CHAPITRE 5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
5.1. Conclusions
La présente étude avait pour objectif de fournir
des données pouvant contribuer à une meilleure gestion des
populations de primates diurnes dans la périphérie Nord-Est du
PNK. Plus précisément, il était question d'estimer
l'abondance des primates diurnes, à l'exception du drill, en
périphérie Nord-Est du PNK, d'identifier les facteurs qui
influencent la distribution spatiale des primates, de cartographier la
distribution spatiale des différentes espèces de primates
diurnes, de déterminer les menaces et la perception villageoise des
primates dans la zone d'étude.
Les résultats de ce travail de recherche ont permis de
constater que:
Cercocebus torquatus, Piliocolobus preussi
et Pan troglodytes sont rares et pourraient être en pleine crise
d'extinction locale tandis que Cercopithecus mona, Cercopithecus
nictitans et Cercopithecus erthrotis restent les primates les
plus abondants dans la zone. Les IKA de primates diurnes décroissent de
l'intérieur vers la périphérie du PNK.
Les activités anthropiques et la présence de
certains fruits sont des facteurs qui influencent la distribution spatiale des
primates diurnes. Les IKA d'activités anthropiques croissent de
l'intérieur vers la périphérie du PNK et sont
dominés par les activités de chasse, suivie des activités
agricoles. Ils présentent pour la plupart des corrélations
négatives avec les IKA des primates diurnes. Les IKA de certaines
plantes en fructification présentent quant à eux des
corrélations positives avec les IKA des primates diurnes.
Les primates tels que Cercopithecus mona, Cercocebus
torquatus, Cercopithécus erytrotis, Cercopithecus pogonias
sont repartis dans toute la zone d'étude. Cercocebus torquatus
et Piliocolobus Preussi n'ont été observés que
dans le PNK. Ils pourraient d'après les chasseurs locaux être
présents dans les Kwende hills à Bayip-ossing. Pan
troglodytes à été détecté au PNK et
pourrait, d'après les chasseurs locaux, être présent dans
certaines zones à l'intérieur du PNK.
Au rang des facteurs qui menacent la faune sauvage, la
destruction de l'habitat par l'agriculture et l'exploitation forestière,
la chasse villageoise qui est non sélective et excessive, le commerce de
viande de brousse, et le commerce des jeunes animaux vivants ont
été identifiés.
Les populations locales, loin de considérer les
primates comme des animaux à conserver, les perçoivent
plutôt comme des animaux dont la chasse est facile et dont la vente
procure des revenus. Certaines espèces de faune sont utilisées
dans la pharmacopée traditionnelle et l'on observe quelques restrictions
dans la consommation des primates diurnes. Toutefois, la tradition et les
coutumes perdent leur valeur et ont actuellement très peu d'influence
sur la conservation des espèces de primates diurnes.
Ces constats devraient amener les principaux acteurs de la
gestion de la faune sauvage à prendre conscience des menaces
persistantes qui pèsent sur la faune sauvage dans la zone
d'étude. Ils devraient par conséquent adopter des mesures
favorables à une meilleure gestion des primates diurnes.
5.2. Recommandations
Au terme de cette étude, Il est recommandé :
A l'administration en charge des forêts
dans le but de réduire la chasse illégale et le
prélévement des éspéces menacés
constaté dans le PNK et dans sa zone périphérique:
> De fournir un entrainement et un équipement
adéquat aux éco-gardes afin de renforcer les
opérations de surveillance du PNK et des différents
axes routiers.
> De procéder à la délivrance et à
la vérification des permis de chasse dans le but de limiter la chasse
illégale.
> De lutter contre la corruption des éco-gardes et des
agents forestiers et, procéder également à une application
effective des sanctions en vigueur.
> De réguler la circulation et la vente des armes et
des munitions dans la zone d'étude
Aux chercheurs pour réduire la pression
de chasse et mieux suivre les tendence évolutives des populations de
primates:
> De trouver des alternatives à la chasse
adaptées à la zone d'étude.
> D'étudier l'alimentation des espèces de
primates et de mettre en place un système de suivi de ces
espèces.
Aux ONGs et Organismes de développement
pour réduire la pression sur la faune à travers de
nouvelles sources de revenus :
> De développer les activités
génératrices de revenus comme alternatives à la chasse
dans la zone d'étude.
> D'appuyer les GICs d'agriculteurs pour qu'ils puissent
facilement écouler leurs produits à bon prix
A la population locale pour améliorer la
perception locale et la gestion des populations de primates :
> De s'impliquer dans les opérations de conservation de
la faune sauvage.
> De respecter la législation en matière de
faune qui leur est enseignée par les agents du parc.
> De formuler et d'appliquer des règles de
régulation de la chasse à travers des structures sociales telles
que l'EKPE qui reste l'organisation traditionnelle la plus influente dans la
zone.
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