Chapitre 1 : Méthodologie
Cette partie permettra d'explique le modèle
d'analyse ; de présenter les variables ; la méthode de collecte
des données ; de procéder à l'estimation du modèle
et d'énoncer les tests de validité du modèle
Paragraphe 1 : Méthode de collecte ;
présentation des variables à estimer et le modèle
d'analyse.
La méthodologie utilisée dans cette
étude repose sur quatre outils fondamentaux à savoir la recherche
documentaire, l'analyse en composante principale, l'analyse descriptive et
l'estimation économétrique comme outil d'analyse
empirique.
A-Méthode de collecte et présentation
des variables 1-Méthode de collecte
La collecte des données vise à regrouper
toute la littérature sur la modélisation de l'investissement en
infrastructure routière notamment sur les modèles liant
l'investissement et croissance économique. A cet effet, les principales
sources ci-après ont été identifiées et
visitées :
- l'INSAE, pour les données relatives à
la population active ; les comptes nationaux de 1990 à nos jours et le
programme d'investissement public sur la période 2003 à
2013
- Ministère Délégué
Chargé des Transports Terrestres, des Transports Aériens et des
Travaux Publics (MDCTTTATP) à la Direction Générale des
Travaux Publics (DGTP) plus précisément la Direction de la
planification et de Suivi -Evaluation( DPSE) sur les réalisations en
infrastructure routière ; le réseau routier et le trafic sur le
réseau depuis 2002* 2010 les données sont collectées par
département /commune/projet ainsi que le coût de
réalisation ( Budget National et Bailleur)
- Les sites Internet présentés dans les
références bibliographiques.
21
25 Présentation des variables
De la revue des travaux antérieurs ; il ressort
que les différents facteurs déterminants sont : le Produit
Intérieur Brut (PIB) ; le crédit à l'économie ou la
dette ; l'investissement public (Capital) ; le coût de la main d'oeuvre
(force de travail) ; le comptage du trafic et l'environnement institutionnel.
Mais compte tenu des données disponibles, toutes les variables ne
pourront pas être retenues pour la construction du modèle.
Cependant les variables les plus importantes telles que le PIB ; le capital
privé; les infrastructures routières et le niveau de l'emploi
nous permettront d'obtenir les résultats de l'étude.
Les infrastructures routières
Pour permettre la parfaite
homogénéité des données, nous allons utiliser comme
variable dans ce cas les dépenses allouées aux investissements
dans le sous secteur des infrastructures routières. Ces dépenses
sont constituées en fait de celles investies dans les travaux neufs
d'une part et de celles dans l'entretien d'autre part ; ceci dans la mesure
où beaucoup d'études ont montré l'importance de
l'entretien routier dans le secteur des transports en l'occurrence celle de la
banque mondiale 1994. Les données sur les dépenses
d'infrastructures routières proviennent à la fois de la DGTP et
du Fonds Routier.
Le capital privé
Il sera représenté par l'investissement
privé (encore appelé formation brute de capital fixe du secteur
privé). Les données sur l'investissement privé proviennent
des comptes nationaux de l'INSAE.
Le niveau de l'emploi
La variable travail correspond à la main
d'oeuvre disponible. Cette main d'oeuvre est égale à la
population active .Elle vend sa force de travail aux structures de production
.Ce travail est un facteur de production très important dans
l'explication de la croissance du PIB .La qualification de la main d'oeuvre
contribue à l'augmentation de la production et à son
amélioration .Egalement, il est accordé beaucoup d'importance
à la force de travail, puisque l'investissement dans le
développement du capital humain augmente la qualification de la main
d'oeuvre ; ils permettent d'accroître l'efficacité de la
production à travers le développement de nouvelle technologies.
Tous ces éléments ne peuvent qu'avoir un effet
22
bénéfique sur la croissance
économique. Dans le cadre de notre étude, le niveau de l'emploi
sera représenté par la masse horaire annuelle travaillée
dans le pays.
