L'accès de l'extrême-gauche aux médias en période électorale( Télécharger le fichier original )par Gilles Simon Université Libre de Bruxelles - Master en Sciences Politiques 2008 |
4.2.5.5. Une prime de départOutre le fait qu'on peut considérer comme relativement choquant, vu que les partis pour relayer des intérêts particuliers, qu'il y ait des << relais des partis » au sommet d'un bien commun, cette organisation des choses ne peut qu'induire une marginalisation médiatique des Conseil (cette marginalisation induisant à partis ne siégeant pas dans ce résultats électoraux, et ainsi de suite). 184 Entretien avec Philippe WALKOWIAK, Op. Cit. Le plein exercice de la démocratie ne consiste pas, nous semble-t-il, à se reposer sur un << trésor de guerre ». Dit autrement, les scores réalisés lors des scrutins passés ne devraient pas déboucher, surtout lorsque la campagne électorale est officiellement lancée, sur une << prime de départ » octroyée, par les médias, aux << grands » partis. La démocratie exige le renouvellement du débat, et non sa confiscation au nom de la représentativité (surtout quand cette dernière s'apparente à un prétexte. Prétexte en vertu notamment, on l'a vu, de la prégnance d'un biais qualitatif). Quid d'une dépolitisation du Conseil d'administration ? Car, comme cela a déjà été évoqué, la RTBF appartient, au-delà d'une privatisation partielle de son financement, à l'ensemble des contribuables de la Communauté française, en ce compris les sympathisants de l'ExtrêmeGauche, qui paient leurs impôts au même titre que leurs concitoyens. Le dernier contrat de gestion en date ne prévoit-il pas, au rang des missions, << le développement d'une information et d'une réflexion démocratique » 185 ? Qu'entend-on au juste par << réflexion démocratique » ? La forme actuelle du Conseil d'administration permet-elle à la RTBF d'honorer de tels engagements ? Si la possession n'est qu'une clé parmi d'autres, elle n'en est pas moins cruciale pour comprendre le << pourquoi » de la marginalisation médiatique dont est victime l'Extrême-Gauche. Car si un média est la caisse de résonnance de son propriétaire (que ce dernier soit aux manettes grâce à son portefeuille directement, ou ses bulletins de vote), l'Extrême-Gauche ne pourra être que marginalisée, puisque les organes médiatiques lui étant acquis touchent un bien moins large public que le PS ne le fait à travers le Conseil d'administration de la RTBF. Solidaire, l'hebdomadaire du PTB, ça n'est pas rien. Mais ce journal à diffusion modeste (entre 3.000 et 6.000 exemplaires, en fonction de l'actualité et des possibilités de ventes) ne pèse pas bien lourd face au tirage quotidien d'un Soir (plus de 110.000 exemplaires) ou les 440.000 lecteurs d'une Dernière Heure Les Sports 186. 185 Site officiel du CRISP, Op. Cit. 186 Chiffres tirés du site officiel de Média Marketing, http://www.mm.be, section << Média plan », consulté le 4 août 2009. Et ces chiffres sont amplifiés par un contexte de
<< crise de la presse à géométrie politiquement
variable ». Car, << Parmi la liste des journaux Ceci étant, on l'a déjà dit, Pierre BOURDIEU, ne se satisfaisait pas de cette explication des possessions, trop économiciste à son goût. C'est pourquoi il convient, à présent, de chercher après des raisons supplémentaires, cadenassant cette marginalisation médiatique. |
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