, tous les échantillons
prélevés et analysés ont un indice compris entre les deux
premiers intervalles (1>Ski >0.3, et 0.3> Ski > 0.1) qui expriment
une asymétrie vers les petites tailles.
Des prélèvements effectués sur les berges
du kori1 montrent une disposition des bancs
sédimentologiques (Figure 20) différents les uns des autres et
les proportions de particules sont données par le tableau 7.
FIGURE 20 : Coupes schématiques des berges du kori
1
En amont de ce transect, sur la berge gauche à pente raide
de kori1, quatre couches sont identifiées. A ce niveau
la largeur entre les berges ne dépasse pas 5 m.
Une couche superficielle sableuse des grains très bien
classés, de couleur ocre et épaisse de 1m 6. Ce banc est
homogène d'une asymétrie vers la fraction fine.
Un second banc sableux rouge d'épaisseur 0m 89. Peu
homogène avec So =2, très bien classé et
dissymétrique vers les particules grossières (Ski = 0.45; et
Öi = 0.12)
Le troisième niveau est graveleux d'une épaisseur
de 0m 25. Cette couche est hétérogène et très bien
classée (So =2.23 et Öi = 0.13.)
Et enfin un banc argilo-sableux hétérogène
et épais de 0m 3 (So =2.5, S = 013). Ce banc est dissymétrique
vers la fraction grossière et très bien classé (ski = 0.5
et Öi = 0.15).
En aval de ce kori c'est-à-dire sur le glacis
d'épandage sableux la berge est taillée dans un matériel
sableux et a fait l'objet d'échantillonnage. Deux couches sableuses sont
visibles sur la coupe 20 b. Un banc superficiel est sableux de couleur noire
épaisse de 1m 6. Ce banc est caractérisé par la
prépondérance de particules fines (Ski = 0.43). C'est un
sédiment peu homogène et très bien classé (S =
0.12, So = 1.77 et Öi = 0.1), et la base un second banc de couleur ocre,
de texture sableuse et épais de 1m 24. Les indices
granulométriques confèrent les mêmes
caractéristiques que le premier banc (ski = 0.35; S0 = 1.78;S = 0.16 et
Öi = 0.14).
TABLEAU 7: Analyse granulométrique transect
1
|
Berge gauche
|
Berge droite
|
|
E1a
|
E1b
|
E1c
|
E1d
|
E1e
|
E2a
|
E2b
|
Argile + limon
|
12.64
|
18.81
|
24.94
|
25.52
|
41.19
|
8.77
|
7.3
|
Sable fin
|
51.73
|
58.93
|
50.73
|
47.62
|
38.82
|
55.11
|
57.22
|
Sable grossier
|
35.61
|
25.91
|
24.33
|
26.86
|
19.99
|
36.12
|
35.48
|
La largeur entre les berges est de 27.2 m. A ce niveau la
berge gauche se stabilise, et le sapement et l'élargissement se font sur
la berge droite (la rive concave). Ce kori dépose sa charge dans une
zone dépressionnaire sur le glacis à l'est de la mare.
L'ensemble des échantillons prélevés sur
les berges du kori 1 présentent des courbes
cumulées de type sigmoïde caractéristiques des
dépôts de sables dunaies ou des matériaux des bancs
alluviaux dans le lit du dallol Maouri (figure 21 , 22 et 23).
Sur le deuxième transect 2 qui va du plateau
situé au NE de la mare, et en amont, quatre (4) couches sont
identifiées sur la berge droite (3 m 35) du kori 2 (figure 24). Du
sommet à la base, une couche sableuse rouge (0 m 84); un autre banc de
texture sableuse épaisse de 0 m 74; un banc graveleux, épais de
0m 15, et un dernier banc sablo-argileux de couleur bigarrée 1m 24. la
largeur entre les berges est d'environ 2 m.
En aval, le fond du kori est large de 13 m 6 et les berges
présentent des fentes de retrait et de dessiccation favorisant ainsi un
élargissement par sapement de berges. Sur la berge gauche mesurant 3m 10
d'épaisseur, trois niveaux sédimentologiques sont observés
et les proportions de différentes particules sont données par le
tableau 8. Un banc superficiel ocre de texture sableuse 1m 1
Frequences %
Frequences %
Frequences %
FR FC
FR FC
FR FC
100
100
100
40
90
80
70
60
50
30
20
40
80
60
20
10
90
70
50
30
10
40
20
80
60
0
0
0
0,01 0,1 1 10
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E1c Doutchi
E1a Doutchi
E1b Doutchi
Diamétre des grains mm
Figure 21 : Courbes des fréquences des
échantillons E1a Doutchi, E1b Doutchi et E1c Doutchi (kori
1)
Frequences %
Frequences %
100
40
100
90
80
70
60
50
30
20
10
90
70
40
30
20
80
60
50
10
0
0,01 0,1 1 10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre des grains mm
E1d Doutchi
E1e Doutchi
FR FC
FR FC
Figure 22 : Courbes des fréquences des
échantillons E1d Doutchi et E1e Doutchi (kori 1)
Figure 23 : Courbes des fréquences des
échantillons E2a Doutchi et E2b Doutchi (kori 1)
Frequences %
Frequences %
100
40
20
90
70
60
50
30
80
10
100
0
0,01 0,1 1 10
40
90
80
60
50
30
20
70
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Diamétre des grains mm
E2b Doutchi
E2a Doutchi
FR 9,36
FR FC
d'épaisseur. Un second banc 1m 3 et sablo-argileux de
couleur bigarrée et enfin un troisième niveau argileux et
épais de 0m 7.
