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Ecriture romanesque post-apartheid chez J.M. Coetzee et Nadine Gordimer

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par Ives SANGOUING LOUKSON
Université de Yaoundé I - Master2 0000
  

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PARTIE I :

RUPTURES ET CONTINUITÉS DANS L'ÉCRITURE ROMANESQUE CHEZ COETZEE ET GORDIMER

Analysant Triomf de l'Afrikaner Marlene Van Niekerk40(*), roman post-apartheid s'inspirant des réalités du régime de l'Apartheid, Denise Coussy en dégage une entrée dont je m'inspire pour analyser les romans de Coetzee et Gordimer 

Le récit montre, de façon implacable, que les descendants de ces Blancs qui ont bénéficié de cette aubaine sont devenus de véritables déchets humains. Ils se considèrent eux-mêmes comme des bons à rien, des bons pour la casse qui ne trouve de satisfactions que dans une sexualité incestueuse. Un message insidieux se dégage de ce roman de la déréliction : la déchéance de ces laissés- pour- compte est, de toute évidence, l'héritage maudit que le système afrikaner d'antan leur a légué. Les habitudes d'exclusion et de dénigrement perdurent maintenant au plus bas niveau et la nouvelle Afrique du Sud doit payer les dettes de l'ancienne41(*) .

En d'autres termes, le démantèlement officiel de l'Apartheid n'a pas coïncidé avec le dépassement véritable des structures psychologiques, des préjugés sociaux ou culturels en vigueur pendant l'Apartheid.

Si Triomf, aux yeux de Denise Coussy, soutient la continuité du dénigrement du Non- Blanc par le Blanc au détriment du nouveau contexte officiel, Get a life et Elizabeth Costello semblent plus catégoriques sur cette question. C'est du moins la situation qu'il est question de démontrer dans cette articulation liminaire de mon étude. Pour une meilleure appréciation des orientations tant formelles qu'idéologiques chez Coetzee et Gordimer en contexte post-apartheid, un détour par l'analyse de leurs romans pendant l'Apartheid42(*) n'est pas fortuit. Pour cela, j'ai choisi Michaël K, sa vie, son temps43(*) et A World of strangers44(*). La raison est que ces romans respectivement de Coetzee et Gordimer sont largement centrés sur la personne du Non- Blanc en Afrique du Sud pendant l'Apartheid. Michaël K, sa vie, son temps et A World of Strangers me servent en effet de points d'appui à partir desquels je tente de déterminer la nature des ruptures et des continuités qui se dégagent de Get a life et d'Elizabeth Costello.

CHAPITRE I :

MICHAËL K., SA VIE, SON TEMPS ; A WORLD OF STRANGERS : AUX SOURCES DE LA CONSCIENCE DE CLASSE

Parlant de l'espace en critique littéraire, John Berger écrit :

 Prophecy now involves a geographical rather than historical projection; it is space and not time that hides consequences from us. To prophesy today it is only necessary to know men [and women] as they are throughout the whole world in all their inequality. Any contemporary narrative which ignores the urgency of this dimension is incomplete and acquires the oversimplified character of a fable45(*).

En d'autres termes, la prise en compte de l'espace garantit à la recherche en général, littéraire en particulier, la capacité de formuler des vérités que le temps ne peut infirmer. Par ce fait même, elle permet de souligner la raison d'être de la littérature.

Cependant, c'est d'un espace davantage conceptuel que simplement physique qu'il s'agit. Ses indices sont certes marqués dans le roman, mais il appelle d'autres données du roman dont la combinaison permet au critique de vérifier s'il convient de confiner le romancier au groupe dominant, dominé ou à l'espace interstitiel entre les deux groupes, conformément à l'ambiance politico-économique que le capital impose au monde. Ainsi, étudier l'espace revient non plus simplement à considérer ou à décrire l'espace en ce qu'il serait le cadre physique de l'action des personnages, mais bien s'intéresser à l'espace conceptuel qui, partant du régime de montage du roman, permet de décider de quel bord idéologique, politique ou social est le romancier. Ceci passe par exemple par l'observation de l'obsession, s'il y a lieu, des personnages par rapport à certains espaces précis. Outre ce que Todorov appelle « La grammaire du récit46(*) », c'est ici que le critique échappe aux subtiles clôtures de l'art en général et de la littérature en particulier pour prendre part à ce que Jacques Rancière appelle « le partage du sensible47(*)».

