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Stéréotypes sociaux et achèvement du cycle primaire par les filles de l'arrondissement de Mora

( Télécharger le fichier original )
par Mairama LOPSIWA
Ecole normale supérieure / Université de Yaoundé - DIPEN II 2010
  

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ANNEXES

FOCUS GROUP CONSTITUES

FOCUS GROUP

NOM ET PRÉNOM

STATUT

GENRE

TOTAL

FOCUS GROUP 1

ABI ELISABETH

ÉLÈVES

Féminin

12

AÏSSATOU

-

AMADOU JEAN-ELIE

Masculin

ASSANA FIDELE CASTRO

-

HAMADOU ALHADJI

-

HAWA MAMOUDOU

Féminin

HELLE JEANNETTE

-

KALTIMI RACHEL

-

LITINE GABRIEL

Masculin

MAHAMAT ABBA

Masculin

MESSINA PELAGIE

Féminin

MOHAMAN BASSIROU

Masculin

FOCUS GROUP 2

BOUKAR ELI

ENSEIGNANTS

Masculin

12

DOUDOU

Féminin

HADJARATOU GARGA

-

KORISSA DAMARIS

-

KOUÉ BALARABE

Masculin

MAHAMA MOÏSE

-

MBECHEE JEAN

-

MME DJOMBE GISELE

Féminin

MBECHEE JEAN

Masculin

MME H. AÏSSATOU ABDOULAYE

Féminin

MOUCHÉ PHILIPPE

Masculin

OUMATÉ MAHAMAT

Masculin

FOCUS GROUP 3

A.AZIZ, ABDOURAMAN

LEADERS LOCAUX ET RELIGIEUX

Masculin

12

ABBA MALLA BOUKAR

-

ABBE DJIMERE JEAN-PIERE

-

ABBE TULURO JEAN-RIGOBERT

-

BICHAÏR HACHIMI

-

LAWAN ABBA

-

MAHAMA ABBA AMSAMI

-

NGLOUMDAR

-

HAMIDOU NANA

-

OUSTAZE AZIZ

-

SULTAN BOUKAR ALHADJI BRAHI

-

YOUSSOUFA TALBA

-

FOCUS GROUP 4

ABBA BOUKAR

SOCIÉTÉ CIVILE

Masculin

12

ALFAKIR OUMATE

-

DAMDAM TABITA

Féminin

IYA GORSOU

-

MALANA GERMENE

-

MME ASTADJAM DJIDDA

-

MOULOH ROSALIE

-

MME ADAM NEE FADIMATOU

-

NJIOMO JOSEPH

-

NYABOKA EMMANUEL

-

OWONA MESSI

-

MME HAMIDOU

Féminin

GUIDE D'ENTRETIEN

Dans le cadre de la rédaction d'un travail de recherche a l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé (ENS) série Sciences de l'Education sur le thème stéréotypes sociaux et achèvement du cycle primaire par les filles de l'arrondissement de Mora, vous êtes sollicité(e) pour apporter votre contribution à l'élaboration de ce travail. Toutes vos réponses sont importantes et nous vous garantissons que votre anonymat sera préservé.

THEME 1 : Croyances ayant des fondements religieux (coran) qui guident les jugements des groupes sur la femme.

1-Pensez-vous que la manière de juger la femme est collective ou individuelle ?

2- Que pensez de l'opinion du milieu sur la jeune fille musulmane ?

3- Au regard de l'Islam, est-ce que la coutume a un impact sur le statut de la fille ?

4- Comment le groupe perçoit -il la femme ?

5-Que pense la femme d'elle-même ?

THEME 2 : Attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes

6- Pensez-vous qu'il existe une place de la femme dans la société ?

7-Comment les membres du groupe apprécient-ils cette place ?

8-Pensez-vous que la manière de transmettre les valeurs sociales à la femme sont clairement définies, élaborées ?

9-Trouvez-vous cohérente le fait que la société traditionnelle justifie toujours le choix des valeurs à transmettre aux filles ?

