III-Résultats et
Discussion
1-Etude épidémiologique :
1-1-Repartition générale des resultats
: Tableau IV : Taux de positivité globale
(culture)
Nombre total de patients
|
Effectif patients positifs
|
Pourcentage
|
38
|
13
|
34,2%
|
|
D'après le tableau IV, sur un total de 38 patients
atteints de pathologies gastriques associées à
Helicobacter pylori, 13 se sont avérés
positifs après culture.
Un patient est considéré positif à
Helicobacter pylori lorsque la culture est positive.
L'examen direct (test rapide à l'urée, états frais,
coloration de Gram), quant à lui, permet d'orienter ou de confirmer le
diagnostic.
Le taux de positivité global de notre étude
(34,2%), très bas par rapport aux taux de prévalences obtenus par
des techniques de diagnostic histologique et sérologique
(supérieur à 70%) de plusieurs études algériennes,
montre que notre technique doit être améliorée. Celle-ci
n'ayant été mise en place qu'en février 2011 durant notre
stage au laboratoire de bactériologie de l'hôpital Bologhine, des
progrès au niveau du protocole et du matériel de travail peuvent
être obtenus.
1-2-Repartition des resultats en fon ction du sexe
:
Tableau V : Repartition des resultats en fon ction du
sexe (culture).
Sexe
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Positifs
|
Pourcentage
|
Féminin
|
23
|
60,5%
|
07
|
30,4%
|
Masculin
|
15
|
39,5%
|
06
|
40%
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
|
34,2%
|
|
38
|
|
100%
|
|
13
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
On note que le taux de positivité chez l'homme (40%)
est supérieur à celui retrouvé chez la femme (30,4%).
Cependant, de nombreuses études épidémiologiques
rapportent que l'infection à Helicobacter
pylori touche plus le sexe féminin (6éme
colloque sur Helicobacter pylori, 2011). Ceci
s'explique par notre faible effectif qui ne nous permet pas de conclure.
Figure no 18 : Répartition des resultats en fon
ction du sexe.
1-3- Repartition des resultats en fon ction de l!age
:
Tableau VI: Repartition des resultats en fon ction de
l!age (culture).
Age
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Positifs
|
Pourcentage
|
[0-16]
|
04
|
10,5%
|
01
|
7,6%
|
[17-32]
|
14
|
36,8%
|
04
|
30,7%
|
[33-48]
|
07
|
18,4%
|
03
|
23%
|
[49-64]
|
07
|
18,4%
|
02
|
15,3%
|
[65-80]
|
05
|
13,2%
|
02
|
15,3%
|
[81-96]
|
01
|
2,6%
|
01
|
7,6%
|
Total
|
38
|
100%
|
13
|
100%
|
|
Le tableau ci-dessus nous montre que la tranche d'âge
la plus touchée par les infections à Helicobacter
pylori est celle de [17-32] ans avec un taux de positivité
de 30,7%, suivie par celle de [33-48] ans (23%). Ceci est probablement
lié à l'âge d'apparition des premières
manifestations gastriques motivant la consultation en
gastro-entérologie, sachant que le portage de la bactérie
augmente avec l'âge et que seuls 10% des porteurs développent des
pathologies gastriques.
En revanche les tranches d'âge les moins
touchées sont celles de [0-16] ans et [81-96] ans avec un taux de 7,6%.
Ceci s'explique par le faible effectif pour ces deux tranches d'âge, qui
ne nous permet pas de conclure.
Figure n°19 : Repartition des patients adresses
pour une endos copie en fon ction des tran ches d'age.
Figure n°20 : Repartition des résultats
positifs en fon ction de l'age.
1-4- Repartition des resultats en fon ction de la
pathologie ayant motivee la recherche d'Helicobacter pylori
:
Tableau VII: Association entre H.pylori et
differents types de pathologies gastriques.
Pathologies
|
Femmes (N=23)
|
Hommes (N=15)
|
Femmes Positives
(N=7)
|
Hommes Positifs
(N=6)
|
Total F+H Positifs
|
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
|
05
|
21,7%
|
07
|
46,7%
|
03
|
42,8%
|
04
|
66,7%
|
53,8%
|
Néoplasie
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
00%
|
Lymphome
|
00
|
00%
|
01
|
6,7%
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
00%
|
Gastrite
|
16
|
69,6%
|
07
|
46,7%
|
04
|
57,1%
|
02
|
33,3%
|
46,2%
|
Maladie coeliaque
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
00
|
00%
|
00%
|
Autres
|
02
|
8,7%
|
01
|
6,7%
|
01
|
14,3%
|
00
|
00%
|
7,7%
|
|
Figure n°21 : Repartition des patients en fon ction
des pathologies ayant motive la recherche de Helicobacter
pylori.