Tandis que sur cette question d'espace Mikhaïl Bakhtine propose le concept de chronotope, Frederic Jameson choisit de parler de « Cognitive mapping ». La raison en est que, la notion de chronotope sous-estimerait la nécessité de s'intéresser à « ce qui reste inexprimé dans chaque acte expressif »48(*) ; ce que Georgio Agamben appelle le geste de l'auteur. Voilà pourquoi Jameson se préoccupe du renforcement de la dimension intellectuelle du critique pour qui le repérage des chronotopes devrait viser à résoudre l'équation de l'appartenance ou non du romancier au groupe dominant.

  Cognitive mapping , écrit-il, « is an attempt to name the system, to offer some kind of representation that might help individuals situate themselves with regard to the vast multinational networks of global capital [...] It might be taken as a code word for class consciousness »49(*).

Pour tout dire, toute recherche littéraire qui n'aide pas à identifier à partir de quel espace et pour quel espace (groupe) les écrivains du corpus retenu, produisent leurs écrits, se condamne à un vain amusement. Aussi procéderai-je, dans le cadre du présent chapitre liminaire à la mise en évidence du rapport entre narré et non-narré. En effet, cette méthode présente l'avantage de réconcilier les trois dimensions de l'espace soulignées plus haut. D'abord parce que la question du narré exige de s'appuyer sur l'espace dans la diégèse des romans retenus. Il s'agit de « revenir au texte, [seul] lieu de construction de l'imaginaire50(*) ».

Ensuite parce que le problème du non-narré, concept emprunté à Gerald Prince51(*), en autorisant d'identifier des éléments (événements, espaces...) que le récit tait ou refuse de prendre en charge, permet de mettre en perspective l'effectivité du « Cognitive mapping » pour parler comme Jameson. Enfin, cette posture méthodologique me permet non seulement d'élaborer la singularité formelle, mais surtout de déterminer la conscience de classe que font valoir les romans d'avant le démantèlement conventionnel de l'Apartheid chez Gordimer et Coetzee.

Partant du principe selon lequel « si on veut étudier une littérature, il faut d'abord étudier son ancrage sociologique et politique, sans quoi on n'est pas rigoureux »52(*), je consacre la première articulation de ce chapitre à l'étude du fonctionnement de l'Apartheid. Il s'agit d'entrevoir quelle marge de manoeuvre Gordimer et Coetzee, eu égard à leurs ascendances, avaient pu avoir pour ne pas prêter le flanc au type de rapport qu'ils entretiennent avec le système de l'Apartheid, tel que leurs romans le suggère. La seconde étape consiste en une recherche biographique sur Gordimer et Coetzee. L'idée c'est de montrer à quel espace idéologique ils appartiennent en Afrique du Sud. La troisième articulation de ce chapitre est consacrée à l'analyse respectivement de Michaël K, sa vie, son temps, et de A world of Strangers. Cette analyse vise à démontrer que ces romans comportent des traces traduisant un sentiment complexe de solidarité de leurs auteurs avec la politique de l'Apartheid en Afrique du Sud.

I-1- Apartheid : Enjeux d'une idéologie en vigueur avant J.M. Coetzee et Nadine Gordimer

Claude Lévi-Strauss a proposé une conceptualisation du structuralisme qui constitue un des paradigmes53(*) sur lesquels s'appuient les cultural studies. D'après Lévi-Strauss, l'étude des formes économiques, sociales, politiques, cultuelles ou littéraires reste superficielle si elle ne permet pas de se rendre compte des relations complexes entre elles. Le chercheur structuraliste doit, de ce fait, se poser la question de savoir quelles formes ou structures sinon précèdent, du moins justifient celles qu'il se propose d'étudier. Commentant cette posture conceptuelle du structuralisme de Lévi-Strauss, Stuart Hall écrit :

Pour penser ou pour analyser la complexité du réel, l'acte de pratiquer la pensée est requis, et il nécessite de faire usage du pouvoir d'abstraction et d'analyse, de formuler des concepts permettant de découper la complexité du réel, afin précisément de révéler et d'éclairer les relations et les structures qui restent invisibles au candide et qui ne peuvent ni se présenter, ni s'authentifier elles-mêmes : dans l'analyse des formes économiques, ni les microscopes, ni les réactifs chimiques ne sont d'aucune aide. Le pouvoir d'abstraction doit les remplacer54(*).

Raymond Williams pour sa part pense que :

 Nous devons supposer que le matériau brut de l'existence se trouve à un pôle et que toutes les disciplines et tous les systèmes humains infiniment complexes, articulés et inarticulés, formalisés dans des institutions ou dispersés de la façon la moins formelle qui soit, qui traitent, transmettent ou déforment ce matériau brut, se trouvent de l'autre55(*).

