III. Le partenariat euro méditerranéen
depuis La Déclaration de Barcelone
Selon l'avis de la majorité des spécialistes la
déclaration de Barcelone du 27-28 Novembre 1995 constitue une
nouvelle étape dans les relations euro - méditerranéennes.
En effets
40Union européenne - Maghreb 25 ans de
coopération 1976-2001, document de la Commission européenne
quinze pays de l'Union européenne41 et douze
autres pays partenaires méditerranéens42 ont
adopté la « Déclaration de Barcelone ». Juridiquement,
on peut qualifier cette adoption « d'acte fondateur » de la
quatrième phase dans les relations entre l'Union européenne et
les pays tiers méditerranéens. Le document en lui-même ne
sort pas du cadre logique d'une déclaration. Bien que le texte de
déclaration et le document de suivi qui le précède
reflètent la volonté des vingt sept états participants et
constituent la matrice générale des futures relations, il n'a
aucune valeur conventionnelle, et de cela sa translation sur le terrain
dépendra de la seule volonté des participants à rester
engagés dans ce processus. Néanmoins, il faut souligner ici,
à titre de comparaison, que les critères de Copenhague de
même nature que ceux de Barcelone, se sont devenus applicables pour les
pays candidats à l'adhésion de l'Union systématiquement.
Et de cela, le phénomène peut se reproduire pour les pays qui
veulent s'inscrirent au processus de Barcelone. Ce qui rend de la
création de ce qu'on peut appeler « l'Acquis de Barcelone
»43 tout a fait prévisible. Il est clair qu'il
reflète une nouvelle vision qui prend en compte les attentes des pays du
Sud mais aussi les préoccupations des pays du Nord.
Selon Erwan Lannon44, le processus de Barcelone
constitue les bases d'un nouveau type de partenariat qu'on peut le qualifier d'
: « association stratégique et partenariale de proximité
». Selon le même auteur, le terme association renvoi au type de
relations bilatérales contractuelles à la base de la construction
euro méditerranéenne. Stratégique parce qu'il met en avant
le renforcement de la politique méditerranéenne. Partenariale, il
ne s'agit plus d'une logique de coopération globale, mais d'un esprit de
partenariat. Enfin, proximité pour différencier le type de
relations avec les pays tiers.
III.1 La déclaration de Barcelone est une
inauguration du partenariat
L'Analyse du texte de la Déclaration nous permet de
constater, l'insistance des pays participants sur l'importance
stratégique de la méditerranée. Dorénavant, il
s'agira d'une coopération globale et solidaire. Ces pays sont conscients
que les nouveaux enjeux politiques, économiques et sociaux constituent
un défi commun aux peuples de la méditerranée, ce qui
41 Il s'agit de : Allemagne, France, Italie, Espagne,
Belgique, Grande Bretagne, Portugal, Danemark, Finlande, Pays Bas,
Suède, Luxembourg, Grèce, Autriche et Irlande.
42 Il s'agit de : Algérie, Tunisie, Maroc,
Egypt, Liban, Israël, Jordanie, Chypre, Malte, Turquie, Autorité
palestinienne, et Syrie.
43 Erwan Lannon. Le partenariat euro
méditerranéen : éléments d'une analyse juridique in
Le partenariat euro méditerranéen vu du sud S/D Bichara Khader
L'Harmattan 2001 P 191
44 Erwan Lannon. Le partenariat euro
méditerranéen : éléments d'une analyse juridique in
Le partenariat euro méditerranéen vu du sud S/D Bichara Khader
L'Harmattan 2001 P 187.
implique la nécessité d'une approche globale.
Cela est révélateur d'une volonté accrue de créer
et renforcer un nouveau pole autour de l'Europe, grâce à quoi
l'Europe pourra s'affirmer comme puissance politique et économique au
coté des Etats Unis d'Amérique et du Japon. Bien que cette
démarche est justifiée et l'ambition est légitime en
considérant que la méditerranée constitue un espace
d'influence européenne et que l'Europe a été
l'interlocuteur de premier plan de la région, les participants n'ont pas
manqué de souligner que le cadre de Barcelone ne se substitue pas aux
autres initiatives et actions, au contraire, il les complète. Selon
certains, allusion est faite à l'initiative américaine.
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