Dans l'estimation économétrique, les
données utilisées sont des séries annuelles et couvrent la
période 1985-2010 soit au total 26 observations. Le PIB à prix
constant base 1985 provient également des comptes nationaux de
l'INSAE.
Nous tenons à rappeler ici, que compte tenu du
manque de régularité au niveau des comptages sur le réseau
routier sur le trafic notre modèle ne prendra pas en compte le
trafic.
Les variables indicatrices : En vue de tenir
compte des chocs économiques conjoncturels, il sera utilisé des
variables indicatrices D87 ; D94 et D95 représentent respectivement des
chocs de 1987 ; 1994 et 1995
En vue de compléter l'analyse descriptive
ci-dessus sur la corrélation entre dépenses d'infrastructures
routières et croissance économique, nous avons
procédé à l'estimation d'un modèle de
croissance.
L'approche retenue dans la présente
étude s'inspire des modèles de croissance endogène, dont
le précurseur est Robert Barro. La spécificité de ce
modèle consiste à faire apparaître le stock de capital
public dans le processus de production, et par conséquent à
mettre en évidence un lien explicite entre la politique gouvernementale
et la croissance économique de long terme dans un cadre de croissance
endogène. Les modèles de croissance endogène avec
externalités s'appuient sur des fonctions de production Cobb-Douglas
à trois facteurs dont deux sont des facteurs privés (travail et
le capital privé) et le troisième, les infrastructures, est
à financement public. En effet, l'utilisation d'une fonction de
production Cobb-Douglas permet une lecture directe des
élasticités et des rendements d'échelle et une discussion
aisée de la présence ou non d'externalités de capital
public. Elle est définie par :
Yt = AKt áNt âGt
ë
Les termes Nt, Kt et Gt désignent
respectivement le niveau de l'emploi ou le travail, le stock de capital
privé et le stock de capital public, le tout à l'année t.
A désignent le niveau d'avancement technologique constant dans le temps
; les paramètres á, â et ë correspondent
respectivement aux élasticités de la production par rapport au
stock de capital privé, au travail et aux investissements publics (avec
0<á<1 ; 0<â<1 ; 0<ë<1).
23
La variable (G) décrite dans le modèle
de Barro comprend toutes les dépenses en infrastructures
routières ainsi que les autres dépenses en infrastructures, comme
celles qui sont liées à la construction d'écoles, la
construction d'hôpitaux, la mise en place de l'aqueduc et l'égout,
des équipements de transport public. Certains auteurs (Khanam, 1999 ;
Rodrigue KUITCHA KWANDJEU, 2005 ; etc.) utilisent une définition plus
restreinte de la variable G qui est axée uniquement sur les
infrastructures de transport (surtout routières). Dans ce cas
précis, nous utiliserons comme notation la lettre R. La variable G
utilisée plus haut renvoie à des dépenses publiques en
infrastructures, au sens large. Ainsi, notre fonction de production devient
donc :
Yt = AKt áNt âRt
ë
En posant : Y = PIB, le produit intérieur brut
à prix constant ; K = Cap_priv, l'investissement privé ; N =
Mhat, représenté par la masse horaire annuelle travaillée
dans le pays ; et Dep, les dépenses d'infrastructures routières
on a :
PIB = A (Cap_priv) á (Mhat)
â (Dep) ë
Après linéarisation par transformation
logarithmique, le modèle prend la forme suivante, qui peut être
estimée au moyen des techniques économétriques de
modèle linéaire :
Log (PIB) = C + á log (Cap_priv) + â log
(Mhat) + ë log (Dep) + ut
Avec : C = log A, la constante ; á, â et
ë les élasticités respectivement du PIB par rapport au stock
de capital privé, au travail et aux dépenses d'infrastructures
routières ; ut, le terme d'erreur.
B 5 Méthodes d'analyse 15 Etude de la
stationnarité des séries
Avant le traitement d'une série temporelle, il
convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Parmi
celles-ci on peut citer notamment l'étude de la stationnarité de
la série.
