CHAPITRE 3 : Préparation de la stratégie
Segmentation des groupes
cible..............................29
3A .Comment s'organise le suivi de la situation suite
à un signalement au Service
compétent?....................................30
3B.Dans l'optique de la prévention, comment
dialoguer avec les enfants de la
maltraitance?...............................................31
2-Deuxiéme
partie..............................................................................33
2A Plan de
communication............................................................34
.TRAVAUX D'EXPLOITATION DES
ENFANTS
REPORTAGES.........................................................................................................35
. Au Sénégal, qui sont les
talibés ?
.La part des talibés sur les 40% du budget alloué
à l'éducation...37
. Maltraitance des enfants : Les « talibés »
pèsent sur l`image du Sénégal, selon
l'Unicef .............................................38
2B Problématique et Méthodologie
Appliquée.....39
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.LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE ET LES ABUS
SEXUELS SUR LES
ENFANTS........................................................................................................40
3-Troisiéme partie
...........................................................................42
Stratégie de communication et Elaboration de
message.......43
REPORTAGE - ENQUETE
Témoignages d'enfants travailleurs domestiques au
Sénégal
Conclusion..............................................................................45
« La maltraitance des enfants : Esclavage
modernisé ou exploitation
déguisée ? »
FIN............................................................................................50
INTRODUCTION
« Ce n'est pas d'un jugement, de sa
solidité, de sa justesse qu'on se préoccupe [...] ce n'est pas
non plus de l'autorité et de la compétence de l'homme qui va le
prononcer. A moins pourtant que le nom de cet homme ne rende le bruit de son
jugement plus grand : alors, c'est là-dessus qu'on spécule
».
Barbey d'Aurevilly dans « Lettre à
M.Gregory Ganesco », Le Nain jaune (30 déc. 1865)
Que faut-il entendre par «maltraitance»?
Disons d'abord que le mot a surgi dans un contexte bien
précis, celui des travaux spécialisés sur les enfants
maltraités. Ce n'est que par la suite qu'il fut appliqué à
l'ensemble des personnes vulnérables.
Comment la
définit-on?
La plupart des études sur le sujet insistent sur la
difficulté à cerner le concept. «La maltraitance est un
phénomène plus difficile à définir qu'il n'y
paraît de prime abord: il s'agit très souvent d'une situation
complexe dans laquelle interagissent la personne qui subit la violence et ses
auteurs, eux-mêmes parfois en situation de souffrance. Du reste,
certaines pathologies ou états de dépendance extrême, comme
les handicaps lourds ou les pathologies démentielles, peuvent favoriser
l'émergence chez autrui de situations de violence».
Il est
aussi difficile de la distinguer d'autres formes de violence à
l'égard des personnes. Ainsi, souvent les définitions qu'on en
donne sont très larges, avec le risque, en voulant trop englober, de
perdre en précision.
Dans un rapport sur la protection
des adultes et enfants handicapés contre les abus(2002), un groupe de
travail du Conseil de l'Europe définit ainsi la maltraitance: «Tout
acte, ou omission, qui a pour effet de porter gravement atteinte, que ce soit
de manière volontaire ou involontaire, aux droits fondamentaux, aux
libertés civiles, à l'intégrité corporelle,
à la dignité ou au bien-être général d'une
personne vulnérable, y compris les relations sexuelles ou les
opérations financières auxquelles elle ne consent ou ne peut
consentir valablement, ou qui visent délibérément à
l'exploiter». Cette définition a le mérite d'être
à la fois englobante et précise.
Le même groupe de travail identifie six formes d'abus
auxquelles peut se ramener la maltraitance :
-la violence physique (châtiments corporels,
incarcération, surmédication, expérimentation
médicale sans consentement); -les abus et l'exploitation
sexuels (viol, agressions sexuelles, attentats à la pudeur,
embrigadement dans la pornographie et la prostitution); -les menaces
et les préjudices psychologiques (insultes, intimidation,
harcèlement, humiliations, menaces de sanctions ou d'abandon, chantage
affectif, infantilisation); -les interventions portant atteinte
à l'intégrité de la personne; -les abus
financiers, les fraudes et les vols d'effets personnels, d'argent ou de biens
divers; -les négligences, les abandons et les privations,
d'ordre matériel ou affectif (notamment le manque
répété de soins de santé, les prises de risques
inconsidérées, la privation de nourriture, de boissons ou
d'autres produits d'usage journalier).
Certains reconnaissent l'existence d'une autre forme de
maltraitance, plus subtile celle-là, la maltraitance
«psychique» ou «morale»:
«Il peut être difficile de les identifier et d'en
déterminer le seuil parce qu'elles sont variables d'un individu à
un autre et fonction de l'histoire du sujet. Ces maltraitances peuvent
être délibérées, mais plus souvent encore
involontaires, voire inconscientes. Un père nous racontait
récemment à quel point il était difficile de faire
comprendre à son entourage amical qu'une caresse sur les cheveux de sa
fillette autiste lui était insupportable, alors que l'intention, certes
maladroite, reste bienveillante. Le manque de savoir-faire et le déficit
de communication entrent dans cette catégorie des maltraitances
insidieuses. Savoir déchiffrer une mimique, une agitation, un
gémissement ou un lourd silence n'est pas donné au premier venu
au contact d'un polyhandicapé, d'autant qu'il peut y avoir
déplacement des sites de douleur et qu'un symptôme physique peut
traduire une souffrance venue d'ailleurs ».
