1.1.2.2. La curiethérapie ou « brachytherapy
»
La curiethérapie est une des plus anciennes
applications de la radioactivité à usage thérapeutique.
Contrairement à la radiothérapie externe, elle consiste à
mettre en place, de façon temporaire ou permanente, des sources
radioactives naturelles ou artificielles au contact direct de la zone à
traiter. Ces sources émettent des rayonnements qui détruisent les
cellules cancéreuses. La dose de rayonnement décroît
très vite au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la
source radioactive, elle est donc très forte au niveau de la zone
à traiter et diminue au niveau des tissus sains [4, 5, 6].
1.1.2.2.a. Différentes modalités de
traitement par curiethérapie
Les éléments radioactifs les plus
souvent utilisés lors d'une curiethérapie sont l'iridium-192, le
césium-137 et l'iode-125 qui ont remplacé le radium-226. Ces
sources peuvent se présenter sous forme de grains, de fils ou de micro
sources en fonction de la nature du radioélément [2,
9].
Les sources radioactives peuvent être
implantées de différentes façons dans le corps
:
· Soient elles sont placées dans des
aiguilles ou tubes plastiques implantés à l'intérieur
même de la tumeur (peau, lèvre, sein, langue, anus, prostate,
etc.) ; on parle de curiethérapie interstitielle ou
endocuriethérapie [8, 10] ;
· Soient elles sont insérées dans
un applicateur spécial qui est introduit dans une cavité
naturelle du corps (comme le vagin ou le col de l'utérus) au contact de
la lésion à traiter ; on parle de
plésiocuriethérapie ;
On distingue deux techniques de
plésiocuriethérapie [6] :
· Endocavitaire ou intracavitaire, pour traiter
certains cancers gynécologiques comme le cancer du vagin ou de
l'utérus.
· Endoluminale, comme la curiethérapie
endobronchique ou endooesophagienne.
· soient elles sont laissées à
demeure dans les tissus comme des grains (l'iode125) ; on parle d'implants
permanents [6].
Dans la majorité des cas, les sources sont
implantées dans l'organisme de façon temporaire. C'est la
technique d'implants temporaires, qui utilise des fils d'iridium192, micro
source d'iridium-192 ou source de césium-137. Ces sources sont
laissées en place de quelques minutes à quelques jours, puis
retirées selon le débit de dose [3].
1.1.2.2.b. Classification du type de curiethérapie
selon le débit de dose
Durant le temps pendant lequel les sources
radioactives restent à l'intérieur du patient, l'irradiation est
continue. Le débit de cette irradiation est défini par le rapport
entre la dose délivrée et la durée de la
curiethérapie [8].
On distingue ainsi (tableau 1) :
- Curiethérapie à bas débit de dose
(LDR) << Low Dose Rate >> de 0,4 à 2 Gy/heure,
- Curiethérapie à moyen débit de
dose (MDR) << Medium Dose Rate >> de 2 à 12 Gy/heure et
;
- Curiethérapie à haut débit de dose
(HDR) << High Dose Rate >> supérieur à 12
Gy/heure.
La curiethérapie à débit de dose
pulsée (PDR) << Pulse Dose Rate >> consiste en la simulation
de curiethérapie LDR avec la curiethérapie MDR, la
délivrance du traitement se fait par pulse de quelques minutes toutes
les heures [8, 10].
Débit de dose
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Sources radioactives utilisées
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Type d'implants
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Exemples d'organes traités
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Hospitalisation
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Curiethérapie LDR
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Iode-125
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Permanents
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Prostate
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Le plus souvent un à deux jours, pour la
mise en place des implants.
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Temporaires
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Col de l'utérus
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En chambre protégée quelques
jours
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Curiethérapie PDR
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Iridium-192
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Temporaires
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Col de l'utérus Prostate
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En chambre protégée quelques
jours.
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Curiethérapie HDR
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Iridium-192 Ou Cobalt-60
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Temporaires
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Bronches OEsophage Prostate
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Hospitalisation de courte durée,
réalisée dans une salle de
traitement protégée.
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Tableau 1 : Classification de type
curiethérapie selon débit de dose [11, 12].
1.1.2.2.c. Equipement utilisé en
curiethérapie gynécologique intracavitaire LDR 1.1.2.2.c.1.
Sources
Le Cs-137 a été découvert
à la fin des années 1930 par Glenn Seaborg et Margaret Melhase.
Il a été introduit en premier pour remplacer le Radium-226 en
curiethérapie intracavitaire pour les tumeurs gynécologiques et
ensuite pour les traitements interstitiels. Les principaux avantages de Cs-137
sont l'absence des produits gazeux toxiques par rapport au Ra-226, la longue
demi-vie de 30.07 années ; quand on compare à le demi-vie de 5.27
années pour le Cobalt-60, le Cs-137 permet l'usage clinique sur une
longue période de temps avant que le remplacement ne soit
nécessaire. Les coûts de production des sources de Cs-137 sont
également inférieurs à ceux du Ra-226 et du
Co-60.
![](Dosimetrie-en-curietherapie-gynecologique-au-137cs--intercomparaison-systeme-de-Manchester-et-I2.png)
Figure 1 : Désintégration
~- du Cs-137 avec les énergies
[13].
La désintégration du Cs-137 se fait
principalement (94.4%), comme une désintégration
f3- au second état
excité du Barium-137 (figure 1) ; où la désexcitation du
Ba-137 vers son état fondamental se produit à 90% par une
émission d'un rayon gamma d'énergie de 0.662 MeV.
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