THEME 3 : Préjugés d'ordre traditionnels guidant les jugements de groupes sur la femme.

10- Pensez-vous que les discriminations à l'égard des filles sont partagées par tous les membres du groupe ?

11- Le fait qu'une fille reprenne une classe par exemple est-il bien accepté par les filles ? Pourquoi ?

12- Quels sont d'après vous les modèles de personnalité que vous attendez de vos filles, femmes ? Pensez-vous que ces modèles sont subjectifs ou objectifs ?

13- A quel âge certaines de vos filles ont quitté l'école et pour quel motif ?

14-Que désirez-vous ajouter à cet entretien?

Focus group 2+3+4

Que pensent les parents de l'éducation de la femme, de vos enfants ?

- Nous pensons que la manière de juger la femme est commune à tous les membres du groupe. Par exemple, le fait qu'on dise que la fille est faite pour le mariage, une femme instruite refuse le mariage, l'école gâte les filles, les filles apprennent la prostitution à l'école, une fille musulmane qui est passée par l'école moderne est trois fois pire que celle qui est passée uniquement par l'école coranique est commune a la manière de penser des communautés.

- Si nos mamans qui ne sont pas passées par l'école moderne nous ont éduqué dans les normes et ont fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui, est-ce que c'est grâce à l'école des blancs ?

- Et puis, les filles d'aujourd'hui sont trop têtues. Tu envoies ta fille à l'école, elle te ramène les bâtards comme diplôme. Alors, que voulez-vous que les parents fassent ? Moi par exemple, je suis un père de famille, ma fille m'a dit qu'elle veut déjà se marier car si elle reste longtemps à l'école, le mari deviendra difficile à trouver. Je respecte ses choix et ses décisions. Mon rôle, c'est l'accompagner et de la guider dans son choix.

- La religion musulmane n'empêche pas la scolarisation des filles, mais la tradition islamique prône le strict respect des Hadiths. Alors, si ta fille ne respecte plus les cinq piliers de l'Islam, qu'est-ce que tu feras en tant que parent, toi qui a le droit et le devoir de veiller sur tes enfants ? L'école est un héritage de la culture occidentale, pour cette raison, les enfants qui la fréquentent sont détournés par son système.

- Et puis, les valeurs sont bafouées, la tradition n'est plus respectée, depuis que ma fille va à l'école des blancs, elle ne veut plus participer aux tâches domestiques, si c'est cela que l'on apprend à l'école des blancs, je préfère garder ma fille auprès de moi ; quand quelqu'un manque de respect ou se comporte d'une manière désinvolte envers une autre personne, est-ce que c'est vraiment 100% la faute des parents?

- Je pense que les parents ont la responsabilité d'éduquer leurs enfants en leur apportant amour, affection mais aussi droiture. Ils les forment petit à petit à diverses valeurs. Et ce que nous les parents, on n'aime pas, c'est quand on apprend que un enseignant a harcelé nos filles. Comment voulez-vous qu'on vous fasse confiance ?

- Le système patriarcal est également très accentué ici. Les femmes n'interviennent pas dans les prises de décision même au sujet du mariage de leur fille.

- Moi, je pense plutôt qu'il existe une nette confusion entre la tradition et la religion. En tant que bon musulman, je ne rejette pas le fait qu'une fille fasse l'école aussi longtemps que cela soit possible. Le problème est que les parents viennent me voir pour me dire que leurs filles sont irrespectueuses, qu'elles ne font plus leurs prières, qu'elles ne respectent plus leurs mamans, alors est-ce normal tout cela ? Je dirai tout de suite non.

- Au début, nous pensions que les filles étaient simplement destinées à se marier, mais aujourd'hui, nous avons appris que même lorsqu'elles sont mariées, les femmes peuvent encore aller en classe. Par exemple, vous Madame, vous nous avez dit que vous n'êtes pas mariée, et vous êtes toujours à l'école, vous êtes déjà une grande Dame. Nous souhaitons que nos filles prennent votre exemple, qu'elles soient une grande femme comme vous.

