II-2-2- L'insécurité dans le temps
Moments
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Effectifs
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Pourcentage (%)
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Nuits
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405
|
67,5
|
Journées
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117
|
19,5
|
Cérémonies
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72
|
12
|
Non précisés
|
06
|
1
|
TOTAL
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600
|
100
|
Tableau 7 : Répartition
des infractions dans le temps selon nos enquêtés
ANNEES
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Janvier
|
Fevrier
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Mars
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Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aout
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
D6cembre
|
TOTAL
|
2003
|
59
|
97
|
50
|
136
|
120
|
107
|
101
|
100
|
80
|
81
|
118
|
114
|
1163
|
2004
|
116
|
82
|
103
|
144
|
74
|
98
|
107
|
101
|
88
|
118
|
89
|
130
|
1250
|
2005
|
99
|
121
|
111
|
93
|
121
|
80
|
96
|
111
|
98
|
99
|
91
|
87
|
1207
|
Nombre d'infractions
160
140
120
100
40
20
80
60
0
Courbes descriptibles de la criminalité dans le
temps par mois à Grand-Bassam de 2003-2005
MOIS
2003 2004 2005
Tableau 8: Récapitulatif des
infractions dans le temps par mois (statistiques policières)
Pour mieux cerner le phénomène de
l'insécurité dans le temps à Grand-Bassam, nous nous
sommes basés sur les périodes du jour (la nuit et la
journée) auxquelles nous avons ajouté les moments de
cérémonies qui ont lieu à ces deux périodes.
Ainsi, selon nos enquêtés et au vu des
statistiques policières, l'insécurité est plus ressentie
dans la ville de Bassam pendant les nuits soit 27,50 % : au cours de la
journée de 6 heures à 18 heures, 19,50 %. Quand les
cérémonies favorisent 12 % des infractions commises. Les 2 %
restants représentent les moments non précisés des
agressions.
Aussi, nous voudrions souligner qu'à chaque période
du jour correspond un type d'infraction.
D'abord la nuit. Elle est la période pendant laquelle sont
commis les vols par effraction, les meurtres, les attaques à mains
armées et les viols.
Ensuite la journée étant le lieu de
prédilection des coups et blessures volontaires, des violences et voies
de faits résultant de bagarres rangées et de mauvais traitements
infligés aux mineurs.
Enfin les moments de cérémonies souffrent
uniquement des cas de vol à un niveau moindre à cause d'un
système d'auto-défense important.
S'agissant des autres infractions telles que la consommation de
drogue, l'ivresse publique, le recel [...], elles sont découvertes
à tous les moments.
Par ailleurs, les résultats contenus dans le tableau
8 nous permettent de voir la variation mensuelle de la
criminalité. Il nous aide aussi à découvrir les mois et
l'année qui ont connu un grand nombre d'infractions. Sur la
période (2003-2005) étudiée, nous constatons que les mois
d'Avril, de Décembre, de Mai et d'Août sont les plus
criminogènes avec respectivement 373, 331, 315 et 312 infractions. Nous
avons pu remarquer que ces mois sont des périodes de très grandes
affluences à Grand-Bassam avec par exemple les mois d'Août et de
Décembre qui couvrent les activités culturelles des vacances
scolaires et des fêtes de fin d'année. Quant à
l'année 2004, elle s'est révélée la plus
violente
avec 1250 infractions contre 1163 en 2003 et 1207 en 2005, mais
aura été celle qui a enregistré le plus grand nombre de
meurtres : 4 cas.
De ce qui précède, nous constatons que les
diverses formes ou facettes que présente l'insécurité dans
la ville de Grand-Bassam ne sont pas différentes de celles
observées ailleurs. Mais le cas de Grand-Bassam qui est une ville
influencée par les royaumes (Abouré et N'Zima), nous remarquons
que la montée de la violence est inquiétante. Alors cela nous
amène à connaître les causes et éventuellement les
conséquences de cette insécurité.
Les changements que connaît la ville Grand-Bassam au
niveau des habitudes comportementales, structurelles aussi bien qu'au niveau
socioculturel, n'ont en aucun cas altéré certaines valeurs,
certaines croyances et pratiques traditionnelles ancestrales. C'est pourquoi
SISSOKO1 dit : « Tout groupement quel qu'il
soit a son trésor de souvenir auquel il est précieusement
attaché.». Réalité à laquelle n'échappe
pas la ville de Grand-Bassam car animée par deux types de
sociétés : la société traditionnelle et le
société moderne. Cela est bien matérialisé par
l'existence des deux royaumes (Abouré et N'Zima) et d'autres groupes
sociaux qui font que les conditions de vie des populations actuelles
constituent des facteurs extérieurs d'inadaptations sociales et sont
capables de désorienter ou fragiliser l'intégration de certains
individus.
1- SISSOKO A. (Janvier 1984), Sociologie et
changement social (Réflexions théoriques), Abidjan,
O.R.S.T.O.M., p.4.
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