I.3- Relation vie au travail et la vie hors travail
L'activité de travail et les activités hors
travail, constituent deux sous systèmes interdépendants; chacune
de ces deux sphères d'activité se trouve régie par des
déterminations d'ordre différent: l'une est soumise à des
exigences ayant leur origine principale dans l'organisation de la production,
l'autre est régie par des décisions personnelles s'inscrivant
dans des modes de vie largement prédéterminés par
l'organisation de la société (Curie, 1987).
Il s'agit bien cependant, de deux sous systèmes
interdépendants: l'activité professionnelle prenant son sens par
rapport a la vie hors travail dont elle fournit les moyens et délimite
les conditions. Ces deux sous systèmes expriment en définitive,
selon Clerc (1982), les connexions étroites qui lient entre eux, dans le
travail et dans la vie, les éléments d'une réalité
qui ne prend son sens que vue globalement.
Dans cette logique, le rapport du sujet avec son travail ne
saurait être compris de manière satisfaisante, sans prendre en
compte les répercussions de ce travail sur la vie hors travail. Car, la
vie de travail et la vie hors travail entretiennent des relations d'influence
réciproque (Boussougou- Moussavou, 1985; 2004). Ainsi, les
conséquences des exigences professionnelles doivent être
considérées comme la résultante du processus par lequel le
sujet tente de réguler les contraintes combinées que les
différents facteurs de la situation de travail font peser sur les divers
plans de son activité hors travail (Prévost et Messing, 2001).
Notons, à ce titre que les contraintes professionnelles
peuvent se traduire, d'abord, par des modifications transitoires de
l'état de fonctionnement du sujet ; mais, elles ne peuvent manquer
d'affecter le déroulement des activités hors travail, et sont
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successibles par la même de contribuer à la
formation des caractéristiques psychologiques durables (cf. par exemple,
Gadbois et al., 2000).
Donc, la compréhension des conséquences des
contraintes professionnelles passe nécessairement par une analyse des
activités qui constituent la trame de celle-ci. Les modifications de
l'état du sujet induites pendant le temps de travail, qu'elles soient
transitoires ou qu'elles tendent à être durables, sont à
concevoir comme des perturbations initiales introduites dans la dynamique
générale des activités hors travail, lequel se trouve
régie par ailleurs par des déterminations qui lui sont
propres.
De ce fait, c'est seulement, à travers la mise à
jour de la propagation de ces perturbations dans le système, de leur
effets intermédiaires et leurs résultats ultimes qu'il sera
possible de rendre compte des contraintes professionnelles sur la vie au
travail (Boussougou- Moussavou, 1985).
A ce titre, il est sans contesté que les
conséquences des contraintes professionnelles débordent bien
au-delà du moment où cesse le travail. Elles constituent une
série d'éléments défavorables à
l'accomplissement des activités de la vie extra- professionnelle, le
handicap étant d'autant plus lourd qu'une activités se situe
à un moment plus proche du temps de travail (Gadbois, 1981).
C'est dans ce sens que Barrière- Maurisson (1992, p.
116, cité par Barrière- Maurisson, 1998, p. 434) considère
« le travail comme un ensemble formé du travail professionnel et du
travail domestique ». Une telle définition permet de rendre compte
à la fois du travail domestique des hommes mais aussi de
l'activité des femmes et non plus seulement de leur rôle
familial.
Ainsi, les conséquences des exigences professionnelles
doivent être considérées comme la résultante du
processus par lequel le sujet tente de réguler les contraintes
combinées que les différents facteurs de la situation font peser
sur divers plans de son activité hors travail (Prévost et
Messing, 2001).
En définitive, il semble que la prise en charge du
domestique reste un bon exemple pour étudier les modalités,
à la fois sociales, sociétales pour ainsi comprendre l'impact des
conditions de travail sur la vie extra-professionnelle.
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