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La maltraitance des enfants: esclavage modernisé ou exploitation déguisée ?

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par Aly Saleh
Institut supérieur de commerce et de communication - Master professionnel en journalisme et communication 2009
  

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CHAPITRE 3 : Préparation de la stratégie

Segmentation des groupes cible

Comment s'organise le suivi de la situation suite à un signalement au Service compétent?

Le service compétent doit tout d'abord apprécier la demande d'aide ou le signalement, c'est-à-dire rassembler les informations et les avis qui lui permettront d'évaluer le degré de danger encouru par le mineur, et la capacité des parents à y remédier. Cette démarche comprend au moins : un contact avec la personne qui a effectué le signalement, un entretien avec le mineur et ses parents (si possible à leur domicile), un contact avec un professionnel qui connaît bien l'enfant (médecin, enseignant, etc.), et, si nécessaire, un autre contact avec un professionnel ou une personne de l'entourage.

L'appréciation porte sur les difficultés et les ressources de l'enfant et de sa famille. Elle dure de 4 à 6 semaines environ.

A la fin de cette démarche, le service compétent peut en arriver à conclure que:
- L'enfant ne court aucun danger, ou que ses parents ont montré qu'ils pouvaient remédier à la situation.
- Il peut au contraire décider de mettre en place une action socio-éducative, autant que possible avec la

collaboration des parents.

- Sans celle-ci, un mandat judiciaire peut être requis pour mener à bien l'action socio-éducative. On parle alors non plus d'une appréciation, mais d'une évaluation. Le service compétent remet ses conclusions à l'autorité judiciaire, sous la forme d'un rapport argumenté et de propositions de suivi.

.Dans l'optique de la prévention, comment dialoguer avec les enfants de la maltraitance?

Le contenu des messages de prévention des mauvais traitements envers les enfants a évolué récemment.
En ce qui concerne les abus sexuels, certains programmes de prévention qui tentaient d'amener les enfants à les dévoiler, ont montré leurs limites. On a constaté que les messages qui diminuent la confiance en l'adulte, surtout ceux qui le présentent comme un abuseur potentiel, ont des effets néfastes sur les enfants (par ex. peur et méfiance exagérées envers l'adulte). Actuellement, on s'oriente vers une prévention qui renforce le sentiment des enfants qu'ils peuvent être protégés par des adultes. L'idée est d'augmenter leurs capacités à être critiques, débrouillards, confiants en leurs ressources, et surtout de les inviter à communiquer avec les adultes au sujet de ce qu'ils vivent.
De plus, étant donné que certains adolescents sont également des abuseurs, on devrait aussi concevoir des programmes de prévention de passage à l'acte pour cette population.

En ce qui concerne les autres types de maltraitance, le message principal consiste à indiquer aux enfants, en termes clairs et adaptés à leur degré de compréhension, que certains actes ne sont ni normaux, ni tolérables, et

qu'il faut en parler sans tarder, quel que soit l'auteur de ces actes.

L'idée est de dire à l'enfant qu'il peut parler de ce qui lui arrive, qu'on ne gardera pas le secret s'il s'agit de le protéger, mais que l'on va aider ses parents à ne pas répéter les violences subies, ou à le protéger si les maltraitances ont eu lieu en dehors du milieu familial. On lui signale aussi l'existence du Service de Protection, qui peut intervenir si sa protection n'est plus assurée.

De façon générale, la prévention tend à renforcer la confiance de l'enfant en lui-même, pour lui permettre de mobiliser ses ressources personnelles et externes (confiance en des adultes protecteurs). Pour cela, on lui indique quels adultes peuvent l'aider dans son entourage familial et scolaire, et on lui communique le numéro de la ligne d'aide pour enfants. On s'assure aussi qu'il sait ce qu'il pourrait faire s'il lui arrivait quelque chose : peut-il nommer quelqu'un de son entourage qu'il pourrait contacter?

Idéalement, on devrait faire de la prévention plus générale, adressée aussi bien aux enfants concernant leur protection et leur bien-être, qu'aux parents, à la population générale et aux professionnels de l'enfance. Une éducation de qualité et des parents avertis et soutenants sont les premières ressources des enfants pour se protéger de la maltraitance. Dans cette optique, il serait bon de mettre en place des programmes de prévention et de soutien à l'usage des parents, qui peuvent se trouver submergés par une accumulation de difficultés ou par un excès de sollicitations de tous ordres.
Une bonne prévention devrait se faire en favorisant activement les habiletés sociales des enfants et des jeunes. De plus, les mots, la façon de pouvoir exprimer ce qu'il ressent, ce qu'il veut ou non, constituent un garde-fou important pour éviter à l'enfant de subir certains passages à l'acte.

