INTRODUCTION GENERALE
Admirée pendant longtemps pour sa stabilité
politique et sa performance économique, la Côte d'Ivoire, à
l'image des autres pays de la zone subsaharienne, a vu son développement
ralentir dès le début des années 1980 à cause des
effets de la crise économique mondiale dont les premiers signes se sont
très vite fait sentir dans plusieurs domaines dont celui de
l'éducation formation. Ces signes se sont traduits par l'arrêt
brutal de la construction des écoles et d'autres infrastructures de
formation par l'Etat, la réduction des personnels de formation et
d'encadrement, des licenciements dans le secteur privé, tous ces
facteurs ont eu pour conséquences un flux important de jeunes
déscolarisés, un taux de chômage élevé et une
paupérisation croissante de la population.
Au début des années 1990, ces problèmes,
aggravés par les conséquences du changement de l'ordre politique
mondial d'une part, et les mutations imposées par la rapide
évolution technologique dans le monde professionnel et économique
d'autre part, ont contraint ces Etats africains à une révision de
leurs politiques de développement mais surtout de formation.
Désormais, pour faire face aux nouveaux défis
imposés par le contexte de la mondialisation, la formation d'un nouveau
type de professionnels s'impose. Inéluctablement, les premiers services
publics en charge du secteur professionnel depuis les indépendances
connaissent soit une révision de leurs structures, soit un remplacement
par de nouveaux services plus adaptés.
En Côte d'Ivoire, l'Office National de la Formation
Professionnelle (ONFP) et le Fonds National de Régulation (FNR),
premiers organes publics de gestion du secteur de la formation professionnelle
sont dissouts et remplacés par trois autres que sont le Fonds de
Développement de la Formation Professionnelle (FDFP) en 1991, l'Agence
nationale de la Formation Professionnelle (AGEFOP) en 1992 et enfin l'Agence
d'Etudes et de Promotion de l'Emploi (AGEPE) en 1993. La création par
décrets de ces trois services publics traduit la volonté de
l'Etat ivoirien de s'attaquer à la question de la formation
professionnelle par domaine de spécialité.
C'est l'un de ces services, l'AGEFOP, chargé du
développement de la formation professionnelle qui fait l'objet de notre
étude. Comment travaille-t-il ? Sa mission lui imposet-il de travailler
de façon parallèle ou en synergie avec les autres services
susmentionnés? Peut-il travailler en vase clos et être efficace ?
En somme, comment l'agence oeuvre-t-elle à la mise en oeuvre de la
politique de développement de la formation professionnelle, politique
par
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laquelle, l'Etat s'efforce de lutter contre la pauvreté
? Ces questions nous situent sur toute l'importance du rôle de
l'AGEFOP.
Bien plus important aujourd'hui, l'agence voit sa mission
revêtir une dimension plus grande, transcendant celle de la simple
question de la formation professionnelle. En effet, le contexte de crise
militaro-politique dans lequel la Côte d'Ivoire se trouve plongée
depuis bientôt une décennie nécessite des réponses
idoines aux questions de désoeuvrement, identifiées comme l'une
des causes ayant conduit une partie des jeunes vers des aventures
risquées telle la participation aux conflits armés. L'AGEFOP
appelée à intégrer des programmes de sortie de crises
à sa mission première devient de facto un outil de
prévention de tensions sociales. Les enjeux liés à son
rôle sont par conséquent très importants, quels sont-ils et
quelles perspectives pour la période post-crise ?
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PREMIERE PARTIE :
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PRESENTATION DE L'ETUDE, CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE .
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