Par définition, une série temporelle est
dite stationnaire si sa moyenne et sa variance sont constantes dans le temps
et si la valeur de la covariance entre deux périodes de temps
ne dépend que de la distance ou de l'écart entre ces deux
périodes et non pas du moment auquel
24
la covariance est calculée. Une telle série
temporelle est qualifiée de `'faiblement stationnaire».
Cette définition se traduit comme suit pour une
série Yt :
Moyenne : E(Yt) = 1
Variance : V (Yt) = E (Yt - pt) 2 =
ä2
Covariance : Cov(Yt,Yt+k) = E[(Yt - 11)( Yt+k--
1)]=£k
Il existe plusieurs tests pour détecter la
stationnarité d'une série. Nous utiliserons le plus
utilisé dans les travaux empiriques, à savoir le test de
Dickey-Fuller Augmenté (ADF) ; mais elle peut s'appréhender en
première approximation par l'allure de la fonction
d'autocorrélation et sa représentation graphique : le
corrélogramme.
La mise en oeuvre de ce test passe par trois
différents modèles de base que sont : Modèle1 :
modèle sans constante ni tendance
?Yt = uYt-1 + E 7;=1 ci Alt-i
+ €t
Modèle2 : modèle avec constante et sans
tendance
?Yt = uYt-1 + á0 + E 7;=1 ci
Alt-i + €t
Modèle3 : modèle avec tendance et
constante
?Yt = uYt-1 + á0 + á1t + E
7;=1 ci Alt-i + €t
En conséquence, la lecture des résultats du
test se fait en deux étapes :
ü La significativité ou non du trend: Elle
est appréciée à partir de la statistique calculée
ou la probabilité attachée à cette statistique (elle est
comparée à 5%).
ü La présence ou non de racine unitaire : A
cet effet, on teste l'hypothèse nulle Ho contre
l'hypothèse alternative H1.
fHo: Presencede racine unitaire (p. = 0)
I H1: Absence de racine unitaire(p. < 0)
La règle de décision est la suivante
:
Si ADF Test Statistic > Critical
Value (valeur critique) alors on accepte Ho : la
série étudiée est dite non stationnaire.
Si ADF Test Statistic = Critical
Value (valeur critique) alors on accepte H1 : la série
étudiée est dite stationnaire.
25
26
Si les séries ne sont pas stationnaires, mais
toutes intégrées du même ordre, nous allons procéder
à un test de cointégration et recourir à une
représentation à correction d'erreur qui fournit des relations
entre les variables à court et long terme. Tous les tests d'ADF sont
effectués au seuil de 5%.
2-Cointégration et Modèle à
Correction d'Erreur (ECM)
Le concept de cointégration fournit un cadre
théorique de référence pour étudier les situations
d'équilibre et de déséquilibre qui prévalent
respectivement à long et à court terme. Si les variables sont
cointégrées, elles admettent une spécification dynamique
de type correction d'erreur, qui transforme le problème initial de
régression sur les variables non stationnaires. La cointégration
permet d'identifier la relation véritable entre deux variables en
recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en
éliminant son effet, le cas échéant.
Deux séries Yt et Xt sont dites
cointégrées si les deux conditions suivantes sont
vérifiées :
Les deux séries sont affectées d'une
tendance stochastique de même ordre
d'intégration d : Yt --> I(d) et Xt --> I(d)
;
Une combinaison linéaire de ces séries
permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration
inferieur : á1Yt + á2Xt --> I (d-b) avec d=b>0.
[á1 á2] est appelé vecteur de
cointégration.
a-Tests de cointégration entre les
variables
Deux tests de cointégration sont
généralement utilisés : le test de Engle et Granger (1987)
et celui de Johansen (1988). Un modèle
accélérateur-coûts de facteurs (JORGENSON,
1963)
Avec une fonction de production de type Cobb-Douglas,
Jorgensen dérive une spécification hybride qui constitue,
aujourd'hui encore, la base des principaux modèles
économétriques d'investissement. Le niveau du stock de capital
désiré est déterminé par deux
éléments principaux. Une variable des prix relatifs
(investissement relié au capital) et une variable réelle (la
demande, saisie par la production), jouant un rôle
d'accélération.
La limite principale de ces modèles demeure
l'absence d'une prise en compte explicite de l'incertitude dans la
décision d'investissement
Mais, dans le cadre de notre étude, nous nous
limiterons à celui de Engle et Granger.
En effet, ce test se déroule en deux
étapes
La première étape consiste à
tester l'ordre d'intégration des séries. Une condition
nécessaire de cointégration est que les séries soient
intégrées de même ordre. Dans le cas contraire, la
cointégration n'est pas possible et la procédure s'arrête
à cette étape. La seconde étape consiste, quant à
elle, à estimer par les MCO la relation de long terme entre les
variables :
Yt = â + ëXt + €t
Pour que la relation de cointégration soit
acceptée, il faut que le résidu de la régression de
Y sur X soit stationnaire. Il suffit donc de procéder à un
test de stationnarité sur le résidu (ADF).
b-Estimation du Modèle à Correction
d'Erreur (ECM)
Les tests de cointégration permettent de
détecter la présence d'une relation de long terme entre les
variables. Or, il est fort intéressant de connaître
l'évolution à court et moyen terme de cette relation. L'outil
nécessaire à une telle fin est le Modèle à
Correction d'Erreur (ECM) utilisé pour la première fois par
Sargan (1984) et rendu populaire par Engle et Granger (1987). Ce type de
modèle permet de mettre en évidence comment la dynamique de court
terme des variables du système est influencée par
l'équilibre de long terme. Ainsi donc lorsque les séries sont
cointégrées, il convient d'estimer leur relation à travers
un modèle à correction d'erreur.
Selon l'approche de Engle et Granger, l'estimation du
modèle à correction d'erreur se fait en deux
étapes.
1ère étape : On estime la
relation de long terme entre les variables cointégrées du
modèle et on génère les résidus du modèle.
On effectue ensuite le test de stationnarité sur les
résidus.
Yt = â + ëXt + €t
2ère étape : Les
résidus recueillis sont retardés d'une période et
introduits dans le modèle de court terme.
?Yt = á1?Xt + á2€t.1 +
ut
Le coefficient á2 représente la vitesse
d'ajustement vers l'équilibre, il s'agit de la force de rappel vers
l'équilibre. Il doit être significativement et
nécessairement compris entre -1 et
27
0 ; sinon, la spécification ECM doit être
rejetée. Le ECM est un modèle qui intègre à la fois
les évolutions de court terme autour d'un équilibre de long
terme.
c-Validation du modèle
Elle comporte deux sous-étapes. La
première, relative à l'aspect économique permet de voir si
les signes des paramètres estimés sont conformes à la
théorie économique. La seconde est celle relative à la
qualité statistique et économétrique de l'ajustement. Dans
ce cas, plusieurs tests sont effectués notamment : le test de
significativité des coefficients des variables et celui de la
significativité globale du modèle ; le test de normalité
des erreurs ; test d'autocorrélation et d'homoscédasticité
des erreurs.
+ Pour se prononcer sur la qualité globale de
l'ajustement, il est impérieux de faire recours à la statistique
de Fisher qui permet de voir si l'ensemble des séries explicatives a une
influence sur la série à expliquer. La réponse à
cette problématique est facilitée par la comparaison de la
F-statistique estimée à celle lue dans la table statistique de
Fisher. Le test d'hypothèse est formulé de la manière
suivante :
H0 : tous les coefficients du modèle sont
nuls H1 : il existe au moins un coefficient non nul.
