UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI RESEAU UNIVERSITAIRE
Faculté des Lettres et Sciences Humaines INTERNATIONAL
Département de Géographie DE
GENEVE (RUIG)
MEMOIRE DE MAITRISE GEOGRAPHIE
PROGRAMME DYNAMIQUE ET GESTION DES BAS-FONDS
SAHELIENS
THEME : GENESE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLE DES BAS-FONDS
SAHELIENS : CARACTERISATION DES BAS-FONDS DE BIRNIN LOKOYO, DOUTCHI ET SORMO
Annee academique 2004-2005 Presente et soutenu par ABBA
Bachir
Sous la direction de : Membres du jury :
BOUZOU MOUSSA Ibrahim, Président
: DESCROIX Luc
Maître de Conférences, Faculté des
Lettres Chargé de Recherches, Institut de
et Sciences Humaines Recherche pour le
Développement Niamey
FARAN MAIGA Oumarou, Assesseur : ADAMOU
Mahaman Moustapha
Assistant, Faculté des Lettres et Sciences
Humaines Assistant, Faculté d'Agronomie
Tout aménagiste ou agent du développement quel
qu'il soit est amené à utiliser une série d'indicateurs
pour caractériser en première approche la région, le
terroir, ou le bassin versant à aménager (MONDAIN MONVAL;
1993)
Dédicaces
Je dédie ce travail d'étude et recherche
à mes parents, à mes frères et soeurs et à mesdames
WAZIRI MATO Maman nées Marée et Marie.
Sigles et abréviations
ADRI : Action pour le développement rural
intégré
ADRAO : Association pour le développement de la
riziculture en Afrique de l'ouest AMMA : Analyse multidisciplinaire de la
mousson Africaine
BUCU : Bureau de Coopération
CES/DRS : Conservation des eaux et de Sols, défense et
restauration de Sols CIDES : Centre d'information et de documentation
économique et social CORAF : Conférence des responsables de la
recherche agronomique Africains PDGBS : Programme dynamique et gestion des
bas-fonds sahéliens
DMN : Direction de la météorologie nationale
ETP : Evapotranspiration potentielle
FA : Faculté d'agronomie
FC : Courbes de fréquences cumulées
FR : Courbes de fréquences relatives
FLSH : Faculté des lettres et sciences humaines
GEOCONSEIL : Cellule de conseil du Département de
Géographie IGA : Institut de Géographie Alpine
INRAN : Institut national de recherche agronomique du Niger IRAT
: Institut de recherche agronomie tropicale
IRD : Institut de recherche pour le développement
MDA : Ministère du développement agricole
OMM : Organisation mondiale de la météorologie
ONG : Organisation non gouvernementale
R3S : Réseau de recherche sur la résistance
à la sécheresse au Sahel RUIG : Réseau universitaire
international de Genève
TER : Travaux d'étude et de recherche
Liste des tables Tables des cartes
Carte1 : Localisation des sites étudiés
Carte 2 : Les unités géodynamiques du bassin
versant de la mare de Birnin Lokoyo (1975) Carte 3 : Les unités
géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo (1996) Carte
4 : Les unités géodynamiques du bassin versant de la mare de
Doutchi (1975)
Carte 5 : Les unités géodynamiques du bassin
versant de la mare de Doutchi (1996) Carte 6 : Les unités
géodynamiques du bassin versant de la mare de Sormo (1996)
Tables des Figures
Figure 1: Courbes de variation des précipitations à
Doutchi (1923-2003)
Figure 2: Écarts à la moyenne station de Douthi
(1950-2003)
Figure 3: Courbes de variation de précipitations à
Matankari (1985-2003)
Figure 4: Écarts à la moyenne station de Matankari
(1985-2003)
Figure 5: Courbes de variation de précipitations à
Gaya (1931- 2003)
Figure 6: Écarts à la moyenne station de Gaya
(1950-2003)
Figure 7: Variation des températures à la station
de Doutchi (1996-2003)
Figure 8: Variations des températures à la station
de Gaya (1970-1997)
Figure 9: Profils topographiques réalisés à
partir de la carte topographique de Dogondoutchi au
1/200000ème (secteur de Birnin Lokoyo)
Figure 10: profils topographiques réalisés à
partir de la carte topographique de Dogondoutchi au
1/200000ème (secteur de Doutchi)
Figure 11: profils topographiques réalisés à
partir de la carte topographique de Sabongari2 c
a1/50000ème
Figure 12: Coupe de berges des koris latéraux
Figure 13 : Courbes des fréquences des échantillons
E1a Birnin Lokoyo et E1b Birnin Lokoyo Figure 14 : Courbes des
fréquences des échantillons E1c Birnin Lokoyo, E1d Birnin Lokoyo,
E1e Birnin Lokoyo
Figure 15 : Courbes des fréquences des échantillons
E2a Birnin Lokoyo, E2b Birnin Lokoyo et E2c Birnin Lokoyo
Figure 16: Courbes des fréquences des échantillons
E2d Birnin Lokoyo, E2e Birnin Lokoyo Figure 17: Coupe schématique de la
berge du kori principal
Figure 18 : Courbes des fréquences des échantillons
E3a Birnin Lokoyo, E3b Birnin Lokoyo et E3c Birnin Lokoyo
Figure 19 : Courbes des fréquences de l'échantillon
E4 Birnin Lokoyo
Figure 20 : Coupes schématiques des berges du kori 1
Figure 21 : Courbes des fréquences des échantillons
E1a Doutchi, E1b Doutchi et E1c Doutchi (kori 1)
Figure 22 : Courbes des fréquences des
échantillons E1d Doutchi et E1e Doutchi (kori 1) Figure 23 : Courbes des
fréquences des échantillons E2a Doutchi et E2b Doutchi (kori 1)
Figure 24: Coupes schématiques des berges des koris 2, 3 et 4
Figure 25 : Courbes des fréquences des échantillons
E3a Doutchi E3b Doutchi et E3c Doutchi (kori 2)
Figure 26 : Courbes des fréquences des échantillons
E4a Doutchi E4b Doutchi (kori 2) Figure 27 : Courbes des fréquences des
échantillons E4c Doutchi E4d Doutchi (kori 2) Figure 28 : Courbes des
fréquences des échantillons E5a Doutchi E5b Doutchi (kori 3)
Figure 29 : Courbes des fréquences des échantillons E6a Doutchi
E6b Doutchi (kori 4) Figure 30 : Courbes des fréquences des
échantillons E7a Doutchi E7b Doutchi et E7c Doutchi bas-fond (au niveau
de la fosse)
Figure 31 : Courbes des fréquences de l'échantillon
E8 Doutchi (mare)
Figure 32: Coupe schématique de berges de koris de deux
ravines observées sur le glacis Figure 33 : Courbes des
fréquences des échantillons glacis (berge droite de la ravine)
Figure 34 : Courbes des fréquences des échantillons glacis (berge
gauche kori Illéla II) Figure 35: Coupe schématique de la berge
droite du kori principal de la mare de Sormo Figure 36 : Courbes des
fréquences des échantillons bas-fond (koi principal)
Figure 37 : Courbes des fréquences de l'échantillon
prélevé dans la mare
Tables des photos
Photo1 :Zone d'épandage de sable dans la dépression
(page de garde) Photo 2: Epandage de sable dans le bas-fond en amont de
Baré-beri Photo3: Seuil barrage en aval de la mare pour empêcher
le vidage Photo 4: Point de vidage de la mare de Birnin Lokoyo
Photo 5: Cône d'épandage forme par le kori Roumbouki
a l'entrée de la mare de Birnin Lokoyo Photo 6: Au premier plan la mare
de Birnin Lokoyo sèche et au second plan jardin de tomates Photo 7:
Dynamique de l'évolution d'un kori par sapement de berge en colonne
(berge droite du kori 1)
Photo 8: Mare de Tapkin Sao en cours d'ensablement en raison
d'apport des produits de l'érosion hydrique des versants et des
plateaux
Photo 9: Cône d'épandage de sable à
l'entrée de la mare de Doutchi
Photo 10: Ravinement dans la zone d'épandage
Photo 11: Ravinement à l'entrée du bas-fond
Photo 12: Digues destinées a réduire la vitesse de
l'écoulement du kori
Photo 13: Seuil en gabions pour favoriser la sédimentation
dans le kori
Photo 14: D igue de déviation du kori principal
Tables des tables
Tableau 1: Evolution des moyennes pluviométriques
Tableau 2: Résultats de l'analyse granulometrique sur le
glacis (Birnin Lokoyo)
Tableau 3: Interprétation granulométrique des
