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Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010

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par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA
Institut superieur de commerce, isc- Goma -  2010
  

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2.21. La dévaluation monétaire

1. Définition

La dévaluation, en économie, acte officiel de réduction du taux de change qui permet la conversion d'une devise sur les marchés monétaires internationaux.

Un gouvernement peut choisir la dévaluation monétaire lorsqu'un déséquilibre chronique de sa balance commerciale ou de sa balance des paiements existe, compromettant l'acceptation internationale de la monnaie ayant cours légal. La diminution de la valeur d'une monnaie par dévaluation peut se produire lorsqu'un pays a maintenu un taux de change fixe par rapport aux principales devises étrangères.

En revanche, quand un taux de change flexible est maintenu, c'est-à-dire, lorsque la valeur de la devise n'est pas prédéterminée, mais fluctue sous les effets des forces du marché, la diminution de la valeur d'une monnaie est appelée dépréciation.

2. Les causes

Dans un marché libre, la valeur d'une devise nationale est déterminée par l'interaction des deux facteurs suivants : l'offre et la demande. Si la demande de devises est supérieure à l'offre, le pays bénéficie d'une balance des paiements excédentaire. Si la demande de devises est inférieure à l'offre, la balance des paiements est déficitaire. La demande qui s'exprime par la monnaie d'un pays dépend du volume de ses exportations, de ses investissements intérieurs et de ses avoirs (ou réserves) détenus en devise locale. L'offre ou la circulation de monnaie nationale sur les marchés dépend en partie du volume des importations du pays considéré, de ses investissements à l'étranger et de ses avoirs détenus en monnaie étrangère. Enfin, l'offre dépend de la politique monétaire nationale ; si un pays émet trop de monnaie, provoquant une inflation intérieure, la balance des paiements enregistre un déficit.

Dans un système de taux de change fixe, un pays peut ajuster sa balance des paiements en échangeant sa devise nationale contre des devises étrangères ou contre de l'or. Si la balance des paiements demeure excédentaire, le gouvernement peut décider d'acquérir davantage de devises étrangères ou d'or pour revenir à l'équilibre. Inversement, en cas de déficit, le gouvernement peut vendre une partie de ses réserves en monnaie étrangère ou en or, de façon à faire remonter la valeur de la devise nationale. Les réserves nationales en or ou en autres devises étant limitées, le gouvernement peut choisir de remédier à un déséquilibre en modifiant le cours officiel de sa monnaie. Une telle dévaluation est habituellement réalisée par loi ou par décret.

Dans un système de taux de change flexible, les modifications du taux de change peuvent aider une nation à atteindre l'équilibre de sa balance des paiements.

3. Les effets

La dévaluation monétaire affecte principalement la balance commerciale d'un pays, qui représente la différence entre la valeur de ses exportations et celle de ses importations.

Une dévaluation diminue la valeur de la devise nationale par rapport aux autres devises ; par conséquent, à la suite d'une dévaluation, un pays devra changer une quantité plus importante de sa propre devise pour obtenir la même quantité de devises étrangères. Ce phénomène entraîne une hausse du prix des importations et rend les produits nationaux plus attractifs sur le marché intérieur. Dans la mesure où il faut moins de devises étrangères pour obtenir un montant identique exprimé en devise dévaluée, le coût des exportations nationales baisse, ce qui rend celles-ci plus attractives pour les consommateurs étrangers.

Une dévaluation doit diminuer le volume d'importations arrivant dans le pays, et augmenter la demande extérieure pour les exportations partant du pays : son efficacité dépend de l'influence d'un changement de prix sur le consommateur et le producteur (élasticités de l'offre et de la demande). L'amélioration de la balance commerciale nationale devrait entraîner un nouveau flux de monnaie étrangère dans le pays, et finalement une amélioration de la balance globale des paiements du pays considéré.

L'effet global d'une dévaluation monétaire dépend des élasticités réelles de l'offre et de la demande de produits de consommation. Plus la demande d'importations et d'exportations de biens commerciaux est élastique, plus grand est l'effet de la dévaluation sur le déficit commercial du pays et, par conséquent, sur sa balance des paiements ; moins la demande est élastique, plus l'amplitude de la dévaluation visant à corriger le déséquilibre constaté est importante.

La dévaluation est souvent dénoncée comme étant une pratique monétaire inflationniste, car elle augmente la valeur, exprimée en monnaie locale, des importations et des exportations. La dévaluation est une politique impopulaire, surtout dans les petits pays très dépendants de leurs importations pour la satisfaction de besoins alimentaires ou structurels.

4. Historique

En 1944, les plus grandes puissances économiques participèrent à la conférence de Bretton Woods, afin de définir un ordre monétaire international qui apporterait des solutions à la plupart des problèmes de change issus de la Seconde Guerre mondiale. La création du Fonds monétaire international (FMI), fut décidée à cette occasion, dans le dessein de promouvoir la stabilité monétaire, de nature à favoriser l'expansion du commerce mondial.

Les pays participants acceptèrent de lier au dollar américain les valeurs des autres principales devises, le dollar lui-même étant défini par rapport à l'or. L'accord prévoyait également la fixation de plafonds, limites inférieure et supérieure devant encadrer la variation des taux de change sous l'effet des forces du marché.

Initialement, le FMI fixa cette limite lorsqu'un pays décidait un ajustement de sa monnaie dépassant, il se devait de modifier la valeur officielle de sa devise exprimée en dollars. Initialement, les accords de Bretton Woods déterminèrent des réévaluations monétaires ; par la suite, les changements constatés consistèrent principalement en dévaluation. Ce fut le cas pour la livre sterling, monnaie britannique, dévaluée en 1949 et en 1967, ainsi que pour le franc, dévalué à de nombreuses reprises jusqu'au milieu des années 1980.

Dans les années qui suivirent les accords de Bretton Woods, le dollar acquit le statut de devise mondiale dominante. Il était utilisé, en remplacement de l'or, pour régulariser les déséquilibres des balances des paiements internationales. Le dollar américain devint en quelque sorte une devise mondiale, jouant le rôle d'unité de mesure, d'instrument d'échange et de référence monétaire. Dans les autres nations, les réserves monétaires en devises internationales étaient constituées d'une large proportion de dollars.

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