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PREMIERE PARTIE
Chapitre1 :
Cadre théorique de
référence de notre étude
De quoi parle-t-on lorsqu'on parle de
maltraitance? Quelles sont les limites du concept?
Il y a maltraitance lorsqu'une atteinte à
l'intégrité physique, psychique, sexuelle, culturelle d'un mineur
est imputable à une action humaine directe ou indirecte. On distingue 4
types de maltraitances : les maltraitances physiques, psychologiques, sexuelles
ainsi que la négligence.
La maltraitance est directe quand elle a pour auteur un individu
identifiable (adulte ou pair) et qu'elle sert à réaliser des fins
personnelles telles que : rechercher ou affirmer sa domination, rétablir
une autorité ressentie comme menacée, satisfaire un besoin de
gratification sexuelle ou une certaine complaisance à la cruauté,
sans égard pour le ressenti de l'enfant.
La maltraitance est indirecte lorsqu'elle découle du
fonctionnement d'un dispositif social dont les règles auxquelles il
convient de se conformer, génèrent une atteinte à
l'intégrité au sens ci-dessus. Ce dispositif social peut
être : une école, un hôpital, un centre de détention
pour mineurs, une institution qui accueille des enfants, une communauté
religieuse ou culturelle, un Etat totalitaire, une démarche judiciaire
(enquête, procès), etc. On parle alors, dans de tels cas, de
maltraitance institutionnelle.
On parle aussi de maltraitance indirecte quand un enfant est
atteint par une violence dont il n'est pas la cible. Ceci concerne
principalement les violences conjugales dont l'enfant est témoin. Il est
difficile de tracer des limites claires quand on parle de maltraitance. Par
exemple, les besoins de base d'un enfant peuvent ne pas être satisfaits
si cet enfant grandit dans une famille frappée par la pauvreté.
Si, néanmoins, les adultes
autour de lui font ce qu'ils peuvent, on ne peut les accuser de
négligence. Il vaut mieux parler de carences, auxquelles la
société se doit,en principe,de réagir par des aides
appropriées. Cet exemple illustre le fait que la maltraitance est une
action répréhensible, dont l'auteur (personne physique ou morale)
porte une certaine responsabilité, et, de ce fait, peut être
interpellé et sanctionné. Dans l'exemple donné, si l'on a
de bonnes raisons de penser qu'une telle situation de carences est entretenue
par une communuté (Etat, etc) qui pourrait améliorer la situation
mais ne fait rien pour cela, on peut y voir un exemple de maltraitance
institutionnelle, la communauté étant l'institution maltraitante.
En revanche, on ne peut accuser de maltraitance les parents de cet enfant.
Pour ce qui est des limites au-delà desquelles un acte,
une attitude ou une parole deviennent maltraitants, nous renvoyons à la
question qui traite de ce sujet
Où commence la maltraitance? Quelles sont
les limites au-delà desquelles un acte, une parole, etc, relèvent
de la maltraitance ?
La maltraitance ne se mesure pas à l'aide d'une
échelle universelle comme une longueur ou une température. Il est
banal de dire que son évaluation change dans le temps (d'une
époque à l'autre) et dans l'espace (d'une culture à
l'autre). Pour cette raison, il nous semble essentiel de la définir de
manière générale comme une atteinte à
l'intégrité de l'enfant, ressentie par lui comme telle. Cette
atteinte peut être ressentie au moment même où est
posée l'action ou la parole en cause. Le professionnel averti peut aussi
estimer qu'elle sera ressentie comme telle seulement plus tard ; cependant, par
cela même, elle est préjudiciable au développement de
l'enfant, et relève donc, également, de la maltraitance.
Certains actes sont jugés assez graves pour être
considérés comme maltraitants même s'ils n'ont lieu qu'une
seule fois (par ex. coups ayant entraîné des blessures, abus
sexuels avec contact physique, menaces graves). Dans d'autres cas (corrections
physiques, paroles dévalorisantes) on parle de maltraitance si les actes
se répètent au point de devenir le
mode de relation et d'éducation habituel entretenu par
l'adulte envers l'enfant.
Des actes graves sont de toute façon des atteintes
à l'intégrité (brûlures, fractures, viols), et la
loi les sanctionne comme tels. Dans d'autres cas (les plus courants), c'est
leur inadéquation aux valeurs véhiculées, et souvent
respectées, dans la famille ou à l'extérieur de celle-ci,
qui fera sentir à l'enfant qu'il subit un traitement dégradant et
hors norme. On voit par là qu'un acte, une attitude ou une parole seront
considérés comme maltraitants s'ils transgressent certains codes
explicites ou implicites de la culture au sein de laquelle ils ont lieu, et si
cette transgression a des effets négatifs sur l'enfant.
Ce relativisme culturel complique la tâche des
professionnels, comme on peut le voir lorsqu'on est confronté à
des cultures issues de l'immigration. Il ne faut cependant pas oublier qu'au
sein même de notre société, il existe une grande
diversité culturelle liée aux classes sociales, et même aux
coutumes transmises d'une génération à l'autre au sein de
chaque famille. Il n'est donc pas toujours facile, en deça d'un certain
degré de gravité, de taxer un acte ou une parole de maltraitant ;
et pour en juger, la référence à la culture personnelle et
familiale de l'intervenant n'est pas toujours suffisante à elle seule.
Plusieurs personnes doivent donc évaluer ensemble de telles situations,
et, le cas échéant, une connaissance de la culture d'origine peut
être souhaitée.
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