Abstract
The present work aims at highlighting the structural features,
as well as the sociocultural and economic extents of Chrysophyllum
albidum G.Don a multi-purpose species, present on Allada tray, in the
south of Benin.
A103 small square forest inventory of a 0, 25 ha with each in
five grouping plants, has been realized for the density estimation on a plant
and for the structural characterization of the species. The structural
parameters like tree density, the middle diameters and the middle land surface
have been calculated. Moreover, in order to know the different uses made of
these species organs, an ethnobotanic and socio-economic investigation has been
made in eyes of the population. Besides, parameters like ethnobotanic organs
usages and socioeconomic class use have been determined for species.
The results have showed that the dendrometric parameters
globally vary according to the type formations. In general, the highest values
lie fallow whereas the lower values are observed at the forest level. Diameter
distributions globally present a straight asymmetric. The investigation on the
organs use revealed that Chrysophyllum albidum is a multi-purpose
species and that a large part of ethnobotanic knowledge on the latters is held
by Aïzo population, men especially. Species provide the population with
substantial income from the fruit sale.
Key-words: Chrysophylum albidum,
pratical value; structure; Allada tray, South of Benin.
INTRODUCTION
1. Problématique et justification
En Afrique, les forests constituent un immense
réservoir de biodiversité et jouent un rôle fondamental
dans la satisfaction de nombreux besoins de base des communautés locales
(IPGRI, 1999). Ces forests abritent donc une diversité floristique qui
représente un grand réservoir pour les populations avoisinantes
qui s'y approvisionnent en bois de service, d'oeuvre ou de feu, en fruits, en
graines et en plantes médicinales (Sokpon et Lejoly, 1996). Ainsi, les
ressources végétales forestières qui donnent des fruits,
des graines, des tubercules, des fleurs, des sèves et autres produits
comestibles sont autant utilisées pour l'alimentation humaine que pour
l'alimentation du bétail, dans la médecine traditionnelle, dans
l'agroforesterie, comme bois de feu que comme bois d'oeuvre, de service, etc.
De mrme, elles contribuent directement à l'alimentation, jouent un
rôle primordial dans l'économie des populations rurales
(Malhorta et al., 1993; Popoola, 1996; Moussa, 1997; Nkwatoh, 2000;
Popoola et Oluwana, 2001) et sont aussi exploitées pour leurs
propriétés médicinales aussi bien par les populations
locales que par les multinationales pharmaceutiques (Cunningham, 2001). En
effet, 70 à 80 % des africains utilisent les plantes médicinales
et consultent les tradipraticiens pour leurs soins de santé primaire
(Cunningham, 1993 ; Pei, 2001). Par ailleurs, cette large gamme de produits,
fournie par ces forests, est utilisée par les populations pour des
raisons sociale, culturelle et religieuse. Certains de ces produits jouent un
rôle primordial dans les cérémonies spirituelles et des
tabous sont érigés pour interdire leur récolte. De plus,
ces ressources sont des produits que l'on peut mettre à contribution en
cas de pénuries saisonnières ou de besoin urgent de vivres ou
d'espèces. Mais, la destruction à grande échelle des
ressources forestières de la planète prend de plus en plus
d'ampleur face à l'accroissement démographique, à
l'iniquité dans la répartition des biens et à
l'exploitation non durable des ressources naturelles (FAO, 1987).
Au Bénin par exemple, Vihotogbé (2001) a
dénombré dans la forest de Pobè et ses zones connexes 27
espèces qui guérissent entre autres le paludisme,
l'ulcère, la diarrhée, la fatigue intellectuelle, la
fièvre typhoïde, la rougeole. Aujourd'hui les plantes sont plus
sollicitées que naguère par les populations à des fins
médicinales, suite au coût élevé des produits
pharmaceutiques. Ainsi, les populations des villes ont rejoint celles des
campagnes dans la recherche des plantes médicinales pour leurs soins de
santé primaire (Delvaux et Sinsin, 2002). Cependant, la plupart des
travaux effectués sur ces espèces se sont attachés
à leur identification et aux usages que les populations en font
(Adjanohoun, 1989 ; Eyog-Matig et al., 1999). On dispose de
ce fait de peu d'informations sur l'ampleur de la commercialisation
de ces produits ainsi que sur leur importance pour les
populations. Selon Siebert et Belsky (1985), le revenu issu des
activités basées sur ces ressources dépend du niveau
économique du ménage : Ce revenu est d'autant plus important que
les ménages sont plus pauvres. Une meilleure connaissance du potentiel
de ces ressources déjà disponibles est nécessaire afin de
les intégrer dans les habitudes culturelles des populations locales.
Nombreux sont donc les produits qui sont déversés pendant leur
période de disponibilité sur les marchés locaux par les
populations rurales. Certains de ces produits sont forts
appréciés par des consommateurs. Ils ont alors gagné un
circuit économique très intéressant de par les
quantités qui se déversent sur les marchés, le nombre
d'acteurs impliqués dans ce circuit, les revenus procurés
à ces acteurs et le rôle qu'ils jouent dans l'alimentation des
différents consommateurs.
Dans cette gamme de produits figure la « pomme
étoile blanche » (Chysophyllum albidum) qui est une
Sapotaceae. Il est une ressource végétale dotée d'une
signification sociale, culturelle ou religieuse pour les populations locales.
Il est utilisé à de nombreuses fins et est commercialisé
par ces populations. Ainsi les fruits du Chrysophyllum albidum,
récoltés dans les maisons et dans certains champs, sont
très tôt déversés dans les marchés locaux
pour gagner les marchés secondaires par les savoir-faire de plusieurs
femmes rurales et des collectrices de ces marchés. Ce commerce se fait
surtout au Sud du Bénin et engendre pour les acteurs qui y sont
impliqués une masse monétaire importante qui les aide à
résoudre certains des problèmes qui se présentent à
eux. Le développement de l'exploitation commerciale des produits
forestiers est actuellement considéré par un certain nombre de
chercheurs comme un moyen pour améliorer les conditions de vie des
populations rurales (Zeh Ondo, 1998). De plus, Chrysophyllum albidum
fait partie de ces ressources dont la période de disponibilité
permet aux populations de surmonter les périodes de soudure. Ainsi la
dépendance des populations locales vis-à-vis de cette
ressource fait d'elle une ressource stratégique.
Mais, malgré la complexité de décrire le
couvert végétal, les auteurs tels que Dessard & BerHen
(2004), ont traité des questions de la régénération
en forest. Les aspects structuraux ont été tout de mesme
recherchés. Quant aux auteurs comme Ripley (1976), ils ont
proposé des statistiques sur la répartition spatiales et la
structure diamétrique (Favrichon, 1997). Notons aussi que l'étude
phytosociologique a été effectuée toujours dans le but de
caractériser les formations végétales (Agbani, 2002).
L'Afrique est le continent qui souffrait le plus d'un manque
d'informations dans ce domaine. Cependant, des études sur la
description du couvert végétal ont été entreprises
ces dernières années. On peut citer au Ghana les travaux de
Falconer (1996), Asibey et Child (1990), au
Nigeria les travaux d'Okafor (1991) et Popoola (1996), au
Congo démocratique les travaux de Hladik et Dounias (1996), Malaisse
(1979), Dhetchuvi et Lejoly (1996), Mosango et Szafranski (1985) et Pagezy
(1995), au Zimbabwe les travaux de Campbell (1987), au Kenya les travaux de
Kokwaro (1990), etc. Au Cameroun, il a été prouvé que les
revenus issus de la vente des ressources végétales
forestières (51,2 %) sont nettement supérieurs à ceux
issus de la vente des cultures vivrières et industrielles (32 %),
(Joiris, 1996). Au Gabon, Chabot (1997) estime à 754000 FCFA la valeur
commerciale de ces ressources vendues chaque jour au marché de
Mont-Bouêt à Libreville.
Au Benin, quelques rares études qui ont porté
sur les ressources forestières alimentaires, ont montré qu'elles
révèlent une importance capitale pour les populations locales.
Des études ont porté sur divers aspects liés à ces
ressources notamment sur leur contribution jà l'alimentation des
population locales (Sokpon et Lejoly, 1996; Assogbadjo, 2000), sur leur
diversité (Fonton, 2001) sur leur commercialisation (N'doye et
al, 2000), sur leur répartition géographique (Sokpon,
1995). Ainsi, Les études conduites par Vihotogbé (2001) dans la
forêt de Pobè renseignent que l'amarante sauvage (Celosia
argentea), le prunier noir (Vitex doniana) et le crincrin sauvage
(Corchonus tridens) ont généré une masse
monétaire globale de près de 10 millions de FCFA sur sept
marchés locaux en 2001. Mais des recherches relatives à la
structure diamétrique et au biotope d'une seule essence
forestière telle que le Chrysophyllum albidum n'a pas encore
été effectuée. Les travaux réalisés par
Hougnon (1981), Sokpon et Lejoly (1996), Assogbadjo (2000), Fonton (2001),
Vihotogbé (2002), Codjia et al. (2001) sont localisés et
ne décrivent que ce qui est consommable. Par contre, les informations
thérapeutiques relatives à cette plante sont presque inexistantes
à cause de l'absence de base de données. Il se
révèle donc nécessaire d'inventorier ces formes
d'utilisation. De plus, il faut constater :
· une perte des connaissances endogènes relatives
à l'arbre de C. albidum : le caractère oral de la
transmission des connaissances entre générations et
l'augmentation sans cesse de l'exode rural qui cause un fossé de plus en
plus grand entre les générations a entrainé une perte
progressive des connaissances ;
· un manque de données fondamentales
détaillées sur la ressource, ses rendements, sa qualité,
l'utilisation et les processus de transformation traditionnelle, etc.
Il importe donc, d'élargir et d'approfondir les
connaissances pour son utilisation et sa gestion ultérieure plus
durable in-situ et ex-situ. Pour cela on fait recours à
l'ethnobotanique
appliquée considérée comme une
réponse aux besoins et aux préoccupations des populations face
à la dégradation de leurs héritages naturel et culturel
(Höft et Höft,1997).
Dans le souci de contribuer aux efforts de recherche sur les
espèces à multiple usage du Bénin, l'étude sur :
« Structure et dynamique des peuplements et utilisations ethnobotaniques
du Chrysophyllum albidum sur le plateau d'Allada »
est entreprise.
En outre, la présente étude s'accorde avec notre
seconde préoccupation qui est de connaître et d'évaluer les
utilisations locales que les populations font de cette ressource
végétale forestière. L'exploitation de cette ressource
d'utilité médicinale et alimentaire est-elle d'une grande
importance socioéconomique pour les populations locales au Sud du Benin
et particulièrement sur le plateau d'Allada ? Puisque, le
développement de l'exploitation commerciale des produits forestiers est
actuellement considéré par un certain nombre de chercheurs comme
un moyen pour améliorer les conditions de vie des populations rurales
(zeh Ondo, 1998).
Le plateau d'Allada a été retenu en raison des
conditions pédologiques favorables à la culture du fruitier
Chrysophyllum albidum. L'èspèce est retrouvée
dans beaucoup de localité sur ce plateau, depuis Abomey-Calavi
jusqu'à Ouègbo. De plus, dans ses localités se trouvent de
groupes ethniques détenant beaucoup de savoirs allant de la production
de l'arbre aux différentes utilisations qu'on en fait et passant par la
commercialisation de ses fruits. La finalité de l'étude est de
parvenir à la valorisation de l'espèce par les populations
locales (organes récoltés, transformation des produits,
différentes utilisations).
Plusieurs hypothèses sous-tendent cette étude.
2. Hypothèses de recherche
H1 : les peuplements de Chrysophyllum
albidum occupent un habitat caractéristique qui participe à
sa conservation ;
H2 : le Chrysophyllum albidum
revêt une importance socioculturelle et économique pour les
populations du plateau d'Allada ;
H3 : l'étude de la structure de
Chrysophyllum albidum participe aux stratégies de gestion
durable de l'espèce.
De ces constats, des objectifs ont été
fixés.
3. Objectifs de recherche Objectif
principal
L'objectif principal de cette recherche est d'étudier la
structure des peuplements, l'importance socioculturelle et économique de
Chrysophyllum albidum sur le plateau d'Allada.
Les objectifs spécifiques de cette étude se
présentent comme suit :
O1 : caractériser l'habitat de C.
albidum sur le plateau d'Allada ;
O2 : identifier les valeurs socioculturelle et
économique accordées à l'espèce par les populations
du plateau d'Allada ;
O3 : proposer des stratégies de
conservation durable du Chrysophyllum albidum dans le secteur
d'étude.
Cette étude s'est déroulée sur le plateau
d'Allada qui présente des potentialités naturelle et humaine
favorables à la conservation de l'espèce.
Le présent travail est structuré en cinq (5)
chapitres. Après l'introduction générale (la
problématique, les objectifs et les hypothèses de recherche) suit
le chapitre 1 consacré à la description du secteur
d'étude, le chapitre 2 traite de la méthodologie de recherche.
L'analyse des résultats est faite au chapitre 3 et le chapitre 4 est
consacré à la discussion des résultats et à la
proposition de conservation de l'espèce. Enfin, le chapitre 5
présente les conclusions issues de l'étude et les perspectives de
thèse.
CHAPITRE I : MILIEU D'ETUDE
Ce chapitre présente successivement, la situation
géographique du secteur d'étude et sers caractéristiques
biophysiques, socio-économiques et démographiques : Principales
caractéristiques pouvant influencer la conservation des ressources
forestières.
1.1. Situation géographique
Le secteur d'étude (plateau d'Allada) se trouve dans le
département de l'Atlantique. Il est situé entre 2°00' et
2°30' de longitude Est et 6°20' et 6°50' de latitude Nord
(figure 1).
Figure 1: Situation du secteur
d'étude Source : Fond topographique
IGN, 1992
Le plateau d'Allada est limité au Sud par les communes
de Ouidah, Sô-ava, Kpomassè (département de l'Atlantique),
au Nord par les communes de Zogbodomè (département du Zou), Bonou
(département de l'Ouémé), à l'Est par la commune d
Adjohoun (département de l'Ouémé) et à l'Ouest par
la commune de Bopa (département du mono). Il regroupe cinq communes
à savoir : Les communes d'Abomey-Calavi, d'Allada, Toffo, de
Tori-Bossito et de Zè oil le Chrysophyllum albidum est
traditionnellement exploité par les populations locales.
1.2 Composantes biophysiques
1.2.1. Relief
Le plateau d'Allada est formé d'un glacis de 2500
km2 dont la limite nord est constituée par un escarpement en
bordure de la dépression de la Lama (Totin, 2003). Le plateau culmine
à 180 m d'altitude à sa bordure nord, s'abaisse graduellement
vers le sud oE il forme aux confins de la plaine côtière un
système lagunaire. Cette topographie à faible pente du plateau
est interrompue par endroits par des secteurs plats très étendus
(Sogréah, 1997).
1.2.2. Climat
Le climat se caractérise dans le département de
l'Atlantique en particulier sur le plateau d'Allada par deux saisons pluvieuses
et deux inégales saisons sèches :
- Mi-mars a mi-juillet : grande saison de pluie
- Mi-juillet a mi septembre : petite saison sèche
- Mi septembre a mi novembre : petite saison de pluie
- Mi novembre a mi mars : grande saison sèche
Les hauteurs annuelles mensuelles varient entre 800 et 1271mm
(station de Niaouli) sur une période de 40ans. Ce qui n'est pas en
adéquation aux données pluviométriques sur le plateau
d'Allada des travaux de recherches précédents (Djègo, 2005
; Kpindjo, 2009). Cette contradiction peut ~tre liée à la
récession pluviométrique à l'irrégularité
pluviométrique enregistrée ces dernières décennies
ce qui n'est pas sans influence sur la végétation du plateau
d'Allada.
Les bilans climatiques représentés par la figure 2,
permettent de scinder une fois encore l'année en des périodes
d'évènement bioclimatiques successifs.
A1 A2 B1 B2 B' B' C1
Figure 2 : Bilan climatique du plateau
d'Allada (station Niaouli 1965-2005)
L'ensemble des intersections entre la courbe de
pluviosité et celle de l'ETP, déterminent la position
d'événements de nature purement climatique. La saison pluvieuse
rend compte des apports (précipitations), de la première à
la dernière pluie ;
- la saison humide rend compte du bilan des apports et des
pertes en eau. Elle va, par définition, de l'instant ou le
déficit maximum du sol, au point de flétrissement, commence
à décroitre sous l'effet des premières pluies, jusqu'au
moment ou ce déficit est de nouveau atteint après utilisation et
épuisement complet des réserves utilisables du sol dans la
tranche d'exploitation racinaire.
Le déficit du sol nu commence en général
à diminuer en régions tropicales, quand la pluviosité
devient égale à ETP ; les pluies antérieures ayant servi
à reconstituer le stock d'eau de la tranche superficielle
asséchée au-delà du point de flétrissement ou ayant
été évaporées. Ainsi de la figure 2, nous pouvons
distinguer les périodes suivantes :
-A1 #177; C1 = saison pluvieuse ;
- A1 #177; A2 = pluies précoces, p < 1/2 ETP ;
- A2 #177; = saison humide.
Le point est théorique sur le graphique et
représente le point de flétrissement atteint de nouveau par le
sol après épuisement de ses réserves d'eau. Sa position
réelle dépend du climat, du sol et de la végétation
(Franquin, 1969).
- A2 #177; B1 = période pré-humide : la
pluviosité p est inferieure à l'ETP et supérieure a la
moitie de l'ETP (. ETP < p < ETP).
- B1 #177; B2 et B'1 1 B'2 = périodes humides : la
pluviosité est supérieure a l'ETP (P>ETP)
- B2 #177; B'1 et B'2 ~ C'2 = périodes post-humides : la
pluviosité est inferieure à l'ETP et supérieure ou
égale à la moitie de l'ETP (. ETP < P < ETP).