Autrement dit, s'il convient d'identifier le système de l'Apartheid en Afrique du Sud comme une forme économique pour parler comme Lévi-Strauss ou comme un système humain infiniment complexe articulé et inarticulé dans des institutions comme l'aurait dit Raymond Williams, qu'est-ce qui pourrait constituer le matériau brut de l'existence dont cet Apartheid n'est qu'une déformation, un traitement ou une transmission ? Devant une telle interrogation, il n'est pas facile d'éviter de considérer l'Apartheid comme un modèle culturel organisé ou orchestré par le capitalisme. Cette relation est inévitable si l'on s'en tient aux fondements de la société capitaliste du point de vue du professeur E.P. Thompson :

 La société capitaliste s'est fondée sur des formes d'exploitation qui sont en même temps économiques, morales et culturelles. Prenez la relation productive, essentielle et définissant, [...] tournez-la dans tous les sens, et elle se révélera tantôt sous un certain jour (travail-salaire), tantôt sous un autre (un éthos acquisitif), tantôt encore sous un autre (l'aliénation de facultés intellectuelles qui ne sont pas requises par le travailleur dans son rôle productif)56(*) .

À la vérité, si l'apartheid n'est pas une architecture consciemment élaborée par la société capitaliste, il constitue pour le moins une sorte de ré-articulation des pratiques sociales, économiques, politiques et symboliques dont seule la société capitaliste maîtrise l'alchimie. Dans une description que Nadine Gordimer fait du déploiement de l'Apartheid, il ressort que celui-ci se fonde sur des formes d'exploitation tant morale, culturelle, qu'économique des Noirs par des Blancs :

 Les Noirs remplissent toutes les tâches manuelles dans notre pays, parce qu'aucun Blanc ne veut creuser une route ou charger un camion. Mais pour tous les travaux qu'un Blanc veut faire, il y a des sanctions et des emplois réservés afin d'exclure les Noirs. Dans l'industrie du bâtiment, et dans les usines, les travailleurs non-qualifiés et semi-qualifiés sont africains et ne peuvent, de par la loi, prétendre à un autre emploi. Ils ne peuvent servir les clients au comptoir, dans les boutiques ou être employés aux écritures aux cotés des Blancs. Dans quelque lieu qu'ils travaillent, ils ne peuvent partager les toilettes et les cantines des employés Blancs. Mais ils ont le droit de faire des achats dans les magasins57(*).

C'est donc le capitalisme, comme on le lit sous la plume de Nadine Gordimer, qui a généré l'Apartheid58(*). Cependant, il convient de préciser pour le cas spécifique de l'Afrique du Sud que les premiers pas de la structure capitaliste que Jan Smuts59(*) a désigné Apartheid pour la première fois, remonte à 1652 avec la prise du Cap par une petite escadre hollandaise, sous le commandement de Jan van Riebeck. La population blanche augmente à la fin du 17e siècle avec l'arrivée des Huguenots chassés de France par la révocation de l'édit de Nantes en 1684. En 1815, au traité de Vienne, les Pays-Bas doivent céder le Cap à la Grande-Bretagne. Cette autre mesure prise en occident entraîne la venue massive d'Anglais en Afrique du Sud. L'occupation par les Anglais du Cap provoque le grand trek des fermiers hollandais pour l'intérieur (Nord) du pays60(*).

Bien d'écrits de Nadine Gordimer et de John Coetzee, sinon tous pendant l'Apartheid, ont été considérés par plus d'un chercheur comme intéressés par le démantèlement ou la dénonciation du système inique et ostracisant de l'apartheid. David Coad trouve par exemple qu'il y a dans le roman de Coetzee « une accusation convaincante de tout système politique fondé sur la torture, l'avilissement de l'individu et les rapports difformes entre ceux qui exercent le pouvoir et les opprimés»61(*). Jean Sévry estime pour sa part que les romans de Nadine Gordimer, comparés à ceux de ses compatriotes dont J.M. Coetzee et bien d'autres « dirigent vers une troisième culture, qui se situerait résolument au carrefour des deux autres [blanche et noire]» 62(*).