échantillons de glacis
Tableau 4: Analyse granulométrique des échantillons
prélevés sur la berge du kori principal de la mare
Tableau 5: Récapitulatif de contraintes sur les
unités géodynamiques du bassin versant de la mare de Birnin
Lokoyo
Tableau 6: Niveau de potentialités et contraintes des
unités géodynamiques du BV de la mare de Birnin Lokoyo
Tableau 7: Analyse granulométrique transect 1
Tableau 8: Résultats de l'analyse granolométrique
sur les transects 2, 3 et 4
Tableau 9: Les modes des différents échantillons de
sols sur tous les transects
Tableau 10: Analyse granulométrique des
échantillons prélevés en creusant une fosse au niveau de
la dépression (profondeur 1.15 m
Tableau 11: Indices granuloméltriques des
échantillons de sols dans la dépression. Tableau 12:
Récapitulatif de contraintes du BV de la mare de Doutchi
Tableau 13: Niveau de dégradation des unités
paysagères du BV de la mare de DoutchiTableau 14: Analyse
granulométrique des échantillons prélevés sur les
glacis (Sormo)
Tableau 15: Résultats de l'analyse
granulométrique
Tableau 16: Modes des échantillons du bas-fond
Tableau 17: Récapitulatif de contraintes sur les
unités géodynamiques du BV de la mare de Sormo
Tableau 18: Niveau de contraintes et potentialités
Table des matières Dédicaces i
Sigles et abréviations ii
Liste des tables iii
AVANT-PROPOS 11
INTRODUCTION GENERALE 13
1.PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS 15
2. HYPOTHESES DE DEPART 17
3. METHODOLOGIE 18
3. 1. Raison du choix 18
3. 2. Matériels et méthode
18
3. 2. 1. Démarche 19
3. 2. 1. 1 Recherche documentaire 19
3. 2. 1. 1 Le camp de terrain 20
3. 2. 1. 3 Le laboratoire 20
3. 2. 1. 4 Traitement de données 20
3. 2. 2. Matériels 20
4. DIFFICULTES RENCONTREES 21
CHAPITRE I : LE CONTEXTE REGIONAL DES BAS-FONDS
22
1. 1 LES ASPECTS BIOPHYSIQUES 22
1. 1. 1. La structure géologique
22
1. 1. 2 L'hydrogéologie 23
1. 1. 3 L'hydrologie 24
1. 1. 4. La géomorphologie 24
1. 1. 5. La végétation
25
1. 1. 6. Les sols 25
1. 2. LES CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
26
1. 2. 1. Les conditions pluviométriques
26
1. 2. 2 Les températures 31
1. 3 TYPOLOGIE ET ROLE DES BAS-FONDS DANS LES STRATEGIES
PAYSANNES 33
1. 3. 1 Typologie des bas-fonds 33
1. 3. 2. Rôle des bas-fonds dans les
activités 36
CHAPITRE II. CARACTERISATION ET ESSAI D'EXPLICATION DE
L'EVOLUTION GEOMORPHOLOGIQUE 37
2. 1 LES PRINCIPALES UNITES GEODYNAMIQUES DU BASSIN VERSANT
DE LA MARE DE BIRNIN
LOKOYO 37
2. 1. 1 Les sommets de plateaux 37
2. 1. 2. Les talus de grès argileux
39
2. 1. 3. Les glacis 40
2. 1. 4. le bas-fond 47
2. 2 LES PRINCIPALES UNITES GEODYNAMIQUES DU BASSIN VERSANT
DE LA MARE DE
DOUTCHI 58
2. 2. 1 Les sommets de plateaux et de buttes
58
2. 2. 2. Les talus 59
2. 2. 3. Les glacis 60
2.2. 4. La dépression. 65
2. 3. Les principales unités géodynamiques
du bassin versant de la mare de Sormo 75
2. 3.1. LES SOMMETS DE PLATEAUX ET DE BUTTES
83
2. 3. 2. Les talus 84
2. 3. 3 Les glacis 85
2. 3. 4. Le bas-fond 89
CHAPITRE III: DISCUSSIONS ET PERSPECTIVES 99
3.1. DISCUSSIONS 99
3. 2 PROPOSITION D'AMENAGEMENT 102
3. 2. 1. Aménagement dans les bas-fonds
103
3. 2. 2 Traitement des autres unités
géomorphologiques 104
3. 2. 2. 1 Traitement sur les glacis 105
3. 2. 2. 2 Traitement des talus 106
3. 2. 2. 3 Sur les sommets de plateaux 106
CONCLUSION GENERALE 107
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 109
11 Avant-propos
L'opportunité de réaliser notre mémoire
de maîtrise nous a été offerte d'une part par le
réseau universitaire international de Genève (RUIG) qui a
initié un programme de recherche-développement dont la
problématique est « Négocier les conflits
d'intérêt liés à l'exploitation de l'eau ».
C'est dans ce cadre que la cellule de conseil du département de
géographie (Géoconseil) nous a octroyé une bourse. Et
d'autre part par le programme de recherche « Dynamique et Gestion de
Bas-fonds Sahéliens ». Ce programme a été
initié par une équipe de chercheurs de l'université Abdou
Moumouni de Niamey en collaboration avec l'IRD, l'IGA de l'université
Joseph Fourier de Grenoble et AMMA.
Au terme de ce travail nous tenons à exprimer nos
remerciements et notre profonde gratitude à toutes les personnes
physiques et morales qui ont d'une manière ou d'une autre
contribué à la réussite de ce travail. Nos remerciements
vont en particulier:
- à Mr. WAZIRI MATO Maman, enseignant chercheur au
département de géographie qui nous a pris en charge pendant notre
séjour, et sans l'aide de qui nous n'aurons pas la chance
d'étudier aisément. Nous exprimons notre reconnaissance et notre
profonde gratitude en vers lui et à toute sa famille pour leur soutien
inestimable;
- à Mr. Monsieur BOUZOU MOUSSA Ibrahim qui en
dépit des lourdes tâches administratives qu'il a occupées a
accepté avec patience et rigueur de diriger ce travail. Qu'il trouve ici
notre profonde gratitude;
- à Mr. FARAN MAIGA Oumarou, qui a co-encadré ce
travail malgré ses multiples occupations. Ses remarques nous ont
été très utiles tout au long de ce travail.
- à Mr. Ali Magagi qui nous a toujours facilité
la tâche et pour qui, la rigueur et les conseils nous ont servi pour
notre réussite sur le banc.
- à Mr. ABBA Halilou, qui nous a toujours aidé pour
notre formation à l'université.
- à Mr. IBRAHIM Salissou pour ses apports inestimables
dans la réalisation de ce travail et pour la formation en informatique
qu'il nous a dispensée. A l'ensemble du corps enseignant du
département de Géographie de l'université Abdou Moumouni
de Niamey pour la formation de qualité qu'ils nous ont donnée du
premier au second cycle; qu'ils trouvent notre profonde gratitude.
- à la cellule de conseil du département de
géographie (Géoconseil)
- au réseau universitaire international de Genève
(RUIG) et le programme dynamique et gestion des bas-fonds sahéliens
PDGBS, nous en sommes reconnaissants.
Nous tenons aussi à remercier le Directeur
Général de l'INRAN qui nous a offert l'opportunité
de travailler dans leur salle de cartographie pour la réalisation des
cartes de situation de 1975 et 1996 de
Birnin Lokoyo et Doutchi, le responsable de la salle Mr.
HAMANI dit vieux HAMANI pour nous avoir aidé là réaliser
ces cartes; Mr. HASSAN Sani qui nous a pris en charge lors de notre
séjour à Doutchi, aux chefs de Villages de Birnin Lokoyo et de
Sormo. Et enfin nous remercions tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail. Il s'agit de
MAMANE Harouna, MANI ABDOU Amadou, Dr KOLLE Laminou MALAM ABDOU Moussa, MAMAN
Issoufou et GALADIMA Sadi, ISSA Nassirou, KONE Moustapha, MALAN HABOU
Djibrilla, etc... Nous ne terminerons pas sans remercier notre binôme
AMADOU BANA Adamou qui nous a aidé à faire une partie de nos
travaux sur le terrain.
13 Introduction générale
Le Niger est un pays sahélien situé dans la
frange semi-aride qui sert de transition entre le désert au nord et les
zones plus humides au sud. Ce pays à l'instar de bon nombre de pays
sahéliens présente une situation socio-économique
très difficile. Il a connu des épisodes de sécheresses
résultant du réchauffement du climat à l'échelle
planétaire.
On comprend aisément pourquoi la population
nigérienne est dans une situation de détresse économique.
Actuellement il traverse une situation critique ce qui d'ailleurs a
poussé le gouvernement à lancer un appel à la
solidarité internationale pour faire face à la crise alimentaire
qui secoue la population suite à la mauvaise campagne agricole 2004.
Ce constat n'est pas nouveau puisque dès le
début des années 1970 le Niger se fixe comme objectif prioritaire
de sa stratégie du développement, l'autosuffisance alimentaire.
L'enjeu est donc de taille pour l'ensemble de la zone semi-aride et le Niger en
particulier où le problème d'eau se pose avec acuité.
C'est pourquoi les milieux humides suscitent beaucoup d'intérêts,
car étant des écosystèmes productifs pouvant jouer un
rôle prépondérant dans les stratégies du
développement durable. Ainsi, la mise en valeur agricole des bas-fonds
constitue l'une des réponses possibles à la crise actuelle des
systèmes traditionnels de production (ALBERGEL & al; 1993).
Les bas-fonds ont fait l'objet de nombreuses recherches qui
ont montrée leur importance dans le système de production.
- A l'échelle régionale, à la suite de
l'atelier du réseau (R3S) de la CORAF, tenu en 1987 à
Ouagadougou, des chercheurs ont exprimé le souhait de mener une
recherche fédérative sur le thème des bas-fonds au Sahel
(ALBERGEL & al; 1993). En 1994, le consortium bas-fond a été
créé à l'issue d'un atelier sur « la recherche sur
les bas-fonds en Afrique Sub saharienne » tenu au siège de l'ADRAO
à Bouaké.
- Au plan national, on peut parler en 1963 des études
confiées à l'IRAT (l'actuelle l'INRAN) relatives à la mise
en valeur des terres irrigables notamment des besoins en eau, des
méthodes d'irrigation, des diverses cultures sur les principaux types de
sols (HABIBOU; 1989) ainsi que le programme de recherche dynamique et gestion
des bas-fonds sahéliens élaboré en 2003.
Les bas-fonds ont été définis comme des
axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des
écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques (RAUNET;
1985); des fonds plats ou concaves des parties amont des réseaux de
drainage (JOUVE; 1992), zones basses du paysage, zones humides dans les pays
secs, les bas-fonds sont des milieux complexes caractérisés par
leur hydromorphie. Ils concentrent les eaux de ruissellement et sont
inondés temporairement par les crues et par la remontée de la
nappe (ALBERGEL & al; 1993), ou encore des fonds plats ou concaves des
axes d'écoulement temporaires, qui sont inondés
pendant des périodes d'au moins plusieurs jours, et dans lesquels on
trouve des sols aux caractéristiques hydromorphes (programme de
recherche DGBS, 2003).
Ces unités qui offrent des potentialités
meilleures sont surexploitées, ce qui conduit à une
dégradation généralisée (ravinement, ensablement
ainsi que vidage des mares). Dans ces conditions, l'aménagement de ces
bas-fonds constitue une question de survie et exige de ce fait la connaissance
d'un certain nombre des paramètres tels que: la dynamique
érosive, les caractéristiques physiques afin d'en savoir plus sur
les types d'ouvrages à envisager.
La présente étude sur la genèse et
morphodynamique actuelle des bas-fonds sahéliens: caractérisation
des bas-fonds de Birnin Lokoyo, Doutchi et Sormo, s'inscrit dans cette logique.
En effet, elle constitue une contribution à l'amélioration de la
connaissance sur la dynamique actuelle des bas-fonds en vue de leur gestion
durable. Dans cette étude, nous sommes surtout intéressés
à la dynamique érosive notamment l'érosion hydrique, car
elle constitue un phénomène très grave qui affecte
durablement le patrimoine foncier.
Les résultats obtenus constitueront dans le cadre du
programme Dynamique et Gestion des Bas-fonds Sahéliens une base de
données à l'usage de tous ceux qui oeuvrent pour une meilleure
gestion de ces écosystèmes tant convoités et qui font
parfois l'objet de conflits.
CARTE 1 : LOCALISATION DES SITES ETUDIES
1. Problématique et objectifs
Le diagnostic de la dégradation de l'environnement
sahélien montre que les effets pervers les plus perceptibles qui
détruisent tout le potentiel de production sont ceux qui concernent les
bas-fonds,
territoires ressources de ce milieu à fortes
contraintes (PDGBS 2003). La sécheresse, la dégradation de terres
dunaires et la pression démographique ont amené les paysans
à chercher de nouvelles terres à mettre en culture notamment les
bas-fonds. Ces unités morphologiques font l'objet d'une exploitation
croissante car elles représentent une alternative économique
intéressante pour les paysans qui en tirent profit.
Jadis, les bas-fonds étaient presque exclusivement
affectés à l'utilisation sylvo-pastorale. Ils ont connu ainsi,
souvent pendant des siècles un équilibre écologique
dynamique (BENDER & OUSSEINI, 2000). Ils étaient surtout
considérés comme des zones de parcours et les mares
constituées à la faveur des seuils naturels ou
aménagés servaient à abreuver le bétail (ALBERGEL
& al; 1993).
La conséquence qui découle de leur mise en
valeur est un dysfonctionnement car les bas-fonds sont des
écosystèmes fragiles facilement dégradables. Depuis plus
de 30 ans, les bas-fonds au Niger se dégradent sous l'effet de la
péjoration climatique associée à la croissance
démographique et à la dégradation des terres qui ont
profondément altérées les conditions de mise en valeur
traditionnelles.
L'intérêt qu'ils suscitent chez les populations,
et le problème lié à leur gestion sont d'autant plus
manifestes qu'en plus des développeurs, des ONG et des politiques, les
chercheurs aussi se penchent aussi sur ce problème (MOUSSA ; 2005).
Ainsi, le programme de recherche DGBS auquel est
rattachée cette étude vise à comprendre la morphodynamique
actuelle des bas-fonds sahéliens, donc comprendre les réponses
aux processus de leur déstabilisation sous l'action couplée de la
péjoration climatique et de l'action anthropique. En effet, ces deux
composantes ont engendré une nouvelle dynamique qui s'est traduite par
une dégradation des ressources naturelles (notamment sols,
végétation...) dans ces milieux. En d'autres termes il s'agit de
faire le lien entre le changement d'usage des sols, l'évolution de la
pluviométrie et le comportement des bas-fonds en zones
sahélienne.
Notre étude concerne trois bas-fonds situés dans
la région de Dosso. Le bassin versant de la mare de Birnin Lokoyo
(département de Doutchi carte 1) s'étend entre
13°45'50» et 13° 50'35» nord et entre 3°58'45» et
4°7' Est; Le bassin versant de la mare de Doutchi se situe entre
13°36' et 13°41'20» Nord et 4°1'10» et
4°5'30» Est; et enfin le bassin versant de la mare de Sormo
(département de Gaya carte1) s'étend entre 12°10' et 12. 25'
N et 3°30 et 3°45' Est et a une superficie approximative de 210
Le choix de ces bas-fonds est dû au constat de
dégradation rapide de leur environnement physique, disparition de la
couverture végétale, accélération de la dynamique
érosive, ensablement des plans d'eau entraînant ainsi leur
assèchement.
Si nous pouvons tenter d'énumérer les
problèmes spécifiques affectant ces bas-fonds, nous citons entre
autres:
> de la généralisation de la dynamique
érosive sur toutes les unités géodynamiques liée
à une dégradation de la couverture végétale. Elle
crée des griffes dont qui la tête remonte jusqu'au talus.
> l'ensablement des mares qui entraîne leur tarissement
précoce de ces mares.
> du ravinement qui provoque une énorme perte en terre
surtout dans les bassins versants des mares de Birnin Lokoyo et de Doutchi.
> l'érosion éolienne qui accélère
le comblement des mares constitue une menace non moins importante affectant les
mares de Birnin Lokoyo et de Doutchi.
Au vu de ces multiples problèmes qui affectent ces
milieux, les objectifs assignés à ce travail sont:
+ caractériser davantage ces milieux afin d'attirer
l'attention quant à leur gestion.
+ cerner les relations entre les bas-fonds et les
unités géodynamiques afin d'aboutir à un modèle de
fonctionnement et d'aménagement des bas-fonds.
+ Personnellement à travers ces travaux
d'étude et de recherche nous essayerons de joindre la théorie
à la pratique. En effet, notre discipline se veut de plus en plus
opérationnelle, et doit en tant que science de l'espace, jouer un
rôle capital dans le mécanisme du développement durable et
surtout dans un pays pauvre comme le Niger.
|