ABSTRACT
This study aimed at determining the effect of cultural
practice on biodiversity of medicinal plants in seven (7) localities of Ebolowa
which are: About, Amvam Yevol, Adjap Essawo, Biwong Boulou, Djop, Medjap II and
Mvam Essakoe.
Inventories have been realized in 21 plots representing
different mode of utilization of land (old secondary forest, young secondary
forest, fallow land, coco plantation, marsh). 138 medicinal plants used by the
population to cure more than 100 diseases and symptoms have been identified.
Funtumia elastica is a species that represent a percentage of
17,30 % individual.
Habitats that are rich in medicinal plants are: old secondary
forest, the marsh. Areas that are rich medicinal plants biodiversity are: the
marsh, the old secondary forest and the secondary forest.
The investigations realize in households show that 60, 36 % of
the population studied is use medicinal plants for their health problems. The
population as a hole has expressed its worries about the reduction of the
medicinal plant population. However their participation on the conservation has
not been well mastered. Among management constraint identified, we can list
those that are controlled directly and constraint that are attached to the
control of medicinal plant in the environment.
A control plan for durable medicinal plant management must take
into consideration the behavior of the population, community initiatives, needs
and life conditions.
Key words. Biodiversity, cultural practice, Ebolowa, long term
management and medicinal plants.
CHAPITRE I
GENERALITES
I.1.INTRODUCTION
La forêt dense tropicale disparaît à une
vitesse d'environ 154 000 km2 par an (Aldhous, 1993). Les 22,5
millions d'hectares de forêts camerounaises qui font partie des vastes et
riches massifs forestiers du bassin du Congo sont l'objet d'une attention
particulière du fait de leur diversité biologique et de leur
impact sur le climat planétaire (Anonyme, 2005). La flore
médicinale camerounaise caractérisée par sa richesse,
constitue une source de médicaments à la fois accessible et
efficace pour ses populations. Le nombre de personnes utilisant actuellement
les plantes médicinales est très important et va croissant
(Anonyme, 2006a). Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en
1996, le nombre de personnes utilisant actuellement les plantes
médicinales est de 80 % en Afrique. La population Africaine subvient
à la plupart de ses besoins en soins médicaux grâce aux
espèces végétales naturellement présentes (Anonyme,
1993).
Pour répondre à ce regain d'intérêt
suscité par l'importance des plantes médicinales pour les
systèmes de santé, le gouvernement camerounais, avec l'appui des
partenaires de la coopération internationale a décidé de
prendre plus au sérieux la médecine traditionnelle et d'explorer
les possibilités de l'intégrer dans les soins de santé
primaires. Cette volonté s'est matérialisée par
l'élaboration d'un Plan Stratégique National de
Développement et d'Intégration de la Médecine
Traditionnelle et de deux projets de lois portant respectivement sur le code de
déontologie des tradipraticiens de santé et création d'un
Comité Consultatif National pour la médecine traditionnelle au
Cameroun (Anonyme, 2006a).
Toutefois, il convient de relever que l'intérêt
du public pour l'utilisation des plantes médicinales se fonde sur
l'illusion que les plantes seront toujours disponibles. Cependant, aucun effort
concerté n'a jusque là été fait pour garantir cette
disponibilité face aux menaces que constituent la demande croissante
d'une population de plus en plus nombreuse. Depuis le début de la crise
économique en 1986 et la dévaluation du Franc CFA survenue en
Janvier 1994, le processus de déforestation, en particulier la
conversion de forêts en terres agricoles, a eu des impacts significatifs
sur le Couvert forestier en général et le potentiel des plantes
médicinales en particulier (Bikié et al., 2000). Face
à cette situation, le Programme National de Développement
Participatif (PNDP) dont l'objectif général est de contribuer
à améliorer durablement les conditions de vie des populations en
milieu rural, et notamment les populations les plus défavorisées,
a entrepris d'aider un certain nombre de communautés à
gérer de manière durable leurs ressources forestières non
ligneuses, plus précisément les plantes médicinales.
L'objectif général de ce travail est de
déterminer l'effet des pratiques culturales locales sur le potentiel des
plantes médicinales dans la zone forestière d'Ebolowa.
De manière spécifique, le travail vise à:
- recenser des différentes pratiques culturales dans la
zone d'Ebolowa et en même temps inventorier des plantes
médicinales dans les différentes parcelles représentant
chaque mode d'utilisation des terres;
- évaluer la proportion des individus utilisant les
plantes médicinales au niveau local pour le traitement des
différentes maladies ;
- faire la synthèse des données pour aboutir
à une proposition de la gestion durable des plantes médicinales
après l'identification des contraintes par les cultivateurs
d'Ebolowa.
Ces objectifs se fondent sur les hypothèses selon
lesquelles les pratiques agricoles sont responsables de la perte de la
biodiversité, les plantes médicinales sont la principale source
de médicament pour les populations rurales de la zone d'étude, et
la pauvreté, l'intensification de l'agriculture, la
méconnaissance des vertus des plantes par certaines couches de la
population, l'utilisation des techniques inadaptées causent la
diminution de la richesse en plantes médicinales.
I.2. REVUE DE LA LITTERATURE I.2.1. Définition des
termes
I.2.1.1. Pratiques culturales
Les pratiques culturales peuvent se définir comme
l'ensemble des techniques utilisées par les cultivateurs lors de
l'exploitation d'une parcelle pour l'amélioration de leur condition de
vie. Ces pratiques peuvent être à effets bénéfiques
et souhaitables sur les éléments de l'environnement, elles
peuvent présenter des difficultés de réalisation à
court terme et à grande échelle. Les pratiques culturales peuvent
avoir des effets nuisibles et indésirables, à
éviter ou à compenser, sur les
éléments de l'environnement. Cependant, elles peuvent
aussiavoir un effet souhaitable à court terme ou localement,
mais à long terme et à grande échelle, l'effet est
nuisible sur les éléments de l'environnement (Anonyme, 1996b).
I.2.1.2. Agriculture itinérante sur
brûlis
L'agriculture itinérante sur brûlis se
définit comme tout système agricole dans lequel les champs sont
défrichées (habituellement par le feu) et cultivés pendant
une période brève pour être ensuite mise en jachère
(Warner, 1995).
Traduisant cette vision dynamique, MC Grath en 1987 a
décrit l'agriculture itinérante sur brûlis comme une «
stratégie de gestion des ressources selon laquelle on déplace les
cultures pour exploiter le capital énergétique et nutritionnel du
complexe naturel de végétation et de sol d'un nouvel emplacement
». Considérer l'agriculture itinérante comme une
stratégie caractérisée par sa flexibilité
vis-à-vis du changement, la replace dans le cadre des autres
systèmes agricoles, qui peuvent s'en distinguer par la durée de
la jachère, la durée de la période de cultures, les
techniques de gestion, etc...
I.2.1.3. Mise en jachère
La mise en jachère se définit par plusieurs
auteurs comme l'abandon d'une terre labourable durant une certaine
période pour la laisser se reposer. C'est pour restaurer la
fertilité du milieu et ses caractéristiques écologiques
(diversité et structure). Les cultivateurs itinérants ont bien
effectivement établi une relation entre l'état de croissance de
la végétation ligneuse, la fertilité du milieu et des
sols. Le recyclage d'éléments minéraux par la
litière des arbres s'accompagne d'une amélioration relative du
système sol-plante (Sebillote, 1993). Cette obligation de mise en
jachère répond à de nombreux critères
imbriqués, mais parfois indépendants, parfois très
contraignants de mise en oeuvre et responsables de déséquilibres
s'ils ne sont pas réunis.
I.2.1.4. Biodiversité
La biodiversité ou la diversité biologique est
un concept utilisé pour décrire la variété des
formes de vie. La biodiversité se mesure en termes de : biomes (ex.
forêt tropicale humide ou marécage côtier) ;
d'écosystèmes (une portion du biome dans laquelle les organismes
vivants semblent subvenir à leurs propres besoins) ; d'espèces ;
et de variétés génétiques. Une autre
définition couramment employée de la biodiversité est
« la variété et la variabilité des organismes vivants
et des complexes écologiques dans lesquels ils existent »
(Anonyme, 1988).
I.2.1.5. Plantes médicinales
Les plantes médicinales peuvent être
définies comme toute plante ou partie employée à des fins
thérapeutiques ou contenant des subsistances pouvant fournir des
médicaments par voie de synthèse ou d'hémi-synthèse
(Diafouka, 1997).
Sofowora (1996) propose une définition plus globale
dans laquelle on devrait inclure les plantes microscopiques comme les
champignons dont on isole des molécules actives, en
particulier les antibiotiques ; ou les plantes à fibres
telle que le coton qui sert à la fabrication des pansements
chirurgicaux.
I.2.1.6. Gestion durable des forêts
La gestion durable des forêts signifie la gestion et
l'utilisation des forêts et des terrains boisés d'une
manière et à une intensité telles qu'elles maintiennent
leur diversité biologique, leur productivité, leur
capacité de régénération, leur vitalité et
leur capacité à satisfaire actuellement et pour le futur, les
fonctions écologiques, économiques et sociales permanentes aux
niveaux local, national. Cette gestion et utilisation des forêts et
terrains ne doivent pas causer préjudices à d'autres
écosystèmes (Anonyme, 2003).
|