V.3.2.2. Le test 2: Reconnaissance de mots2
i. Exercice d'essai proprement dit 2.1 :
Français, Visiteurs,
Maman, Relation, Livre, Manger, Activité,
Chèvre, Pont, Nuit,
Voiture, Acheter, Garçon, Cuisine,
Exercice, Bébé, Largeur,
Ciment
ii. Exercice d'essai proprement dit 2.2 :
Souris, Odeur, Silence,
Cahier, Repos, Crayon, Corde, Regard, Eglise,
Allumer, Bâton, Punir, Carte,
Repas, Livre, Ville, Point,
Directeur
iii. Exercice de transition 2 :
Photo, Stylo, Argent,
Craie, Terrain, Lac,
Forêt, Calcul, Problème, Ballon,
Maîtresse, Voleur, Pouvoir, Retard,
Volonté, Rédaction, État,
Capital
iv. Exercice expérimental 2.1 :
Doux, Ailleurs, Ici,
Glacé, Bouillant, Caresser, Centre,
Dur, Nuit, Recette, Cuisine, Banque,
Coeur, Sauter, Culture,
Retour, Bouger, Rire
v. Exercice expérimental 2.2 :
Maïs, Non, Faux,
Feu, Paysan, Voyage, Révision, Nager,
Vivre, Pronom, Texte, Fraction, Trajet,
Mobile, Vente, Serpent, Vision,
Lecture
2 Les mots en gras sont ceux que les sujets avaient la
tâche de reconnaître.
vi. Exercice expérimental 2.3 :
Jus, Bâton, Vélo, Rideau, Film,
Bureau, Discours, Partage, Passif,
Adjectif, Complément,
Sept, Distance, Marmite, Village,
Adverbe, Sang, Police
V.4. Modalités d'administration des
tests
Les items des deux tests de mémorisation
utilisés sont tous des lexèmes de la langue française. La
tâche des sujets consiste à écrire le maximum d'items
restés en mémoire immédiatement après la perception
visuelle des séries, une à une. Le choix du français comme
langue de conception des items alors que le test s'applique à des
écoliers du Burundi normalement kirundiphones nous a été
dicté par un souci de standardisation sur deux niveaux.
Premièrement dans le système scolaire burundais, la langue
d'enseignement au troisième degré, tant pour les écoliers
entendant que pour ceux non entendant, est le français.
Deuxièmement, la différence fondamentale entre les
écoliers entendant et non entendant repose sur la pratique
langagière ; le kirundi est la langue première des
écoliers entendant tandis que la langue première des
écoliers non entendant est le langage des signes. Cependant, pour toutes
les deux catégories d'écoliers concernées par notre
recherche, la langue seconde est le français, le français langue
orale et écrite pour les premiers et le français langue
écrite pour les seconds. Nous comprenons donc ici que les soumettre tous
à un test conçu dans cette même langue seconde est une
façon de les mettre sur le même piédestal en matière
de standardisation de la situation expérimentale.
S'agissant de la restitution des items à
l'écrit, nous estimons que pour pouvoir mesurer l'efficience de la
mémoire de travail, deux éventualités sont possibles : la
restitution écrite et la restitution verbale. Or, la restitution verbale
n'est possible que pour les seuls écoliers entendant. Le choix de
l'écrit s'explique donc par le méme souci de la standardisation
de la situation. La même préoccupation a prévalu au choix
du mode de présentation des items à mémoriser : au lieu de
faire une présentation orale, nous avons opté pour une
présentation visuelle du matériel à mémoriser,
à savoir sa projection sous forme de diapositive.
En peu de mots, c'est l'exigence de la standardisation qui a
été la boussole de ces choix procéduraux notamment
à propos de la langue de conception des items à mémoriser,
la nature de la tâche et le mode de présentation des items.
V.5. Population de recherche
Les trois critères réunis (la forme de
présentation des items, le type de réponse attendue, et la langue
dans laquelle étaient libellés les items à
mémoriser) nous ont poussé à prendre pour sujets
d'étude les écoliers de la classe de 6ème
année du cycle d'études primaires, la population parente
étant l'ensemble des écoliers burundais entendant et non
entendant.
V.6. Visites préliminaires de reconnaissance du
terrain de recherche
Les visites préliminaires de reconnaissance du terrain
de recherche ont été effectuées dans huit écoles
primaires accueillant les écoliers tant entendant que non entendant.
Elles nous ont permis d'affiner nos procédés
méthodologiques, de mettre au point notre instrument de recherche et de
décider sur les écoles qui allaient être concernées
par la récolte des données. Il s'agit de visites qui se sont
étendues sur une semaine et que nous avons effectuées au Centre
d'Education Spécialisée pour les Déficients Auditifs-Notre
Dame de la Persévérance (CESDA-NDP), aux écoles primaires
Mushasha I, Mushasha II, christ Roi et Marie Notre Reine en province de Gitega
d'une part, au centre Ephphatha et aux écoles primaires de Gasenyi et de
Gikungu en mairie de Bujumbura d'autre part.
Grâce à ces visites, nous avons fait connaissance
avec des autorités scolaires à différents niveaux pour
requérir leur autorisation à mener notre recherche, nous avons
discuté avec les enseignants titulaires des classes qui nous
intéressaient sur les objectifs de la recherche, nous leur avons
exprimé nos attentes par rapport à leur appui, et nous avons
consulté les manuels disponibles en vue de choisir les items qui
allaient constituer notre test de mémorisation. C'est aussi suite
à ces visites préliminaires que nous avons décidé
de prendre pour sujets d'étude tous les écoliers de la classe de
sixième année du centre d'éducation
spécialisée pour les déficients auditifs - Notre Dame de
la Persévérance et les écoles primaires de Mushasha. Nous
avons choisi de travailler sur le CESDA--NDP car le Burundi compte deux centres
scolaires pour enfants non entendant.
L'autre centre, Ephphatha, ayant servi à la
préexpérimentation, il s'imposait à nous de prendre pour
notre expérimentation le centre qui reste, le CESDA--NDP. Et les classes
de sixième année dans les deux centres sont
caractérisées par des effectifs réduits, ce qui ne nous
permettait pas de compléter notre sous-échantillon
d'écoliers non entendant.
V.7. Echantillonnage
Pour déterminer sur quelles écoles et les
classes sur lesquelles notre expérimentation allait porter, nous avons
procédé à un échantillonnage par grappe. En effet,
« il est parfois utile de constituer des échantillons qui ne sont
pas composés d'individus mais d'unités composées
d'individus qu'on appelle les grappes» (voir Niyongabo, 2006, p.53).
Comme il y avait quatre écoles primaires (Mushasha I,
Mushasha II, Christ Roi et Marie Notre Reine) à proximité du
centre CESDA--NDP dans lequel nous avons choisi de mener la recherche pour la
catégorie des sujets non entendant, c'est dans celles--ci que nous avons
choisi de tirer l'échantillon de sujets entendant de la comparaison.
Nous avons mis dans un petit panier quatre morceaux de papiers sur lesquels
nous avons inscrit les noms des quatre écoles. Nous avons réduit
en boules ces morceaux de papiers pour en cacher le contenu, nous les avons
mélangés et avons procédé à un tirage au
sort une fois. Le morceau de papier qui a été tiré est
celui qui portait l'inscription Christ Roi. Nous avons alors
considéré l'école primaire Christ Roi comme notre
unité échantillonnée.
Etant donné que cette école compte trois classes
de sixième année, nous avons utilisé la même
procédure pour décider sur la classe qui allait être
concernée par notre investigation. Ainsi, la classe de sixième
année C a été retenue. Au sein cette classe, nous n'avons
pas eu besoin de cibler un échantillon ; tous les quarante-deux
écoliers qui la composent ont tous été retenus.
Avec l'analyse des résultats, nous avons
intégré les deux écoliers non entendant de l'école
primaire Christ Roi dans le sous-échantillon des écoliers non
entendant du CESDA--NDP. En effet, les écoliers non entendant les plus
performants sont transférés aux écoles primaires
environnantes pour pouvoir passer le concours national qui donne accès
à l'enseignement secondaire.
V.8. Administration des épreuves
expérimentales V. 8.1. La pré-expérimentation
Il est d'usage dans la recherche de commencer par tester les
instruments de recueil des données. Ainsi, nous avons testé notre
instrument de recherche auprès de 16 écoliers entendant de la
classe de sixième année A de l'école primaire de Gikungu
(Bujumbura) et de 13 écoliers non entendant, également de
sixième année, du centre Ephphatha pour enfants sourds-muets
(Bujumbura).
A la suite de l'analyse des données de cette
pré-expérimentation, nous avons été amené
à revoir certains aspects de notre consigne. En effet, nous avons
constaté que certains écoliers écrivaient illisible pour
nous mettre dans l'embarras surtout quand ils ne se rappelaient plus d'un mot
donné. Nous avons alors reformulé la consigne en insistant sur le
critère lisibilité des réponses.
Par ailleurs, nous avons constaté que les
écoliers de Gikungu n'étaient pas très
éveillés lors de la pré-expérimentation et nous
avons estimé que cela pourrait être lié au fait que
l'administration du test avait eu lieu juste après un autre test,
d'entraînement au concours national de passage à l'école
secondaire. Nous avons alors décidé d'administrer le test
à l'expérimentation proprement dite après nous être
renseigné sur les activités à l'agenda du jour pour
contourner d'éventuelles interférences.
En plus, alors qu'il était initialement prévu de
distribuer des feuilles de travail type format A4 pour la restitution des
réponses, la pré-expérimentation nous a fait changer
d'option ; ces papiers n'étaient pas pratiques pour nos sujets
habitués à travailler avec des feuilles de type « cahiers
scolaires ». La forme quadrillée est parue meilleure.
Enfin, au cours de la pré-expérimentation, nous
avons aussi constaté que, même en ayant bien exposé la
consigne en ce qui est du test de reconnaissance, son assimilation demeurait
problématique et nous avons dû improviser un autre exemple pour
illustrer plus concrètement ce qui était demandé à
nos sujets. Ainsi, nous avons invité deux écoliers à se
mettre devant le reste de la classe. Puis, nous avons demandé aux
écoliers restés sur leurs bancs de retenir les visages des deux
écoliers invités à se mettre devant eux. Après leur
présentation au reste des écoliers,
nous leur avons demandé de regagner leurs places
respectives. Quelques secondes après, nous avons invité un groupe
de six écoliers dont les deux précédemment invités
à se mettre devant. Nous avons demandé aux écoliers
restés dans les bancs de reconnaître les deux qui leur avaient
été déjà présentés. A titre de
conclusion, nous leur avons dit que l'exercice était similaire à
la démonstration que nous venions d'improviser. Comme cette illustration
nous avait permis une meilleure compréhension de la tâche du test
de reconnaissance, nous avons décidé de continuer à nous
en servir lors de l'expérimentation proprement dite.
V.8.2. L'expérimentation proprement dite V.8.2.1.
Déroulement
L'expérimentation proprement dite a
bénéficié de leçons apprises de la phase
pré-expérimentale. Nous sommes arrivé sur le lieu
d'expérimentation la veille de l'administration des épreuves.
Cette stratégie nous a permis de négocier à temps des
modalités pratiques de notre expérimentation, solliciter l'appui
des enseignants qui tiennent les classes de sixièmes années
concernées par notre étude et tester notre dispositif
expérimental à savoir l'ordinateur et le
rétroprojecteur.
A notre arrivée à chaque école, nous
devions présenter l'attestation de recherche délivrée par
notre université et l'accord du Directeur du Bureau diocésain de
l'éducation. Ce dernier document était surtout de rigueur au
CESDA--NDP. En revanche, les responsables de ces écoles nous
présentaient aux titulaires des classes choisies et qui nous appuyaient
alors dans l'administration des épreuves.
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