C'est dire que, par bien de côtés, les romans de ces deux écrivains semblent ne faire aucun doute quant à l'antagonisme de leurs auteurs vis-à-vis de l'Apartheid. Pourtant, étant donné que l'Apartheid est une invention de l'idéologie capitaliste en expansion dans le monde, il est absolument illusoire de prétendre s'opposer fondamentalement à cette dernière. Toute tentative de renverser la société capitaliste est condamnée à l'échec surtout lorsqu'on appartient de par la descendance, au groupe dominant comme le sont J.M. Coetzee et Nadine Gordimer. Georges Lukacs n'en dit pas autre chose l'orsqu'en confrontant la spectacularisation capitaliste avec son impact sur la conduite du travailleur ou de l'écrivain, il écrit que  « plus la rationalisation et la mécanisation du processus de travail augmentent, plus l'activité du travailleur perd son caractère d'activité pour devenir une attitude contemplative »63(*).

Beaucoup moins abstrait que Lukacs, Stuart Hall écrit pour sa part que :

 Les hommes font l'histoire [...] sur la base de conditions qui ne sont pas leur oeuvre ; il en résulte inévitablement un humanisme naïf, avec sa nécessaire conséquence : une pratique politique volontariste et populiste. Le fait que les hommes puissent devenir conscients de leurs conditions, s'organiser pour lutter contre elles et, finalement, les transformer, sans quoi aucune politique active ne peut pas même être pensée et, encore moins, pratiquée, ne doit pas nous autoriser à passer outre le fait que, dans les relations capitalistes les hommes et les femmes sont situés et positionnés dans des relations qui les constituent comme agents. Pessimisme de l'intellect, optimisme de la volonté est davantage un bon point de départ qu'une simple affirmation héroïque64(*) .

Il y a donc lieu de douter d'une profonde et fondamentale opposition de Coetzee et de Gordimer à un système qui est en vigueur en Afrique du Sud bien longtemps avant leur arrivée sur la scène politico-culturelle. Dans certains de ses écrits, Nadine Gordimer souligne d'ailleurs la dépendance de la personnalité et de l'identité de chacun à l'égard des codes culturels propres au contexte où on évolue. « Our subjectivity and identity, affirme-t-elle, are formed in the definitions of desire which encircle us »65(*). Peut-être faut-il préalablement élaborer une fiche biographique de J.M. Coetzee et Nadine Gordimer pour mettre en évidence leur appartenance au groupe dominant.

* 40 Marlene Van Niekerk, Triomf, Lausane (Suisse) / la Tour d'Aigues, éditions d'En bas/ éditions de l'aube, 2002. Ce roman fait référence à un épisode tristement célèbre de l'histoire de l'Afrique du Sud. Il s'agit de la destruction, dans les années 1950, du quartier noir de Sophiatown et de son remplacement par un quartier chique réservé aux Blancs que l'on dénomma Triomf.

* 41 Denise Coussy, «  Histoire et roman dans la nouvelle Afrique du Sud », in Notre librairie N°161, Mars- Mai 2006, p. 74.

* 42 Il convient de noter que le découpage chronologique officiel et rigoureux qui établit que l'Apartheid en Afrique du Sud serait rentré en vigueur en 1948 pour s'achever en 1994 avec la tenue des premières élections multiraciales est relativisé par bon nombre de chercheurs. Jean Sévry souligne par exemple que les débuts de la politique ségrégationniste remontent au 17ème siècle avec l'arrivée des Blancs d'origine hollandaise en Afrique du Sud. Voir Jean Sévry, Afrique du Sud, ségrégation et littérature, Paris, L'Harmattan, 1989. Les premières failles font surface en 1976 avec les massacres de Soweto pour s'amplifier en 1990 avec la libération le 11 février du leader charismatique Nelson Mandela. Voir Georges Lory, l'Afrique du Sud, Paris, Karthala, 1998, PP75-84. Rita Barnard pour sa part, moins optimiste perçoit la virtualité des débuts de la fin de l'Apartheid dans les écrits d'écrivains contemporains sud-africains comme Zakes Mda, Njabulo Ndebele, Mamphela Ramphele, MiriamTlali et bien d'autres. Autrement dit, le système de l'Apartheid a encore bien de jours devant lui en Afrique du Sud. Voir Rita Barnard, Apartheid and Beyond, South African Writers and the politics of place, Oxford, Oxford University presss, 2007. Ces observations expliquent en amont pourquoi je retiens deux romans de Coetzee et de Gordimer séparés de 25 ans d'intervalle et pourquoi en aval je fais intervenir Ways of Dying de Zakes Mda publié pour la première fois en 1991, comme roman de la période post-apartheid.

* 43 J.M. Coetzee, Michael K. sa vie, son temps, Paris, Seuil, 1985.

* 44 Nadine Gordimer, A World of Strangers, London, Penguin Book, 1958.

* 45 John Berger, cité par Rita Barnard, Apartheid and beyond, South African writers and the politics of place, Oxford, Oxford University press, 2007, p. 18.

* 46 Voir T. Todorov, « La grammaire du récit », in Langage n°12, Paris, Larousse, 1968.

* 47 Jacques Rancière, Le partage du sensible, esthétique et politique, Paris, La Fabrique, 2000 et Malaise dans l'esthétique, Paris, Galilée, 2004.

* 48 Georgio Agamben, Profanations, trad. De Martin Rueff, Paris, Payot & Rivages, 2006, p. 84.

* 49 Frederic Jameson, Cité par Rita Barnard, op.cit, p. 46

* 50 Lydie Moudileno, «  Postcolonialisme, inventaire et débat », in Africultures, N°28, Mai 2000, P.9.

* 51 Gerald Prince parle de « disnarrated » précisément. Sur ce sujet, voir Narrative as theme, London, University of Nebraska Press, 1992, pp. 28-38.

* 52 J.M. Moura (entretien avec), « La critique post-coloniale, étude des spécificités », in Africultures, N°28, op. cit., p. 18

* 53 Stuart Hall identifie deux paradigmes dont la combinaison sert de base théorique aux Cultural studies : le structuralisme et le culturalisme. Voir à ce propos, Stuart Hall, « Deux paradigmes » in Identités et cultures, op. cit., pp. 33-56.

* 54 Stuart Hall, op. cit. p. 49

* 55 Raymond Williams, New Left Review, N°9, 1961, p. 33.

* 56 E.P. Thompson, « peculiarities of the English », in Socialist Register, London 1965, P.356, cité par Stuart Hall, op.cit., 42.

* 57 Nadine Gordimer, « 1959 : Qu'est-ce que l'Apartheid »? In Vivre dans l'espoir et dans l'histoire, Notes sur notre siècle, Paris, Plon, 2000, p. 103.

* 58 A côté de l'Apartheid, on peut ajouter sans risque de se tromper l'esclavage des Noirs, la colonisation et la modernisation. Ces notions sont, comme l'aurait dit Edward Said des créations de la société capitaliste triomphante. C'est aussi le point de vue de Frederic Jameson lorsqu'il souligne l'importance théorique du concept du tiers-monde: « I don't (...) see, écrit-il, any comparable expression that articulates as this one does, the fundamental breaks between the capitalist first world, the socialist bloc of the second world, and a range of other countries which have suffered the experience of colonialism and imperialism ». Jameson conclut son propos en reconnaissant que « capital (...) is sometimes euphemistically termed (...) modernization ». Voir à ce sujet, Frederic Jameson, «  Third-World Literature in the Era of Multinational Capitalism », in New Political Science N°15, Columbia University, 1986, pp. 65-87.

* 59 Jan Smuts (1870-1950) a été artisan de l'intervention aux côtés des alliés au cours des deux guerres mondiales. C'est la première autorité Afrikaner en Afrique du Sud à prononcer le mot Apartheid dans un discours officiel en 1917. Il reviendra à Hendrik Verwoed (1901-1966) encore surnommé l'architecte de l'Apartheid et à Peter Willem Botha de parfaire et de systématiser l'architecture. Voir à cet effet, Georges Lory, L'Afrique du Sud, Paris, Karthala, 1998 et Le discours prononcé par l'ancien Président d'Afrique du Sud P. W. Botha devant son cabinet, discours imprimé par David G. Mahlu pour le Sunday Times du 18 août 1985.

* 60 Voir Claude Wauthier, « Trois siècles d'histoire », in « Notre Librairie, Littérature d'Afrique du Sud 1, N°123, Avril-Juin 1995, pp. 10-11.

* 61 David Coad, « John Maxwell Coetzee », in « Notre Librairie, Littérature d'Afrique du Sud 2, N°123, Juillet-Septembre 1995, p. 22.

* 62 Jean Sévry, « Les romanciers Sud-africains et l'histoire de leur pays », in « Notre Librairie, Littérature d'Afrique du Sud 2 », op.cit., p. 14.

* 63 Georges Lukacs, Histoire et conscience de classe, cité par Guy Debord, La société du spectacle, Paris, Gallimard, 1992, p. 33.

* 64 Stuart Hall, op.cit. p. 49.

* 65 Nadine Gordimer, citée par Kathrin Wagner, Rereading Nadine Gordimer, op. cit., p. 85.

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