La berge gauche du kori 3 a fait l'objet d'échantillonnage
(figure 24C ).
FIGURE 24: Coupes schématiques des berges des
koris 2, 3 et 4
La couche superficielle est sableuse de couleur brun rouge, 2m
94 d'épaisseur, le second niveau est de texture sableuse
grossière de couleur ocre et épaisse de 0m 36. Le fond du kori
est large de moins de 2 m. Et enfin pour le quatrième transect,
l'échantillonnage est réalisé au niveau de la berge gauche
du kori 4 (Tableau 8). Le fond est large d'environ 2 m. Ce kori descend du
sommet de la butte située au Nord ouest de la mare de Tapkin Sao.
La couche superficielle de cette berge est épaisse de
3m 3 et de texture sableuse tandis que la seconde qui se trouve à la
base est sablo-limoneuse.
Le tableau 8 donne les proportions de différentes
particules, ce qui montre une dominance de sables dans la composition du sol ce
qui explique leur sensibilité aux processus érosifs tant
hydriques qu'éoliens.
TABLEAU 8: Résultats de l'analyse
granolométrique sur les transects 2, 3 et 4
|
Berge droite (K2)
|
Berge gauche (K2)
|
Berge gauche (K3)
|
Berge droite (K4)
|
|
E3a
|
E3b
|
E3c
|
E4a
|
E4b
|
E4c
|
E4d
|
E5a
|
E5b
|
E6a
|
E6b
|
Ar+l
|
8.59
|
17.62
|
24.73
|
21.31
|
21.71
|
12.89
|
21.57
|
22. 86
|
22. 08
|
12. 84
|
30. 12
|
S. M
|
53.95
|
46.92
|
52.32
|
50.69
|
45.71
|
30.17
|
52.34
|
54. 11
|
29. 38
|
61. 42
|
29. 06
|
S. G
|
37.64
|
35.44
|
22.95
|
28
|
32.58
|
56.94
|
29.09
|
23. 03
|
48. 54
|
15.74
|
40. 82
|
L'interprétation granulométrique montre que
l'essentiel de la déposition est assuré par le vent, principal
agent de la morphogenèse en milieu semi-aride. En effet, chacun des
échantillons prélevés au niveau du glacis présente
une courbe de fréquences relatives plurimodale et que le mode principal
est inférieur à 0.2 mm (tableau 9).
TABLEAU 9: Les modes des différents
échantillons de sols sur tous les transects
Echant.
|
E1a
|
E1b
|
E1c
|
E1d
|
E1e
|
E2a
|
E2b
|
Modes
|
0.08
|
|
|
0.08
|
|
|
0.08
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.315
|
0.315
|
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
Echant.
|
E3a
|
E3b
|
E3c
|
E4a
|
E4b
|
E4c
|
E4d
|
Modes
|
|
|
0.08
|
|
|
|
|
|
|
|
0.1
|
0.1
|
|
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0.2
|
|
|
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
0.315
|
|
|
|
|
|
2
|
|
Echant.
|
E5a
|
E5b
|
E6a
|
E6b
|
|
|
|
Modes
|
|
|
0.08
|
|
|
|
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
|
|
|
|
|
0.315
|
|
0.315
|
|
|
|
Les figures (25, 26, 27, 28 et 29) montrent que Les courbes
cumulées sont de type sigmoïde caractérisant dans ce cas si
des dépôts de sables dunaies.
Frequences %
Frequences %
Frequences %
100
100
100
40
90
80
70
60
50
30
20
40
20
10
90
70
60
50
30
80
10
40
90
80
60
50
20
70
30
10
0
0
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E3c Doutchi
E3b Doutchi
E3a Doutchi
FR FC
FR FC
FR FC
Figure 25 : Courbes des fréquences des
échantillons E3a Doutchi E3b Doutchi et E3c Doutchi (kori 2)
10
0
100
90
80
Frequences %
70
60
50
40
30
20
10
0
E4a Doutchi
20
100
90
80
70
Frequences %
60
50
FR FC
40
30
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E4 b Doutchi
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
FR FC
Figure 26 : Courbes des fréquences des
échantillons E4a Doutchi E4b Doutchi (kori 2)
E4c Doutchi
-10 0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
100
90
80
70
Frequences %
60
FR FC
50
40
30
20
10
0
E4 d Doutchi
10
0
100
90
80
Frequences %
70
60
50
FR FC
40
30
20
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
Figure 27 : Courbes des fréquences des
échantillons E4c Doutchi E4d Doutchi (kori 2)
Frequences %
frequences %
100
100
40
20
90
80
70
60
50
30
10
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E5a Doutchi
E5b Doutchi
FR FC
FR FC
Figure 28 : Courbes des fréquences des
échantillons E5a Doutchi E5b Doutchi (kori 3)
Figure 29 : Courbes des fréquences des
échantillons E6a Doutchi E6b Doutchi (kori 4)
E6a Doutchi
100
90
80
Frequences %
70
60
FR FC
50
40
30
20
10
0
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
E6b Doutchi
0,01 0,1 1 10
Diamétre des grains mm
FR FC
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Frequences %
|