La règle de décision est la suivante
:
Si la F-statistique calculée est
supérieure à celle lue dans la table statistique de Fisher, alors
on rejette l'hypothèse nulle au détriment de l'hypothèse
alternative selon laquelle la régression est globalement significative
;
Si la F-statistique calculée est
inférieure à celle tabulée par Fisher, alors on accepte
l'hypothèse nulle selon laquelle la régression n'est pas
globalement significative.
Cependant, on peut s'en passer et prendre une
décision par rapport aux probabilités de rejet fournies par le
logiciel E-Views. Ainsi, si la probabilité associée à la
F-statistique est inférieure à 5%, alors on rejette
l'hypothèse nulle de nullité de tous les coefficients du
modèle. Dans ce cas, le modèle est globalement significatif. Le
coefficient de détermination R2 (Adjusted R-squared) est
également utilisé pour juger du pouvoir explicatif du
modèle.
28
+ La qualité individuelle des estimateurs se
fait à l'aide du test de student. En effet, il est question, pour tester
l'hypothèse nulle de nullité d'un coefficient, de calculer et de
comparer la t-statistique estimée à celle lue dans la table
statistique de student. Cependant, on peut s'en passer et prendre une
décision par rapport aux probabilités de rejet fournies par le
logiciel E-Views. Ainsi, si la probabilité associée à la
t-statistique est inférieure à 5%, alors on rejette
l'hypothèse nulle de nullité d'un coefficient. Dans ce cas, le
coefficient associé à l'estimateur est significativement
différent de zéro (0)
+ Test de normalité des erreurs du
modèle
A cet effet, on fera recours au test de Jarque-Bera. Les
hypothèses du test sont les suivantes :
- H0 : X suit une loi normale N (m, ?)
- H1 : X ne suit pas une loi normale N (m, ?)
La statistique de Jarque Bera est définie par : JB
= n [s2/6 + (k-3)2/24]
Où s représente le coefficient de
dissymétrie (Skewness) et k le coefficient d'aplatissement
(Kurtosis).
La statistique de Jarque-Bera suit sous
l'hypothèse de normalité une loi du Khi-Deux à deux
degrés de liberté. On lit dans la table du Khi-Deux à 2
degrés de liberté, au seuil de 5% : A=5,99
On accepte l'hypothèse de normalité si la
statistique de Jarque-Bera est inférieure à 5,99.
Remarque : Sous le logiciel Eviews, au seuil de
5%, on accepte l'hypothèse de normalité des erreurs dès
que la valeur de « Probability » est supérieure à
0,05
+ Test d'homoscédasticité des
erreurs
Pour tester une éventuelle
homoscédasticité des erreurs, nous ferons recours au test de
White. Les erreurs sont homoscédastiques si la probabilité est
supérieure à 0,05.
+ Test d'autocorrélation des erreurs
Pour vérifier si les erreurs sont
autocorrélées ou non, nous réaliserons le test de
Breusch-Godfrey. La statistique de Breusch-Godfrey, donnée par BG =
nR2 suit un Khi-Deux à p degrés de liberté,
avec :
P = nombre de retard des résidus
n = nombre d'observations
29
R2 = coefficient de détermination
L'hypothèse de non-corrélation des erreurs
est acceptée si la probabilité est supérieure à 5%
ou si nR2 est supérieure au Khi-Deux lu.
Paragraphe 2 : Estimation du
modèle A-Test de normalité de Jarque Bera sur les variables
du modèle
Le test de normalité de Jarque Bera
effectué sur les variables (voir annexe7) indique que toutes les
séries du modèle sont normales et lognormales sur la
période de 1985 à 2010. En effet, au seuil de 5%,
l'hypothèse de normalité est vérifiée (Probability
> 0,05).
B-Présentation et analyse des
résultats du test de ADF sur les variables du modèle
Nous avons fait subir le test de Dickey-Fuller
Augmenté aux séries afin de déterminer les divers ordres
d'intégration. Les résultats de ce test sont consignés
dans le tableau ci-après, et les détails relatifs au test
figurent en annexe (1-4).
Tableau : 3 synthèses des résultats
du test de ADF sur les séries
Variables Test de ADF en niveau Test de ADF en
différence première
Lmhat -6,397 -3,759 10 Oui Oui -5,356 -3,098 10 Non oui
I(1)
Ldep
lcap_priv 1,443 -1,956 2 Non Non -2,314 -1,968 10 Non non
I(1)
Lpib
ADF calculé
4,108 -1,958 4 Non Non -4,112 -3,012 3 Non oui
I(1)
1,493 -1,955 1 Non Non -5,933 -1,955 0 Non non
I(1)
ADF théo
Retard Trend Const ADF ADF
calculé théo
Retard Trend Const Conclus
ion
Source : Traitement Eviews
Les résultats du tableau1 montrent qu'aucune
des variables n'est stationnaire en niveau. En effet, la valeur calculée
de la t-statistique associée à u pour chaque variable est
supérieure à la valeur tabulée ; on ne peut donc pas
rejeter l'hypothèse nulle de présence de racine unitaire : les
séries étudiées ne sont pas stationnaires.
Dans ce cas, il faut différencier et
recommencer la procédure du test sur les séries en
différence première. A ce stade, les résultats montrent
que toutes les variables différenciées une fois sont
stationnaires. Ceci s'explique par le fait que la valeur calculée de la
t-statistique
30
associée à u pour chaque variable est
inférieure à la valeur critique tabulée. On en
déduit alors que toutes les séries sont intégrées
d'ordre 1. Nous pouvons donc soupçonner l'existence d'une possible
relation de cointégration entre les variables du
modèle.
C-Présentation et analyse des
résultats du test de cointégration des variables
En vue de détecter l'existence d'une possible
relation de cointégration entre les variables, nous avons fait recours
au test de Engle et Granger. Celui-ci nous a permis d'estimer la relation de
long terme et de soumettre le résidu de cette estimation au test de ADF.
Le test donne les résultats ci-dessous annexes 5,1 :
Tableau4 : Test de ADF sur le résidu de la
relation de long terme
Variable
|
|
Test de ADF en niveau
|
|
|
Conclusion
|
ADF calculé
|
ADF théorique
|
Retard
|
Const
|
Trend
|
|
Resid01 *16,113
|
*3,759
|
10
|
Oui
|
Oui
|
I(0)
|
Source : Traitement Eviews
Il en ressort que le résidu est stationnaire,
ou I(0). Nous pouvons donc conclure qu'il y a bien cointégration entre
les variables. Les séries étudiées étant
cointégrées, nous pouvons donc utiliser la représentation
à correction d'erreur proposée par Engle et Granger.
Chapitre 2 Analyse des résultats ;
implication économique et recommandations
Paragraphe 1 : Présentation et analyse
des résultats du modèle à correction d'erreur
(ECM) A-Présentation des résultats du modèle
à correction d'erreur (ECM)
31
32
La représentation à correction d'erreur
proposée par Engle et Granger se déroule en deux étapes
:
> 1ère
étape : Estimation de la relation de long terme
Le tableau résumant l'estimation de la relation de
long terme figure en annexe 6,1. La relation de long terme est :
LPIB = 12.3703387295 + 0.0976757817229*LDEP +
0.141344121723*LCAP PRIV + 0.408309969015*LMHAT 5 0.124387199015*D94 5
0.141389408299*D95 (1)
> 2ème étape :
Estimation de la relation du modèle dynamique (court terme)
Le tableau présentant l'estimation de la relation
du modèle dynamique figure en annexe 6,2. La relation de court terme est
:
D(LPIB) = 0.0338672105856 + 0.019170235293*D(LDEP) 5
0.0536708208967*D(LMHAT) + 0.0645473210285*D(LCAP_PRIV) 5
0.121887377856*RESIDMLT(51) 5 0.0473215025696*D94 5
0.053269463606*D87
B-Validation et analyse des résultats du
modèle à correction d'erreur
15 Validation du modèle ECM
Il s'agit dans cette rubrique de passer en revue trois
points principaux à savoir : la qualité globale de l'ajustement,
la qualité individuelle des estimateurs et enfin la qualité des
résidus.
Pour se prononcer sur la qualité globale de
l'ajustement dans le cas de la relation de long terme, nous avons fait recours
à la probabilité de la F-statistique de Fisher fourni par le
logiciel Eviews. Dans le présent cas, cette probabilité est
inférieure à 5% (0.000000) : l'hypothèse de nullité
de tous les coefficients est donc rejetée et par suite la relation de
long terme est globalement significative. Ce résultat est conforme
à la valeur de la statistique R2 (0.966492) qui renseigne lui aussi sur
la qualité de l'ajustement selon qu'elle soit proche de l'unité.
De plus, à partir du tableau d'estimation de la relation de long terme,
on remarque que tous les estimateurs sont significativement différents
de zéro (0) dans la mesure où les probabilités
correspondantes à chacun d'eux sont inférieures au seuil critique
de 5%.
En ce qui concerne la relation de court terme, on ne
saurait seulement se lancer sur la significativité du coefficient du
terme de rappel [residmlt (-1)] pour accepter le modèle à
correction d'erreur. En effet, ce coefficient est significativement
négatif ; ce qui permet de ne pas rejeter la relation de court terme.
Cependant, il s'avère aussi indispensable de tenir compte des
significativités globales et individuelles des estimateurs. Lorsqu'on se
réfère aux probabilités associées aux
différents paramètres estimés dans le modèle de
court terme, on conclut facilement que ces derniers sont significatifs aussi
bien individuellement que collectivement (voir annexe). La relation de court
terme est donc globalement significative. Par ailleurs, les résidus sont
normaux, non autocorrelés et enfin homoscédastiques car les
probabilités des différents tests fournies par le logiciel Eviews
sont supérieures à 5% (voir annexe). Quant à la
stabilité du modèle ECM, elle est testée au moyen du
« CUSUM Test » et du « CUSUM of squares Test ». Les deux
tests révèlent que notre modèle est structurellement et
ponctuellement stable, car la courbe ne coupe pas le corridor.
25 Analyse économique des
résultats
Les résultats des estimations de
l'équation 1 montrent que les variables retenues expliquent à
96,64% l'évolution du PIB réel à long terme ;
c'est-à-dire qu'elles ont une influence sur la variable
expliquée. Il convient également de signaler que les
résultats obtenus sont ceux attendus puisque les signes de tous les
coefficients sont positifs et sont conformes à ceux prédits par
la théorie économique. Mais, les rendements d'échelle ne
sont pas constants ou croissants. Le coefficient du capital routier est de
l'ordre de 0,097 ce qui est un peu faible par rapport à ce qu'avait
obtenu (Aschauer, 1989), et après lui une majorité
d'études spécifiées en niveau sur données
chronologiques américaines. En revanche, ces résultats
s'inscrivent dans la moyenne de ceux obtenus par les auteurs travaillant en
panel. Il faut aussi noter que l'étude n'a pas considéré
toutes les dépenses publiques au sens large ; ce qui n'est pas le cas
dans celle réalisée par Aschauer (1989).
Ainsi, toutes choses étant égales par
ailleurs, une augmentation de 1% des dépenses d'infrastructures
routières contribuera à augmenter, à long terme, le PIB du
Bénin de 0,097%. Ce qui signifie que les dépenses
d'infrastructures routières influencent significativement la croissance
du PIB à long terme. La relation de long terme indique également
qu'une augmentation de 1% du stock de capital privé entrainera une
hausse de 0.141% du PIB.
33
Les dépenses d'infrastructures routières
jouent donc un rôle décisif dans le processus de croissance
économique au Bénin. Ainsi, pour doper la croissance, il serait
nécessaire de créer les conditions favorables pour attirer
l'investissement privé. Ces conditions se résument entre autre au
renforcement des infrastructures publiques en général et celles
liées au transport en particulier. C'est pourquoi le gouvernement
investit plus actuellement dans le secteur routier, ce qui donne l'impression
de tirer la croissance. Cependant, le secteur privé doit aussi jouer un
rôle moteur dans le processus de croissance ; et ceci en
renforçant les capacités de production de l'économie
d'où l'importance d'accroître les investissements
privés.
Par ailleurs, le coefficient du capital routier est
très proche de celui du stock de capital privé ; ce qui confirme
d'avantage la théorie. Cette conclusion peut trouver une explication
dans le fait que bien que les dépenses d'infrastructures
routières n'ont cessé de s'améliorer un peu au
Bénin, l'on devait s'attendre plutôt à un effet
d'entraînement. Non seulement, le réseau routier est
dégradé au cours des années, et le manque
d'infrastructures routières est défini dans la liste des
principaux handicaps au développement du secteur privé au
Bénin. Mais également, on peut imputer cela au fait que les
investisseurs nationaux sont trop peu nombreux, trop démunis et
insuffisamment qualifiés pour suppléer à la carence
d'investissements.
Le coefficient positif du niveau de l'emploi peut
également être justifié par le fait que l'économie
béninoise reste encore largement dominée par le secteur agricole,
celui des petites unités de transformation mais aussi par le secteur
informel qui, avec la crise économique, aurait pris une importante
croissance au Bénin et dont le fonctionnement nécessite
très peu de capital mais beaucoup de facteur travail. Ainsi, toutes
choses étant égales par ailleurs, une augmentation de 1% du
niveau de travail contribuera à augmenter, à long terme, le PIB
du Bénin de 0,408%.
L'estimation du EMC montre que l'erreur
d'équilibre dénommée aussi résidu
décalé d'une période est statistiquement significatif et
présente le signe attendu. Son coefficient (- 0,121) traduit l'effet
d'ajustement du PIB à chaque période à l'équilibre.
Le PIB s'ajuste donc à son niveau d'équilibre de long terme. Ce
qui indique que la représentation à correction d'erreur converge
des séries vers la cible de long terme. La vitesse d'ajustement faible
du PIB justifie les écarts entre certains coefficients de court et de
long terme. Ainsi des chocs sur le PIB se corrigent à 12,1% par l'effet
« feed-back ». En d'autres termes, des chocs ponctuels
34
peuvent écarter la variable de sa cible de
façon temporaire : la force de rappel vers le comportement de long terme
ne comble l'écart potentiel qu'en plusieurs périodes, traduisant
les rigidités et les délais d'ajustement de
l'économie.
Par ailleurs, l'estimation du ECM met aussi en
évidence la dynamique du taux de croissance du PIB qui dépend du
taux de croissance des dépenses d'infrastructures routières.
Mais, le constat qui est fait ici est que la contribution de cette variable
à la croissance de court terme du PIB est insignifiante. De plus,
l'efficacité des investissements routiers est plus importante à
long terme qu'à court terme car leurs effets sur la croissance du PIB ne
se font pas sentir automatiquement, mais plutôt plusieurs années
après leur réalisation. Ainsi, toutes choses étant
égales par ailleurs, une augmentation de 1% du taux de croissance des
dépenses d'infrastructures routières accroit le taux de
croissance du PIB de 0.01% à court terme. Les dépenses
d'investissement en infrastructures routières influent donc plus
positivement sur la croissance économique à long terme
qu'à court terme au Bénin.
Au total, l'examen de la pertinence de la dynamique de
long terme montre que les variables envisagées dans le cadre de ce
travail de recherche expliquent la croissance économique au
Bénin. Cependant, une restriction doit être faite sur le signe des
coefficients dans la mesure où ils peuvent avoir plus d'effet sur le
niveau de vie pour le capital routier et positif pour le capital privé.
Fort de ces conclusions, quelques recommandations s'avèrent pertinentes
pour permettre à l'économie béninoise de relever les
principaux défis auxquels elle est confrontée.
|