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La gestion urbaine dans les pays du sud

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par Rawelguy Ulysse Emmanuel OUEDRAOGO
Université de Ouagadougou - DEA 2010
  

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Chapitre 3 : Modes et outils de la gestion urbaine

La gestion urbaine obéit dans la plupart des pays du Sud à une logique d'administration publique soumise à une tutelle centrale et à une logique de management pour générer des ressources financières (Zghal, 2001). Quels sont donc les outils utilisés en matière de gestion urbaine ? Qui sont les acteurs intervenant dans la gestion urbaine et quels sont ses aspects ?

3.1. Les modes de la gestion urbaine

La gestion de la ville consiste à améliorer les infrastructures et les services urbains afin d'accroitre le développement de la ville et d'améliorer les conditions de vie des citadins (M'Bassi J.P., 2001). Elle couvre plusieurs aspects dont la gestion de l'espace urbain, la gestion économique, la gestion administrative, la gestion des équipements ou infrastructures.

3.1.1. La gestion de l'espace urbain

La gestion de l'espace urbain représente un défi considérable au regard de la nécessité de rendre compatible le processus d'expansion urbaine et l'usage soutenable des ressources naturelles (Da Silva, 2002). Les Etats des pays du Sud après les indépendances ont dans un élan de modernisation adoptés des textes dans le droit de la gestion de l'espace urbain. Dans ces nouveaux textes, les autorités coutumières ont été écartées de la gestion foncière urbaine entrainant un désordre dans la gestion de l'espace urbain (M'Bassi J.P., 2001). Dans ce nouveau contexte, les pouvoirs publics et municipaux ont une nécessité de bien gérer l'espace afin d'éviter certaines difficultés l'engorgement des routes, l'insalubrité, la vétusté des habitats, la pollution déchets ( www.obouloo.com).

La gestion de l'espace urbain nécessite une maîtrise de l'étalement urbain. Cette maîtrise se gère par anticipation à travers les outils de planification territoriale comme le plan d'occupation des sols qui fixe les orientations politiques dans le domaine de l'urbanisme (Sibeud N., 2005). La gestion de l'espace urbain se fait par exemple à travers les activités de rénovation (Flambard V., 2008). La gestion de l'espace urbain dans les pays du Sud requiert aussi une nouvelle conception de la ville. Ainsi il faut passer de la ville étalée à celle compacte et dense (Djelal N., 2005) organisée autour d'une utilisation plus intensive du sol, gérée à partir d'une meilleure intégration entre les politiques de transports en commun et la planification de la croissance urbaine (Camagni, 1997).

Dans de nombreux pays, la ville compacte devient un modèle car les fortes densités et la compacité permettent non seulement de limiter la consommation du sol par le biais de stratégies variées, mais traduisent aussi un degré d'intervention assez fort sur le développement urbain : limite de l'étalement urbain par des actions de réhabilitation, rénovation, requalification urbaine ; développement d'un réseau de transport en commun comme alternative à l'automobile ; valorisation du cadre bâti et du patrimoine(Djelal N., 2005).

Pour Zougrana A., la gestion de l'espace urbain passe par le développement de nouvelles stratégies en matière de construction. Ainsi une attention particulière doit être ainsi portée sur le logement social et la réalisation de bâtiments à niveau (Zoungrana A., 2010). La terre est un élément vital dont dépend le processus de développement urbain. Par conséquent, la gestion de l'espace urbain est un facteur déterminant de l'intégrité et de succès d'une urbanisation maîtrisée (Pouyanne G. ,2003).

3.1.2. La gestion économique de la ville

Les capacités économiques et financières occupent une place primordiale dans la gestion d'une ville ( www.paca.equipement.gov.fr). En effet, les moyens et les ressources d'une commune constituent ce qui permet à la municipalité de gérer son territoire et d»agir pour le bien de la collectivité ( www.etterbeek.irisnet.be). Le fonctionnement de l'économie révèle le rôle déterminant de l'évolution du marché des biens et services essentiels comme le logement, la nourriture, les transports, etc., dans le développement local et régional (M'bassi, 2002)

Pour son fonctionnement annuel, la commune doit déterminer son budget qui prévoit les recettes et les dépenses en accord avec les priorités de la politique municipale. Dans la majorité des pays du Sud, la capacité de générer des revenus localement est rudimentaire et l'on compte donc largement sur l'aide financière des pouvoirs centraux ( www.globenet.org).

La plupart des collectivités des pays du Sud ont montré pendant longtemps peu d'intérêts pour le volet économique car l'économie était l'affaire de l'Etat qui a été jusqu'à présent, en général et de loin, le plus gros investisseur local, appuyé par les bailleurs de fonds(M'bassi, 2002). Les collectivités se soucient de la question économique et financière que dans le cadre de la fiscalité locale (M'Bassi J.P., 2001). Mais, de nos jours avec le processus de décentralisation, les communes sont investies de compétence pour la promotion du développement économique, social et culturel.

La promotion du développement économique devient donc une des missions fondamentales des municipalités (M'Bassi J.P., 2001).

Pour la gestion économique, la municipalité doit assurer son financement à travers l'exploitation des sites culturels, des sites économiques comme les marchés, les théâtres, les salles de fêtes, et le recouvrement des taxes municipales (Zghal, 2001). A titre illustratif, la commune de Ouagadougou a enregistré pour la période de 2003 à 2007 une recette totale de 40 865 769 595F CFA. Cette recette provient des taxes sur les spectacles, les jeux, la publicité, etc (Commune de Ouagadougou, 2008).

La faiblesse de l'assiette financière des administrations locales s'explique par de nombreux facteurs. On pourrait citer par exemple le défaut des pouvoirs centraux de leur transférer les ressources financières et le refus des populations de payer leurs taxes. En effet, les contribuables dénoncent le niveau élevé des impôts locaux et souhaitent une baisse continuelle de la pression fiscale (M'Bassi J.P., 2001).En plus, de nombreux secteurs de l'économie sont peu ou ne sont pas taxés, faute de moyens de connaissance de cette économie, mais aussi faute de confiance des opérateurs dans la gestion publique (M'bassi, 2002). Cette situation embarrasse les responsables municipaux. Pour l'accroissement des recettes, les municipalités sont invitées à investir dans des projets économiques, culturels ou sportifs générateurs de revenus (Zghal, 2001). L'augmentation des recettes au niveau local permettrait à chaque collectivité d'avoir une certaine autonomie sur le plan financier et de mieux entreprendre ses projets de développement.

3.1.3. La gestion administrative de la ville

La gestion administrative des villes est assurée depuis les indépendances par les municipalités. La municipalité comprend le conseil municipal et ses composantes : bureau municipal, commissions sectorielles, etc (Traore, 1993). La municipalité règle par ses délibérations les affaires de la commune ( www.urbanisme.equipement.gov.fr). La bonne gestion administrative du milieu urbain exige un personnel ayant des compétences administratives, techniques et financières voulues ( www.globenet.org).

Dans la plupart des villes du Sud, la gestion des affaires municipales dépend selon les cas du ministère de tutelle qui est la structure fixant lès règles de la gestion des ressources. Il offre des programmes de formation pour le développement des compétences des ressources humaines (Zghal, 2001). Dans certains pays, le découpage administratif crée des régions ou gouvernorats ou encore préfectures entre la commune et l'Etat. En pareille circonstance Le dirigeant de la région a une possibilité pour infléchir sur certaines orientations de la gestion administrative de la commune (Zghal, 2001).

La gestion administrative dans les villes des pays industrialisés est relativement performante pour ce qui est des services marchands (eau potable, électricité et téléphone). Elle est par contre inopérante pour les réseaux non marchands (voirie, assainissement, etc) ( www.urbanisme.equipement.gov.fr). Les évaluations faites dans les pays industrialisés montrent une nette amélioration de l'implication des responsables locaux à l'égard de la gestion de leur ville ( www.urbanisme.equipement.gov.fr).

Dans les villes du Sud par contre, la municipalité dans sa tâche fait face aux jeux politiques en place. Ainsi, elle doit se conformer aux règles d'une administration publique souvent centralisée (Zouiten, 2003). Il faut en somme dire que dans les pays du Sud, même si les communes sont autonomes, la gestion administrative se fait en conformité avec les décrets nationaux établis. Ce qui rend peu performant la gestion administrative dans ces collectivités.

3.1.4. La gestion des infrastructures urbaines

Le rôle des gouvernements urbains a été profondément orienté par l'affirmation croissante de leur responsabilité dans le développement local, à travers l'organisation et la régulation de la fourniture des infrastructures de réseaux, la gestion des équipements et services, le développement social, la gestion foncière, le logement, le développement économique (Banque mondiale, 1994). Le bon fonctionnement d'une ville, et la réussite de tout projet d'aménagement urbain, repose ainsi sur la capacité de la collectivité à planifier son développement, en s'appuyant sur un ensemble d'infrastructures de qualité, modernes et adaptées aux besoins ( www.sogreah.fr). La gestion des infrastructures nécessite aussi un accès aux ressources nécessaires pour fournir des services de qualité acceptable (Mahbubani, 2007).

La gestion des infrastructures nécessite en sus des capacités de diagnostic des dysfonctionnements, de définition précise des contrats et des commandes passées aux entreprises prestataires de la maintenance, de programmation et de contrôle de leurs travaux, de coordination des différents intervenants (Allen, 2004). La création de villes meilleures ou l'amélioration de celles existantes requiert de la part des acteurs locaux et étatiques la mise en place de bonnes infrastructures de transport, d'assainissement et d'alimentation en eau ( www.unchs.org)

Dans le domaine de l'eau de nombreux modes de gestion sont exploitées par les municipalités du Sud ( www.kesakeau.ouvaton.org). Ainsi on peut avoir :

· La gestion directe : correspond aux collectivités qui gèrent directement le service grâce à leurs services techniques ;

· La gestion intermédiaire : ce sont les régies intéressées et les gérances, ou les régies externalisant une part importante de ses activités, où une entreprise intervient pour l'exécution des tâches, mais où la collectivité reste la maîtresse de son service ;

· La gestion déléguée : ce mode de gestion désigne les affermages et les concessions. La collectivité délègue une très grande partie de ses prérogatives à l'opérateur, au travers d'un contrat défini d'un commun accord avec une entreprise. La caractéristique principale de la délégation est que la rémunération de l'opérateur est substantiellement assurée par les abonnés.

Le transport urbain est un secteur clé de l'économie d'une ville, c'est un outil au service de la production et de la consommation, il présente une activité qui constitue l'une des bases du développement économique et social de la ville et conditionne par conséquent la vie quotidienne de l'ensemble des citoyens (Ezzine, 2000).

La gestion du trafic de transport recouvre l'ensemble des dispositions visant, dans le cadre d'objectifs prédéfinis, à répartir et contrôler les flux de trafic dans le temps et dans l'espace, afin d'éviter l'apparition des perturbations et d'en atténuer les effets (Ezzine, 2000). Dans le domaine du transport, la gestion consiste à planifier, coordonner et contrôler les travaux de réfection majeure du réseau routier ( www.ville.sherbrooke.qc.ca). Les blocages et les embouteillages recensés quotidiennement vont conduire à entreprendre un certain nombre d'actions avec l'objectif affiché de permettre un écoulement facile et rapide du trafic. Il s'agira aussi d'élaborer des solutions simples et peu coûteuses tirant le meilleur parti des infrastructures actuelles et ayant une efficacité d'ensemble sur la circulation (Ezzine, 2000).

On peut aussi dire que gérer le trafic routier revient à une meilleure exploitation des routes en essayant d'adapter au mieux la demande (trafic) et l'offre (la capacité des voies). La gestion du trafic de transport vise donc à l'atteinte des objectifs économiques, objectifs écologiques et objectifs médico-sociaux de toute collectivité (Ezzine, 2000).

Dans la plupart des villes du Sud, la desserte des services et équipements urbains en dépit du soutien des opérateurs conventionnels ne couvre que la moitié de la ville (M'Bassi J.P., 2001). Ils souffrent aussi de la faiblesse ou du quasi absence d'entretien (Minoungou, 2009). Avec le processus de décentralisation les communes se sont vues dessaisir de leurs responsabilités en matière de desserte en eau potable, en électricité, en transports, etc. La privatisation de ces domaines remet toutefois en cause la prise de responsabilité des municipalités dans ces domaines (M'Bassi J.P., 2001).

