IV. Intérêt du
sujet : une triple actualité scientifique, politique et
personnelle
L'intérêt de cette étude se situe d'abord
dans le prolongement des précédents développements sur le
champ d'étude de la politique étrangère du Congo avec, en
toile de fond, l'option de l'analyse des enjeux sous-jacents à la
« nouvelle diplomatie congolaise » depuis le retour de
Sassou Nguesso comme acteur principal de l'échiquier politique
congolais.
Mais encore, notre étude voudrait montrer que
même les Etats dits périphériques ont bel et bien une
politique étrangère. Bien plus, le Congo est un acteur de la vie
internationale au sens réaliste du terme. Il a donc une politique
étrangère.
D'un point de vue académique, la présente
étude tente de répondre aux exigences d'une formation à
l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) pour l'acquisition
du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en
Diplomatie.
Au surplus, cette étude nous interpelle
personnellement. Désireuse en effet, de participer un jour à la
construction d'une image extérieure de marque du Congo, notre pays,
la maîtrise des ressorts traditionnels et nouveaux de sa politique
extérieure est plus que jamais nécessaire, l'IRIC nous en donne
la possibilité. Mais c'est également dans le souci de pouvoir
répondre efficacement aux exigences professionnelles qui jalonneront
notre parcours.
L'intérêt politique y est perceptible. Notre
étude permet d'apprécier l'efficacité de la machine
diplomatique congolaise à un moment très critique de son
histoire. Ce faisant, elle donne la possibilité de voir qui est le
Général Sassou Nguesso. Surtout, de comprendre comment le
principal acteur de la scène politique congolaise voit le Congo
à l'heure actuelle, quelles sont ses intensions futures sur le Congo,
comment il a agi sur les forces profondes et comment celles-ci ont permis
d'accoucher de cette nouvelle posture internationale avantageuse.
V-
Délimitation du sujet
La délimitation vise à dégager les
limites temporelles (A) et spatiales (B) de notre étude.
A. Limites temporelles.
Nous limitons notre étude sur la période qui
va de l'année 1997 à 2007, soit une décennie.
L'explication que nous pouvons donner au choix de ces deux bornes temporelles
est que, l'une marque l'irruption de Sassou Nguesso sur l'échiquier
politique congolais, comme principal acteur. Un retour non approuvé
aussi bien par les Congolais que par bien des acteurs étatiques et non
étatiques influents de la Communauté internationale surtout,
lorsque le nouveau gouvernement répudie la Constitution adoptée
en 1992, qui organise la vie interne du Congo. Aussi, ce nouveau gouvernement
prend-t-il conscience qu'il doit repenser ses décisions politiques afin
de gagner la confiance des bailleurs de fonds internationaux et de se
positionner avantageusement en menant une politique étrangère
réaliste qui répond au comportement hostile et aux exigences des
autres acteurs de la vie internationale à son égard.
Mais, cette première borne chronologique n'est pas
anodine. Nous avons pu établir un lien étroit entre le retour du
Général Sassou Nguesso et la nature du pouvoir en France. De
fait, en 1997, la Droite française est au pouvoir, deux années
après l'élection de Monsieur Jacques Chirac comme
Président de la République française. Or, l'on sait que la
Droite a toujours mené une politique africaine des plus
« sombres », notamment, avec l'encouragement
implicite des régimes africains qui garantissent au mieux leurs
intérêts, en renforçant la ?Françafrique?. Le
Général Sassou Nguesso a toujours été
considéré par la Droite française comme l'un des maillons
essentiels de cette boite noire (la françafrique). Son retour au pouvoir
à cette date nous paraît de ce fait, loin d'être
fortuit.
Depuis, ce dernier semble avoir pour ambition majeure
d'inscrire le Congo sur les devants de la scène internationale et
redorer son blason personnel.
Ce pari diplomatique peut-il être gagné ? En
tout état de cause, en confiant la présidence de l'Union
africaine au président congolais pour l'exercice 2006, ce dernier se
voit reconnaître par la diplomatie africaine et par ses pairs
africains, reconnaissance qui, à coup sûr n'est pas fortuite.
Serait-ce la juste récompense des efforts d'un stratège ?
Toujours est-il qu'en 2007, à l'heure du bilan de la rationalité
des choix, des décisions sur la réorientation de la politique
étrangère du Congo, tout porte à croire que celui-ci
semble avoir réussi son ?come- back? sur les devants de la scène
internationale. D'où l'année 2007 comme borne d'arrivée.
Mais c'est aussi à ce moment que nous menons notre étude.
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