Paragraphe 1: LA REVUE DE LITTÉRATURE
La richesse littéraire en matière de micro
finance est énorme. Mais ici, nous nous contentons d'une brève
revue de la littérature spécifique aux problèmes que nous
avons retenus. Cette section est en effet, consacrée aux apports
antérieurs, suite à l'éclaircissement de certains concepts
et expressions clefs. Ainsi, nous présentons ici les opinions
émises par des chercheurs sur les problèmes identifiés
dans le cadre de l'optimisation des financements des IMF en
général. Il s'agit, en effet, des problèmes
ci-après retenus :
~ la dépendance de PADME vis-à-vis de certaines
banques locales et internationales ; ~ l'asymétrie d'information
régnant entre PADME et ses bailleurs de fonds.
~ l'inaccessibilité de PADME aux marchés
monétaires et financiers.
I- ÉTUDE CONCEPTUELLE
Les IMF sont des institutions spécialisées
censées offrir des services financiers de proximité aux
défavorisées des villes et des zones rurales. De ce fait, elles
apparaissent comme des alternatives nouvelles face à la crise des
systèmes de financement des années 80 : crise intervenue sur les
continents en développement (Asie, Amérique Latine et Afrique au
Sud du Sahara).
Après avoir présenté l'historique des IMF,
il sera question d'aborder son environnement.
A- Historique des IMF
1- Cadre général
Le micro crédit a connu, ces dernières
décennies, un développement très rapide grâce
à l'apparition au milieu du 19ème siècle des
premières mutuelles d'épargne et de crédit à
l'initiative des hommes, qui voulaient combattre l'usure et surtout la
pauvreté tels que : Friedrich Wilheln Raiffeisen en
Allemagne, Johann Evangélist Traber en Suisse,
Alphonse Desjardins au Québec, Ludovic de Besse
et Louis Durand en France. Ces hommes sans être des banquiers
sont reconnus comme des pionniers des Systèmes de Financement
Décentralisés (SFD) au service des pauvres ou des exclus des
systèmes bancaires dits classiques.
Politique de mobilisation des ressources
Financières des institutions de micro finance (IMF): Cas du
PADME-Bénin
L'analyse des pratiques des anciennes sociétés
d'Afrique et d'Asie montre que la micro finance faisait partie de leurs
quotidiens à travers les pratiques de tontines et autres. Ces pratiques
traditionnelles avaient cours légal en Afrique jusqu'au lendemain de
l'échec des banques commerciales nationales et des banques de
développement vers les années 70.
La micro finance est aujourd'hui un domaine qui mobilise de
nombreuses énergies, que ce soit dans le domaine de la
coopération, dans celui associatif ou au sein des grandes organisations
internationales. Chacun y va de sa philosophie et de sa vision. Certains
pensent qu'il s'agit avant tout d'un outil susceptible de favoriser une logique
dite inclusive, où grâce aux institutions de micro finance, un
plus grand nombre d'individus peuvent avoir accès aux marchés
financiers afin de développer dans de meilleures conditions leurs
projets productifs.
D'autres pensent que la micro finance n'a de sens que si elle
constitue un outil de lutte contre la pauvreté. Toute fois, comme l'a si
bien signifié Marc LABIE : « Ces deux
approches ne sont pas irréductibles et la différence est de
savoir si la lutte contre la pauvreté doit être l'objectif
prioritaire en tant que tel ou si c'est plutôt une conséquence
heureuse de la réduction d'infection de marché obtenu grâce
justement à la mise en place d'un secteur de la micro finance dynamique
et efficace ».
2- Présentation des IMF au
Bénin
Le Benin à l'instar des autres pays de l'Afrique a
connu une éclosion des initiatives de création de mutuelles
d'épargne et de crédit sous diverses formes pour répondre
au mieux aux multiples besoins des populations défavorisées. La
micro finance est apparue comme un outil efficace dont les gouvernements des
pays en développement se servent pour lutter contre la pauvreté
qui caractérise leurs peuples. Elle devient ainsi incontournable et, de
ce fait, doit être mieux formalisée afin de continuer de jouer le
grand rôle qui lui est dévolu dans l'émergence de ces
pays.
Dans la réalité, il existe une grande
variété d'organisations impliquées dans le secteur de la
micro finance. Au Bénin, ce secteur est très diversifié en
nombre d'année d'expérience, en objectif, en moyen, en taille, en
ressources humaines et financières mais aussi et surtout en fonction de
la méthodologie telle : l'approche minimaliste et l'approche
intégrale, l'argent froid, crédits de groupe et crédits
individuels qui sont quelques une des préoccupations du secteur de la
micro finance ces dernières années.
Ainsi, les IMF du Bénin peuvent être
réparties en six catégories :
Politique de mobilisation des ressources
Financières des institutions de micro finance (IMF): Cas du
PADME-Bénin
- les mutuelles et coopératives d'épargne et de
crédit : ce sont des institutions qui ont des expériences
basées sur le rôle central de l'épargne pour alimenter le
crédit au profit de leurs membres. Exemples : FECECAM,
UNACREP, etc....
- les associations ayant comme activités unique ou
principale, la discrimination de crédit. Ce sont des institutions qui
ont privilégié le crédit comme activité centrale de
leurs opérations. Exemples : PADME, PAPME et VITAL
FINANCE, Etc.
- les projets gouvernementaux pour lesquels l'octroi de
crédit est une activité accessoire. Ils trouvent que coupler le
crédit avec d'autres activités constituera un moyen pour
atteindre leur objectif de développement;
- les sociétés de micro finance : ce sont des
institutions constitués en sociétés
spécialisées dans l'octroi de micro crédits :
FINADEV SA;
- les organisations non gouvernementales : ce sont des
structures associatives à volet micro finance qui opèrent pour la
plupart dans les petites villes;
- le système traditionnel composé des tontiniers et
des usuriers.
Toute fois, cette diversité n'empêche pas une
certaine complémentarité au niveau du secteur. Le marché
de la micro finance reste bien segmenté selon les clientèles
touchées (femmes, agriculteurs, micro entreprises, etc.). Ce qui
détermine des méthodologies et des formes d'interventions
variées mais en même temps engendre une concurrence plus accrue
entre les différentes institutions.
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