Profil bactériologique des infections en stomatologie et chirurgie maxillo-faciale( Télécharger le fichier original )par Dr christophe constant chechom kammogne UFR de sciences médicales-Abidjan-Côte d'Ivoire - mémoire 2010 |
C. ASPECTS CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE DES INFECTIONS ENSTOMATOLOGIE ET CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE 1- CARIE DENTAIRE
La carie de l'émail : elle est asymptomatique et montre une simple rugosité à l'inspection et au sondage La carie de la dentine (dentinite) : l'atteinte de la dentine est marquée par une douleur brève, plus ou moins modérée, inconstante et localisée à la dent. Cette douleur est provoquée par le froid et le chaud, les aliments sucrés ou acides. Figure 2 : Génie évolutif de la carie dentaire.
2- CELLULITES [18] a) DEFINITION Les cellulites péri maxillaires sont des infections du tissu cellulaire de la face à point de départ dentaire ou péri dentaire. Elles constituent en milieu tropical un chapitre important de la pathologie infectieuse maxillofaciale.
traitement médical : il repose sur une bi antibiothérapie associée à un antalgique pur. Un traitement anti-inflammatoire ne sera jamais prescrit [19]. le traitement consistera à une incision drainage de l'abcès par voie cutanée et/ou vestibulaire ainsi que l'extraction de la ou des dents causales. 3- OSTEITES [20] a) DEFINITION L'ostéite correspond à une affection inflammatoire du tissu osseux, qu'il s'agisse d'une infection microbienne ou d'une atteinte parasitaire ou chimique. Les causes des ostéites des os de la face sont essentiellement microbiennes et locales tout particulièrement dento-alvéolaires. Les pathologies infectieuses générales ne donnent que de façon exceptionnelle des localisations maxillo-mandibulaires. La flore microbienne causale retrouvée est très variée. (Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, genres Streptococcus, Lactbacillus, Fusobacterium et Klebsiella) [44]
> traitement étiologique : extraction de la dent causale, révision du foyer alvéolaire, contention ou nouvelle ostéosynthèse en cas d'ostéite traumatique... > traitement médical : Antibiothérapie [21] Le choix de l'antibiotique est soumis aux contraintes habituelles d'activité bactériologique présumée et d'obtention de concentration efficace dans le foyer d'infection. (Fluoquinolone, aminoside, beta lactamines, imidazole...) Antalgiques Ils doivent être utilisés dans toute la gamme croissante nécessaire afin de soulager les patients des douleurs quasiment constantes lors des ostéites, surtout à la phase de début. On respecte les différents paliers d'indication classique pour leur emploi, allant du paracétamol jusqu'aux morphines vraies. Héparines et thrombolytiques [22] Le rôle de l'hypo vascularisation et de l'ischémie locale dans la genèse et surtout dans l'extension des ostéites est bien connu. Ceci a conduit à proposer l'usage d'héparine et de streptokinase pour le traitement des ostéomyélites infectieuses. Ce protocole semble intéressant, spécialement pour les récidives aiguës et les formes d'ostéomyélites chroniques diffuses. Ce protocole permettrait de diminuer le nombre et l'importance des gestes chirurgicaux. > traitement chirurgical : ablation des séquestres, décortication de la table externe de la mandibule. 4- STOMATITES [23] Les stomatites sont dominées par les infections des tissus de soutien des dents dont l'élément superficiel est représenté par les gencives.
> Préventif Il repose sur un contrôle rigoureux de l'hygiène bucco-dentaire avec élimination quotidienne de la plaque dentaire > Curatif Elimination de la plaque avec conseils au patient pour un meilleur contrôle ultérieur de cette dernière, détartrage complet et minutieux des dépôts calcifiés, polissage des surfaces dentaires, obturations, traitements chirurgicaux des poches parodontales et abcès dentaires, avulsions dentaires, remodelages osseux, élévations de lambeaux... Les solutions antiseptiques pour bains de bouche sont des adjuvants utiles. Les antibiotiques. (macrolide, bétalactamines, aminoside,....) 5- SOUS-MAXILLITES Évolue souvent dans un contexte de lithiase.
Infection de la glande sous mandibulaire Tuméfaction sus hyoïdienne et unilatérale du plancher buccal descendant jusqu'à la base du cou, ferme et douloureuse Emission de pus à l'orifice salivaire, turgescent. SCHEMA THERAPEUTIQUE > Antibiothérapie (beta lactamines, imidazole, fluoquinolone....) > Agent sécrétant > Au stade de collection : incision > Dissection canalaire si calcul antérieure > Sous-maxillectomie en cas de lithiase postérieure 6- PAROTIDITES
Rares, elles sont dues à une infection canalaire ascendante dont le trouble initial est mal connu. Elles se traduisent par des poussées de tuméfaction avec douleurs à la mastication. La parotide est hypertrophiée et douloureuse à la palpation. 7- THROMBOSE VEINEUSE FACIALE ET CEREBRALE D'ORIGINE MAXILLOFACIALE
> Thromboses veineuses faciales Elles concernent le réseau veineux superficiel avec la veine faciale ou la veine ophtalmique. Encore focalisée, la thrombophlébite de la veine faciale se traduit par un oedème du pli nasogénien diffusant ensuite à l'angle interne de l'oeil. La palpation retrouve un cordon induré et l'évolution se fait vers le développement d'une tuméfaction très sensible du canthus interne. Une atteinte de la canine est parfois retrouvée. L'atteinte de la veine ophtalmique associe un oedème de la paupière supérieure, un chémosis séreux, puis une exophtalmie Figure 3 : Cellulite jugale compliquée d'une thrombose de la veine faciale. > Thromboses veineuses cérébrales Tous les sinus veineux peuvent être concernés par l'extension d'un thrombus intéressant leur réseau d'amont. L'atteinte du sinus caverneux est caractérisée par l'apparition de façon aiguë d'une infection générale sévère avec hyperthermie intense, céphalées frontales et orbitaires, oedème palpébral. Le patient développe par la suite un ptosis, un chémosis et une ophtalmoplégie douloureuse unilatérale (paralysie oculomotrice intrinsèque et extrinsèque). Il s'y associe une baisse de l'acuité visuelle avec dilatation veineuse au fond d'oeil. La branche ophtalmique du trijumeau est parfois atteinte. La présence d'un syndrome confusionnel peut être retrouvée. L'atteinte du sinus caverneux, autrefois liée à des infections cutanées (staphylococcie maligne de la face), est actuellement le plus souvent secondaire à une pathologie sinusienne (sphénoïdale, ethmoïdale, maxillaire) ou focale de la face (infections buccodentaires et de l'orbite). d) TRAITEMENT Le traitement des TVC d'origine maxillo-faciale comporte deux volets : un volet préventif et un volet curatif. > Traitement préventif Prévention de l'infection Prévention des TVC d'origine traumatique > Traitement curatif Il reste controversé, mais depuis quelques années un consensus semble se dégager. Il fait appel au traitement des complications de la TVC. Les TVC septiques relèvent d'un traitement antibiotique de première intention : céphalosporines de 3e génération associées au métronidazole. Devant une comitialité secondaire à la TVC, le traitement anti comitial est de rigueur.
8- SINUSITE MAXILLAIRE D'ORIGINE DENTAIRE La sinusite maxillaire d'origine dentaire est une réaction inflammatoire de la muqueuse du sinus maxillaire consécutive à une infection d'origine dentaire. Forme étiologique fréquente (40 %) de sinusite maxillaire, elle s'oppose aux sinusites d'origine nasale dont elle partage une partie de la symptomatologie. Le traitement impose, sous peine d'échec, de traiter conjointement sinus et dent.
> Foyers dentaires Il s'agit le plus souvent d'une parodontite apicale d'origine endodontique, aiguë ou plus souvent chronique. Cette parodontite succède généralement à la mortification d'une dent sinusienne cariée. Plus rarement, il s'agit d'une parodontite profonde d'origine sulculaire. (Les microbes, en particulier les ANAEROBIES de la bouche, gagnent la cavité du sinus par la lésion dentaire. C'est le métabolisme de ces bactéries qui est responsable de la fétidité du mouchage). > Causes iatrogènes Les causes iatrogènes sont possibles, notamment après avulsion d'une dent maxillaire (communication bucco-sinusienne) ou dépassement de pâte lors de l'obturation d'une dent sinusienne. Figure 5 : Sinusite maxillaire par dépassement de pâte dentaire.
> Traitement dentaire Extraction ou traitement radiculaire parfait. > Traitement sinusal Au stade aigu : antibiothérapie suffisante dans l'ensemble des cas (surtout les bétalactamines) Au stade chronique : - ponction, lavage, antibiothérapie locale et générale, - curetage sinusal (CALDWELL-LUC), en cas d'échec.
L'ulcère de Buruli est une infection chronique nécrosante et extensive du tissu graisseux sous-cutané (l'extension peut se faire en profondeur avec atteinte osseuse) causée par Mycobacterium ulcerans découvert par MAC CALLUM en Australie en 1948 [24], [25], [26] On sait que l'ulcère de Buruli se retrouve dans des milieux chauds et humides, notamment lorsque la végétation est abondante, le sol marécageux et que des masses d'eau stagnent ou s'écoulent lentement. Toutefois, on n'a pas encore pu élucider complètement le mode de transmission. Des faits observés donnent à penser que des insectes d'eau pourraient jouer un rôle, notamment des punaises d'eau. Des essais au laboratoire ont permis de transmettre la bactérie d'une punaise d'eau à une souris, après morsure de cette dernière. Des recherches sont en cours pour confirmer ce mode de transmission dans des conditions naturelles. Aucune transmission directe d'une personne à une autre n'a pu être démontrée jusqu'à ce jour. Le germe responsable, le Mycobacterium ulcerans se multiplie à une température de 28° à 33° C d'où sa prédilection pour le tissu sous-cutané. Sous le plan clinique, la maladie évolue en 3 phases : une phase pré ulcérative à début oedémateux ou nodulaire, une phase d'ulcération caractéristique, une phase de cicatrisation au prix de cicatrices fibreuses et rétractiles. Le diagnostic para clinique repose sur la bactériologie. Depuis 2005, l'Organisation Mondiale de la Santé recommande un traitement médicamenteux constitué d'une association rifampicine/streptomycine pendant 8 semaines. Ce traitement n'est cependant pas applicable à toutes les personnes atteintes et les effets secondaires de la streptomycine (ototoxicité) nécessitent un suivi régulier des malades sous traitement. Souvent, cependant, étant donné le diagnostic tardif de la maladie, la chirurgie reste le traitement de choix. Le traitement chirurgical dépend fortement de la forme clinique de la maladie lorsque le patient se présente au centre de santé. On distingue deux formes : évolutive et inactive. La forme évolutive peut être classée en forme non ulcérative (papule, nodule, plaque, oedème) et ulcérative. Le traitement consiste en premier lieu en une excision de la lésion suivie d'une suture ou, dans le cas d'un ulcère supérieur à 2 cm, d'une greffe cutanée. Par conséquent, l'hospitalisation est souvent longue et coiteuse. Figure 7 : Lésion ulcérative (Photo : Programme national de lutte contre l'ulcère de Buruli, Côte d'Ivoire) 11- SURINFECTION POST OPERATOIRE - 3ème cause d'infection nosocomiale - Germes variables selon site opératoire - Facteurs de risque liés au terrain, au geste opératoire
- Staphylocoque coagulase négative. - Entérocoque.
- Explorations complémentaires : TDM, IRM en absence de cicatrice inflammatoire - Ponction guidée ou reprise chirurgicale. - Diagnostic microbiologique. - Antibiothérapie guidée par la bactériologie. Pas systématique en cas d'infection superficielle NOTRE ETUDE MATERIEL ET METHODE 1- TYPE D'ETUDE Il s'agit d'une étude transversale exhaustive et descriptive sur une période de 7 (sept) mois, de novembre 2008 à juin 2009 inclus au CHU de Cocody. Elle a porté sur les aspects épidémiologiques, cliniques, bactériologiques et thérapeutiques des infections en stomatologie et chirurgie maxillo-facial 2- LIEU D'ETUDE Les patients ont été recrutés dans le service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale du C.H.U. de Cocody à Abidjan. Tous les prélèvements ont été analysés à l'unité de bactériologie clinique de l'INSTITUT PASTEUR de Côte d'IVOIRE. 3- POPULATION ETUDIEE a) Critères d'inclusions
b) Critère d'exclusion . Patients ne présentant des signes d'infection mais sans analyse microbiologique. 4- METHODE
Les prélèvements ont été effectués chez tous les patients suspects d'infection. Trois types de prélèvements ont été réalisés selon la nature des lésions. i. Prélèvement à la seringue Cette méthode a été utilisée pour les collections suppurées fermées. Cela consiste à nettoyer le site de prélèvement à l'aide d'une compresse imbibée d'antiseptique La ponction de l'abcès a été réalisée à l'aide d'une seringue stérile munie d'un trocart avec aspiration douce (en évitant des bulles d'air) à cause des bactéries anaérobies.
Les prélèvements ont été acheminés rapidement au laboratoire d'analyse de l'INSTITUT PASTEUR d'Abidjan dans un délai de 5 à 10 minutes. Chaque prélèvement a été accompagné d'une fiche de renseignement dûment remplie. Les milieux de transport n'ont pas été utilisés c) ANALYSE BACTERIOLOGIQUE AU LABORATOIRE L'analyse a été effectuée selon différentes étapes : > Examen macroscopique Il permet d'apprécier l'aspect du prélèvement, la couleur, si possible l'odeur. > Examen microscopique ou direct Etat frais Il permet de rechercher les leucocytes, leur nombre, les cellulites épithéliales, la présence des hématies, les germes, leur vitalité et les levures parfois sous forme de filaments Coloration de Gram Elle permet d'apprécier la présence de polynucléaire, la nature de la flore et elle oriente le choix des milieux de culture. Culture Divers milieux sont utilisés (pour la recherche des bactéries aérobies et anaérobies) qui doivent satisfaire les besoins nutritif et énergétiques des germes à cultiver. En pratique, sont utilisé des milieux solides Identification Elle se fait sur un ensemble de caractères morphologiques, culturaux, biochimique et antigéniques. Antibiogramme Utilisation de la méthode par diffusion des disques imprégnés d'antibiotiques et la mesure des diamètres (c'est la méthode de Kirby Bauer, elle est recommandée par l'O.M.S.) a) COLLECTE ET DEPOUILLEMENT Nous avons rempli pour chaque patient une fiche d'enquête. (Voir annexe) L'étude est transversale et descriptive, les résultats seront présentés sous forme de proportions et le test du khi carré sera utilisé pour comparer ces valeurs. Les méthodes de data mining non supervisées seront utilisées pour étudier les corrélations entre les résultats cliniques et la bactériologie et/ou la mycologie. Les différents risques exprimés sous forme d'Odds ration seront estimés par régression logistique ou multi nominale. Les logiciels EpiInfo2007 et R2.5.1 seront utilisés pour la saisie des données et les analyses statistiques RESULTATS |
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