1.2.3. Hydrographie
La configuration topographique de certaines localités
à forte pente (Zes, Toffo, Torri-Bossito et Allada) favorise le
ruissellement des eaux de pluies. La lame d'eau ruisselée se concentre
ainsi dans des réceptacles dépressionnaires, formant de petits
plans d'eau temporaires, généralement source d'approvisionnement
en eau d'usage domestique. Les rivières Ava et Adjagbè ou
Kinzountô drainent le versant nord-ouest du plateau, la mare Wawa
à AbomeyCalavi, Tandaho et le marigôt Tobouéboué
à Tori, constituent également des points d'approvisionnement en
eau des populations (Totin, 2003). La limite Est du plateau est la
vallée de la Sô et l'Ouest la vallée du Couffo (Dissou,
1986). Le plateau est séparé partiellement de la plaine
côtière par d'anciennes lagunes telles que Agbanou, Toho, Todouba
et Dati qui entaillent suivant un profil quasi-vestical alors que celle de
Djonou et de Ahouangan longent le bas-plateau (Totin, 2003). La figure 3
présente les différents réseaux hydrographiques du secteur
d'étude.
1.2.4. Végétation
Le couvert végétal a subi une forte pression
anthropique et la forest équatoriale originelle n'existe plus qu'en
petits îlots d'extension négligeable. Cependant, on peut
distinguer un certain nombre de formations végétales bien
tranchées :
- en bordure de la côte, les sables du cordon littoral
couverts de plantations de cocos nucifera ;
- les forests marécageuses à Mitragina
spp et Andropogon gayanus occupant les basses vallées du
Couffo à Avikanmr (Dékanmè) dans la vallée de
Kpomassè et de l'Ouémé à Bodjo et
Sèdjè-Houègoudo dans la commune de Zè ;
- les vallées fluviales présentant des forests
périodiquement inondées à Berlinia grandiflora et
Dialium guineense ;
- le paysage du plateau est fortement marqué par de plages
de champs de cultures annuelles intercalées par des peuplements
d'Elaeis guineensis de densité variables ;
- les plantations forestières (Tectona
grandis, Eucalyptus spp, Mangifera indica, Irvingia gabonenses,
Chrysophyllum albidum, etc.) qui sont des propriétés
privées (Figure 3).
1.2.5. Sols
Les sols du plateau d'Allada sont essentiellement de type
ferrallitique sur terre ferme et hydromorphe par endroits en milieux
marécageux (figure 4). Le caractère modéré de la
pluviométrie et le battement saisonnier de la nappe phréatique
sont à l'origine de la faible ferrallitisation de ces sols formés
sur des sédiments meubles argilo-sableux (Azontondé, 1981).
1.3 Caractéristiques générales de la
population
Le département de l'Atlantique compte environ 1.066.373
habitants (INSAE, 1992) et couvre une superficie de 3222 km2 avec
une densité de 322 habitants au km2. La répartition de
cette population montre qu'il y a une diversité ethnique ayant des
civilisations particulières. Cette population a évolué en
2002 d'une population de 744493 habitants à une population de 912335
habitants en 2006 et en 2008 à une population de 2008 (Figure 5).
Figure 5 : Evolution de la population de 2002
à 2008
Source : Projection
INSAE,2010
L'analyse de la figure 5 révèle une forte
évolution de la population de 2002 à 2006, ce qui va engendrer
une forte pression de cette population sur les ressources du milieu. Cette
population a légèrement augmenté de 2002 à 2008.
Les principaux groupes ethniques rencontrés sur le
plateau d'Allada sont : les Aizo (41 %), les Fon (31%). On retrouve
également d'autres groupes ethniques minoritaires composés des
Toffin, des Tori, des Adja, des Yoruba, des Goun, des Plah, des Pédah
(Dissou, 1986). Selon INSAE/RGPH3-2002, la population du plateau d'Allada
avoisine 591623 habitants avec un taux démographique de 18,03 %.
1.4. Répartition géographique des groupes
ethniques et types de cultures agricoles pratiquées
Les Aizo sont répartis un peu partout sur le plateau
d'Allada. Mais on les rencontre en majorité dans les communes
d'Abomey-Calavi, de Zè, d'Allada et de Tori-Bossito ; leur
activité principale est l'agriculture. Les Fon se trouvent
dispersés aussi sur le territoire.
Dans le domaine agricole, les cultures vivrières qui
dominent sont : le mais et le manioc, base de l'alimentation des populations du
département. Plus de 80% des superficies emblavées sont
consacrées à ces deux cultures. L'arachide vient en
tète de la liste des cultures oléagineuses annuelles.
Les plantations de café sont très vieilles.
Les cultures maraichères se développent pour
satisfaire les besoins des centres urbains ; il s'agit de la tomate et des
légumes-feuilles et l'arboriculture qui est constituée
essentiellement de Tectona grandis, Dialium guineense, Mangifera indica,
Irvingia gabonensis, Chrysophyllum albidum.
Pour atteindre les objectifs fixés dans la cadre de cette
étude, une démarche méthodologique a été
adoptée.
CHAPITRE II
MATERIEL ET METHODES
Le chapitre II renseigne sur les différents outils et
méthodes utilisés pour collecter les données et analyser
les résultats de recherche.
2.1 Matériel d'étude
Le matériel utilisé sur le terrain est
constitué essentiellement de :
· un GPS (Global Positionning System) pour prendre les
coordonnées cartographiques des placeaux ;
· un penta décamètre pour la
délimitation des placeaux et d'un ruban circonférentiel pour
mesurer le diamètre des arbres à hauteur de poitrine ;
· des fiches de relevé phytosociologique et
ethnobotanique ;
· des piquets pour matérialiser les sommets des
placeaux ;
· une croix de bucheron pour prendre les hauteurs ;
· une machette pour frayer les layons et
débroussailler les pourtours des individus du Chrysophyllum albidum
;
· des papiers journaux pour réaliser l'herbier.
2.2 Méthodes de collecte de
données
2.2.1. Méthodes de collecte des données
phytosociologique et structurale
Les principales étapes de la collecte sont :
Critères d'installation des placeaux
Les placeaux sont installés dans des endroits oil il y
a au moins 4 pieds de l'espèce. Au total, 104 placeaux carré de
50 m x 50 m ont été installés. La planche 1 montre la
phase d'installation d'un placeau et la figure 6 présente la
répartition spatiale des placeaux.
1
2
Planche1 : Installation de placeau dans une
jachère à Hêvié Source
: Cliché Gbesso, février 2011
Figure 6 : Répartition des placeaux sur
le plateau d'Allada
|
Relevés phytosociologiques
|
Les relevés phytosociologiques ont été
réalisés dans chaque formation végétale
homogène oft on retrouve en communauté au moins quatre pieds de
l'espèce selon la méthode stigmatiste de Braun-Blanquet (1932).
Cette méthode de l'école de Zürich-Montpellier a
déjà été appliquée avec succès par de
nombreux auteurs dans l'étude de la végétation
intertropicale, notamment africaine (Adjanohoun, 1962 ; Sinsin, 1993 ;
Houinato, 2001 ; Oumorou, 2003 ; Dan, 2009 ; Dossou , 2010).
Lors de chaque relevé, différents
paramètres floristiques et stationnels ont été
notés. Il s'agit notamment du type de formation végétale,
du type de sol, de la situation topographique (pente), des coordonnées
géographiques, du recouvrement moyen (RM) de la strate herbacée
et de l'inventaire systématique de toutes les espèces
végétales. A chaque espèce est affecté le
coefficient d'abondance-dominance qui est selon Guinochet (1973), l'expression
de l'espace relatif occupé par l'ensemble des individus de chaque
espèce. A chaque classe d'abondancedominance, correspond un recouvrement
moyen noté RM (%) :
5 : espèce couvrant 76 à 100 % de la surface du
relevé (RM = 87,5 %) 4 : espèce couvrant 51 à 75 % de la
surface du relevé (RM = 62,5 %) 3 : espèce couvrant 26 à
50 % de la surface du relevé (RM = 37,5 %) 2 : espèce couvrant 6
à 25 % de la surface du relevé (RM = 15 %)
1 : espèce couvrant 1 à 5 % de la surface du
relevé (RM = 3 %)
+ : espèce rare ou très peu abondante à
recouvrement négligeable et couvrant moins de 1 % de relevé (RM =
0,5 %).
Les espèces végétales sont
identifiées sur le terrain à partir des flores et des guides des
adventices puis des échantillons sont herborisés pour
l'identification par des spécialistes au niveau de l'Herbier National du
Bénin. Aussi, pour chacune des espèces retrouvées, leurs
types biologique et phytogéographique ont-ils été
déterminés à partir de la littérature.
Les types biologiques sont ceux définis par Raunkiaer
(1934) et aménagés par divers auteurs pour l'étude de la
végétation tropicale. Ce sont :
- les thérophytes (Th) : plantes annuelles sans organe
végétatif persistant se multipliant au moyen des graines ;
- les hémicryptophytes (Hé) : Plantes dont les
repousses ou bourgeons de remplacement sont situés au niveau du sol :
Cespiteux basiphylles (Hcb), cespiteux cauliphylles (Hcc), bulbeux (Heb) et
rhizomateux (Her) ;
- les géophytes (Ge) plantes dont les repousses ou
bourgeons persistants sont situés dans le sol durant la mauvaise saison
;
- les chaméphytes (Ch) : plantes dont les bourgeons
persistants sont situés à proximité du sol, sur rameaux ou
dressés et ;
- les phanérophytes (Ph) : plantes dont les bourgeons
persistants sont situés sur les axes aériens :
mégaphanérophytes (MPh), mésophanérophytes (mPh),
microphanérophytes (mph), nanophanérophytes (nph), lianes (Phgr)
et épiphytes (Hép).
Les types phytogéographiques adoptés
correspondent aux grandes subdivisions chorologiques de White (1986) admises
pour l'Afrique. Dans le cadre de ce travail, les types
phytogéographiques retenus sont les suivants :
i.) Les espèces à large distribution comprenant
:
Les cosmopolites (Cos) ; pantropicales (Pan);
paléotropicales (Pal); afro-américaines (AA).
ii.) Les espèces à distribution continentale
comprenant:
Les afro-tropicales (AT) ; afro-malgaches (AM) ; les
pluri-régionales africaines (PA) et les espèces
distribuées dans la zone de transition soudano-guinéenne (SG) et
les soudanozambéziennes (SZ).
iii.) L'élément-base : guinéo-congolaise
(GC) : espèces distribuées dans la zone guinéocongolaise
(GC).
Le diamètre à hauteur de poitrine d'homme (1,30
m au dessus du sol) des individus ayant un DBH > 10 cm a été
mesuré et les individus de DBH= 10 cm sont comptés dans la
régénération. La planche 2 est à titre
illustratif.
3
4
Planche 2 : Mesure de diamètre du
Chrysophyllum albidum dans une jachère à Togba
Source : Cliché Yabi,
février 2011
2.2.2 Méthodes de collecte des données
ethnobotaniques
Critère de choix des localités
011-11/411-
L'enqu~te s'est déroulée dans certaines
localités du plateau d'Allada. Ells ont été choisies
sur la base des critères suivants : (1) l'espèce est
présente dans le terroir et (2) la population
dispose d'une bonne connaissance en matière des
différentes utilisations qu'on fait du Chysophyllum albidum.
Echantillonnage et techniques d'enquetes
utilisées
L'importance socioculturelle de l'espèce a
été appréciée auprès de 124 personnes
choisies de façon aléatoire. Les personnes ont été
interrogées individuellement à l'aide d'un questionnaire
d'enqu~te (voir annexe). Les données collectées concernent
essentiellement (i) les catégories d'usage de l'espèce, (ii) les
connaissances médicinales liées jà l'utilisation de
l'espèce, (iii) la disponibilité saisonnière de la plante,
les interdits et les cérémonies ou rites liés à
l'arbre.
L'importance économique de la commercialisation des
fruits a été appréciée auprès de 146
exploitants et 71 commerçantes de fruits de C. albidum. Les
informations recueillies sont relatives aux prix de vente actuels des organes
de l'espèce ; jà l'évolution des prix en passant des
producteurs aux commerçants et des commerçants aux
consommateurs.
Les données collectées ont été
soumises à un traitement et les résultats à une
analyse.
2.3. Traitement des données collectées et
analyse des résultats
Les données phytosociologiques et structuraux
collectées ont été soumises à un traitement et
à une analyse.
2.3.1 Données phytosociologiques et
structurales
Elles regroupent la typologie des groupements et leur
caractérisation.
|
Typologie des groupements
végétau
|
La technique de traitement des données utilisée
est celle de la Detendred Correspondence Analysis (DCA) qui est une forme
améliorée de l'Analyse Factorielle des Corespondances (AFC).
Cette méthode permet une ordination dans un espace réduit du
nuage constitué par relevés et celui des n espèces
(variables). Elle autorise ainsi une compréhension des
différentes structures (groupes de relevés, groupes
d'espèces), gr~ce à l'examen des projections des nuages
relevés et espèces sur différents plans factoriels. Cette
méthode a l'avantage de corriger la configuration arquée (effet
Gutman) qui traduit un gradient élevé dans les données
soumises à une AFC. Les relevés sont encodés sous le
tableur Excel 2007. L'ordination des relevés et le dendrogramme ont
été réalisés par le logiciel PC.ORD 5. Le
dendrogramme de la classification hiérarchique des relevés est
obtenu par la méthode de Flexible beta avec la distance Sorensen
(Bray-curtis).
L'indice de similarité de Jaccard qui permet de comparer
différents groupements végétaux a été
calculé grâce au logiciel CAP.
· Caractérisation des groupements >
Diversité spécifique
La diversité spécifique est appréciée
au moyen de la richesse spécifique, des indices de diversité et
de l'équitabilité de Piélou.
- Richesse spécifique
La richesse spécifique est le nombre d'espèces que
compte une communauté ou un peuplement.
- Indices de diversité de Shannon-Weaver
(1949)
La mesure de la diversité spécifique d'une
communauté biologique est un autre domaine oE la théorie
d'information trouve une application en écologie (Legendre, 1979).
L'indice de diversité de Shannon s'exprime par :
- H 3,5 alors il existe une forte
diversité au sein du groupement végétal, ce qui signifie
que
les conditions de la station sont très favorables pour un
grand nombre d'espèces dans des proportions quasi-égales.
- H 2,6 alors les conditions du milieu sont
très défavorables et impliquent une forte
spécialisation des espèces donc le groupement est
dominé par quelques espèces qui se partagent en grande partie le
recouvrement en son sein.
- Indice d'Equitabilité de Pielou
(1966)
L'indice d'Equitabilité de Pielou traduit le degré
de diversité atteint par rapport au maximum théorique (Blondel,
1979). Il se calcule par :
H indice de Shannon, Hmax la diversité maximale ou
l'équifréquence (Frontier et 2l, 1995) ; S= Richesse
spécifique et E =Equitabilité de Pielou compris entre 0 et 1.
Si R tend vers 0 : alors les individus appartiennent à une
seule espèce et lorsque R=1, toutes les espèces ont exactement le
même recouvrement.
> Calcul des spectres bruts et pondérés
des types biologique et phytogéographique
- Spectre brut (Sb)
Le spectre brut indique la proportion centésimale des
espèces appartenant à chaque groupement (Raunkiaer, 1934).
Avec ni nombre total d'un type considéré N nombre
total d'espèce d'un groupement (sb) = spectre brut en %
- Spectre pondéré (Sp)
Le spectre pondéré permet d'attribuer à
chaque espèce d'un groupement, une valeur correspondant à son
coefficient d'abondance-dominance pour l'ensemble des relevés du
groupement.
Avec ri = recouvrement total R= recouvrement moyen Sp= spectre
pondéré en %
> Paramètres dendrométriques
- Densité moyenne de l'espece
étudiée(N)
Elle est le nombre de pieds d'arbre à l'hectare de chaque
groupement. Sa formule est :
n= nombre d'individus inventorié et S la surface totale
échantillonnée. - Diametre de l'arbre moyen
(Dg)
di DBH et n= nombre total d'individus au niveau du groupement
- Surface terrière (G)
La surface terrière d'une espèce est
exprimée en m2/ha et sa formule est :
· Structure diamétrique du C.
albidum
La distribution en classe de diamètre de toutes les
espèces a été effectuée puis ajustée par le
coefficient de Skewness sous le logiciel Minitab 14. Ce qui a permis
d'évaluer la dynamique des individus du C.albidum au sein de
toutes les formations végétales.
Le coefficient de dissymétrie de Skewness est un moment
standardisé mesurant l'asymétrie de la densité de
probabilité des diamètres pris de façon aléatoire
et définis sur des nombres réels. La formule de Skewness est :
L'asymétrie est le troisième moment
standardisé, il se note ã1 et est calculée A partir du
cube des écarts A la moyenne et mesure le manque de symétrie
d'une distribution (Scherrer, 1984).
O~ ì3 est le troisième moment centre et ó
est l'ecart-type.
- ã1 > 0, indique une distribution
etalee vers la gauche, et donc une queue de distribution etalee vers la
droite;
- ã1 <0, indique une distribution
etalee vers la droite, et donc une queue de distribution etalee vers la
gauche;
- Dans le cas d'une distribution normale, par symetrie on a:
ã1 = 0. La distribution est symetrique.
2.3.2. Données ethnobotaniques et
socioéconomiques
Les informations obtenues sur les formes d'utilisations sont
regroupées par commune, par ethnie, par sexe et par catégorie
d'ge afin de pouvoir comparer les zones d'intérIt pour la valorisation
de l'espèce.
Après le depouillement et l'encodage des donnees dans une
matrice Excel, differents taux, tests de relation ou de comparaison ont ete
calcules.
Taux de réponses
Le taux de réponses par type d'utilisations est
exprimé par la formule suivante :
F = 100S/N
Avec F : taux de reponses donne ;
S : nombre de personnes ayant fourni une reponse positive par
rapport à une utilisation donnee et N : nombre de personnes
interviewees.
|
9 EI1-XrAId'XAEIT1- 1-MhKRERMaYi1X1-
|
Le calcul de la valeur d'usage ethnobotanique de l'espèce
a été effectué à l'aide de la formule suivante,
definie par Lykke (2004) :
Vu(i) comme valeur d'usage de l'espèce pour une
catégorie donnée ; si : est le score d'utilisation
attribué par les répondants
n : est le nombre de répondants pour une catégorie
d'usage
L'intér~t de la valeur d'usage ici est qu'elle permet de
déterminer de façon significative la catégorie d'usage
ayant une grande valeur d'utilisation.
Le tableur Excel 2007 a été utilisé pour
calculer les scores moyens et ensuite, les divers usages ont été
regroupées par catégorie pour tester l'existence ou non d'une
différence significative entre leur appréciation selon les
ethnies, les sexes, les communes et les différentes catégories
d'Lge des personnes interviewées. Pour ce faire le test d'analyse de
variance (ANOVA) a été réalisé et lorsque les
conditions d'application de ANOVA n'ont pas été
vérifiées (normalité, homogénéité des
variances), le test non paramétrique de Kruskal Wallis a
été effectué pour tester l'existence ou non d'une
différence significative entre les catégories sus-citées.
Ces différentes analyses ont été effectuées dans le
logiciel MINITAB version 14.
Prix moyen de vente des fruits
Afin de déterminer les prix moyens de vente des fruits
selon les unités locales de vente, les producteurs ont été
regroupés par catégorie : (1) producteurs qui vendent leurs
fruits par tas de 40, (2) producteurs qui vendent leurs fruits par panier, (3)
producteurs qui vendent à la fois la production de tout un arbre. Le
prix moyen de vente des fruits selon les unités locales de vente est
obtenu par la formule suivante :
: Prix pratiqué par producteur vendant ses fruits selon
une unité locale, N : nombre de producteur dans cette catégorie
et
: Prix moyen de vente selon l'unité locale
La démarche méthodologique appliquée
à cette étude sur le plateau d'Allada a conduit à des
résultats satisfaisants.
CHAPITRE III : RESULTATS
3.1 Composition et richesse spécifique des
groupements végétaux sous C.albidum de C.
albidum
3.1.1. Partition des relevés au sein des
groupements végétaux
La matrice de 103 relevés phytosociologiques et de 63
espèces a été soumise à une Detrended
Correspondence Analysis (DCA) avec une inertie totale de 4, 37. Les valeurs
propres et les pourcentages cumulés des variances sont consignés
dans le tableau I.
Tableau I: Valeurs propres et pourcentages de
variance expliquée par les trois les premiers axes
Axes
|
1
|
2
|
3
|
Inertie Totale
|
Valeurs propres
|
0.55
|
0.26
|
0.20
|
4.37
|
Longueur des gradients
|
4.62
|
3.24
|
2.92
|
|
Pourcentage cumulée des variances
|
63.86
|
72.45
|
79.65
|
|
Les trois premiers axes expliquent à 79,65 % l'inertie
totale et mettent en évidence la dispersion des informations sur les
axes factoriels.
La figure 6 présente la carte factorielle de l'ensemble
des relevés dans le plan factoriel des axes 1 et 2. Cinq grands groupes
de faciès floristiques sont distingués.
L'axe 2 pourrait ~tre interprété comme le
gradient de perturbation anthropique. On observe un regroupement de trois
groupes restants au milieu de l'axe. Ce qui implique qu'il n'y a pas une
différence entre les espèces retrouvées dans ces
différents milieux. (figure7).
Figure 7: Répartition des relevés
dans les plans factoriels des axes 1 et 2. Légende :
G1= Gd : formations végétales des
terroirs villageois ou des concessions G2= Gj : formations
végétales des jachères
G3= Glb : formations végétales des lisières
de bas-fonds
G4= Gfr : formations végétales des forests
reliques
G5=. Gpch : formations végétales de plantations et
champs
3.1.2. Partition des relevés en des groupements de
formation élémentaire
Le clustering effectué sur la mesme matrice, a permis de
réaliser le dendrogramme de la figure 8 qui confirme à 37,5 %
d'informations restantes la discrimination des cinq groupes.
Gd
Gfr
Gj
Glb
Gpch
Figure 8 : Dendrogramme de classification des
relevés (Distance measure=Sorensen (Bray- cuties), group linkage
method=Flexible beta)
Les caractéristiques de ces 5 groupements
végétaux se présentent comme suit :
- Le groupement Gd des formations végétales
cultivées, constitué de 77 relevés sur sol argilo-limoneux
avec le Newbouldelia laevis comme espèce indicatrice.
- Le groupement Gj des formations végétales des
jachères, constitué de 7 relevés sur sol argilo-sableux
avec le Morinda lucida comme espèce indicatrice.
- Le groupement Glb des formations végétales des
lisières de bas-fonds constitué de 12 relevés avec
l'Irvingia gaboneensis comme espèce indicatrice.
- Les groupements des formations végétales de
plantations et champs(Gpch) et des forêts reliques(Gfr) constitués
respectivement de 3 et 4 relevés sur sol mixte (argilo-limoneux/argilo
sableux) avec respectivement le Tectona grandis et Colas
millenii comme espèces indicatrices.
3.1.3. Composition floristique et diversité
spécifique des groupements végétaux
Au total 63 espèces réparties en 30 familles ont
été recensées au sein des placeaux. Les familles les plus
dominantes sont : les sterculiaceae (16,67 %), Arecaceae (13,33 %) , les
Moraceae (13,33 %), les Bombaceae (10 %), (figure 9).
Figure 9 : Familles dominantes des groupements
sous Calbidum
Le tableau II présente la diversité
spécifique des différents groupements sous Calbidum.
Tableau II: Diversité spécifique
des groupements végétaux
|
GpCh
|
Gfr
|
Glb
|
Gj
|
Gd
|
Richesse spécifique
|
14
|
20
|
28
|
15
|
57
|
Nbre de relevés
|
3
|
4
|
12
|
7
|
77
|
H (bits) E
|
2,20 0,58
|
2,33 0,54
|
3,08 0,64
|
2,46 0,63
|
2,18 0,37
|
Source : Résultats issus du
traitement des données collectées
De l'analyse de ce tableau, il ressort que l'indice de
diversité de Shannon (H) varie entre 2,18 et 3,08 bits et
l'équitabilité de Pielou de 0,37 à 0,64. Ces valeurs
obtenues pour le groupement végétal Glb relatif aux formations
végétales des lisières de bas-fond traduisent que ce
dernier est le plus diversifié et le plus riche en espèce (28
espèces).
Les photos 5, 6, 7 et 8 montrent successivement des formations de
lisière de bas-fonds, de jachère, de champ et de concessions.
7
5
8
6
Planche 3 : Aperçu des
différents groupements de formations
végétales Source : Cliché
Gbesso, novembre 2010
3.2 Analyse des groupements végétaux sous
de C. albidum 3.2.1. Comparaison des liens entre les groupements
végétaux
L'indice de similarité de Jaccard calculé pour
les différents groupes (tableau III) montre que seuls les groupements Gd
et Glb présentent une similarité à 53.33 % ; ce qui met en
évidence une grande diversité entre les groupements
végétaux identifiés.
Tableau III : Bilan sur la similarité
suivant l'indice de Jaccard
|
Gd
|
Gj
|
RF
|
Gc
|
Gl Gp
|
Gd Gj
RF Gc Glb Gp
|
0,4821 0,2037 0,1538 0,5333 0,1346
|
0,2222 0,1818 0,4792 0,1875
|
0,3125 0,2326 0,1765
|
0,1707
0,25
|
0,175
|
3.2.2. Analyse des spectres biologique et
phytogéographique des espèces sous C.albidum de C.
albidum
Les figures 10 et 11, montrent les spectres brut et
pondéré des types biologique et phytogéographique. Les
groupements Gpch et Gf ont des spectres pondéré et brut
très élevés alors que Gd, Gli et Gj sont faiblement
représentés.
Figure 10: spectres de type
phytogéographique Figure 11 : Spectres de type
biologique
3.2.3. Principaux paramètres
dendrométriques des groupements végétaux
Le tableau IV donne les valeurs des diamètres moyens,
des surfaces terrières et des densités des arbres dans les
différentes formations végétales. La surface
terrière ayant la valeur la plus élevée concerne le
groupement Gj. La valeur la plus faible est celle du groupe Gpch. La plus forte
densité est retrouvée dans le groupe Gj (11960 tige/ha). Quel que
soit le paramètre dendrométrique considéré, le test
d'analyse de variance ANOVA montre qu'il y a une différence
significative entre les paramètres dendrométriques d'un
groupement végétal à un autre.
Tableau IV : Paramètres
dendrométriques par groupement
|
Gd
|
Gj
|
Glb
|
Gfr
|
Gpch
|
Dg (cm)
|
58,67
|
11,05
|
36,48
|
17,46
|
29,75
|
G (m2/ha)
|
52,41
|
87,18
|
18,12
|
13,70
|
0,44
|
N (tige/ha)
|
1040
|
1196
|
396
|
200
|
480
|
Soit Dg= diamètre GLAIRDTETILW RI In, G
(m2/ha) = la surface terrière et N = densité
3.2.4. Structure diamètrique
La structure diamétrique des peuplements des divers
groupements végétaux est donnée par la figure 12. L'allure
générale des histogrammes des cinq groupes est la mrme. Lorsqu'on
observe les histogrammes, on constate que la classe [20-50 cm [comprend le plus
grand nombre d'individus. L'ajustement de la structure à la distribution
normale de Skeness donne différentes tendances qui sont
résumées dans le tableau V.
Tableau V: Interprétation de la
distribution des classes de diamètres ajustée par le coefficient
de Skewness
Groupements Végétaux Coefficient
de Skewness Interprétations
Gd ã1>0 L'ajustement de la
structure
par le coefficient de Skewness présente une
asymétrie droite
Gj ã1>0
Glb ã1>0
Gpch ã1>0
- - -
Gfr ã1<0 L'ajustement de la
structure
par le coefficient de Skewness présente une
asymétrie
gauche.
Les groupement Gd,Gj, Glb et Gpch ont un coefficient de Skewness
ã1>0, ce qui leur confère une
structure irrégulière. Seul le groupement Gfr présente une
structure inéquienne.
Figure 12a : Classe de diamètre de Gd
Figure 12 b : Classe de diamètre deGj
Figure 12c : Classe de diamètre de Glb
Figure 12d : Classe de diamètre de Gfr
& 2
Fig17171=1"Classe
de diamètre de Gpch
IEEITITI=E=1=Distribution des classes de
diamètre ajustée par le coefficient de Skewnes
3.3. Importance socioculturelle et économique de
C. albidum
3.3.1. =W11BG11BSit111IF11BS11Bl'111SqF11B
Les enqu~tes de terrain confirment que l'espèce est
domestiquée sur le plateau d'Allada. Ainsi, 76 % des répondants
confirment la présence de l'espèce dans les maisons et 15 % dans
les exploitations agricoles. La figure 13 présente le pourcentage de
réponses liées à l'emplacement de C. albidum sur
le plateau d'Allada.
Figure 13 : Proportion de réponses sur
l'emplacement de C. albidum 3.3.2. Divers usages liés
à 0111SqF11
Au total, 6 utilisations sont recensées à savoir
: les utilisations alimentaire, médicinale, comme bois énergie,
bois de services, bois d'oeuvre, p1turage et autres. La figure 14
présente l'importance des catégories d'usage.
Figure 14 : Diverses utilisations
recensées
De l'analyse de la figure 14, il ressort que la
catégorie alimentaire est la plus importante (60 %). Elle est suivie des
usages comme bois-énergie (18 %) et médicinal (16 %) et des
usages comme bois de service (2 %), bois d'oeuvre (2%), feuilles comme
pâturage (1 %). Les scores d'utilisations dans chacune de ces
catégories varient d'un individu à un autre.
3.3.3. Valeurs d'usage ethnobotanique de
l'espèce
Les tableaux V, VI, VII et VIII présentent pour
l'ensemble des localités du secteur d'étude, les valeurs d'usage
ethnobotanique de l'espèce dans toutes ses catégories
d'utilisation ainsi que leur rang. Le rang ici désigne la place ou la
position occupée par chaque catégorie d'usage de l'espèce
dans cette échelle de valeurs d'usage. Ainsi, la catégorie qui
porte le rang le moins élevé est celle dans laquelle
l'espèce est plus utilisée. La catégorie présentant
un fort potentiel d'usage ethnobotanique est la catégorie utilisation
alimentaire (VU = 2,96). Ceci signifie que l'espèce est plus
utilisée par les populations dans l'alimentation. Cette catégorie
est suivie des catégories `'utilisation du bois de l'espèce comme
énergie'' (VU = 0,88) et utilisation médicinale (VU = 0,78).
Tableau V: Valeurs d'usage de l'espèce
suivant ses catégories d'usage et leur rang
Utilisations
|
Valeurs d'usage
|
Rangs
|
Médicinal
|
0,78
|
3
|
Bois de feu
|
0,88
|
2
|
Bois de service
|
0,10
|
4
|
Bois d'oeuvre
|
0,10
|
4
|
Alimentaire
|
2,96
|
1
|
Pâturage
|
0,04
|
6
|
Autre
|
0,02
|
7
|
Source : ERpiXl a
E31h21X' h, EjXillh E2M0
Ces valeurs d'usage pour chaque catégorie d'utilisation
ont été regroupées par commune, par sexe, par
catégorie d'ge et par ethnie (tableaux III, IV, V et VI). Les tests
d'ANOVA et de Kruskal Wallis montrent que l'appréciation de la valeur
d'usage dans chaque catégorie d'utilisation ne diffère pas
significativement selon les communes (p = 0,551), les catégories d'ige
(p = 0,297), les sexes (p = 0,914) et les ethnies (p = 0,470).
Tableau VI: Valeurs d'usage de l'espèce
par ethnies
|
Aizo
|
Fon
|
Adja
|
Médicinal
|
0,81
|
0,55
|
0
|
Bois de feu
|
0,87
|
1
|
1
|
Bois de service
|
0,09
|
0,11
|
0
|
Bois d'oeuvre
|
0,12
|
0
|
0
|
Alimentaire
|
2,96
|
3
|
3
|
Boisson
|
0
|
0
|
0
|
Pâturage
|
0,04
|
0
|
0
|
Autre
|
0,01
|
0,11
|
0
|
Source : Résultat
d'enquête, juillet 2010
El
Tableau VII: Valeurs d'usage de l'espèce
par commune
|
Ab-cal
|
Zè
|
Allada
|
Tori-bossito
|
Médicinal
|
0,70
|
0,6
|
1,2
|
0,7
|
Bois de feu
|
0,93
|
0,85
|
0,95
|
0,6
|
Bois de service
|
0,18
|
0,05
|
0,05
|
0
|
Bois d'oeuvre
|
0,15
|
0,05
|
0,1
|
0
|
Alimentaire
|
3
|
3
|
3
|
2,7
|
Boisson
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Pâturage
|
0
|
0,1
|
0,1
|
0
|
Autre
|
0,02
|
0
|
0,05
|
0
|
Source : Résultat
d'enquête, juillet 2010
Tableau VIII: Valeurs d'usage de l'espèce
par sexe
|
Femmes
|
Hommes
|
Médicinal
|
0,26
|
0,95
|
Bois de feu
|
0,91
|
0,87
|
Bois de service
|
0,08
|
0,11
|
Bois d'oeuvre
|
0,08
|
0,11
|
Alimentaire
|
2,95
|
2,97
|
Boisson
|
0
|
0
|
Pâturage
|
0
|
0,05
|
Autre
|
0,04
|
0,01
|
Source : Résultat
d'enquête, juillet 2010
El
Tableau VI: Valeurs d'usage de l'espèce
par catégorie d'ig
|
Enfants
|
Jeunes
|
Adultes
|
Vieux
|
Médicinal
|
0
|
0,12
|
0,62
|
1,34
|
Bois de feu
|
0,83
|
0,37
|
0,91
|
0,97
|
Bois de service
|
0
|
0,12
|
0
|
0,20
|
Bois d'oeuvre
|
0
|
0,12
|
0,04
|
0,18
|
Alimentaire
|
2,94
|
2,87
|
3
|
2,97
|
Boisson
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Pâturage
|
0
|
0
|
0,04
|
0,06
|
Autre
|
0
|
0
|
0
|
0,04
|
Source : Résultat
d'enquête, juillet 2010
3.3.4. Différents organes utilisés
· Utilisations médicinales
Differentes parties de la plante sont exploitees par les
populations locales dans la medecine traditionnelle. Le tableau IX
présente le pourcentage de réponses liées à
l'utilisation des organes (fruits, feuilles, écorce, racine, graine) de
l'espèce. Ce tableau montre que toutes les parties de l'espèce
sont utilisees par les enquêtes et on note une certaine variabilite des
réponses d'une partie à une autre. Les résultats montrent
que l'écorce est la partie la plus utilisée de l'espèce
(35,04 %), viennent ensuite les feuilles (15,96 %) et la racine (9,57 %) et
enfin les graines (5,32 %) et les fruits (1,06 %).
Tableau IX: Proportions liées à
l'utilisation des feuilles, fruits, écorce, racine et graines de
C. albidum par les populations locales
Parties utilisées 3 IRSRUiRQ 11011j111MKiNOiRQ
dINEorganes (%)
Fruits Graines Feuilles Ecorce Racine
|
1,06
5,31
15,95 34,04 9,57
|
Source ORp IXltat EJIM/X-W,
IjXillNVE1E
La vertu des plantes constitue un secret dont seuls les
guerisseurs et certains chefs de religion traditionnelle détiennent
la connaissance. Ces derniers ne révèlent le secret des
plantes qu'à leurs fils fidèles et sages ou à des inities.
Il est donc difficile de collecter des informations approfondies sur les
plantes medicinales. Mais à partir des revelations sommaires de
certaines personnes enquêtees, nous avons pu decouvrir les vertus
therapeutiques, les maladies et symptômes et les parties de C.
albidum pour traiter ces maladies et symptômes sur le plateau
d'Allada par les populations locales. Le tableau X donne la liste des maladies
et symptômes, des parties de C. albidum et de leur importance
therapeutique pour les populations locales. L'examen de ce tableau indique que
22 maladies et symptômes sont connus pour ftre soignés par C.
albidum dans la zone d'étude ethnobotanique. Cependant, il montre
également que l'appréciation de l'importance thérapeutique
d'un organe dans le traitement d'une maladie varie d'un groupe
d'enqu~tés à un autre. Ceci est lié à la
disponibilité des organes d'autres espèces plus reputees dans le
traitement des maladies et symptômes concernes.
Tableau X : Importance thérapeutique de
C. albidum pour les populations locales
Produits utilisés Maladies traitées
Pourcentage(%) de répondants
Feuilles
|
Paludisme
Tension Anémies Ictère
Fièvre Toux
Vertige Ulcère Variole
|
6,38 1,06 1,06 1,06 1,06 1,06 1,06 1,06 1,06
|
Fruit mou Carie dentaire 1,06
Toux 1,06
Constipation 2,12
Graines Ulcère 1,06
Hémorroïde 1,06
|
Ecorce
|
Variole
Ictère
Toux
Carie dentaire
Ulcère
Asthme
Plaies buccales
Fièvre jaune
Manque de vitamines Fièvre
Maladies infantiles Parasites
|
1,06 2,12 7,44 7,44 1,06 1,06 3,19 1,06 1,06 1,06 4,25 1,06
|
Racines
|
Variole
Ictère
Asthme
Toux
Hémorroïde
Faiblesse sexuelle chez l'homme Stérilité chez la
femme
|
1,06 1,06 2,12 1,06 1,06 2,12 1,06
|
Source ORpiXltMT11X'tT,
EjXillTNE10
L'analyse de ce tableau révèle que les
populations utilisent plus les feuilles pour traiter le paludisme,
l'écorce pour traiter la toux, la carie dentaire, les maladies
infantiles, les plaies buccales et l'ictère, la racine pour traiter
l'asthme et la faiblesse sexuelle chez l'homme ; les graines sont par ailleurs
utilisées comme purgatif.
· Utilisation du bois de
l'espèce
C. albidum étant un fruitier, il n'est
utilisé comme bois d'énergie, bois d'oeuvre et de service par
les populations que lorsqu'il meurt. Les figures 16, 17 et 18 présentent
les pourcentages
de réponses liées à la qualité
de l'espèce dans chacune de ces catégories. Ces
figures montrent que l'appréciation du bois de C. albidum dans
chaque catégorie diffère d'un individu à un autre.
Figure 16: Appreciation de la
qualité du Fruits et bois de
fRVdeAIWe par les E populations
locales
Figure 17 : Appréciation de la
qualité du bois pour charpente de l'espèce par
les populations locale
Figure 18: Appréciation de la
qualité du bois pour madrier de l'espèce par les populations
locales
Source 0 5 pIXltRMITTX-W, TAXillMEE10
L'enqu~te auprès des populations des différents
groupes ethniques du plateau d'Allada (100 % de réponses)
révèle que seuls les fruits de C. albidum font partie de
leurs habitudes alimentaires (au cours de sa période de
disponibilité). Ils interviennent parfois dans l'alimentation animale
(les porcs consomment les fruits pourris). Les figures 17 et 18
présentent l'appréciation du goût de ces fruits par
différentes catégories de personnes. La figure 16
révèle que les hommes apprécient moins le goût du
fruit que les femmes. La figure 17, quant-à elle, révèle
que les enfants, les jeunes et les adultes apprécient plus le gout du
fruit que les vieux.
Figure 17: Appréciation du gout des
fruits de C. albidum suivant le sexe Source
: Résultat d'enquête, juillet 2010
Figure 18 : Appréciation du gout des
fruits de C. albidum suivant les différentes
catégories d'1ge
Source : Résultat
d'enquête, juillet 2010
En ce qui concerne les feuilles, leur utilisation alimentaire
n'a été mentionnée que par deux enquêtés qui
affirment que certaines brebis consomment les feuilles. Ils ont
néanmoins précisé que la fréquence de consommation
dans ce domaine est très faible. Le fait que les feuilles ne soient pas
consommées par les animaux est lié à la
disponibilité d'autres ligneux fourragers plus appétibles dans le
milieu étudié tels que le Manguifera indica et
autres.
Les populations rurales utilisent C. albidum non
seulement pour se nourrir et se procurer un revenu mais aussi pour des raisons
sociale, culturelle et religieuse (rituelle).
· Utilisations magiques et rituelles
Les personnes des différents groupes ethniques
interrogées attestent que C. albidum est utilisé dans
des rituels et peut faire du bien comme du mal sur le plan magique. Mais, des
informations plus détaillées sur cet aspect n'ont pas pu tre
recueillies. Cependant, quelques personnes parmi les interrogées
affirment que l'espèce est utilisée pour renouveler la vie aux
personnes âgées et aux malades qui sont sur le point
de mourir, pour éloigner les mauvais esprits et pour conjurer les
sorts.
· Interdits
Les enqu~tes montrent qu'il n'existe pas d'interdits
liés à l'kge ou au sexe. Il faut signaler qu'après les
observations au cours des investigations, les femmes comme les hommes de tous
les Iges peuvent rester en contact permanent avec l'espèce. Cependant,
selon certaines personnes interrogées il existe d'autres interdits en
rapport avec la productivité de l'espèce. La figure 19
présente quelques interdits liés à la productivité
de l'espèce.
Figure 19 : Interdits en rapport avec la
productivité de l'espèce Source
: Résultat d'enquête, juillet 2010
L'examen de la figure 19 indique que pour 40 % des personnes
interrogées, il est interdit de brûler (ou de mettre au feu)
les brindilles de l'arbre tant que l'arbre est debout. un balai
ne doit pas toucher l'arbre selon 10 % de enquêtés. Ces pratiques
détruiraient petit à petit l'arbre ou feraient pourrir ses
fruits.
3.3.5. Commercialisation des produits
Le tableau XI présente le taux de réponses
lié à la commercialisation des produits ou organes de C
albidum.
Tableau XI: Commercialisation des produits (% de
réponses)
Parties commercialisées Pourcentage de
réponses
Feuilles 0,68
Fruits 100
Ecorce 0
Racine 0
Source : Résultat
d'enquête, juillet 2010
Les résultats de l'enquête montrent que le taux de
réponses à propos des types de produits commercialisés de
C albidum varie entre 0% (écorce, racine) et 100 % (Fruit).
Le taux de reponses à propos de la commercialisation des
fruits de C. albidum est de 100 % chez les differentes personnes des
differents groupes ethniques interroges.
Les producteurs (100 % de reponses) ne vendent pas leurs
fruits à l'unité. Les fruits sont vendus par certains par tas de
40 (66 %) le prix moyen du tas est de 325FCFA. Par ailleurs d'autres les
vendent par panier (moins de 1 %) le prix moyen du panier etant de 5875 FCFA ;
certains prefèrent vendre les pieds des arbres dans la periode de
disponibilite des fruits ou à l'avance lorsqu'ils ont
éventuellement des problèmes financiers. L'arbre est vendu en
moyenne à 41850 FCFA. Les producteurs à qui le commerce est
rentable sont ceux qui vendent les fruits par quarantaine car ils arrivent
à vendre le nombre exact de quarantaines se trouvant sur un arbre
contrairement à ces producteurs qui vendent les arbres.
Un producteur a en moyenne sur un pied de C. albidum
(lorsqu'il est jeune) 8 paniers (resultat d'enqu~te, 2010). Le prix moyen d'un
panier etant de 5875 FCFA, nous pouvons affirmer qu'un producteur peut avoir en
moyenne 47000 FCFA sur un pied après une recolte.
Les resultats de ces enquêtes ont revele que le tas de
40 de C. albidum se vend à 275 FCFA dans les marches locaux,
425 FCFA dans les marches secondaires et à 550 FCFA dans les marches
urbains (marche Dantokpa).
Etant dans une zone rurale, les producteurs ne vendent pas les
autres parties de l'arbre (feuilles, écorces, racines,...) puisque le
mode d'acquisition de ces organes en médecine traditionnelle est entre
autres la cueillette, l'écorçage.
9
10
Planche 4 : Fruits de C. albidum
exposés pour la vente à Calavi
Source :Cliché Gbesso,
janvier 2011
CHAPITRE IV
DISCUSSION ET PROPOSITION DE CONSEVATION
DE C. ALBIDUM
4.1. Discussion
4.1.1. Caractérisation
Phytosociologique
Cinq grands faciès de groupements
végétaux ont cette possibilié de se fixer autour du
Chrysophyllum albidum. Au nombre de ses groupements, seuls ceux des
formations végétales des terroirs villageois ou des
concessions et de lisières de bas-fonds ont une similarité.
Ces aspects phytosociologiques peuvent etre justifiés par le fait que
ces deux écosystèmes bénéficient plus de soins
particuliers de la part des populations locales du plateau d'allada.
La plupart des groupements végétaux sont
dominés par les espèces à larges distribution
(Pantropicales), l'élément de Base (Guinéen). C'est
seulement au niveau des groupements de formations des terroirs villageois
ou des concessions, qu'en dehors des types phytogéographiques
sus-cités, on dénombre une convergence de bien d'autres comme le
Soudano #177;Zambézien, le Guinéo congolais et le
Soudano-guinéen. Cet ordre des choses est dû aux caractères
des paysans à plus domestiquer surtout les arbres à fruits pour
des raisons économiques puis les arbres à caractère
endémiques pour des raisons médécinales.
