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L'impact de l'aide française sur l'amélioration des conditions
d'accès à une eau potable au Gabon : Un impact
significativement minoré
L'accès à une eau de qualité constitue de
nos jours un enjeu majeur de santé publique dans tous les pays qui se
veulent soucieux du bien- être de leurs populations.
Or l'analyse faite de l'aide française affectée
au secteur de l'eau et plus précisément au sous secteur de la
distribution de l'eau à grande échelle, nous a permis de
dégager comme conclusion, au regard de la raréfaction persistante
de celle-ci, que ce secteur pourtant névralgique est loin de constituer
une priorité dans sa politique d'affectation sectorielle et sous
sectorielle de son aide au Gabon. Cet état de chose traduisait à
notre avis un désintérêt profond de la France
vis-à-vis de ce secteur clé.
Pourtant les indicateurs du taux de population gabonaise
ayant accès à une eau de qualité, affichent pour
l'essentiel au vert. C'est ce qui ressort de l'observation du tableau 54
ci-après.
Tableau 54 : Population disposant d'un
accès facilité à une source d'eau de qualité au
Gabon
ANNEE
|
1990
|
1994
|
1998
|
2002
|
2006
|
Gabon
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75%
|
67%
|
69,7%
|
87%
|
82,5%
|
Source : PNUD 2006, 2004, 2000,1997.
À la lecture de ce dernier, il apparaît
clairement que la proportion de la population gabonaise ayant accès
à une eau de qualité, a considérablement augmenté
au fil des années. Aujourd'hui la proportion moyenne se
situe largement au dessus des 70%, ce qui est déjà
très satisfaisant. On peut toutefois regretter que l'ascension prise en
2002 (87%), n'ait pas été suivie par une hausse davantage en 2006
(82,5%). Mais les perspectives semblent bonnes. Une amélioration
davantage des conditions d'accès à une eau de qualité
n'est pas à exclure ici. Au contraire...
Cette amélioration substantielle des conditions
d'accès des populations à une eau de qualité est à
mettre sans doute sur le dos des effets sans cesse croissants des
autorités gabonaises, à vouloir rendre cette ressource
précieuse plus accessible à une large proportion de sa
population. L'aide française ici, vu déjà son
insignifiance notoire en saurait donc avoir un quelconque impact significatif
à prendre en compte dans l'amélioration des conditions
d'accès au Gabon à une eau de qualité. D'où son
impact significativement minoré.
Parvenu au terme de ce chapitre, il est à retenir que
l'orientation sectorielle de l'aide française au Gabon affectée
dans certains secteurs clés à l'instar de la santé ;
l'éducation ; l'accès à l'eau potable et
l'agriculture, se caractérise pour l'essentiel depuis 1990 par une
extrême modicité des fonds affectés à ces derniers.
Cela traduisant à notre avis, une absence manifeste de la France de
considérer ces secteurs comme des priorités, et donc par
conséquence, son manque de volonté effective de s'y impliquer
sérieusement. C'est la raison pour laquelle, cette aide affectée
à ces différents secteurs n'a eu qu'une incidence insignifiante
dans l'amélioration des conditions de vie des populations au sein de ces
derniers.
On pourrait néanmoins s'interroger sur le fait de
savoir, si l'orientation sectorielle de l'aide française affectée
au Cameroun et au Gabon recouvre les mêmes réalités depuis
1990.
La réponse à cette interrogation fera l'objet
de notre propos dans la suite.
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