Dans le domaine éducatif, l'ntégration des TIC
selon l'UNESCO (1) vise l'utilisation de l'ensemble des moyens technologiques
comme l'ordinateur, les cédéroms, les bandes vidéos
éducatives, les ressources d'apprentissage en ligne (technologies de
l'information), le courrier électronique, les plates-formes, les forum
de discussions, les sites Web, les vidéoconférences (technologies
de la communication).
Pour mieux faire le bilan de cette intégration, une
comparaison sera faite entre les initiatives réalisées et la
vision de l'UNESCO ci-dessus présentée.
· sur le plan des équipements informatiques
et des télécommunications
Plusieurs autres établissements scolaires du
sous-secteur n'ont pas reçu de dotation d'ordinateurs, il s'agit de
l'ensemble des collèges techniques, du lycée technique d'Oyo, du
lycée agricole Amilcar CABRAL de Brazzaville et de celui de Sibiti.
Pour les établissements qui ont reçu des
dotations, on retrouve des salles informatiques installées il y'a trois
ans déjà dans quelques établissements scolaires. En
quantités insuffisantes déjà, les équipements
installés s'abîment très vite du fait de manque de
maintenance. Aussi, ces salles sont isolées et leur utilité
limitée à l'apprentissage du traitement de texte aux apprenants.
Chaque établissement dispose en moyenne de trois salles
informatiques.
La circulation de l'information quant à elle
nécessite des réseaux adaptés. L'absence des installations
de réseaux informatiques réduit la capacité de partage de
ressources et d'informations au niveau local.
Au niveau sectoriel, l'absence des équipements de
télécommunications ne favorise pas la transmission des
données et l'accès aux mêmes données par des usagers
éloignés.
· sur le plan des ressources humaines
Depuis l'intégration à la fonction publique en
2008 de la première frange de cinquante informaticiens au
ministère de l'enseignement technique, et même si le nombre a
augmenté, une répartition équitable des ressources
humaines dans tous les établissements et administrations dotés de
salles informatiques n'a toujours pas obtenue.
(1). Technologie de l'information et de la communication et de
la communication en éducation : Un programme d'enseignement et un cadre
pour la formation continue des enseignants. UNESCO, 2004. ED/HED/TED/1.
Encore, faut-il préciser que ces informaticiens ont
été recrutés pour enseigner les métiers de
l'informatique dans le cadre d'une expérience lancée entre 2005
et 2008, relative à la formation des bacheliers en informatique. Cette
expérience n'ayant pas été poursuivie, ces informaticiens
ont été affectés dans les différents
établissements pour enseigner la bureautique. Leur mission se limitant
à l'enseignement cours de Microsoft Word et Microsoft Excel, ces
derniers ne s'occupent guère des problèmes de maintenance des
installations.
· sur le plan pédagogique
Le bilan concerne deux volets à savoir le contenu et les
contenants de la formation Le premier, c'est l'ensemble des programmes de
formation.
La DGET, chargée de l'enseignement technique et la
DGEP, chargée à son tour de la formation professionnelle, n'ont
pas toujours intégré dans les programmes de formation les
métiers de l'informatique. Les quelques programmes de formation existant
ne sont déployés que dans quelques établissements d'une
partie du pays, notamment à Brazzaville et à Pointe-noire.
Dans les établissements où les cours sont
dispensés, un dilemme est permanent :
D'une part les emplois du temps élaborés par
les chefs d'établissement accordent deux heures de cour par semaine dans
une salle informatique dont la capacité d'accueil est de 20 places
environ et ce, pour une classe pédagogique de 70 élèves en
moyenne. Ce qui revient à dire que l'enseignant doit scinder la classe
pédagogique en quatre groupes pour prétendre faire passer les
élèves pendant trente minutes environ sur les machines. La
durée du cours revient ainsi à trente minutes par
élève. En terminale, les épreuves de bureautique ne
passent pas au Baccalauréat.
D'autre part, les informaticiens dispensant les cours de
bureautique n'ont pour la plupart pas de formation de base dans les sciences et
techniques administratives (STA) ou des sciences et techniques
économiques (STE). Ils sont formés en informatique de gestion, en
maintenance ou en réseaux informatiques et télécom. Leurs
connaissances en bureautique sont limitées à l'utilisation de
Microsoft Word en tant qu'amateurs.
Ces informaticiens ne constitutent donc pas des ressources
préparées pour enseigner, plutôt des agents d'exploitation
appelés à servir en entreprise ou en administration.
Le volet contenant est constitué de l'ensemble des
structures offreuses de la formation.
En effet, le sous-secteur de l'éducation primaire et
secondaire dispose de deux niveaux de formation des formateurs. Le niveau
instituteur c'est-à-dire celui chargé de la formation des
enseignants des écoles primaires et maternellles, est ténu par
les écoles normales des instituteurs (ENI) de Brazzaville, Dolisie et
Owando. Le niveau supérieur, chargé quant à lui à
la formation des enseignants du secondaire est tenu par l'école normale
supérieure (ENS).
Comparativement à cette donne, le sous-secteur de
l'enseignement technique ne dispose d'aucune école.
L'absence d'une école de formation des enseignants du
sous-secteur, en mesure d'offrir des programmes de pédagogie constitue
l'une des causes de la baisse de niveau des enseignements dans le
sous-secteur.
Si les conséquences sont estimées de moindre
envergure pour les autres filières, c'est tout simplement par ce que les
techniciens recrutés et employés proviennent de la plupart des
établissements publics et privés dispensant des programmes
harmonisés sur le plan national et international.
Dans le cadre de l'enseignement des TIC, la situation est plus
complexe. Cette filière s'accommode avec les usages sociaux de travail
en administration et en communication. D'où, manipuler l'ordinateur
n'est plus l'apanage des seuls informaticiens ou des spécialistes.
Cependant, former, implanter les compétences, ou
simplement former des spécialistes en des métiers des TIC exige
des formateurs eux-mêmes un certain niveau d'études, de formation
et une méthodologie dite « pédagogie ».
Les formations à distance quant à elles, ne
sont offertes que par l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) à
travers le campus numérique installé dans l'enceinte de
l'université Marien NGOUABI. L'AUF permet aux étudiants
ressortissants des pays francophones de s'inscrire dans les universités
des autres pays membres de la francophonie, répartis dans le monde
entier et de suivre leurs formations à distance à travers les
campus numérique sans se déplacer.
La présence du campus numérique serait une
formidable politique de formation dans le domaine des TIC pour les
gouvernements des pays en voie de développement à l'instar du
Congo. Là encore, même si les coûts sont estimés
inférieurs à ceux payés par les étudiants qui se
déplacent vers les pays européens, il faut reconnaître
qu'ils sont élevés
par rapport au pouvoir d'achat moyen du travailleur
congolais. Les bourses octroyées par l'AUF ne suffisent pas à
régler le problème car, ne elles ne sont pas limitées aux
seuls ressortissants congolais. Elles sont destinées aux ressortissants
de tous les pays membres.
Le projet e-emploi lancé par l'ONEMO il y'a de cela
deux ans en partenariat avec le programme des nations unies pour le
developpement et consistant à former les jeunes diplômés
à la recherche de l'emploi à travers les TIC, est suspendu du
fait de l'absence d'u plan de pérénisation. Ce projet est la
seule initiative marquant l'intégration des TIC dans les
activités du sous-secteur.
· sur le plan du traitement des
données
Pour être exploitées et mises à profit,
les données scolaires doivent être traitées avec des
mécanismes rationnels et automatiques. Ces traitements consistent
à collecter des données, à les stocker, à
réaliser des travaux de synthèse et à produire des
rapports destinés à être mis en circulation.
Au sein du ministère de l'enseignement technique, les
structures en charge du traitement manuel des données sont les suivantes
:
- les écoles ou établissements scolaires : pour le
traitement des données relatives
à la vie scolaire, à la gestion des ressources
pédagogiques, matérielles, financières et humaines ;
- Les directions départementales, en fonction de leur
rôle dans l'organigramme du
ministère servent de relais des structures centrales
avec les établissements et vice versa. Leur traitement consiste à
synthétiser les informations et à les transmettre aux directions
centrales et générales.
En dehors de la DEC, toutes les autres directions centrales ne
sont pas prètes à traiter de manière automatique les
données même si elles utilisent les ordinateurss.
· sur le plan institutionnel
Au sein du ministère de l'enseignement technique,
professionnel, de la formation qualifiante et de l'emploi se trouve une
direction de la documentation et de l'informatique (DDI). Cette direction est
chargée d'organiser et de gérer le fichier informatisé des
données scolaires et des documents en provenance des différents
centres de documentation et d'information des établissements. Elle est
également chargée de faire la promotion de l'utilisation des
technologies de l'information dans les activités du ministère.
Actuellement, les services rendus par la DDI au
ministère se limitent au traitement des résultats des examens et
concours du sous-secteur alors que cette tâche est normalement du ressort
de la DEC. Elle n'est pas représentée dans les
établissements scolaires et dans les directions
départemantales.
Les quelques initiatives d'intégration de
l'informatique entreprises dans les années antérieures
constituaient un point de départ non négligeable. Seulement,
même si elles pouvaient s'étaler sur l'ensemble du territoire
national sans êre améliorées, ces initiatives resteraient
limitées à l'informatique de base.
La seule initiative relative à l'intégration des
TIC est celle faite par la direction générale de l'ONEMO dans le
cadre du projet e-emploi en partenariat avec le PNUD.
Une autre problèmatique surgit. Elle est relative au
budget, c'est-à-dire, le sous-secteur disposerait-il des ressources
financières nécessaires pour déployer tout le
système tel qu'il est décrit ?
Mais avant de parler du budget, il serait souhaitable d'abord
d'identifier les besoins relatifs aux attentes de l'administration et des
usagers du sous-secteur ainsi que de définir un plan, disons simplement,
une démarche d'intégration des TIC à long terme.
C'est la réponse à ces deux aspirations qui
consituera l'ossature du chapitre de cette note de recherche.