Dans notre étude, chez les patients positifs à
Helicobacter pylori aucun cas de néoplasie, de
lymphome, ou de maladie coeliaque n'a été retrouvé. En
outre, certains patients peuvent présenter une deuxième
pathologie gastrique en plus de celle liée à
Helicobacter pylori.
On remarque que les taux de positivité les plus
élevés concernent les patients atteints d'ulcères et de
gastrites avec des proportions de 53,8% et 46,2%, respectivement.
On note également que pour les patients dont l'infection
à Helicobacter pylori est
avérée, la gastrite touche plus les femmes, tandis que
l'ulcère prédomine chez les hommes.
Figure no 22 : Répartition des résultats
positifs en fon ction de la pathologie.
1-5-Traitement antérieur :
Tableau VIII : Proportions de patients traités et
non traités
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Positifs
|
Pourcentage
|
Patients traités
|
11
|
29%
|
03
|
27,3%
|
Patients non
traités
|
27
|
71%
|
10
|
37%
|
Total
|
38
|
100%
|
13
|
34,2%
|
|
D'après le tableau VIII, sur les 38 patients de notre
étude, seuls 11 ont reçu un traitement d'éradication
contre Helicobacter pylori.
Sur les 13 patients positifs à
Helicobacter pylori, 3 d'entre eux ont reçu un
traitement antérieur d'éradication. Cet échec
thérapeutique peut s'expliquer soit par une mauvaise observance du
traitement soit par une résistance des souches de
Helicobacter pylori à l'un des antibiotiques
prescrits (le traitement étant souvent donné à
l'aveugle)
Molecules utilisees :
Tableau D (: Proportion des differents traitements
administres.
TRAITEMENTS
|
Nombre de patients (N=11)
|
Pourcentage
|
|
Amoxicilline
|
|
45,4%
|
|
|
05
|
|
|
Clarithromycine
|
|
18,2%
|
J ES
|
|
02
|
|
|
Metronidazole
|
06
|
54,5%
|
AUTRES
|
IPP
|
09
|
|
|
|
81,8%
|
|
On constate que l'antibiotique le plus administré est
le metronidazole (54,5% des patients), suivi de l'amoxicilline (45,4%). Ceci
correspond au schema thérapeuthique de première ligne
utilisé en Algérie, la clarythromicine etant prescrite en cas
d'allergie aux bêtalactamines
L'IPP (inhibiteur de la pompe à protons) est
systématiquement associé à l'antibiothérapie
d'éradication de Helicobacter pylori.
Figure n°23 : Répartition des antibiotiques
administrés.
2-Etude bacteriologique :
2-1-Repartition des resultats en fon ction du site
anatomique de prelevement :
Tableau X : Repartition des resultats en fon ction du
site anatomique de prelevement.
Sites
|
Nombre de
prélèvements reçus
|
Positifs
|
Pourcentage de patients positifs
|
Antre
|
37
|
13
|
35%
|
Fundus
|
33
|
11
|
33,3%
|
Total
|
|
|
|
|
|
34, 3%
|
|
70
|
|
24
|
|
|
|
|
|
|
|
Le tableau X nous montre qu'il n'y a pas de différence
significative entre les taux de positivité, à la culture, des
prélèvements antraux et fundiques. Néanmoins nous avons
noté, durant notre étude, des cultures plus abondantes pour les
prélèvements antraux. Ceci corrobore les données de la
littérature où il est rapporté que
Helicobacter pylori infecte
préférentiellement l'antre (6éme colloque sur
Helicobacter pylori, 2011).
Figure n°24 : Repartition des prelevements en fon
ction du site anatomique. 2-2- Resultats de l'examen direct :
Tableau XI : Positivite aux examens directs
(N=70)
Examens directs
|
N
|
Fundus
%
|
N
|
Antre
%
|
N
|
TOTAL (N=70)
%
|
Coloration de Gram
|
21
|
63,6 %
|
24
|
64,9%
|
45
|
64, 3%
|
Test rapide à l'urée
|
19
|
57,6 %
|
25
|
67,6 %
|
44
|
62,8%
|
Mobilité
|
29
|
87,9 %
|
34
|
91,9 %
|
63
|
90%
|
|
On remarque que les taux de positivité aux
différents examens directs sont nettement plus importants que ceux de la
culture seule. Ceci s'explique par le fait que ces tests soient
réalisés immédiatement après le
prélèvement, sur des bactéries fraichement
prélevées, non encore confrontées à des conditions
défavorables à leur survie.
On remarque également que le taux de positivité
le plus élevé concerne l'étude de la mobilité
(90%). Ce taux peut s'expliquer par la présence de bactéries
contaminantes mobiles provenant de la flore oro-pharyngée des patients
ou des contaminations du matériel d'endoscopie qui peuvent souiller la
lame et induire de faux positifs.
La coloration de Gram et le test rapide à
l'urée représentent respectivement 64, 3% et 62,8% de
positivité. Ces taux se rapprochent de ceux retrouvés dans
différentes études algériennes sur la prévalence de
l'infection à Helicobacter pylori.
(6éme colloque sur Helicobacter
pylori, 2011)
On remarque également une positivité plus
importante aux différents tests rapides pour les
prélèvements antraux. Ce qui coïncide avec les
données de la littérature qui rapportent que
Helicobacter pylori est retrouvé de
manière plus abondante dans l'antre, cette bactérie ayant un
tropisme particulier pour les cellules antrales. (6éme
colloque sur Helicobacter pylori, 2011)
Figure n°25 : Pourcentages de positivite aux
examens directs. 2-3- Ftesultats de la Culture :
Tableau XII : Pourcentage de positivite de la
culture.
|
Fundus
|
Antre
|
Total
|
Culture
|
Positifs
|
Positifs
|
|
|
(N=33)
|
(N=37)
|
(N=70)
|
Nombre
|
11
|
13
|
24
|
Pourcentage
|
33%
|
35%
|
34, 3%
|
|
On note un taux de positivité à la culture de
34,3% ce qui concorde avec le taux de positivité rapporté au
nombre de patients (34,2%). Sur les 38 cas adressés, 13 souches ont
été identifiées et seules 10 ont pu être
isolées et purifiées (Figure n°26). En effet
pour trois des patients, une contamination importante
à rendu les cultures inexploitables (Figure n°27). Ceci s'explique
par des contaminants pouvant provenir du matériel d'endoscopie, de la
flore oro-pharyngée des patients, des poches de sang servant la
préparation des milieux de culture, ou de l'environnement
(matériel, manipulateur, ambiance). Il est à noter
également que ces bactéries contaminantes sont forcément
résistantes aux différents antibiotiques contenus dans le milieu
de culture spécifique à Helicobacter
pylori.
Lors de notre étude, nous avons remarqué que pour
un patient dont on traite les deux prélèvements (antral et
fundique), la positivité est retrouvé pour les deux sites.
Figure n°26 : Reisolement de Helicobacter
pylori (Photo prise au laboratoire de bacteriologie de l'EPH
Bologhine).
Figure n°27 : Contamination d'une primo culture
de Helicobacter pylori (Photo prise au laboratoire de bacteriologie de
l'EPH Bologhine).
Figure n° 28: Contamination d'un reisolement de
Helicobacter pylori (Photo prise au laboratoire de bacteriologie de l'EPH
Bologhine).
2-4- Résultats des antibiogrammes :
Tableau XIII : Résultats des
Antibiogrammes
Antibiotique
|
Diamètre
|
Interprétation (S / R)
|
Patient 1
|
Amoxi cilline Ciprofloxa cine Tetracycline Erythromy
cine Acide nalidixique
Rifampi cine
|
Fundus
82 mm 58mm 72mm 60mm
< 0.6mm 56mm
|
Antre 82 mm 58mm 72mm 60mm
< 0.6mm 56mm
|
Fundus
S S S S
R
S
|
Antre
S S S S
R
S
|
Patient 2
|
Amoxi cilline Ciprofloxa cine Tetracycline
Erythromy cine
Acide nalidixique
Rifampi cine
|
92mm 40mm 96mm
< 0.6mm < 0.6mm 64mm
|
92mm 40mm 96mm
< 0.6mm < 0.6mm 64mm
|
S S S
R
R
S
|
S S S
R
R
S
|
|
Sur les 10 souches isolées, seulement deux
antibiogrammes ont pu être réalisés. En effet plusieurs
difficultés ont été rencontrées :
Les repiquages successifs des souches avant réalisation
de l'antibiogramme induisent l'apparition de formes coccoides non
cultivables.
Dans certains cas, une suspension de 3 Mac Farland n'a pas pu
être réalisée même après réisolement en
raison de contaminations envahissant toute la surface gélosée.
(Figure n°28)
Le lot de milieu Mueller- Hinton utilisé durant notre
stage semble déficient, et ne permet donc pas la croissance de
Helicobacter pylori, étant une bactérie
exigeante.
Des problèmes de contaminations sont survenus, le milieu
Mueller-Hinton étant riche et non séléctif.
On remarque une résistance à l'erythromycine pour
le patient 2, et une bonne sensibilité globale pour les 2 souches avec
de grandes zones d'inhibition.
On note également une résistance des 2 souches
à l'acide nalidixique, celle-ci étant un caractère
d'identification de Helicobacter pylori.
2-5- Ftesultats de l'etude de la CMI :
L'étude des CMI pour l'amoxicilline par E-test n'a pas
pu être réalisée pour les raisons suscitées.
|