3.2. Les outils de la gestion urbaine

La municipalité utilise des outils de gestion urbaine qui peuvent être classés en fonction des objectifs et contenus. Il y a ainsi les outils de planification et programmation pour la planification de la croissance spatiale, la programmation des infrastructures et équipements, et la planification du développement socio-économique (Serhau, 2002).

3.2.1-Le budget programme

Le budget est un document comptable prévisionnel distinguant les recettes et les dépenses. Le budget des collectivités locales regroupe pour une année l'ensemble des recettes et des dépenses publiques. Le budget de programme est un document explicatif joint au projet de loi de finances précisant les objectifs d'une institution, les programmes qui y concourent et les moyens qu'il y consacre (Muzellec, 1997).

Le budget programme constitue une procédure de gestion intéressante et novatrice. Il a été conçu progressivement, avec des impératifs relevant autant d'un souci de contrôle que d'une volonté d'efficacité. ( www.hcsp.fr/explore.cgi/ad030608.pdf)

Le budget-programme est fondé sur des objectifs d'utilité, c'est-à-dire, ceux dont la réalisation va permettre de satisfaire les besoins réels de la population. Il réalise une intégration réfléchie des autres types de budget, tout en faisant une hiérarchisation des objectifs et en prévoyant les moyens adéquats pour les atteindre. Ainsi, l'on tient compte des coûts car il faut produire et atteindre les objectifs de façon efficiente. Au moment des prévisions les institutions ou collectivités utilisent les objets de dépenses pour des estimations plus justes et l'exécution opérationnelle du budget-programme se fonde sur ces mêmes objets de dépenses ( www.finances.gov.bf).

3.2.2-Les opérations d'urbanisme

Les opérations d'urbanisme regroupent l'ensemble des procédures visant à rendre une ville plus attrayante et mieux équipée. Les opérations d'urbanisme comprennent le lotissement, la restauration, la rénovation urbaine, etc (Tapsoba, 2010).

Le lotissement consiste en une subdivision d'un terrain vierge en parcelles avec des aménagements appropriés en matière d'infrastructures et d'équipements collectifs pour accueillir les constructions à réaliser par les occupants futurs (Tapsoba, 2010).

Il vise à éviter l'habitat spontané, résoudre les litiges issus des lotissements antérieurs, accompagner les populations de manière particulière dans le développement et enfin améliorer leur cadre de vie (Traore, 2005).

Le lotissement confisque le capital foncier à population (Sadiki, 2000) et brise l'équilibre écologique (Massiah, 1987). Il crée tout de même une diversité culturelle et une transformation sociale (Diehl, 1984). Les lotissements sont aujourd'hui les seuls outils opérationnels de la politique d'aménagement de nos villes. Ils constituent les composantes principales de la structure urbaine et génèrent l'offre essentielle en matière d'habitat (Bouchra, 2010).

La restauration urbaine, est la restitution à un espace, à une zone ou à un immeuble urbain ancien son cadre historique et culturel initial tout en tenant compte du nouveau contexte social, environnemental et économique de la localité ( www.omhmali.org).

La rénovation urbaine consiste en une démolition en vue d'une construction nouvelle, d'un secteur urbain occupé par des logements, des activités ou de façon mixte. Elle se définit aussi comme une opération d'ensemble qui concerne la totalité ou l'essentiel du bâti d'un secteur. Elle peut être motivée par la mauvaise qualité des bâtiments, par leur inadaptation, leur insuffisante occupation du sol. Elle nécessite une intervention massive des pouvoirs publics sur le plan institutionnel, juridique et financier (Coay, 2009).

En France la rénovation vise par exemple à : répondre à la crise du logement, réinsérer les quartiers socialement marginalisés dans la ville, ré-densifier ou au contraire dé-densifier et limiter l'étalement urbain notamment (Flambard, 2008). La rénovation urbaine a aussi un enjeu politique et économique. En effet, les opérations de rénovation à Ouagadougou ont pour but de stimuler le secteur commercial Elle vise aussi à améliorer le cadre urbain pour des activités et les habitants, de répondre harmonieusement aux nouveaux besoins de la ville, améliorer les conditions de vie urbaines à Ouagadougou. (Ouedraogo, 2005)

3.2.3-Le Plan d'Occupation des Sols (POS)

Le plan d'occupation des sols (POS) est un document d'urbanisme qui détermine l'affectation des sols selon l'usage principal qui doit en être fait, au regard de leur constructibilité (habitats, loisirs, activités, espaces naturels à protéger) (Code de l'urbanisme et de la construction, 2006). Il est consultable à la mairie de toute collectivité et a pour objectif d'organiser et planifier le développement urbain, de protéger l'espace agricole. Il « fixe les règles applicables aux terrains compris dans les diverses zones du territoire couvert par le plan ». (Jacquot, 1997)

Il a aussi pour objectif de prévoir les équipements futurs : routes, autoroutes, écoles, terrains de sport, et de prendre en compte le paysage et les richesses naturelles.3 Le POS est un document juridique de portée générale qui s'impose à tous : particuliers, entreprises, administrations. Il sert de référence obligatoire à l'instruction des diverses demandes d'occupation ou d'utilisation des sols comme les permis de construire et de démolir et les déclarations préalables.4

Le POS se présente comme un instrument opérationnel et de composition urbaine permettant de prendre en charge les actions d'urbanisation nouvelle et les opérations d'urbanisme spécifique (Saidouni, 2000). Pour Boutet (2004), il est un document sans perspective, envisageant l'urbanisme uniquement au travers une simple police de l'occupation du sol. Il requiert de longues procédures pour son élaboration et des sommes importantes pour sa mise en oeuvre (Lecat, 2006).

Le Plan d'Occupation des Sols est devenu au fil des temps et des évolutions législatives et institutionnelles l'outil de référence dont disposent les élus locaux pour leurs politiques de développement et de protection. Ainsi, la plupart des orientations en matière de programmation, d'organisation spatiale, d'environnement et de construction trouvent une traduction dans un POS. De nos jours, Le POS se présente comme un moyen de densification de l'espace urbain et s'inscrit dans une démarche de développement durable. Il est en cours d'application dans beaucoup de villes des pays du Sud. A titre illustratif, c'est en 2007, que le gouvernement du Burkina Faso a pris une décision portant sur l'introduction du POS dans le domaine de l'urbanisme.

3 www.unfpa-bi.org/html/statistic/donnee/th5.htm

4 www.ville-seynod.fr/content/pdf/4034

3.2.4-Le Plan de Développement Communal

Il est un document qui détermine et définit l'ensemble des programmes et projets cohérents de développement à mettre en oeuvre en adéquation avec les grandes orientations nationales, régionales et les aspirations et attentes locales. ( www.villedecotonou.com) Il est aussi un document à portée politique et stratégique qui définit les objectifs de développement poursuivis par la commune. A ce titre il traduit et précise « la politique de la ville », le programme de politique générale des autorités communales ( www.etterbeek.irisnet.be).

C'est le document qui synthétise la procédure et les projets qui doivent favoriser le développement de la commune. Le programme suppose une stratégie, fondée sur des objectifs, concrétisée par des actions ; donc des projets, une marche à suivre, un calendrier, un financement. Il permet de croiser les conclusions de l'analyse socioéconomique réalisée sur la commune avec les attentes de la population ( www.virton.be)

Le Plan de Développement Communal n'est pas un outil d'encadrement, mais un outil d'orientation et de gestion visant le développement local. C'est le résultat d'un processus d'analyse, de détermination et d'arbitrage des priorités au plan local, un cadre stratégique et un guide pour assurer la cohérence et la synergie des décisions et actions. En dernier ressort, c'est un outil de communication qui permet également de faire le suivi et l'évaluation de l'action communale ( www.villedecotonou.com). Il est établi sur la base de la participation citoyenne des élus et des habitants.

3.2.5- Le plan stratégique

Un plan stratégique est « la définition d'un projet de ville qui unifie les diagnostics et des actions publiques et privées, et qui établit un cadre de mobilisation et de coopération des acteurs sociaux urbains ». Elaboré à la suite d'un processus de participation qui définit les contenus, il est un contrat politique entre les institutions publiques et la société civile. C'est dans cette démarche qu'on peut situer le « projet de ville (ou de région), fondé sur un plan stratégique, fruit d'une large concertation sociale » (Borja, 1998).

Le plan stratégique est un outil indispensable au service du décideur. Il concerne la détermination des objectifs généraux de la ville et l'engage à long terme ( www.p2ac.fr/anableps). Il se situe entre la planification (plus technique) et la gestion (plus administrative). Il prône des ajustements constants et le développement d'approches dites sociales. L'approche stratégique incite les élus d'une communauté métropolitaine, ou d'une municipalité à porter leurs efforts vers les orientations, les objectifs, les grands

enjeux et un plan d'action pour la collectivité tout en gardant en vue les finalités de cette dernière ( www.a21l.qc.ca/9579_fr.html).

Dans la ville de Ouagadougou, un plan stratégique a été développé dans le domaine de l'assainissement. Il s'agit du Plan stratégique d'Assainissement de Ouagadougou (PSAO) qui est un programme intégré d'assainissement et de promotion de l'hygiène mis en oeuvre par l'office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA). Il vise à permettre aux citadins d'être autonomes dans le domaine de l'assainissement. ( www.reseaucrepa.org/page/714)

3.2.6- Le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (S.D.A.U)

Le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) est un instrument de la planification urbaine à moyen et à long terme élaboré pour une grande agglomération qui localise l'emplacement des principaux équipements. Il planifie la croissance de la ville, renforce sa fonction et projette les infrastructures primaires et les équipements (Ouidar, 2010). Il permet également de maîtriser la croissance urbaine (Diarra, 1999) et de concilier le développement urbain, économique et la protection de l'environnement (Lecat, 2006)

Le SDAU intègre et cordonne les objectifs de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics ou privés en matière de développement urbain durable au niveau communal (Code de l'urbanisme et de la construction, 2006). Egalement il oriente le développement économique d'une ville (Ouidar, 2010) et permet aux acteurs locaux et aux élus de répondre aux problématiques d'aménagement (Lecat, 2006). Il sert enfin de document à caractère stratégique traduisant les ambitions de développement d'un état pour ses collectivités (Chhay, 2007).

Le SDAU ne suffit tout de même pas pour résoudre les problèmes urbains d'un pays (Dabilgou, 2008).En effet, dans le processus d'élaboration ou de réalisation d'un SDAU, plusieurs difficultés se présentent. Il s'agit de l'insuffisance des aides financières, le besoin important en ingénierie, la difficulté d'obtention des données cartographiques, des photographies aériennes et des levées topographiques (Champaud, 1993).

Le SDAU sert de "cadre de référence " à la planification du développement urbain d'un territoire donné. Il se présente de nos jours comme un important document d'urbanisme pour une organisation fonctionnelle et la création de secteurs relativement homogènes en dépit des difficultés auxquels il fait face dans son élaboration et sa mise en oeuvre. Dans les villes où il a été mis en oeuvre et suivi avec rigueur comme à Casablanca, le SDAU a justifié son importance. Par contre dans les villes comme

Bamako, Niamey, Phnom Penh et Ouagadougou, les difficultés d'application ne permettent pas une bonne évaluation de cet outil important à la planification et au développement de la ville. Il serait donc judicieux que les responsables communaux des villes du Sud veillent à l'application des grandes orientations pour un développement harmonieux de leurs cités.

3.1.7- Le Système d'Information Géographique (SIG)

Pour tout pays, l'information géographique est un élément central de l'infrastructure nationale, au même titre que les réseaux de transports et de communication. Elle est de nos jours un élément de plus en plus important en terme de croissance économique » (Rapport COSIG, centre de coordination de données géographiques au Conseil Fédéral Canadien, avril 2001). Le SIG est avant tout un système d'information, c'est à dire un ensemble organisé de ressources permettant d'acquérir, de stocker, de structurer et de communiquer des informations. En matière de gestion urbaine, les SIG offrent de multiples possibilités d'analyse ou de simulation. Ils ont d'abord trouvé d'importantes applications pour la gestion urbaine, qui constitue aujourd'hui encore un domaine très important de leur d'utilisation (fr.wikipedia.or).

Le recours aux sciences de l'information géographique permet de modéliser et d'analyser l'espace géographique à l'aide de représentations numériques. La création de cartes et l'analyse géographique à l'aide des SIG procurent une plus grande vitesse et proposent des outils sans cesse innovant dans l'analyse, la compréhension et la résolution des problèmes (Kodjo, 2008). Les SIG permettent de nos jours de mieux appréhender les problèmes urbains complexes. Ils permettent aussi d'établir la carte de l'occupation des sols sur laquelle apparaissent les retenues d'eau et barrages, la végétation, les habitats, les zones industrielles et les équipements (Padonou, 1997).

Dans le cadre d'un suivi du foncier sur un territoire communal, par exemple, le SIG peut servir à identifier des parcelles libres afin de créer des réserves foncières. Il peut également servir à gérer les terrains encore disponibles sur certaines zones spécifiques comme des zones d'activités commerciales (ZAC.) Il permet aussi, en phase amont, de recenser les zones susceptibles d'accueillir des projets d'implantation de lotissements ou de logements sociaux. Sur des territoires plus importants comme les intercommunalités ou les agglomérations, le SIG peut permettre de gérer beaucoup plus de données : la voirie (afin d'en gérer l'entretien), les espaces verts et les arbres, les lignes de transport public, le mobilier urbain, les périmètres de la ville, les réseaux communautaires (eau,

assainissement, éclairage public).5 Les SIG sont aussi utilisés en tant qu'outil dans de nombreuses tâches telles que la présentation d'études sur le terrain, la résolution de problèmes territoriaux et tous les sujets concernant l'intégration dans un site (Kodjo, 2008)

3.3. Les acteurs de la gestion urbaine

La gestion urbaine consiste à coordonner les actions des différents intervenants : l'État, de la collectivité locale, des partenaires techniques et financiers et de la population

3.3.1-L'Etat

L'Etat définit en premier lieu les principes nationaux et les outils qui régissent l'urbanisme et la construction. Il anime et soutient les recherches en matière de gestion urbaine dans les domaines économiques, sociaux, techniques, etc (www.urbanisme; equipement.gov.fr). L'état doit aussi assurer la diffusion de campagnes de sensibilisation et d'appropriation par les acteurs de la gestion urbaine et par les usagers des villes des divers textes juridiques accompagnant la planification urbaine.

L'intervention de l'Etat peut être plus directe et plus concrète dans la gestion urbaine dans le cadre d'un partenariat avec les collectivités. C'est ainsi que l'Etat intervient en soutien méthodologique et financier dans les actions de protection et de mise en valeur du patrimoine urbain, dans les actions en faveur des sociaux en difficulté, dans la protection du commerce et de l'artisanat, etc.6

3.3.2-La municipalité

La municipalité accomplit de nombreuses actions : Elle contrôle et planifie son urbanisme, pilote directement son développement et son aménagement, à l'aide du PLU (Plan Local d'Urbanisme), délivre les différentes autorisations relatives aux actes d'urbanisme ( www.ville-baillargues.fr). Dans la plupart des pays, elle effectue pour le compte de l'Etat un certain nombre de formalités administratives.

L'appareil municipal est incontournable, c'est un acteur de la société civile ; il est le mieux apte à se charger de la gestion de la ville qui devient, dans ce contexte, un nouveau

5 www.outil2amenagement.certu.developpement-durable.gouv.fr/article.php3

6 www.cifal-ouaga.org, synthèse et recommandation atelier de Bamako

territoire de mission». La municipalité est donc l'organe chargé de la gestion de la ville (Zouiten, 2003).

« La municipalité, organe de gestion de la ville est, censée offrir des services aux citoyens, mais aussi planifier l'organisation et l'exploitation des espaces urbains, concevoir et réaliser des projets de développement économique générateurs de ressources pour la gestion de la ville, animer la vie culturelle urbaine, soutenir les organisations non gouvernementales, assister les catégories les plus démunies et veiller à une certaine cohésion sociale ». (Zghal R., 2001). Le corps des employés de la municipalité est l'organe exécutif qui met en application les décisions prises par le conseil municipal (Zouiten M., 2003)

Pour Jaglin S., une meilleure gestion des villes dépend des collectivités qui à travers les décentralisations, doivent être animatrices du développement. Elles sont en effet supposées orchestrer des dynamismes catalyseurs jusqu'alors occultés par des bureaucraties technocratiques et centralisées (Jaglin S., 1995).

Dans le domaine de l'assainissement, la municipalité est chargée de la coordination des actions d'assainissement de la ville. Elle veille à l'application des textes et lois et à la répression si besoin en est. Enfin elle apporte un appui technique aux acteurs privés pour une meilleure gestion des déchets (Charnay, 2005).

3.3.3-Les partenaires techniques et financiers

Il existe une multitude de partenaires avec lesquels les communes peuvent travailler pour élaborer des actions et projets de développement.

Les partenaires financiers et/ou les ONG contribuent pour la mobilisation des fonds financiers en vue de la mise en oeuvre des programmes ou pour l'achèvement des projets déjà engagés. Ils apportent un soutien nécessaire et permanent afin d'atteindre le développement de proximité à travers la gouvernance locale ( www.snvbenin.bj). On peut citer l'Agence Française de Développement (AFD), la Banque Mondiale, l'Union Européenne, les coopérations bilatérales signées par les états ou les coopérations NordSud signées entre les villes du Nord et celles du Sud.

Les partenaires techniques assurent la formation des agents communaux, de la population bénéficiaire et veillent à l'exécution des travaux en conformité avec les normes et les termes de référence.

3.3.4-La population

La population est la bénéficiaire de tous les investissements et réalisations. Dans un contexte de décentralisation et de démocratisation les pouvoirs publics sont plus sensibles à l'égard de la participation des habitants à la gestion de la ville (Pasquier R., 2005). Dans toutes les actions de gestion urbaine, les populations doivent être impliquées (Diagabaté, 2009). Selon Kabore, elle doit être impliquée dans le processus de mise en oeuvre du projet (formulation, financement, passation des marchés de services et de travaux, validation des plans, suivi des travaux, gestion des équipements.7

Pour Rochefort M. (2000), La participation de la population à la gestion urbaine implique d'abord qu'elle ne soit pas une manière déguisée de l'utiliser comme une main d'oeuvre gratuite pour les services urbains. Il faut que les populations aient une claire vision du rôle qu'ils peuvent jouer. Dans le domaine de la gestion environnementale la population participe aux activités de salubrité et d'hygiène du quartier et contribue à la sensibilisation pour une meilleure préservation du cadre de vie (Charnay, 2005)

Il faut tout de même remarquer que dans beaucoup de municipalités du Sud, la population bénéficiaire est souvent oubliée dans la réalisation des projets, entraînant du même coup une absence d'implication et/ou de participation de leur part. La gestion urbaine met ainsi l'accent sur la nécessaire collaboration entre les populations concernées, l'administration locale, les partenaires techniques et financiers, l'état ( www.paca-equipement.gov.fr). Ainsi le développement et l'amélioration du cadre de vie en ville incombe à tous les acteurs et nécessite un dialogue permanent.

La gestion urbaine apparaît comme une gestion réelle de la ville en marge des normes urbanistiques. Les outils de gestion urbaine et les plans d'urbanisme ne peuvent suffire à assurer le bon fonctionnement de la ville. La gestion urbaine doit s'appuyer sur tous les acteurs afin de contribuer au développement de la ville. Outre les compétences en matière d'urbanisme et de construction, la municipalité exerce la plupart des responsabilités liées à la vie quotidienne des citoyens. Les actions les plus valorisées concernent la construction d'équipements, l'amélioration des conditions de vie des citadins et la promotion du développement économique.

7 ( hosting.blueacacia.com/...4/kabore_pdf_20091028_185827.pdf)

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera