Conclusion
Afin de dégager les effets de la fiscalité sur
la croissance, il a été tenu compte, en utilisant le cadre
de Barro, du taux du prélèvement global, de
l'investissement et de la taxation des échanges internationaux (variable
taux d'ouverture commerciale) facteurs négligés par la
littérature. Le travail a consisté à collecter des
informations utiles auprès des services les plus indiqués et de
passer à une régression économique à l'aide du
logiciel EVIEWS (version 3.1)
L'examen du degré d'intégration des variables
notamment par le test de racine unitaire de « Dickey
- Fuller Augmented » a permis de mettre en
évidence d'une part la non stationnarité des principales
variables fiscales utilisées.
D'autre part ces tests en différence première
ont montré que les variables ont toutes le même ordre
d'intégration. Ce qui nous a permis de continuer le test pour aboutir
aux résultats ci - dessus présentés.
Les résultats auxquels l'analyse économique a
abouti sont sans contester l'existence des taux d'imposition très
élevés qui ont pour conséquence le découragement de
l'activité productive.
Ainsi, l'estimation du modèle montre que le niveau de
développement est positivement expliqué par le taux de pression
fiscale, et l'investissement, tandis que le taux d'ouverture commerciale du
Bénin ne favorise guère la croissance.
Ø Les effets du taux de pression fiscale
nécessitent une attention particulière au Bénin. Son effet
positif vient du fait que la quasi - totalité des recettes
budgétaires provient des recettes fiscales. Cette particularité
trouve son fondement dans le fait que les contribuables sont réticents
au paiement de l'impôt et se rabattent de plus en plus dans le secteur
informel.
Ø L'investissement agit également positivement
sur le niveau de croissance comme le témoigne son coefficient dans les
deux modèles (élasticité égale à 0,210
à court terme et 0,856 à long terme). Les taux de taxation
agissent négativement sur cette variable. Ceci trouve sa justification
dans le fait que les entreprises, étant le lieu de la production de la
valeur sont étouffées par les nombreux impôts auxquels
elles sont soumises. Les décisions d'investissement sont fonction des
profits retirés de l'exercice de la profession, et il devient
alors trivial de dire que sans impôt il n'y a pas de
réinvestissement.
Ø Le taux d'ouverture commerciale influence
négativement la croissance et cela dénote de la complexité
du système de taxation des échanges extérieurs.
A travers tout ce qui vient d'être
élucidé, des recommandations et suggestions ont été
formulées à l'endroit des autorités en charge de ce pays
et dont la prise en compte permettra d'amorcer le sentier de croissance tant
voulu par la Nation.
Ø Cette étude loin d'être parfaite en son
genre s'achève tout en soulignant ses limites et faiblesses en quelques
tirets :
- L'étude n'a pas pu aborder tous les aspects de la
fiscalité tels que présentés par le code
Général des Impôts du Bénin ;
- L'étude n'a pas pris en compte certaines variables
qualitatives et quantitatives qui paraissent avoir une certaine influence sur
la croissance économique. Ce sont entre autres les aléas
naturels, le risque politique, l'instabilité macro - économique,
l'inflation, l'indice de production alimentaire, le taux de croissance de la
population etc... ce qui nous a amené à ne pas faire le test
de Ramsey pour vérifier l'omission de variables
importantes.
- S'inspirant des travaux de CHAMBAS et al, le modèle
utilisé et d'origine Cobb Douglas est finalement
linéarisé. Ce qui justifie le délaissement de toutes les
variables dont les données sont affectées d'un signe
négatif. Cette situation peut paraître une faiblesse.
En ouvrant la voie aux critiques et suggestions utiles pour
son perfectionnement, cette étude s'achève en suggérant
à tout chercheur voulant travailler dans le même sens, de pousser
ses réflexions dans le domaine du secteur informel qui gangrène
l'économie béninoise du fait de sa non participation à la
fiscalité.
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