B- Travaux antérieurs
1- Point des connaissances liées à la
dépendance de PADME vis-à-vis de certaines banques formelles
locales et internationales.
La plupart des réflexions s'intéressent aux
difficultés auxquelles les institutions de micro finance sont
confrontées et qui font d'elles un secteur peu considéré
pour les banques.
Selon Abdoulaye ZONON et Harouna
KAZIANGA (2002) : « le partenariat entre les SFD et les banques est
encore embryonnaire du fait de la méconnaissance du mode de
fonctionnement des SFD, de l'insuffisance de l'information financière et
de la faiblesse des garanties. Les relations entre ces deux acteurs financiers
se limitent dans la majorité des pays à des opérations de
placement des SFD auprès des banques » (P. 12).
Quant aux chercheurs Betty WANPFLER et
Christian BARON (2001), ils pensent que «
même si le secteur de la micro finance s'est fortement
développé dans la dernière décennie en Afrique de
l'ouest, il n'en reste pas moins un secteur particulièrement fragile. La
disparité des structures y est importante en termes de taille, de
degré professionnel et social. Les situations de crise sont nombreuses
et d'origine variée : les réseaux les plus importants ont faire
face aux problèmes de changement d'échelle ; les crises
liées à la croissance des impayés touchent de nombreuses
IMF ; les outils de la micro finance (système de gestion, de
contrôle, système d'information) sont encore fréquemment
défaillants et les ressources humaines insuffisamment
formées».
Même si l'explication de la loi PARMEC se
généralise progressivement, une bonne partie des IMF n'a toujours
pas un bon statut juridique, les tutelles n'arrivent pas à bien assurer
leur mission de contrôle et de suivi, et nombre d'IMF reconnues
légalement ont du mal à fournir les états financiers
annuellement requis par les tutelles. Autant de difficultés qui limitent
la capacité des institutions à s'insérer dans le secteur
financier et à y développer les relations de confiance
nécessaires au développement de partenariats (P.11-12).
2- Point des connaissances liées à
l'asymétrie d'information existant.
Ce problème a été évoqué
par plusieurs auteurs. Selon H. VARIAN (1994) : «
on parle d'asymétrie d'information lorsqu'un agent
économique est moins informé qu'un autre sur ses propres
caractéristiques et les actions qu'il va entreprendre. Dans une
situation d'information imparfaite et asymétrique entre les banques et
les emprunteurs, les derniers sont privilégiés car ils ont une
meilleure information sur leur propre défaillance
».
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Financières des institutions de micro finance (IMF): Cas du
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Stieglitz et Weiss (1981) ont montré
qu' « en cas d'asymétrie d'information, le rationnement
de crédit peut apparaître de façon endogène
».
Se penchant également sur la question, Anne
Joseph (1998) déclare qu'en ce qui concerne les journées
comptables, « les pays en développement sont en
général caractérisés par une forte asymétrie
d'information : les emprunteurs possèdent plus d'information que les
prêteurs » (A. Joseph, P.18).
Aussi, ajoute-t-elle que le fait qu'une entreprise puisse
fournir des éléments comptables n'est pas suffisant pour
réduire l'asymétrie d'information car ces documents ne sont pas
fiables. En effet, d'après ses explications, les entreprises
établissent souvent 3 Déclarations Statistiques et Fiscales (DSF)
: la première à un usage interne, la deuxième est
destinée aux impôts, à la Direction de la Statistique et de
la Comptabilité nationale et la troisième à la banque.
En dehors de ces précédents, notre
référence théorique s'inscrit aussi dans le cadre des
travaux réalisés par Albert HONLONKON,
Denis ACLASSATO et Célestin V.
QUENUM (2001) sous la supervision technique du professeur
Fulbert Gero AMOUSSOUGA. Dans l'ouvrage, il est mis en relief
l'impact de l'information sur le fonctionnement des marchés financiers
décentralisés : il s'agit de l'asymétrie d'information qui
est un facteur déterminant de la gestion des risques notamment les
risques de crédits. Aussi, est-il important de noter que leur analyse
est essentiellement liée à la relation entre les IMF et leurs
clients.
Les résultats de leur étude montrent que la mise
en oeuvre des innovations dans les IMF permettra la maîtrise des causes
liées à l'asymétrie d'information. Selon
Desaî et Mellor (1993) cité par
HONLONKOU et al. (2001), ces causes sont de
deux sortes : les causes liées à la sélection adverse
,croissance rapide des prêts , mauvais ciblage des clients surfinancement
ou sous-financement des activités, emprunts spéculatifs,
l'endettement excessif des emprunteurs et l'absence des garanties ou des
garanties de mauvaise qualité , échelonnement inadéquat
des remboursements; et les causes liées à l'aléa moral, la
nonchalance à traduire le premier défaillant devant la justice,
la supervision inadéquate, le détournement ou la mauvaise
allocation des prêts par les emprunteurs et leur refus de payer, etc.
De même, on peut définir une troisième
catégorie de facteur lié à l'environnement physique,
social, économique et juridique de l'emprunteur : les calamités
naturelles, les
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Financières des institutions de micro finance (IMF): Cas du
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fluctuations des prix, la défaillance du cadre
juridique, le statut socio économique de l'emprunteur et ses
anticipations pour un accès régulier au crédit.
Certes, pour maîtriser l'environnement
d'asymétrie informationnelle et diminuer les risques potentiels, les IMF
ont développé plusieurs outils autour d'une approche basée
sur la relation avec la clientèle. Cette relation consiste à se
rapprocher géographiquement de la clientèle afin de
réduire les situations d'asymétrie (M. LANHA,
2001).
3- Point des connaissances liées à
l'inaccessibilité de PADME aux marchés monétaires et
financiers
Ici, les réflexions ont été axées
autour des opportunités qui s'offrent aux IMF qui acceptent d'aller sur
le marché des capitaux notamment le marché financier.
Christophe Le Picard Ducroux déclare :
« la BRVM présente de nombreuses opportunités
pour les IMF qui auront choisi d'y être cotées. Elle offre
à ces institutions, l'accès à des sources de financement
diversifiées pouvant accompagner leur croissance, leur
développement et leur pérennité. L'ouverture de leur
capital aux petits investisseurs permet aux actionnaires majoritaires de garder
le contrôle de décision et de mieux répartir les risques.
De plus, la multitude de produits financiers offert (actions ordinaires,
actions à dividende prioritaire sans droit de vote, les certificats
d'investissements) répond aux besoins spécifiques de chacun. La
bourse offre de plus l'opportunité aux IMF de s'endetter à des
taux plus avantageux que du circuit bancaire classique. Elle permet aux IMF
cotées de lever des capitaux sans garantie bancaire
».
De plus, se penchant sur la question, Roméo Z.
TCHALLA et Martial P. DENAKPO pensent, dans leur
mémoire de fin de cycle 2, que : «
Être cotée en bourse constitue pour une IMF, un signe
de prestige puisque cela signifie qu'elle obéit à des conditions
contraignantes de transparence, d'organisation et de solidité
financière. Ainsi, l'admission à la côte devient un moyen
d'assurer la notoriété de l'IMF, de valoriser son image et
d'affirmer sa crédibilité dans son environnement ainsi que
d'impliquer ses actionnaires dans la promotion de ses produits et services et
ce, aussi bien à l'échelle nationale
qu'internationale. »
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