DEUXIEME PARTIE

Plan de communication

TRAVAUX D'EXPLOITATION DES ENFANTS

Trop d'enfants employés à des travaux domestiques sont victimes d'exploitation. Lorsque les enfants nettoient, cuisinent, s'occupent des enfants de leur employeur ou sont occupés à des travaux ménagers pénibles, on les prive de leurs droits en tant qu'enfants, tels que reconnus par le droit international - le droit de jouer; le droit de rencontrer leur famille et des amis; le droit à un logement décent; enfin celui à une protection contre le harcèlement, sexuel ou physique, et contre la cruauté mentale.

Les enfants qui travaillent chez les particuliers n'ont pas accès à la protection à laquelle ils ont droit; à la différence des autres travailleurs, ils vivent derrière des portes closes où personne ne peut assister aux abus commis contre eux ou à l'oppression dont ils sont victimes.

Selon des recherches entreprises à l'échelle mondiale, les filles de moins de 16 ans sont plus nombreuses à être employées à des travaux domestiques qu'à toute autre forme de travail. Partout dans le monde, on commence de plus en plus à se préoccuper de cette forme d'exploitation des enfants.

Le 11 juin 2004, à l'occasion de la troisième Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, l'OIT centre son action sur le travail domestique des enfants avec la parution à Genève d'un rapport inédit destiné à être diffusé dans le monde entier.

REPORTAGE

Au Sénégal, qui sont les talibés? 

 
 


Au départ, ce sont des enfants confiés à un maître d'école coranique (Marabout) en vue de leur apprentissage du Coran. 

Depuis trente à trente-cinq ans, une grande partie de ces enfants (mais une partie seulement) est victime du fonctionnement des daaras (écoles coraniques). Mal logés, mal nourris, maltraités, ils sont contraints d'aller mendier au bénéfice du maître d'école coranique. 

Un récent documentaire télévisé et diffusé par Thalassa a provoqué une prise de conscience d'un certain nombre de téléspectateurs et suscité un nombre important de messages d'indignation sur le forum de Thalassa. Cette « vague » d'indignation a été peu perçue au Sénégal. Elle a toutefois suscitée une réaction irritée du Président Wade. Des commentaires très émotionnellement agressifs ont été postés suite à ce documentaire. Celui-ci, diffusé par Thalassa, n'a montré qu'un aspect d'un phénomène très compliqué en méconnaissant les dispositions prises par l'État et les efforts des dizaines d'associations oeuvrant dans le domaine. Cependant, quelques internautes très motivés ont fait un travail de recherche et de documentation sur le sujet. 

Le 20 avril est au Sénégal la journée nationale des talibés.

Ce jour là, plusieurs manifestations sont prévues en soutien aux textes prévus en faveur des talibés (loi du 29 avril 2005 et Convention internationale des droits de l'enfant) pour réclamer leur application. 

Des débats sont également organisés afin de présenter le problème sous un angle un peu moins sommaire. 

D'autres actions sur cette journée sont prévues dans tout le Sénégal pour se joindre à cette action .

La part des talibés sur les 40% du budget alloué à l'éducation

La mendicité au Sénégal est un thème très sensible qui a soulevé beaucoup de débats et suscité beaucoup de passions. Pour une meilleure amélioration de leurs conditions de vie, les Talibés ont invité les autorités à traduire en actes leur prise en charge. Ceci, ils l'ont fait savoir ce mercredi 20 avril 2011 lors de la journée qui leur était dédiée au stade municipal des Parcelles Assainies.


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L'Association des Maitres Coraniques des Parcelles Assainies a célébrée la journée nationale des talibés en collaboration avec la Mairie de ladite localité. A cette occasion, les talibés étaient bien habillés arborant tous des tee-shirts prenant congé de leurs haillons. 

Plus de 2000 talibés ont fait une marche jusqu'à la préfecture pour remettre un mémorandum au Représentant de l'Etat. Parmi leurs doléances, ils ont suggéré au Gouvernement «d'agréer les Daaras afin qu'elles puissent bénéficier des 40% du budget national en vue de régler définitivement les problèmes multidimensionnels qu'elles rencontrent. Ils ont également invité le Président de la République à instaurer un grand prix du Chef de l'Etat pour les élèves ayant mémorisés le Saint-Coran afin de les encourager davantage à l'instar des pays musulmans, en sa qualité de pays qui assure la présidence en exercice de l'Oci ». 

