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La politique étrangère du Congo-Brazzaville(1997-2007) : jeux et enjeux d'une realpolitik

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par Sylvie Lembe
Institut des Relations internationales du Cameroun - Master II 0000
  

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CONCLUSION GENERALE

La politique étrangère du Congo, à l'image de celle de tout autre Etat moderne, est loin d'être monolithique. Elle est aussi bien plus nuancée que ne le laisse supposer une approche superficielle. La compréhension de sa logique internationale des dix dernières années est rendue aisée grâce à un certain nombre d'éléments.

Monsieur Sassou Nguesso accède une troisième fois au sommet de l'Etat congolais par des méthodes non constitutionnelles et, non conformes à la gestion des Etats modernes. Or, la fin de la confrontation Est /Ouest a sonné depuis, le glas de l'impunité qui permettait les allégeances aux dictateurs.

Aussi, le principal décideur politique congolais est-il désormais soumis à une double obligation : recourir au moment de la décision à un revirement stratégique qui tient compte d'abord de la conjoncture internationale et, laisser de côté ses propres principes.

Face à la toute puissance des Etats-Unis, et aux exigences de la Commission de l'Union européenne, des autres partenaires internationaux au développement du Congo, les nouvelles autorités politiques de Brazzaville ont dû repenser leur comportement politique sous peine de sanctions qui prennent forme en 1999.

En fait, à la fin de cette année, le nouveau gouvernement est de plus en plus isolé dans le concert des nations, y compris africaines, en vertu des principes des chancelleries de Washington, de Londres, de Bruxelles, voire Addis Abéba (siège de l'U.A) qui condamnent la prise de pouvoir par la force.

Simple réalisme et pragmatisme pour le Congo que de faire une toilette interne, de changer cette situation contraignante en situation avantageuse.

Sur le plan politique interne un changement notoire va s'opérer notamment, avec l'adoption d'une nouvelle Constitution et la tenue effective de l'élection présidentielle du 20 mars 2002. Pour prouver ses bonnes intentions, le président congolais multipliera les exemples.

Sur le plan extérieur et diplomatique, exploitant à fond la carte de la realpolitik, le Congo et, surtout son principal dirigeant, réussissent leur entreprise de charme. Les projets « réalistes » pleins de bonnes intensions convainquent les diplomates occidentaux et les bailleurs de fonds internationaux que la transition congolaise vaut la peine d'être accompagnée.

Un autre facteur d'élucidation de la politique étrangère du Congo sur la période étudiée provient de la commune toile de fond aux différentes articulations de son action internationale à partir de 1998. De fait, Brazzaville est à la recherche de « puissance » que l'on peut convertir en termes de crédibilité, de légitimité et de reconnaissance internationales.

Devenir un jour et pourquoi pas,  le porte étendard de l'Afrique ? Pour ce faire, il joue à fond la carte du panafricanisme. Cela doit pouvoir augmenter même si c'est pour un temps soit peu, son prestige en Occident, contribuer à être plus présent dans les forums internationaux et à faire parler davantage de lui et du Congo.

Brazzaville prétend jouer un rôle important dans les dynamiques de l'intégration politique du Continent. Mais aussi, marquer sa présence dans toutes les instances mondiales. Après des années d'isolement, il faut bien que la voix du quatrième pays producteur de l'or noir au sud du Sahara soit entendue.

Pari politique gagné partiellement, comme l'atteste la reconsidération de sa diplomatie qui aura été la principale innovation de la politique étrangère du Congo post guerres. Le retour des institutions financières internationales, le rétablissement des relations diplomatiques et économiques avec la première puissance mondiale, la présidence congolaise de la Conférence de Chefs d'Etat et de gouvernements africains pour l'exercice 2006, laissent penser que certains objectifs ont été atteints.

Mais à côté de ces changements parfois spectaculaires, des permanences  demeurent sur le plan interne. C'est dire que beaucoup d'efforts sont à accomplir et que le Congo doit faire d'avantage ses preuves.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand