Introduction :
p
« On ne défend un patrimoine que
si on l'aime Mais aussi en donnant à ceux qui en ont la
responsabilité les moyens de sa
défense \u9312@»
ourquoi poser la question des musées tunisiens
aujourd'hui après presque un demi siècle de
l'indépendance ?
La question mérite d'être poser pour deux
raisons : d'abord pour ce que représentent les musées dans
la conservation de la mémoire collective ,ensuite pour ce qu'ils
représentent, en tant que lieux de construction de l'identité
d'un peuple ; d'une nation et d'une collectivité .
Aujourd'hui, l'intérêt
pour les musées est renouvelé du fait de l'actualité
internationale et nationale .Du plan international, il suffit de rappeler les
actes de destructions, de vandalisme, de vol organisé, mais
également de pillage massif des archives, des bibliothèques
publiques et universitaires et des musées archéologiques comme
ceux observés en Bagdad lors de la dernière guerre contre l'Iraq
(mars2003).
Ces vols systématiques et ce
pillage des sites, des trésors et des oeuvres d'art dont la valeur est
souvent inestimable montrent à quel point les musées et leurs
oeuvres sont fragiles face aux conflits armés, dans un monde
traversé de plusieurs mutations et connaissant de grands
bouleversements : la mondialisation, l'ouverture des frontières, la
globalisation de la culture, la circulation rapide des images et des
informations...
A la lumière de tout cela, il
s'avère important de défendre aujourd'hui, les richesses
nationales, l'héritage commun et le legs ancestral transmis d'une
génération à une autre à savoir ce qui est en
rapport avec les arts, les sciences, les croyances, les traditions, les us,
les coutumes, les savoirs faire et la vie quotidienne d'un pays ou d'un groupe
déterminé.
1- ROSEMBERG Pierre, « Les musées
nationaux dans le marché de l'art » Ouv. coll. sous Dir.
Bonne fous Edouard, droit aux musées droit des musées, Paris,
Dalloz, 1993, p.59.
Introduction :
Preuve d'un passé commun, le
musée traduit `l'éveil' des
peuples à une nouvelle âme collective .Pour cela il
est, important de s'intéresser aux origines et aux premières
significations qui sou tendent ce terme.
L'expression musée vient du Grec
`muséum', nom qui était donné
à un édifice sur la colline de l'hélicon à
Athènes .comme les temples, il avait un trésor et
« l'on pourrait supposer que le contenu prit le nom du
contenant »\u9312@
Selon Saumarz-
Smith le premier usage du mot
« musée » dans le sens
d'institution de l'antiquité consacrée à
l'étude des musées , mais aussi dans le sens
d'institution moderne qui peut contribuer à la diffusion des savoirs
faire et à l'avancement de l'éducation apparaît en
1683 dans le Oxford English Dictionary
\u9313A.
D'après le grand
Robert « le musée est un établissement dans
le quel sont rassemblés et classés des objets présentant
un intérêt artistique en vue de leur conservation et de leur
représentation au public »
A l'origine, l'instinct de collection
semble presque aussi vieux que l'humanité elle même .Il remonte en
tout cas à la plus haute antiquité .Les grecs et les latins ont
connu des collectionneurs passionnés ; Rois, fonctionnaires ou
particuliers, princes du moyen age, furent, de l'avis des historiens
muséologues, « presque tous ...d'ailleurs plus
guidé par l'idée de préciosité que par celle de
valeur esthétique. \u9314B
Vu l'importance de l'influence de la
psychologie et de l'idiologie politique, religieuse, économique et
socioculturelle le musée reflète la réalité
complexe du groupe. De ce fait, les premiers musées ont
été des établissements religieux comme les
objets qu'ils renfermaient.\u9315C
Plus tard, ils deviendraient
des « cabinets de
Curiosité » qui sont à l'origine
de toute institution muséale contemporaine. Car à coté
des antiquités et des pièces historiques, et ethnographique, ils
rassemblent de nouveaux types d'objets : «
curiosités naturelles ou artificielle, raretés exotiques,
fossiles, coraux, fleurs et fruits venus des mondes lointaines, animaux
monstrueux ou fabuleux, objets virtuoses d'orfèvrerie ou de
Joaillerie , pièce ethnographiques ramenées par les
voyageurs : toutes les bizarreries de la création sont
réunies » \u9316D.
1-BENOIT Luc, musées et muséologie,
Paris, que sais-je ?, P.U.F.1961, p.11.
2-BERNIER Christine, l'art au musée : de
l'oeuvre à l'institution, Paris, l'Harmattan, 2002, p.8.