Focus group 1

Que pensez-vous de votre éducation ?

- Selon moi les parents sont les premiers modèles et repères de l'enfant.

- Les parents doivent inculquer le respect de soi même et de l'autre, les limites à ne pas franchir.

- Les parents pensent que les différentes tâches suivantes doivent obligatoirement revenir aux filles et aux femmes: moudre le mil, balayer la cour, laver les plus jeunes frères, aider la maman à préparer le repas, aller vendre les cacahuètes ou les beignets, laver les habits de papa ou celui de son mari, être docile et soumise, être patiente. Les filles qui respectent tout cela sont bien élevées.

- Les parents pensent que quand une fille fréquente beaucoup, elle n'a pas le temps d'apprendre a préparer et que lorsqu'elle va se marier, son mari va la chasser.

- même si la fille doit aller à l'école, elle doit d'abord faire les tâches domestiques avant de partir à l'école vers 7h30 du matin.

- Les parents considèrent les garçons comme les principaux soutiens de famille et préfèrent les envoyer à l'école, la fille même si elle ne fréquente pas, son mari va la nourrir.

-  Ici, dans notre communauté pauvre, lorsque les parents n'ont pas suffisamment de moyens pour que leurs enfants restent scolarisés, ils préfèrent retirer les filles et permettre aux garçons de continuer leurs études parce que, traditionnellement, les filles sont mariées tôt.

- Le lycée est trop loin de notre maison. Il n'y aura personne pour nous accompagner à l'école. Les garçons ont des vélos pour y aller. Les filles ne doivent pas marcher seules car les hommes qui passent en route nous dérangent beaucoup.

Compte-rendu des focus group.

Au terme des focus group, les différentes discussions ont abouti à la conclusion que les filles sont victimes de la surcharge des travaux ménagers. La mauvaise interprétation des saintes écritures (coran) , la nette confusion entre la tradition et la religion islamique, la surcharge des travaux domestiques , le manque de moyens financiers pour payer la scolarité et les frais d'examen et concours ;les abus sexuels des enseignants et de l'entourage sur les filles, le détournement des filles par leurs camarades garçons ainsi que les garçons du quartier et les passants( sur le chemin de l'école), les mariages précoces et forcés, les grossesses précoces et non désirées des filles, l'inadéquation des infrastructures scolaires aux besoins des filles, le manque de toilette séparés, le manque de clôture (école).

A travers une démarche participative et une approche de questions-réponses, les participants ont énuméré les différentes tâches qui doivent obligatoirement revenir aux filles et aux femmes: moudre le mil, balayer la cour, laver les plus jeunes frères, aider la maman à préparer le repas, aller vendre les cacahuètes ou les beignets, laver les habits de papa ou celui de son mari, être docile et soumise, être patiente.

Le chef du village a constaté le rôle important joué par les femmes dans la société camerounaise. « Des femmes sont nommées ministres, hauts fonctionnaires et elles occupent aussi des positions stratégiques dans la police et dans l'armée », a-t-il précisé. « Nous devons nous efforcer d'envoyer nos filles à l'école, de telle sorte que, demain, elles soient en mesure d'occuper des postes de responsabilité dans le pays. »

Les participants à la rencontre ont apprécié les discussions et ont avoué avoir été sensibles aux problèmes de la scolarisation de la fille dans leur localité. Cependant, les participants demandent un appui de la part des pouvoirs publics pour remédier au non achèvement des études primaires par leurs enfants, les filles surtout. Pour ce faire, ils ont fait les propositions suivantes : accélérer le processus de la mise en oeuvre effective des politiques étatiques en matière de l'éducation afin que se réalise le 3ème Objectif du Millénaire pour le Développement à savoir  « « éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d'ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015 au plus tard '' afin de « Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes »

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery