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L'orientation sectorielle de l'APD francaise en Afrique subsaharienne (1990 = 2005): les cas du Cameroun et du Gabon

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par Patrick Roger Mbida
Université de Yaoundé II - DEA 2007
  

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4) L'aide française à l'agriculture au Cameroun et au Gabon : Une aide insignifiante en volume

En matière agricole, on assiste à une répercussion de ce que l'on a pu observer sur le plan global, en ce qui concerne l'aide française à ce secteur au Cameroun et au Gabon.

En effet, on assiste à une aide notoirement insignifiante en termes de volume allouée au Cameroun et au Gabon. Trois sous-secteurs retiennent notre attention ici, les sous-secteurs du développement agricole, de la recherche agricole et de la production agricole.

L'observation de l'allocation sous sectorielle qui en est faite par la France à ces deux pays, le démontre à souhait au regard des tableaux 66, 67,68 suivants.

Tableau 66 : Aide française affectée au développement agricole au Cameroun et au Gabon (millions de dollars USD)

ANNEE

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Cameroun

0

0

5,6

0

6,4

0

0

0

0

9,6

0

13,1

0

0

0

0

Gabon

0

3,9

0

0

0

0

0

0

4,5

0,5

0

0

0

0.1

0

0

Source : OCDE Stats 2007.

Tableau 67 : Aide française à la production agricole (céréales) au Cameroun et au Gabon (millions de dollars USD)

ANNEE

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Cameroun

29,2

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Gabon

0

0

0

5,0

1,3

0

0

0

0

0

0

0

0

7,4

0

0

Source : OCDE Stats 2007.

Tableau 68 : Aide française à la recherche agricole au Cameroun et au Gabon (millions de dollars USD)

ANNEE

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Cameroun

0

0

0

0

0

2,1

0

0

0

0

0

0,7

0,6

0,8

3,6

0,8

Gabon

0

0

0.3

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0.1

0,1

0

Source : OCDE Stats 2007.

En effet, tel qu'il est illustré dans ces derniers, représentant respectivement l'aide française allouée au Cameroun et au Gabon dans les sous-secteurs du développement agricole, de la production agricole et de la recherche agricole depuis les années 1990, un fait majeur se dégage pour tous les trois sous-secteurs. C'est le caractère purement fictif des fonds alloués par la France à ces sous-secteurs au Cameroun et au Gabon. Or, ces trois sous-secteurs constituent à notre avis, des champs névralgiques, dans la conduite d'une politique agricole moderne et efficiente, garante ainsi aussi bien de l'autonomie alimentaire des populations, que d'une politique économique agricole portée vers la rentabilité au bénéfice des populations locales. Mais le constat que l'on établit au regard de ce que la France consent, à allouer à ces trois sous-secteurs au Cameroun et au Gabon depuis les années 1990 est clair. Si par le passé, elle a consenti à affecter des sommes considérables à ces sous-secteurs, aujourd'hui il n'est plus question d'affecter des sommes importantes à ces derniers ; soit parce qu'elle estime déjà avoir suffisamment investi, soit qu'elle s'est fixée de nouvelles priorités au détriment du secteur agricole. Mais nous ne pensons pas que ces deux hypothèses soient plausibles. A notre avis, l'affectation des sommes squelettiques à ces trois sous secteurs agricoles clés traduirait une volonté manifeste de la France, à maintenir l'agriculture camerounaise et gabonaise dans une situation délabrée, les mettant ainsi sous une dépendance notoire de leurs apports extérieurs, du fait de leur faible productivité. Ce qui a pour effet conséquent de placer ces deux pays dans une situation d'insécurité agro-alimentaire, car dépendant significativement de l'extérieur. Ce qui traduit ainsi, ce que l'on a pu noter aussi sur le plan global, à savoir un manque d'intérêt manifeste de sa part au secteur agricole, qui ressort ainsi dans les maigres fonds alloués à ce secteur.

Néanmoins, quelques infimes disparités existent dans l'allocation sous sectorielle de la France au Cameroun et au Gabon dans ces trois sous-secteurs. C'est ainsi qu'on peut observer que, dans les sous-secteurs développement agricole et la recherche agricole, le Cameroun a reçu plus de fonds comparativement au Gabon alors que dans le sous-secteur production agricole, le Gabon semble se tailler la part du lion par rapport à son voisin Camerounais, venant de la France. Mais, ces quelques disparités n'enlèvent en rien à la modicité considérable des sommes allouées par la France à ces deux pays dans ces sous-secteurs, avec pratiquement plus d'années blanches comparativement aux années où quelques fonds ont été versés.

En somme, il découle au regard de ce qui précède, que malgré les quelques disparités qui puissent exister entre l'aide française octroyée au Cameroun et au Gabon dans les quatre secteurs étudiés, une loi générale semble se dégager pour ces deux pays : c'est la modicité significative du volume de l'aide française allouée au Cameroun et au Gabon dans ces quatre secteurs pourtant clés. Ce qui est en pure contradiction avec le discours officiel de la France qui insiste pourtant sur ces secteurs comme étant des priorités en matière d'aide au développement, dans lesquels elle devrait être plus concentrée. Mais l'exemple du Cameroun et du Gabon semble plutôt nous prouver le contraire pour ce qui est de ces secteurs. Ce qui nous amène à nous interroger sur les fondements même de l'aide française.

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