A- Les facteurs limitatifs aux activités de la FAO
au Togo
Ces facteurs peuvent être classés en deux à
savoir les facteurs internes et les facteurs externes.
Les facteurs internes constituent un certain nombre
d'éléments ayant une emprise négative sur la
réussite du développement national. On note tout d'abord les
impératifs naturels auxquels viennent s'ajouter les problèmes
d'ordre techniques et de relations humaines.
Les facteurs externes sont relatifs à la crise
économique mondiale et au manque de volonté des pays
développés à travers leur réticence à la
contribution au budget de la FAO.
S'agissant des facteurs internes, il faut souligner que la
réussite ou l'échec des projets et programmes de
développement agricole de la FAO au Togo est toujours conditionné
par la faveur ou l'hostilité des conditions naturelles. A ces conditions
naturelles, il faut ajouter le fait de certains animaux et oiseaux
dévastateurs des semences et récoltes.
Il faut également noter qu'une défaillance est
à relever dans l'organisation du
travail.
La réussite de l'exécution des projets FAO/Togo est
subordonnée à une meilleure organisation du travail tant du
côté gouvernemental que celui de la FAO.
La FAO déplore quelquefois le manque de la mise en
place d'une structure nationale pour la réalisation des projets. Au
Togo, la défaillance constatée dans le projet d'assistance
à l'ODEF est liée au manque du cadre institutionnel,
empêchant une bonne coordination entre les différentes divisions
des services de l'office.
Un autre facteur limitant les activités de la FAO au
Togo est que cette Institution très centralisée. Elle n'a pas
créé les bureaux régionaux ou de liaison pour faire de
véritables centres autonomes. Il est donc indispensable qu'il soit
accordé plus de pouvoir aux représentants locaux dans les pays
afin que ceux-ci prennent certaines décisions jugées opportunes
sans attendre l'autorisation du siège à Rome.
Un autre problème qui mérite d'être
mentionné est celui des crédits. Les crédits
octroyés sont beaucoup plus utilisés pour les experts
étrangers au détriment de l'économie
nationale1.
Le problème de la communication est à mentionner
dans les relations humaines. Les experts envoyés dans les pays en
développement ont toujours éprouvé le problème de
langage entre eux et leurs homologues nationaux d'une part, et entre eux et les
populations rurales d'autre part.
Au plan national, le problème relationnel s'est
posé dans le cas du déplacement des populations des
régions pauvres vers les régions riches ou des régions
surpeuplées vers celles à faible densité. Il y a le plus
souvent une opposition entre ces populations.
Outre ces facteurs internes affectant l'assistance de la FAO
au gouvernement togolais, il existe des éléments
extérieurs dont l'influence sur la réussite des projets FAO/Togo
est également sensible.
L'actuelle crise économique mondiale a un impact sur le
développement socio économique des pays en développement
dont le Togo. Nous avons signalé que pour une meilleure exécution
des différents projets FAO/gouvernement, les retards dans des
engagements contractés par les parties doivent être
éliminés. Or, il existe un phénomène indissociable.
Chaque économie nationale d'un pays donné est tributaire des
fluctuations économiques mondiales. Autrement dit, il y a une certaine
interférence dans les rapports économiques globaux. Il faut
rappeler qu'avec cette crise actuelle, chaque denrée commerciale voit
son prix s'augmenter. Les pays en développement comme le Togo importent
une grande quantité de produits de l'extérieur.
Tous ces facteurs freinent la capacité d'investissement
des pays dans leurs projets nationaux et dans divers projets d'assistance
engagés avec les organismes d'intervention. Toujours avec la crise
économique, nous avons la détérioration des termes de
l'échange et le Togo n'en est épargné et ceci a des
conséquences néfastes sur ses efforts de développement.
En ce qui concerne la réticence des pays
développés, il faut retenir qu'il y a plusieurs raisons.
Les Etats développés s'abstiennent d'accorder
des prêts et des aides aux pays du Tiers monde à cause de la crise
économique mondiale. Une autre raison est d'ordre politique. La
démocratie est devenue la condition primordiale pour les pays pauvres de
bénéficier des aides de la part des pays nantis. L'application de
la démocratie dans les pays en développement n'est toujours pas
chose aisée, d'où les sanctions de la communauté
internationale.
Eu égard aux facteurs limitatifs des actions de la FAO
dans le monde en général, et au Togo en particulier, une
réforme de l'institution s'avère indispensable.
1 - LARE BAMA :op cit, p. 68.
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