En outre, de ces cinq groupements, seuls ceux des plantations
et champs sont les plus dégradés à cause de la forte
production de Tectona grandis et de la culture poussée de
Ananas comorus.
4.1.2. Paramètres
dendrométriques
Le diamètre moyen des arbres de C. albidum
entre les groupements oxille entre 17cm et 58cm, tandis que la surface
terrière se trouve entre 18 et 526342 m2/ha. Ceci laisse voir
l'importance dans l'exploitation de C. albidum en sylviculture si une
politique d'aménagement accompagnant un projet participatif de tous les
acteurs voit le jour.
4.1.3. Distribution en classe de
diamètre
La distribution diamétrique présente l'allure
d'une structure irrégulière. Ainsi, dans les formations
végétales des forets reliques, les individus de Chrysophyllum
albidum sont dans un état de veillissement puisque c'est un lieu de
culte. Dans les Groupements de formations végétales des
terroirs villageois ou des concessions, des jachères, des
lisières de bas-fonds les individus de C.albidum
présentent une structure en cours de vieillissement. Par contre, ceux
des platations et champs présentent une structure jeune. Ceci s'explique
par le fait que les propriétaires ont décidé d'accroitre
le potentiel économique tiré de la vente de ces fruits.
4.1.4. Importances ethnobotanique
Dans les champs et dans les maisons, il est rare de trouver
des plantes réellement sauvages A QA aXFuQ EQNIMQ. C'eAt leIFTA
OEFC. albidum qui se trouve actuellement conservé dans les
maisons et dans quelques rares champs compte tenu de ses valeurs alimentaires
ou commerciales.
Ce fruitier appartient désormais aux catégories
2 (des plantes protégées) de Okigbo (1977). C. albidum
est entretenu dans les maisoQA OeSuiAESCuACO'uQeEFeQtMQe O'aQQpeAESECEOA
populations locales. Ce qui justifie bien la perception de Mary et al
(1996) selon laquelle la IeFiQiqm OptRfRuAteumAtfamA viHonSaruESSRum IlI
QRONIDtp OTCP Rt. EQAill zRQM O'ptuOH, EORIplIQtACRIJDQeA Oe1l'1ASèFe
ARQt utiliApA. I6IaDAESIROuEA3Oe 1C. albidum sont largement
utilisés, le mode de collecte de ces parties ou organes pourrait poser
des problèmes OHSpieQQiADARQ OH IMAARXFe AFRP P H FIeAt le IFaA du
prélèvement OeII'pFRIFIIOeIIRSUaQte.
/ RIAIXICTIAtUIpDOP P 1Q24SILIMup1OaQA lD DIP SA,
l'pFRIKIIEFRP SIRP IIMIEANY111OeA espèces. Les enquêtes ont
révélé que les utilisateurs ont tendance à
écorcer entièrement la plante ou même à arracher ses
jeunes pousses (pour collecter la racine qui est parfois sollicitée en
médicine traditionnelle). Ainsi les actuels modes de collecte des
organes compromettent Ap1111AeP eQt lErillE10p O0l11ASèFH
EMEINWRIA EQviAagHIOeA AX AtèP IA aOEStpAIOHFRCeFW de ces organes. Des
études plus approfondies doivIQt ~ITE P 1Qp1AISRXIIpNEOHROP SEFWOeA IRIP
IA OHrpFRCS IAuERaMEIlitp OEA SRSuEAIRQA OE IeASèF11 13EL e1 HP SOUDA
TpINOeA P eQpIA par Gaoué (2007) et Ticktin (2008) sur le Khaya
senegalensis RQtWP RQtp lIIP SEFWOH (111 SCRETARQ
OeATIHVADATHIOH l'écorce de cette espèce sur la structure et la
viabilité de sa population. Ces auteurs ont démontré
notamment la baisse de la production fruitière de cette espèce au
niveau des arbres de grands diamètres. Par contre au niveau des fruits,
les populations ont tendance à disséminer les graines des fruits,
ce qui contribue à la régénération naturelle des
espèces végétales.
La connaissance des usages des plantes médicinales et
leurs propriétés sont généralement acquises suite
à une longue expérience accumulée et VaQAP iAilOPQe
1pQpaCkiRQ à l'WW / ID VaQAP iAAIRQ Oe EFINFFRQQaiAADQFHA'eAtRP SH
IFt/elINP eQtNSEUFTEqDIFID IQ'eAMS1A1tRujRNA assurée.
4.1.5. Importance socioéconomique
Ces enquêtes socioéconomiques ont
révélé que la commercialisation des fruits d1
111ASèF111AW plus rentable que celle des fruits de Citrus sinensis
(71 %), Ananas comorus (73 %),
Manguifera indica (100 %), Musa sp (68 %),
Irvingia gabonensis (91 %). Cette étude confirme combien C.
albidum détient d'énormes potentialités
économiques. Ces potentialités sont non seulement
bénéfiques pour les populations rurales mais aussi pour les
populations urbaines (notamment les commerçants de fruits) qui
appartiennent à la classe des acteurs de dynamisation de la
commercialisation de ces fruits. Au sud du Bénin, le dynamisme de son
marché se justifie par l'abondance de la récolte des fruits
déversée sur les marchés locaux. Les fruits
commercialisés sont continuellement disponibles pendant 4 à 6
mois durant l'année et rentrent parfois en concurrence avec d'autres
fruits comme Mangifera indica, Citrus sinensis, Musa
sp, Ananas comorus et Carica papaya) qui sont
également fort appréciés par les populations. Ceci influe
négativement sur le nombre de personnes impliquées dans la
consommation du fruit et sur son prix de vente qui chute. Ces variations de
prix s'expliquent par le fait que les commerçants des marchés
secondaires (qui sont un peu plus proches des lieux de collecte que les
marchés urbains) et ceux des marchés urbains tiennent compte du
prix de leur transport et du transport de leurs marchandises vers les
différents marchés, dans la fixation du prix de vente des
fruits.
Ces résultats mettent en évidence le symbole
culturel de C. albidum pour les populations du plateau d'Allada. Ceci
justifie la domestication de l'espèce pour sauvegarder ce patrimoine
culturel.
4.2. Stratégies de conservation
Le chrysophyllum albidum ne figure pas sur la liste
des espèces forestières protégés au Bénin.
De ses nombreuses potentialités alimentaires, économiques et
cultuelles, il s'avère indispensable d'envisager une stratégie
d'arboriculture de ce dernier car le système de pérennisation
actuel ne garantit nullement le maintien des souches surtout que l'aire
de distribution de l'espèce n'excède pas les plateaux du Sud
du Bénin. L'espèce connaît une répartition assez
restreinte sur le territoire béninois en particulier sur le plateau
d'allada.
4.2.1. Objectifs de FIKs1IUNITE1 l'1IScF1
Les objectifs se présentent comme suit : - Faire des tests
de germination
- Encourager l'arboriculture de C. albidum.
- Faire profiter aux acteurs les biens et
services de cette ressource forestière en leur
faisant les formations sur l'exploitation alimentaires(boisson
gazeuse) et commerciale (bois) ainsi que médicinale.
- Mettre en place un dispositif institutionel et
organisationnel de gestion dans chaque
commune pour l'entretien des individus du C. albidum
- Aider la population qui dispose
déjà les individus comme héritages à conserver
les
existants et à avoir d'autres semences scientifiquement
sélectionnées pour renouveler les individus matures puis à
commercialiser leur bois soit pour la construction, la fabrique d'objets d'arts
ou pour l'industrie.
- Créer des plantations
gérées par les structures villageaoises mises en place avec la
collaboration des populations autochtones en partenariat avec les
ONG et l'administration communale.
4.2.2. Critères de conservation du C. albidum
IXDXSOnMnN43'nIGn43n
L'aménagement se repose sur : les
caractéristiques floristiques des groupements et familles autour
desquels l'espèce se fixe pour son développement ; les types
d'habitat ainsi que les paramètres tels que l'ge, la hauteur, la
litière , la régénération puis les
paramètres dendrométriques.
4.2.3. $ mxw inwanparii ln mien oe331114370131111IIM de
conservation durable - Atouts
Loi n° 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de
l'administration territoriale en République du Bénin en son
article 94, confère aux communes une part de responsabilité
active dans la gestion des ressources naturelles sur leur territoire. A cet
effet, il nous semble impérieux de solliciter la coordination des
élus locaux à la gestion des unités d'Aménagements
au sein de chaque commune du plateau d'allada. Ce qui constituerait un atout
dans le suivi et l'exécution du processus de conservation parce que Les
forests protégées appartiendront aux Communes et
relèveront de la compétence territoriale des maires
- Contraintes
- Il y aura une difficle adhésion de la
part des populations locales qui disposent de
l'espèce comme héritage.
- Les interdits concernant le repiquage des
individus de l'espèce ( les jeunes ne mettent
pas en terre les jeunes plants de l'espèce).
- Les problèmes liés au
financement peuvent échouer le processus d'aménagement.
|