VIII.3.7 Méconnaissance
des causes de décès des parents
Les OEV interrogés au moment de l'enquête
déclarent ignorer dans 60% des cas la maladie qui a emporté leurs
parents. Les familles affectées et/ou infectées par le VIH/SIDA
craignent la discrimination au sein de la communauté, et souvent garde
le silence au lieu de demander de l'aide, pour elles et pour leurs enfants.
Il n'y avait que quatre parents qui avaient informé
leurs enfants du mal dont ils souffraient. La préparation des enfants
affectés par le VIH à la vie d'orphelin est une
nécessité. Il est important d'encourager les parents à
partager leur sérologie avec leurs enfants. Cela leur permettra de
planifier la succession et surtout de prévenir l'accaparement des
biens.
Un responsable de l'AJPO nous en dit plus :
« Il y a le cas d'une fille, sa mère ne savait pas qu'elle
était au courant de son infection et que son père était
décédé du VIH. La fille le savait très bien et
c'est à l'occasion du tournage d'un film qu'on lui a demandé est
ce qu'elle sait de quoi son papa est mort, sans détour elle dit que son
papa est mort du VIH. On lui a dit mais comment elle a su ça ? Elle
a dit mais dans le quartier en allant jouer avec ses amis on la traitait de
tous les noms d'oiseaux. On ne veut même pas qu'elle s'amuse avec les
autres. Sa mère ignorait tout ça. Pour la mère, il ne
fallait jamais parler de ça à son enfant. Elle dit voilà
actuellement sa maman est malade et que ça doit être ça. On
lui demande encore que pourquoi, elle dit mais sa maman était la femme
de son papa. C'est une fille c'est maintenant peut être qu'elle fait le
CM1. C'était une petite fille en son temps qui avait déjà
cette compréhension Ça fait 3 ans maintenant que le film a
été réalisé ».
Dans les 2 sections qui suivent nous allons aborder
successivement l'appui nutritionnel et l'appui à la scolarisation des
OEV, alors que notre travail devrait se limiter à l'analyse de la prise
en charge médicale et psychosociale. Ce choix se justifie d'une part par
la vision de l'IPC, principal partenaire technique et financier de l'AJPO qui
inclut les appuis nutritionnel et scolaire dans la prise en charge
psychosociale. D'autre part, nous avons fait le constat sur le terrain que
l'appui nutritionnel est une forte motivation des bénéficiaires
dans leur participation et leur implication dans les activités de
l'AJPO. Quand il est suspendu provisoirement, les bénéficiaires
principalement les parents viennent aux rencontres et participent aux
activités où leur implication est demandée. Ils obligent
même les enfants qui ne participaient pas jusqu'alors aux
activités d'encadrement scolaire, d'éveil et
d'épanouissement à y participer.
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