Quant au Maire des Parcelles Assainies, M Moussa Sy, il a octroyé « une subvention de 3 000 000 millions aux maitres coraniques, des dons en denrées de première nécessité dont 15 tonnes de riz, des produits pour la désinfection et des carnets de santé qui leur permettront désormais d'être pris en charge dans les structures sanitaires de la Commune ». 

En outre, il a exhorté les maitres coraniques à utiliser à bon escient ces subventions octroyées aux enfants afin de faire d'eux des citoyens modèles et de diminuer la mendicité. 

Maltraitance des enfants : Les « talibés » pèsent sur l`image du Sénégal, selon l'Unicef   


Le phénomène des enfants de la rue continue à renvoyer du Sénégal une image négative en matière de protection de l'enfance, a rappelé mercredi 16 juin le représentant-résident de l'UNICEF Mohamed Azzedine Salah. Mais selon lui, des efforts sont cependant faits dans ce domaine.

 

«C'est clair qu'au Sénégal, la question de la maltraitance est liée au problème des enfants de la rue. Et souvent les gens ont une tendance fâcheuse  à faire le raccourci, de lier ce phénomène à la religion», a-t-il souligné pour le déplorer.

Mohamed Azzedine Salah s'exprimait sur la Radio futurs médias (RFM), dans le cadre de la célébration de la Journée de l'enfant africain, commémorée le 16 juin de chaque année, en souvenir du massacre d'enfants perpétré à Soweto, en Afrique du Sud, sous le régime de l'Apartheid.

Pour le représentant de l'UNICEF, il est nécessaire, sur cette question, de faire la part des choses. «Les religions, a fait observer M. Salah, n'ont jamais dit qu'il faut maltraiter les enfants. Et là, ce qu'il faut combattre, ce n'est pas le changement d'opinion au manque d'éducation par rapport à la religion. Mais plutôt ce qui ce passe en terme de maltraitance des enfants.»

Mohamed Azzedine Salah a reconnu que des efforts sont faits en matière de droits de l'enfant. « Globalement, il ya eu des progrès dans ce domaine, notamment avec le secteur de la santé. Parce que depuis une décennie,  les programmes de vaccination  ont fait des avancés significatives avec la réduction de la mortalité des enfants», a-t-il noté. S'y ajoute que dans le domaine de l'éducation, « il y'a un accès massif des enfants à l'éducation ».

Il a par ailleurs indiqué que le Sénégal a engrangé beaucoup de points dans le domaine de la lutte contre l'excision, par exemple, mais a moins bien fait en matière de protection de l'enfant.

Le 16 juin 1976 dans la banlieue de Johannesburg, le régime de l'Apartheid a réprimé sans ménagement des écoliers qui manifestaient contre l'usage de l'afrikaans dans leurs écoles. À cette occasion, Hector Petersen, 13 ans, élève à l'école de Orlando West, a été tué d'une balle à la poitrine. Aujourd'hui à Soweto, un musée porte son nom.

2B Problématique et Méthodologie Appliquée

LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE ET LES ABUS SEXUELS SUR LES ENFANTS

Pour lutter efficacement contre la maltraitance et les abus sexuels sur les enfants, acteurs et décideurs politiques ont décidé d'unir leur force, via la mise en place d'un observatoire. C'est dans ce sens qu'un atelier a été organise, samedi 8 Aout 2009, par le Centre de guidance infantile et familial (Cegid), dirigé par le psychologue, Sérigne Mor Mbaye, à la Mairie de Grand-Yoff en présence de l'édile de la ville, Mamadou Mbaye ainsi que le représentant du département de Famille, Mama Guèye. «Toute connaissance est une libération et toute ignorance est une prison. Alors libérez-nous Professeur !«. Ces propos sont de Mamadou Mbaye, maire de la commune d'arrondissement de Grand-Yoff.

Une ville qui abrite l'observatoire de lutte contre la maltraitance et les abus sexuels sur les enfants. Après avoir rencontré le maire le 15 juin de la même année, le Cegid et ses partenaires ont organisé un atelier samedi 4 juillet 2009 dans les locaux de la ville.

Conscient de la gravité de la situation, Mamadou Mbaye avertit déjà qu'il veut des recommandations concrètes. « J'ai besoin des recommandations opérationnelles. Il ne s'agit pas de faire un séminaire de plus. Si c'est ça, nous ne sommes pas partants. Il faut que les populations puissent voir l'impact des travaux. Sinon, ça n'a pas de sens. Quand on travaille pour l'épanouissement des populations, nécessairement, on pense aux enfants et aux vieux. Parce que les enfants c'est l'avenir ; les protéger c'est protéger la société », déclare le maire de Grand-Yoff.

Quant à Sérigne Mor Mbaye, il rappelle les recommandations sur l'observatoire de Saint-Louis et les négligences notées çà et là. « Nous avons dormi sur nos lauriers. Le phénomène a gagné en ampleur. Or, estime-t-il, si on avait mis en place, sur l'ensemble du territoire national, ces genres de projets, il y aurait eu un maillage. Mais il n'est trop tard de bien faire. On sent un regain de tension des pouvoirs publics vers la lutte contre les abus sexuels faits aux enfants. Nous nous inscrivons comme acteurs leaders parce c'est notre métier qui consiste à identifier les traumatismes et à les soigner ».

Ce projet érigé à Dakar devrait faire tache d'huile sur l'étendue du territoire national si on en croit au psychologue. Et contrairement au Garde des Sceaux, ministre de la Justice qui a demandé de porter la peine à 15 ans pour les cas de viol et d'abus sexuels, le directeur du Cegid s'inscrit dans une dynamique de prévention. « Je suis plus préoccupé par la prévention et la gestion du traumatisme psychique qui, selon lui, est la problématique fondamentale. La réparation est certes judiciaire, mais comment aider l'enfant à atténuer sa souffrance? ».

TROISIEME PARTIE

Stratégie de communication et Elaboration de message

REPORTAGE - ENQUETE

Quelques témoignages d'enfants travailleurs domestiques au Sénégal : Fatou Ndiaye est fière d'elle-même

Fatou a quitté Mombaye, son village natal, à 7 ans. Sa condition de fille de pauvres paysans l'a obligée à quitter très tôt sa famille pour venir gagner sa vie en ville.

Aujourd'hui, Fatou se souvient de ses débuts difficiles à Dakar: "Je suis venue à Dakar en 1991. J'étais toute petite. Je ne savais rien faire. Au village j'assurais la corvée d'eau et le ramassage du bois mort. Le travail est très différent de celui de la ville. Je gardais des bébés. Je touchais alors 2 000 francs par mois. Parfois, je tombais sur des patronnes gentilles. D'autres, par contre, me battaient".

A 13 ans, Fatou savait laver, balayer, repasser comme une bonne ménagère. A 15 ans, son salaire mensuel est passé à 10 000 F. Employée de maison, elle travaille pour une patronne qu'elle juge gentille.

Avec son argent, elle subvient aux besoins de sa mère et de ses deux jeunes frères. Quelque fois, elle s'achète des vêtements. Et, une fois l'an, à l'occasion de la Tabaski, elle retourne au village, au milieu des siens.Fatou fait aussi partie d'une association de filles qui travaillent comme elle.Au sein de cette association de filles travailleuses de Khadimou Rassoul, dont elle occupait le poste de Secrétaire générale adjointe, elle a appris à s'organiser, à s'exprimer, à formuler des doléances et à connaître ses droits.

L'association, appuyée par l'organisation non gouvernementale ENDA Jeunesse Action, à travers l'Organisation internationale du Travail, forte de plus de 300 membres, compte à son actif une caisse mutuelle alimentée par les cotisations des membres.

Ce fonds aide les femmes qui prennent de l'âge ou qui sont confrontées à des maternités à se reconvertir dans des activités génératrices de revenus (les employeurs préfèrent les jeunes filles sans enfant, jugées plus disponibles).Toujours pour lutter contre la précarité de leurs conditions, elles ont leur caisse de santé, elles suivent des cours d'alphabétisation; ce qui leur permet, entre autres, de trouver un travail mieux rémunéré. Réaliste, l'association procède par étape. "Nous avons travaillé, précise Fatou, toute l'année dernière sur quatre droits: le droit à apprendre un métier, à lire et à écrire, à s'organiser et le droit au respect", droit qui commence à être pris en compte. Selon Fatou, "les patrons n'osent plus nous faire certaines choses"

Autre fierté de Fatou: leur participation au défilé du 1er mai. "Cela avait surpris tout le monde. Les gens ne s'imaginaient pas qu'on puisse défendre nos droits, exprimer nos doléances en mimant notre quotidien, qu'on puisse accéder aux medias. Cette initiative était notre idée, et ENDA nous avait soutenues". Fatou a aussi été déléguée par ses camarades pour participer à des rencontres internationales pour partager l'expérience d'autres Enfants et Jeunes Travailleurs d'Afrique de l'Ouest.Et à Fatou de conclure avec un sourire: "Je suis fière de moi".

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci