2.3 Problématique générale
2.3.1 Présentation du problème
Les questions liées au VIH/SIDA, au paludisme
et à la tuberculose ont largement dépassé le cadre de la
santé publique pour devenir de véritables problèmes de
développement socio-économique, à cause de leur impact
négatif sur l'espérance de vie, sur les taux de morbidité
et de mortalité, et sur l'ensemble des activités humaines,
entraînant de ce fait la dégradation des conditions de vie des
populations touchées.
Aujourd'hui, le Ministère de la Santé
Publique (MINSANTE) du Cameroun dispose de sa stratégie sectorielle de
santé actualisée et portée à l'horizon 2015. Elle
précise que la politique nationale de santé a pour but de
renforcer le système de santé et d'améliorer le
financement de la demande ; l'objectif étant l'amélioration de
l'état de santé des
populations par l'accroissement de
l'accessibilité aux soins intégrés et de qualité
pour l'ensemble de la population, et la pleine participation des
communautés à la gestion et au financement des activités
de santé. Pour la mise en oeuvre de cette stratégie, le MINSANTE
mènera des activités à fort impact de réduction de
la pauvreté et développement de la croissance qui trouvent leur
ancrage dans les quatre grands domaines de la SSS à savoir :
> la santé de la mère, de l'adolescent
et de l'enfant ; > la lutte contre la maladie ;
> la promotion de la santé;
> la viabilisation du district de
santé.
Dans le contexte de mise en oeuvre de la SSS
actualisée 2001 - 2015 à travers le programme commun dont la
phase 1 court de 2009-2012, puis d'atteinte conséquente des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) liés à la
santé et auquel la tuberculose fait partie intégrante en tant que
problème de santé publique mondiale, la demande en données
sanitaires s'est considérablement accrue et a amplifié la
pression sur le système d'information sanitaire en tant que support et
point d'ancrage des activités de suivi évaluation.
« Gouverner c'est prévoir» a dit au
19ème Siècle l'homme politique Emile de Girardin. Oui,
mais prévoir à partir de quoi, pourrait-on ajouter ? Pour
gérer une entreprise à caractère sanitaire (hôpital)
comme pour administrer un pays ou une collectivité, l'intuition et la
réflexion ne suffisent pas. Pour être efficaces et opportunes, les
décisions doivent s'appuyer sur des données complètes,
fiables et pertinentes d'où la nécessité de disposer d'un
bon système d'information sanitaire devant aider les décideurs
(Gouvernement, Ministre de la Santé publique, les responsables du Groupe
Technique Central du Programme National de Lutte contre la Tuberculose,...)
à une meilleure prise de décision pour renforcer et
améliorer la lutte contre la tuberculose, considérée comme
une classe d'intervention, du domaine Lutte contre la maladie dans la
Stratégie Sectorielle de Santé (SSS) 2001-2015 du Cameroun. A
cette condition nécessaire et quasi suffisante, des questions
fondamentales peuvent alors être posées à savoir : Quelles
sont les structures impliquées dans la lutte contre la tuberculose ?
Quelles sont leurs stratégies de lutte ? Quel est le système
d'information sanitaire dans le cadre de la lutte contre la tuberculose au
Cameroun ? Comment fonctionne ce système d'information sanitaire ? Que
prévoit le Plan stratégique national de lutte contre la
tuberculose au Cameroun ?
Les données constituent donc un
intérêt capital dans la production de l'information et la prise de
décision pour le bon suivi du Programme. Aujourd'hui, le constat fait
sur le système d'information du PNLT révèle que celui-ci
repose entièrement sur l'outil EXCEL. Cet outil, bien qu'étant
simple, pratique ne dispose pas : (i) d'une grande possibilité de
consolidation des données entrainant ainsi des doubles saisies qui sont
sources d'erreurs, (ii) d'une facilité d'accès à
l'historique des données, (iii) de facilité dans la manipulation
des feuilles de calcul, (iii) de toutes les fonctionnalités que
possèdent des Systèmes de Gestion des Bases de Données
(SGBD) notamment stocker de très grandes quantités de
données, accéder rapidement aux données, contrôler
la redondance, établir des relations entre les données, partager
des données, garantir l'intégrité des données,
gérer les autorisations d'accès [9]. D'où l'importance de
mettre en place une véritable base de données pour la gestion du
système d'information du PNLT.
Ce mémoire s'inscrit dans une démarche
visant à améliorer la qualité de collecte des
données de routine du PNLT à travers la présentation
actuel de son système d'information sanitaire dans le but principal
d'apporter des améliorations devant mieux orienter les prises de
décisions et améliorer la qualité des soins dans les
CDT.
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