2.2.Un aperçu du système éducatif
Sénégalais
Le Senegal fait partie des pays qui ont pour objectif d'atteindre
l'EPT d'ici l'année 2015.Le système educatif senegalais comprend
deux secteurs :
v L'éducation formelle concerne l'éducation
préscolaire, l'enseignement élémentaire, l'enseignement
moyen et secondaire général, l'enseignement technique et la
formation professionnelle et l'enseignement supérieur. A
côté de l'enseignement public, s'est développé,
depuis plusieurs années, un enseignement privé.
v Le secteur de l'éducation non formelle comprend
l'alphabétisation, les ecoles communautaires de base et les «
ecoles du 3e type ». Les deux dernières modalites d'enseignement
sont en expérimentation.
Le système educatif est organise en niveaux : A chaque
niveau, correspond un type d'établissement.
- La case des tout-petits pour la petite enfance ;
- La maternelle pour le prescolaire ;
- Les écoles pour l'enseignement primaire ;
- Les collèges pour l'enseignement moyen ;
- les lycées pour l'enseignement secondaire ;
- Les universités pour l'enseignement superieur.
Le système educatif est organise en niveaux comme le
montre le tableau qui suit (tableau
n°1).
Tableau 1 : Organisation du système
éducatif sénégalais
Niveaux
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Durée des études
|
$ J1- 41-INIVE1112401- pour les
élèves
|
Observations
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La Petite enfance
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3 à 6 années
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0 à 6 ans
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L'éducation préscolaire
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3 années
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3 à 6 ans
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On peut y entrer à 2 ans et demi
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L'enseignement primaire
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6 années
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7 à 12 ans
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L'enseignement
moyen
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4 années
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13 à 16 ans
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Il va de la 6ème à la 3ème : * de 13
à 14 ans (6ème et 5ème) : degré d'observation
; * de 15 à 16 ans (4ème et 3ème) : degré
d'orientation
|
L'enseignement secondaire
|
3 années
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17 à 19 ans
|
Il va de la Seconde à la Terminale (seconde,
première et terminale)
|
L'enseignement
supérieur
|
Variable suivant la filière et le
type d'enseignement
|
Fait suite au secondaire
|
|
Source : DPRE, construit par l'auteur
24
«Toutes les choses excellentes sont difficiles autant que
rares.»
Baruch SPINOZA
Deuxième partie :
Analyse des déterminants de la
performance scolaire
3. Analyse de la performance scolaire dans la
littérature
La performance scolaire peut être évaluée
de différentes manières. Des déperditions scolaires
exprimées par des taux de redoublements et d'abandons indiquent une
mauvaise performance. En revanche, des taux de réussite
élevés aux examens de fin de cycle, au baccalauréat par
exemple, sont des indicateurs de bonne performance. En effet, les recherches
effectuées sur l'efficacité des différents systèmes
éducatifs ont permis d'identifier un ensemble de facteurs de
réussite qui constituent un cadre conceptuel pour aborder la question de
la performance scolaire. Les recherches qui ont permis de construire un corpus
théorique en matière de performance scolaire ont surtout
été menées dans les pays développés
où la gestion de l'éducation est plus ou moins
décentralisée (Mayston, 2003; Scheerens, 2000).Il existe
plusieurs approche pour aborder ces facteurs de performance scolaires.
3.1. 7 Iéor1e
11It'eLLet-établissement
La théorie de «l'effet-établissement»
explique la performance scolaire en fonction du type d'établissement
fréquenté. Cette théorie se construit à partir des
travaux des chercheurs anglo-saxons (Beck et Murphy, 1998) qui ont
essayé d'identifier les spécificités des
établissements performants. Grisay (2006) a démontré que
dans les établissements performants, les enseignants privilégient
les éléments fondamentaux. Ils définissent et poursuivent
des objectifs clairs avec les élèves. Les cours sont bien
planifiés et structurés. Les évaluations sont
fréquentes et permettent de réguler l'enseignement, ce qui donne
une bonne réputation à l'établissement pour faire face
à la concurrence des autres établissements et aux pressions des
parents. Grisay (2006) a confirmé à nouveau que dans les
établissements performants, la qualité de l'enseignement est plus
forte, car les élèves s'investissent davantage et les enseignants
ont des exigences plus fortes vis à vis des apprentissages.
La théorie de « l'effet-établissement
» explique la différence de performance entre les écoles par
un ensemble de variables caractéristiques propres. C'est ainsi que les
aspects physiques, pédagogiques et managériaux sont
déterminants (Meuret, 2000). Ces facteurs forment un environnement
interne favorable à un système d'apprentissage qui puisse
garantir la performance de l'école. Chaque école a une histoire,
une clientèle, des infrastructures, des
27
ressources pédagogiques et un type de management qui
constituent son environnement interne. Il suffit d'avoir une différence
dans l'un de ses éléments pour que la performance diffère
aussi d'une école à l'autre.
Beck et Murphy (1998) soulignent également que dans les
écoles performantes les résultats des élèves font
l'objet d'analyses et sont utilisés pour décider des
améliorations à apporter à l'enseignement dispensé.
Une politique de formation continue est menée au sein de l'école,
les contacts avec les parents d'élèves et leur implication dans
le fonctionnement de l'école sont encouragés.
Par ailleurs, Fombrun et al. (1984) présentent
l'environnement de l'école comme un élément agissant sur
sa performance. La composition de l'environnement de l'école permet
d'identifier toutes les ressources internes et externes pouvant influencer le
système de prise de décisions mis en place. En tant
qu'organisation qui a une culture propre, l'école cherche à
véhiculer son système de valeurs en fonction de sa
clientèle; sa localisation géographique et son secteur
d'appartenance. Ces éléments de base permettent d'identifier les
facteurs environnementaux qui procurent une certaine réputation qu'on
peut considérer comme une sorte de « capital marque » pour
l'école.
François et Poupeau (2008) ont montré
également que l'école est influencée par son environnement
du point de vue de la composition de son public et de sa localisation spatiale.
Elle subit l'influence de ses environnements politique; social, culturel;
économique et technologique. C'est surtout les aspects liés
à la localisation géographique et les aspects socioculturels qui
portent ces auteurs à classer les écoles en deux grandes
catégories: les écoles dites favorisées et celles dites
défavorisées. Une école située dans une zone
habitée par des familles économiquement et culturellement
aisées a plus de chance de recevoir un public aisé et atteint un
niveau de performance plus élevé. Au contraire, une école
qui se situe dans une zone défavorisée a plus de chance
d'accueillir un public défavorisé et va donc accuser un faible
niveau de performance.
Selon Duru-Bellat et Mingat (1988), les chances de
réussite scolaire dépendent de l'établissement
fréquenté. Quant à la progression des
élèves, ces auteurs ont constaté une nette
différence entre les collèges indépendamment de leur
taille ou de leur localisation géographique, qu'ils soient
favorisés ou défavorisés. Ils ont constaté
également que les
résultats obtenus en fin de cycle, dépendent des
écarts cumulés au niveau des classes inférieures et que
cet écart se creuse davantage aux classes supérieures.
Duru-Bellat et Mingat (1988) ont démontré que l'impact de
l'école sur les résultats des élèves est aussi
déterminant que les caractéristiques individuelles de ces
derniers. C'est de préférence le résultat d'un processus
influencé par les caractéristiques propres de
l'établissement. Parmi les variables liées à l'influence
de l'établissement scolaire, l'accent a surtout été mis
sur le contexte, la politique de l'équipe de direction, la
cohésion sociale au sein de l'établissement et son environnement
(Duru-Bellat et Mingat, 1997). L'établissement développe des
rapports avec son environnement soit en bénéficiant du prestige
de l'environnement ou en subissant sa mauvaise influence, ce qui a un impact
sur la performance (Duru-Bellat 2003; Teddlie et Reynolds, 2000; Dar et Resh,
1986). En conséquence, la demande scolaire pour cet établissement
est conditionnée par le type d'environnement dans lequel il
évolue (Cousin, 1998).
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