I-3- Les difficultés familiales
La famille, de la naissance à la fin de l'adolescence,
joue un rôle prépondérant dans le développement de
dispositions à la criminalité récidiviste donc l'explosion
de l'insécurité.
La négligence parentale, qu'elle soit attribuée
à des conditions de vie difficiles, au temps consacré à
gagner un revenu, à des carences personnelles ou à
l'extrême jeunesse des mères, semble constituer un facteur de
risques très élevé. Dans la mesure oü cette
hypothèse se vérifie par 25,50 % des réponses de nos
enquêtés, l'éclatement du noyau familial et l'augmentation
phénoménale du nombre de familles monoparentales formées
d'une femme ou de quelques enfants vivants sous le seuil de la pauvreté
deviennent préoccupant à moyen terme. Au sein de la famille, la
discipline s'exerce de façon incohérente ou par des
châtiments physiques excessifs, et la faiblesse des relations affectives
entre conjoints ainsi qu'entre parents et enfants, augmentent de façon
significative le risque de désadaptation et de comportements violents.
La criminalité chez un parent, l'alcoolisme ou la toxicomanie, la
présence de conflits conjugaux et surtout à l'adolescence, la
famille reconstituée sont aussi des facteurs associés très
importants.
De l'analyse qui précède, nous pouvons dire que
les difficultés familiales ont une incidence négative capitale
sur le devenir des enfants qui peuvent facilement basculer dans la
délinquance, source d'insécurité.
En somme, nos connaissances actuelles sur les moteurs de
l'insécurité, nous indiquent que les facteurs les plus importants
agissent dès l'enfance, qu'ils ont une influence durable, qu'ils mettent
en cause principalement la famille, l'école et le milieu de vie et
qu'ils se développent davantage dans un contexte de pauvreté
relative. C'est pourquoi MALANHOU1 dit : «La
pauvreté est un fléau voire la mère de bon nombre de maux
sociaux.».
II-LES FACTEURS SPECIFIQUES
Sous ce vocable, sont spécifiques tous les facteurs,
tous les moteurs qui sont essentiellement liés à la ville de
Grand-Bassam. Nous avons résumé ces facteurs en trois groupes
:
> La proximité Abidjan-Bassam
> Existence des bidonvilles avec de nombreuses maisons
inachevées > La timide réaction des FDS face aux appels de
détresse
Sur ces principaux facteurs se greffent d'autres facteurs tels
que la mauvaise qualité de la voirie, l'évolution historique et
culturelle et enfin la densité du trafic routier du fait de la voie
internationale (La Côtière) qui traverse la ville.
1- MALANHOU K. A., in Fraternité Matin
du 20 Avril 2005, CAHIER GRATUIT N°57, Campagne mondiale pour
l'éducation, p.3.
Facteurs
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Proximité Abidjan-Bassam
|
213
|
35.50
|
Existence de bidonvilles avec de nombreuses maisons
inachevées
|
183
|
30.50
|
Timide réaction des FDS
face aux appels de détresse des populations
|
138
|
23
|
Autres
|
66
|
11
|
TOTAL
|
600
|
100
|
Tableau 11 : Récapitulatif des
facteurs spécifiques selon la population
Exitence de bidonville avec de nombreuses
maisons inachevées 30,50 %
Diagramme descriptible des facteurs
sécifiques de l'insécurité à
Grand-Bassam
Proximité Bassam-Abidjan
très criminogène 35,50 %
Autres 11 %
Timide réaction des FDS face aux appels de
détresse des populations 23 %
Les investigations menées sur notre terrain
d'enquête nous ont permis de constater que 35,50 % des personnes
interrogées affirment que l'insécurité est liée
à Grand-Bassam à la proximité de cette ville avec celle
d'Abidjan. 30,50 % d'entre eux soutiennent que l'insécurité est
due à l'existence des bidonvilles avec de nombreuses maisons
inachevées, alors que 23 % et 11 % disent
respectivement que l'insécurité réside dans
la timide réaction des FDS face aux appels de détresse et
ailleurs.
|