Vers un nouveau cadre d'analyse du gouvernement d'entreprise : la gouvernance des PME( Télécharger le fichier original )par Ikbel kerkeni Faculté des sciences économiques et de gestion de tunis - Mastère en sciences economiques 2008 |
2. Gouvernance des transactions avec les banques :2-1 : Sur le plan micro-économique :Plusieurs mécanismes de gouvernance permettent d'instaurer un climat de confiance entre la banque et la PME et de réduire les asymétries d'information :
Il semble que ce type de sanction conduise à favoriser des relations banque /entreprise plus distanciées, si la jurisprudence coercitive en vigueur au Etat Unis et en France pourrait réduire les coûts sociaux de liquidation et augmenter l'incitation des banques à surveiller les emprunteurs elle peut également entraîner une augmentation de rationnement de crédit. Au niveau empirique, la question de l'impact du risque juridique sur le comportement des banques reste largement ouverte. · L'émergence des intermédiaires financiers est analysée dans un contexte d'asymétrie informationnelle d'incomplétude des contrats et par conséquent du comportement opportunistes des agents économiques. Mehdi Nehkill (1997) 108(*)montre que l'intervention de l'intermédiaire financier que constitue la banque est motivé par sa fonction de réduction des asymétries d'information sur les emprunteurs .Il s'agit de réduire ex ante les coûts de sélection et de vérification des projets émanant des entrepreneurs mais aussi ex post de contraindre ces derniers de respecter leurs engagements contractuelles. Or, nos banques tunisiennes ne collaborent avec des intermédiaires financiers qu'avec les grandes entreprises cotées en bourse, pour les PME c'est souvent le chef d'agence qui s'en occupe. · La crainte d'une perte de réputation incite les banques à fournir des fonds supplémentaires à une entreprise en difficulté et c'est bien le cas de nos banques tunisiennes. En effet, la concurrence sur le marché de crédit permet aux emprunteurs de diversifier leurs sources de financement et de limiter le pouvoir de leur banque traditionnelle. Les emprunteurs pourraient choisir leur banque en fonction de son comportement anticipé en cas de difficulté. Les banques se trouveraient alors devant un choix: développer une réputation flexible susceptible d'attirer les emprunteurs potentiels ou développer une réputation de dureté certes peu attrayante pouvant réduire ses clients109(*). · Le dirigeant doit assumer aussi une partie du risque ; d'une part il doit refléter une bonne image de son entreprise en prenant des bonnes décisions financières car la structure financière est considérée comme un outil de contrôle plus globale de la relation entre la firme et ses différents partenaires notamment les créanciers. Elle est considérée comme un mode de signalisation de la situation de la firme, par exemple Ross110(*) montre comment le niveau d'endettement peut être utilisé pour résoudre le problème de l'asymétrie d'information. A priori, la bonne décision financière est celle qui maximise la valeur de l'entreprise et minimise les coûts d'agence en prenant en compte la vision pluraliste de la firme. Comme on l'a vu dans la théorie partenariale la relation d'agence s'étend à l'ensemble des partenaires avec une incidence sur le choix de financement. D'où la stratégie financière , qui permet de minorer les coûts liés aux asymétries d'information, doit se traduire par une attention accrue portée à la communication financière entendue au sens large et adressée a l'ensemble des partenaires de la firme. Certains événements, tels que l'augmentation du capital, doivent être accompagnés d'une communication financière particulièrement active puisqu'ils sont particulièrement sensibles à l'asymétrie d'information. Et d'autre part, il doit mettre en place des mécanismes permettant de limiter les conflits et de réduire les asymétries d'information : audit, le respect des normes comptables et le rôle accru du conseil d'administration. En fait, la participation d'un administrateur banquier au conseil d'administration présente l'avantage de faciliter une surveillance plus étroite de l'emprunteur. Les banquiers peuvent non seulement prendre connaissance des décisions stratégiques du débiteur mais il est également mieux placé pour protéger des intérêts de créanciers pour combattre les manoeuvres opportunistes du débiteur111(*) . * 106 Le rationnement du crédit traduit un phénomène de déséquilibre durable caractérisant le marché du crédit, c'est-à-dire il y a une demande excédentaire de crédit à un taux de crédit en vigueur. Les travaux de Freiner et Gordon (1965) et de Stiglitz et Weiss (1981), ont suggéré des définitions beaucoup plus exacte. En effet, le rationnement de crédit est considéré comme une situation de demande excédentaire où le taux d'intérêt ne s'ajuste pas de manière à équilibrer l'offre et la demande. En d'autre terme, on dit qu'une entreprise est rationnée lorsqu'il est dans l'impossibilité d'obtenir la totalité du crédit qu'elle demande au près du banquier, même en acceptant de payer des taux débiteurs plus élevés. Hodgman (1961), a soulevé l'importance de la relation entre le banquier et son client dans l'explication du rationnement du crédit, il argumente qu'un traitement préférentiel est accordé au meilleur client quand les conditions de crédit assez tendues surviennent. De ce fait, les plus petits clients moins importants, seront rationnés durant les périodes de tension des conditions du crédit. Source : Jamel Eddine CHICHTI , « L'intermédiation financière des banques et des assurances », édit 2000. * 107 L.Vilanova : « banque et gouvernement d'entreprise »,2002 * 108M.Nehkill : « La discipline par les banques », le gouvernement d'entreprise, ed 1997 * 109L.Vilanova : « l'impact de la réputation sur l'incitation non viables », 2002 * 110 G.Charreaux « théorie financière et stratégie financière » revue française de gestion, janvier 2006, p 121 * 111 Selon Vilanova l'implication des banques au CA n'est pas souvent bénéfique, les banques veulent éviter l'approfondissement de leur relation avec les entreprises pour lesquelles le risque juridique est le plus fort car dans le cas de faillite de l'entreprise les tribunaux peuvent reprocher à l'administrateur banquier d'avoir privilégié les intérêts de sa banque au détriment de l'emprunteur |
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