3-POISSONgeorges, les musées de France
,3ème ed. ,2ème trimestre, Paris,
P.U.F. ?1976, p.7.
4-ibid.
5-SCHAER Roland, l'invention des musées,
Paris, Gallimard, 1993, P.16.
Introduction :
Avec le XVII siècle une
nouvelle ouverture est réalisée, ce qui donne le plus de prix
à une collection se sont les chefs d'oeuvres de la peintures, de
sculpture ou celles d'histoire naturelle. Ce n'est qu'en XVIIIe
siècle que l'institution muséale d'origine publique ou
même privée est devenue indispensable pour assurer d'une part la
sauvegarde et la conservation matérielle des biens et des richesses
nationaux et d'autre part, la diffusion du savoir qui apparaît a
cette époque comme une responsabilité publique .
De sa part , la révolution
française a ouvrit au peuple pour la première fois , les
portes des collections royales et dévolu à la nation et au
monde les biens artistiques des collections et des individus qu'elle a
condamnait . \u9312@
Durant cette période,
la conception du musée varie entre un amicale foyer de rencontre
des clubs démocratique (le cas pour le musée
club chez les américains) et entre un instrument ou
propagande pour les régimes en place (exemple des musées soviets
et les musées école), et enfin entre
le musée -salon (Europe occidentale).
En Tunisie, l'idée a
commencée à germer des la fin du XIX siècle. Cependant,
si l'idée de la création d'un musée est plus ancienne que
le protectorat français, dans la mesure ou elle remonte
déjà au gouvernement de kheerddine
(1873-1877), la
consécration juridique et la réalisation pratique de cette
idée ne date que de 1882 et plus
précisément au décret beylical du 7
novembre1882 .Celui ci porte création d'un premier
musée à Tunis \u9313A et en
fait un « lieu ou les principaux documents historiques
sont réunis »
\u9313A
La
richesse du patrimoine culturel, la spécificité de ces origines,
la diversité de cet héritage culturel mobilier et immobilier
tunisien, la volonté de l'autorité coloniale d'enraciner sa
présence dans ce pays constituent autant de raisons justifient la
création ,deux ans après le protectorat d'un premier musée
-dépôt destiné à « recevoir et
à conserver les oeuvres artistiques et les antiquités , et d'une
manière générale ,toutes les collections utiles à
l'étude des sciences et des arts »
\u9315C
1-SCHAER Ronald, l'invention des musées, 1993,
op. cit.p.6.
2-Décret du 7 -11-1882 article 2
J.O.R.T.25Janvier1885.p.5.
3-Décret du 7-11-1882 articles 2.
4-Decret du 25-03-1885
JORT31décembre1885.
Introduction :
Ainsi, l'initiative de la
création d'une première institution muséale sur le
territoire tunisien, avait pour fondement la protection matérielle des
oeuvres et des biens archéologiques.
En réalité
,à partir du 19ème siècle ,le monde à
marqué la réunion ,de presque toutes les composantes d'une
politique patrimoniale ,à savoir la sauvegarde et l'investigation des
traces du passé ,la transmission des créations artistiques
majeures, l'étude scientifique et matériel des oeuvres mais
surtout la volonté de montrer au générations et aux jeunes
artistes et amateurs d'arts des modèles du beau .Il ne manquait que la
conscience collective et les choix politiques pour donner à la notion du
musée sa connotation actuelle ,en tant que institution scientifique
chargée de plusieurs services : pédagogiques
,éducatives mais surtout commerciaux.
Récemment, la tendance
dans le monde consiste à spécialiser les musées de telle
façon que chacun devient à lui seul un centre d'information ou de
recherche, si les musées étaient réservés aux
archéologie, aux peinture, aux produits de fouilles, aux objets
retraçant les progrès de la science, aujourd'hui ils sont ouvert
aux arts plastiques ,à l'histoire naturelle ,aux arts et traditions
populaires ,aux architecture ,à l'humour aux arts décoratifs aux
sciences et techniques au folklore ,mais aussi aux objets insolites , aux arts
les plus récents (Bande -dessinée, cinéma...) au
patrimoine ethnographique et industriel (écomusées et parcs
naturels\u9312@).
La Tunisie a très
tôt pris conscience de l'importance de son héritage culturel, de
la nécessité de sa protection et de sa conservation en bon
état. C'est pour cela qu'il y a eu création des édifices
destinés à conserver ,administrer, inventorier, permettre la
consultation ,diffuser et essentiellement exposer au grand public (surtout
étranger)les témoins des civilisations antérieures .
Cet `éveil' d'origine
française, est apparu lors du protectorat de fait que les
autorités coloniales ont adapté un ensemble de textes
réglementaires visant la conservation matérielle et scientifique
du patrimoine culturel mobilier et immobilier.
Cette législation
coloniale était axée, essentiellement, sur la préservation
du patrimoine antique avant de progressivement s'intéresser aux
témoins de l'art arabes et musulmans.
1-CHATELAIN Stéphanie, le contrôle de
gestion dans les musées, Paris, Economica, 1998, p.15
Introduction :
Lors de cette période, les
autorités françaises ont occupés essentiellement de
l'établissement d'un seul musée : le
musée Alaouit situé au palais de Bardo. Pour
faciliter le fonctionnement de cet établissement, et lui permettre
d'accomplir les actes de donation, d'échange et de coopération
avec les autres institutions assimilées, (tel que le Louvre) le
musée est établit sous forme d'établissement public
jouissant de la personnalité civile.
La pluralité des textes marquant
cette période ne traduit en aucun cas la richesse ni la maturité
de l'expérience culturelle du pays, au contraire, elle explique
convenablement la situation critiquable du musée tunisien.
Même après
l'indépendance, les établissements muséaux tunisiens
semblent encore souffrir d'une absence ou d'une insuffisance d'encadrement
juridique et ceci en dépit de l'arsenal juridique ;
A l'échelle interne, plusieurs
textes furent adaptés tel que la loi N°85-35
du9mai1986 relative à la
protection des biens archéologiques, des monuments historiques et des
sites naturels et urbains \u9312@, la
loi N°88-44 du19mai1988
relative aux biens culturels
\u9313A et enfin la loi
N°94-36 du 24fevrier 1994,
relative à la propriété littéraire et artistique
\u9314B
A l'échelle externe, plusieurs
conventions, traités et recommandations furent ratifiées telle
que la convention universelle sur le droit d'auteur révisée avec
ses protocoles annexes de l'UNESCO, adoptée à Paris le
24juillet 1971
\u9315C,la convention pour la protection du
patrimoine mondial culturel et naturel
de1972,\u9316D la convention
concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher
l'importation ,l'exportation et le transfert de propriétés
illicites des biens culturels \u9317E et la
convention pour la protection des biens culturels en cas de conflits
armés .\u9318F
Et à
l'échelle régional ,tel que la charte culturelle de l'Afrique.
\u9319G
1-JORT N°31 du 13-16Mai1968,
P.598.
2-JORT N° 34 du 20-24-mai, 88, P,
791.
3-JORT N° 17 du 1er Mars 1994, P
.361
4-Loi N° 74-88 du 11-12-1974 ratifiant le
décret -loi -N° 74-12 du 24-10-1974 JORT
Du 13-17-Decembre 19743P.2748.
5-Loi N°74 -89 du 11-12-1974 ratifiant le
décret -loi N°74-13 du 24 octobre 1974 -
Ratifiant la loi convention pour la protection du
patrimoine mondial culturel
JORT du 13-17-Dec .1974 .P.2748.
6-loi N° 74-87 du 11-12-1974, ratifiant le
décret -loi N° 74-11 du 24-10-1974
Ratifiant la convention les mesures à
prendre pour interdire et empêcher
L'importation et le transfert illicite des biens
culturels. JORT du13-17 /Dec.1974,P.2748.
7-Loi N°80-69 du 10-11-1980 ratifiant le
décret -loi N° 80-10 du 15 octobre 1980 Ratifiant la convention de
la Haie -1954
8-J.O.R.T .du20-25Mars1977,
P.718.
Introduction :
Malgré la pluralité et
l'importance de ces instruments et de cet outillage - à la fois national
et mondial -la Tunisie n'a prévue, à aucun moment, une reforme
juridique ou réglementaire concernant l'organisation de l'institution
muséale. Même la notion
« musée » n'a jamais fait
l'objet d'une identification ou clarification ni même d'une protection
juridique.
Face à ce silence et
à cette ignorance de la part du législateur tunisien, il est
nécessaire de chercher une définition juridique de l'expression
« musée ».
Pour le législateur
français, le label musée a fait l'objet d'un ancien texte
à savoir l'ordonnance de 13juillet1945 portant
organisation provisoire des musées de beaux arts. Le caractère
obsolète et lacunaire de la dite ordonnance a fait l'objet de plusieurs
contestations et ce parce que la législation de 1945
a limité le domaine des musées, uniquement, aux galeries et aux
salons des Beaux Arts, ce qui exclut toute autre type de musée du
domaine de l'application de la dite loi.
Dans l'intérêt de
réviser cette ordonnance, plusieurs projets ont été
déposés au Sénat, mais ils ont restés des lettres
mortes. Ce n'est que récemment, avec la loi N°2002 du
04janvier 2002 \u9312@, que le label
« musée » a fait l'objet
d'une protection particulière, dans la quelle le législateur
s'est tenait compte également du contenu en stipulant qu'il s'agit de
musée « toute collection permanente
composées de biens dont la conservation et la présentation
revêtent un intérêt public et organiser en vue de la
connaissance, de l'éducation et du plaisir du
public ».
Il importe, plus que jamais, de
souligner que le musée n'a d'intérêt que par les
collections qu'il renferme .Or, les collections exposées dans la rue,
suffisent -elles de garder la qualification de musée ? Est -il
possible d'abriter des collections de valeurs inestimables dans des locaux
insalubres, incommodes et menaçant ruines, sans aucune mesure de
conservation ou de gardiennage ? Et quelles sont les oeuvres
méritant d'être exposées dans des musées ?
1-JORF du 05janvier2002, p305.
Introduction :
Ce qui doit être pris en
considération ,c'est que les interventions publiques tenues dans
l'espace urbain et programmées en dehors des cadres
institutionnelles, relèvent souvent de préoccupations
socioculturelles ou socioéconomique .Mais ce qui est clair et
incontournable ,est que le musée se distingue de ces manifestations
ainsi que de toute autre actions artistiques programmées hors de ses
murs .Et ce soit, parce qu'il est un espace essentiellement public ,soit pour
son ancien lien avec la valeur de mémoire rattaché au corpus
patrimonial.
En effet, la muséification de
la culture ne signifie seulement que la bonne culture de divertissement et de
partage doit être faite entre le cadre d'un espace professionnel ,mais
plutôt au sein d'une institution bien déterminée à
savoir le musée .
Le musée comme la
définit Christine Bernier, en tant que «
paradigme de la culture actuelle » demeure le cadre de
l'oeuvre qui participe dans le passage de tout objet ancien à sa
nouvelle fonction esthétique parce que « ce
transfert de fonction, s'effectue immédiatement, des que l'objet entre
dans le musée »
\u9312@.
En plus, et en fonction du principe de la
démocratisation culturelle ,l'espace muséal ,en tant que espace
d'idées autant que d'objets, doit être accessible le plus large
possible au public sans aucune forme de discrimination raciale,sociale,
politique , culturelle ou autre .
C'est ainsi que le Conseil International
des Musées (I .C O .M) \u9313A
après avoir reconnu la qualité de musée
à « toute institution permanente qui conserve et
présente des collections d'objets de caractère culturel ou
scientifique à des fins d'étude, d'éducation et de
délectation ». Il a, un demi siècle
après, révisé cette définition pour
intégrer le concept de «
l'interactivité entre le musée et le
public ».
Le musée selon la
nouvelle définition de l'I.C.O.M est toute
institution permanente , sans but lucratif , au service de la
société et de son développement , ouvert au public et qui
fait des recherches concernant les témoins matériels de l'homme
et de son environnement , acquiert ceux ci, les conserve, les communique et
notamment les expose aux fins d'étude , d'éducation et de
délectation. \u9314B
1-L'ICOM, a été crée en 1974,
sous forme d'une Organisation Non Gouvernementale, placé sous
l'égide de l'UNISCO à la suite de l'office International des
Musées
Qui était un organe de la
Société des Nations.
2-l'article 3 ancien des statuts de L'ICOM
annonçait en 46.
3-article 3 Nouveau annonçait en
1974.
Introduction :
La collection qu'il vise est
permanente, ce qui exclu toute autre exposition temporaire ou provisoire.
Elle doit revêtir un intérêt général
à savoir celui de l'éducation, de la formation, de la
connaissance mais aussi le plaisir et la contemplation des visiteurs.
En Tunisie , l'institution
muséale malgré sa ancienneté et son enracinement dans les
pratiques et les coutumes culturelles du pays, dans la mesure ou ,on compte
aujourd'hui plus qu'une cinquantaine d'unité muséographique
repartie, presque sur toutes les gouvernorats, demeure confrontée a
une insuffisante protection car elle rencontre plusieurs types de
difficultés :
En effet,l'établissement
muséal est confronté à la négligence des
autorités publiques quant à leur organisation , a leur
identification et même a leur mode de fonctionnement .
Le dit secteur n'a pas fait l'objet
d'aucun texte d'ensemble spécial ou général , même
la loi N°94-35 du 24 février
1994\u9312@ relative au code du patrimoine
archéologique , historique et des arts traditionnels s'avère
beaucoup plus lacunaire vis à vis de la question ,voire même
elle n'a utilisée le terme
« musée » en aucun
article , et la protection prévue pour les objets meuble reste
floue et sommaire.
D'autres difficultés sont
liées aux structure de protection : le musée en tant que
institution chargée de la gestion d'un service public, se trouve
jusqu'à nos jours dans une impasse ; de faite qu'elle souffre de
la pluralité des intervenants et des acteurs, soit au niveau de la prise
de décisions, du choix des collections, l'organisation de la vie de
l'établissement ou même au niveau du financement de ses services,
surtout, principaux (culturels)
Ce n'est que tardivement que
l'administration centrale a connu une structure administrative
spécialisée : la Direction des Musées crée en
1996\u9313A après une longue
période marquée par l'éparpillement du secteur entre
plusieurs directions.
1-JORT N°17 du 1er MARS
1994
2-Decret N°96-1875 du22-10-1996, p2417.Tel
qu'il a été modifié en2003 par le décret
N°2003-0819 du25 août 2003, JORTN°69 du29aout 2003,
p2660.
Introduction :
Quant au rôle des structures
consultatives, il est encore beaucoup plus inefficace et limitée par des
dispositions inappropriées, ce qui fait que plusieurs structures
à savoir `le conseil supérieur pour la
sauvegarde des bien culturels. ' \u9312@
Ou même ` la commission nationale du
patrimoine \u9313A' demeurent, des
leurs créations, des organes « inertes ».
Il importe de souligner que
l'institution muséale tunisienne, d'origine publique ou privée,
se heurte à de véritables difficultés de plusieurs ordres,
pour cela elle nécessite un nouveau cadre juridique d'ensemble qui
tient de la spécificité et de la richesse du secteur
muséal.
Cet impératif semble
présent d'une part, parce que le musée est devenu le lieu ou se
repense l'institution elle-même dans sa relation avec le public. et
d'autre après la prise de conscience actuelle de la part des
autorités publiques et politiques de la nécessité de
multiplier les efforts et de chercher de nouvelles ressources et de nouveaux
partenaires pour la valorisation de l'image du patrimoine tunisien. (Naturel et
culturel).
Du coté du public, tel
impératif coïncide, selon les statistiques et sondage, avec un
accroissement dans la fréquentation des visiteurs dans la
fréquence comme dans le nombre. En même temps les médias
accordent beaucoup plus d'intention aux musées -publics ou
privés- et en font souvent l'objet de nouvelles dans la presse
écrite et électronique (surtout durant le mois du
patrimoine...)
Tous ces facteurs interagissent les
uns avec les autres pour tracer la nouvelle ère du musée
tunisien, qui s'installe au sein d'une mosaïque culturelle : culture
nationale, culture d'appartenance linguistique ou religieuse et culture de
partage.
1-Prevue par l'article4 de la loi du09mai1986 et
organisé par le décret N°87-1114 du22aout1987 JORT
N°60du1èr septembre1987, p.1050.
2-Prevue par l'article 3 du code de
patrimoine.
Introduction :
Cet éveil s'est traduit
sur le plan pratique par une prolifération et multiplication des
unités muséographiques. Et sur le plan théorique, par
certains mesures juridiques et financiers, dont le dernier accord est celui de
prêt conclu à Washington le 16 octobre 2001,
entre la République Tunisienne et la Banque Mondiale pour la
reconstruction et le développement pour la contribution au financement
du projet de gestion et de valorisation du patrimoine culturel ratifiée
par la loi N°2002 du21janvier2002.
\u9312@
Aujourd'hui, et après un
demi siècle d'indépendance, il est devenu important de
s'intéresser au phénomène d'utilisation
généralisée du label
« musée », pour estimer et
analyser l'expérience tunisienne en muséographie.
Il est urgent d'étudier
la situation de nos musées : comment sont -ils organisés,
qui les gèrent ?comment et qu'elle protection assure la Tunisie
à ces objets réservés et exposés dans les
musées ?
L'analyse et l'étude de
toutes ces questions montre que le problème tourne autour de
l'efficience de l'outillage juridique relatif au secteur muséal .Pour
cela il est nécessaire de présenter la situation telle qu'elle
est et la réalité de l'organisation muséale.
Pour analyser et prendre la
mesure de l'efficience de l'arsenal juridique tunisien, il importe d'identifier
la réalité muséale tant au niveau organique
(première partie) qu'au niveau de la
gestion(deuxième partie).
1-JORT N°7 du22janvier 2002,
p.131.
|