d)
L'aide française dans le secteur de l'eau au Gabon depuis 1990 :
Une aide significativement modique et éparse.
Le secteur de l'eau, comme il a été dit plus
haut est un secteur assez sensible, voire très sensible car il est gage
d'une meilleure vitalité des individus parce que son emploi intervient
dans toute activité possible qui peut être faite par l'homme.
Pourtant, l'analyse de l'aide française dans ce
secteur au Gabon ne semble pas tenir ce point de vue en compte.
En effet, comme l'indique le tableau 45 ci-après,
l'observation de l'aide française affectée au secteur de l'eau
brille par deux curieuses caractéristiques à savoir, qu'elle est
éparse mais aussi qu'elle est significativement faible.
Tableau 45 Aide française dans le
secteur de l'eau au Gabon (Millions de dollars USD)
ANNEE
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1990
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1991
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1992
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1993
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1994
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1995
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1996
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1997
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1998
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1999
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2000
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2001
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2002
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2003
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2004
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2005
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Gabon
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0
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8
|
0
|
0
|
0
|
3
|
7,8
|
41,6
|
0
|
21
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0
|
0
|
0
|
0
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17,4
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0
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Source : OCDE. Stats. 2007.
Le caractère épars de cette aide, à la
lecture de ce dernier découle de l'évolution quelque peu
chaotique de celle-ci au fil des années. L'année 1990 augure
déjà cette évolution en dents de scie. Cette
évolution de l'aide française à ce secteur est
ponctuée ici et là de quelques soubresauts entre les
années blanches où aucune aide n'est affectée (1990, 1992
à 1994, 1998, 2000 à 2003 et 2005), et les années
où quelques fonds y sont affectés (1991, 1995, 1996, 1997, 1999
et 2004). Mais cette aide est beaucoup marquée par la faiblesse de son
volume qui, dès 1990, n'augure pas des lendemains meilleurs à ce
secteur clé. Néanmoins, des années à l'instar de
1997, 1999 et 2004 constituent des périodes où l'aide
française à ce secteur a été pour le moins
substantielle. Toutefois, la légion d'années blanches (10 sur 16)
au cours desquelles le secteur n'a bénéficié d'aucune
affectation de fonds, vient sérieusement compromettre et diluer par la
même occasion, ce début, quoique timoré d'effort entrepris
par la France, à affecter des sommes substantielles au secteur de l'eau.
Cette réalité statistique traduirait à notre avis, le
manque de sérieux à peine voilé de la France à
l'égard de ce secteur pourtant clé au Gabon, comme pour n'importe
quel pays, y compris la France elle-même. Cette indifférence de la
France est encore plus affichée s'il faut s'intéresser à
l'affectation sous sectorielle, notamment dans ce sous secteur qui nous
intéresse ici à savoir celui de la distribution eau à
grande échelle.
A cet effet, le tableau 46 ci-dessous, tel qu'il est
présenté, nous l'illustre clairement.
Tableau 46 : Aide française au sous
secteur de la distribution de l'eau à grande échelle au Gabon
(Millions de dollars USD)
ANNEE
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1990
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1991
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1992
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1993
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1994
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1995
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1996
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1997
|
1998
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1999
|
2000
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2001
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2002
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2003
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2004
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2005
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Gabon
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0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
7,8
|
0
|
21
|
0
|
0
|
0
|
0
|
17,4
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0
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Source : OCDE. Stats. 2007.
Vu ce dernier, il saute à nos yeux que l'aide
française ici se fait de plus en plus rare depuis 1990. Même si on
peut quant même noter que ce sous secteur a reçu la
totalité de l'aide française affectée au grand secteur de
l'eau pendant deux années (précisément 1999 et 2004). Mais
une euphorie hâtive serait très précoce, car la
pléthore d'années blanches (12 sur 16) vient diluer
complètement ces infimes efforts de la France dans sa volonté
à affecter plus de fonds à ce sous secteur stratégique.
Mais la réalité véritable reste tenace, car ces
données empiriques semblent bien traduire une absence voilée de
volonté de la France à accorder un plus grand crédit au
secteur de l'eau en général, qui, à travers une
affectation significative des fonds à ce dernier, aurait pour effet
d'améliorer véritablement les conditions d'accès à
une eau de qualité par les Gabonais.
Au terme de cette première partie dans ce chapitre, le
constat général que l'on peut tirer ici est sans
équivoque. C'est l'absence manifeste ou voilée de la France de
considérer les quatre secteurs sus analysés comme des
priorités, dévoilant ainsi son manque de volonté effective
à s'y impliquer plus sérieusement. C'est ce qui se dégage
au regard des affectations sectorielles caractérisées par
l'insignifiance, voire dans certains cas, la quasi inexistence des fonds
alloués à ces secteurs, pourtant vitaux pour le Gabon. On
pourrait donc s'interroger au regard de ce qui précède, sur
l'incidence quelconque, que peut avoir cette aide dans l'amélioration
des conditions de vie des Gabonais. La réponse à ce
problème constitue donc l'objet de la suite du travail.
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