B- Les progrès économiques
Le social ne se démarquant pas de l'économie, il
est important de rappeler que les objectifs atteints en matière du
bien-être social constituent le soubassement du progrès
économique du Togo. En effet, avec la multiplication des puits,
l'élimination de l'onchocercose, la création des centres
médicaux, la population rurale togolaise est protégée
contre beaucoup de maladies et peut dans une large mesure vaquer à ses
activités agricoles. Ceci a permis aux agriculteurs de disposer de
meilleures conditions de vie et de travail, pour leur épanouissement
économique.
Bien d'autres résultats perceptibles peuvent être
cités.
Le projet FAO/Togo relatif à la mise en valeur des terres
libérées de l'onchocercose après avoir
éliminé des simulies a mis en oeuvre la vallée de l'Oti et
du Koumongou, 78% des terres, soit cinquante trois mille hectares pour
l'agriculture. L'exploitation de ces terres ne fera qu'accroître le
potentiel économique du pays. C'est là un autre produit
de l'intervention de la FAO en matière d'amélioration de la
santé et de l'économie togolaise. Au cours du projet
d'Aménagement et du Développement Intégré du Nord
Togo, les populations ont bénéficié des semences
sélectionnées. Ces semences sélectionnées des
1 -Rapport de situation sur les inondations au Togo ; 13 novembre
2007.
variétés de maïs, du riz, de sorgho, mil et
de haricot ont fait leur preuve dans certaines régions. Aussi, le
comité d'Evaluation et d'Organisation1 qui était
chargé de suivre l'exécution du projet, recommanda la poursuite
de la recherche sur les semences sélectionnées et leur
vulgarisation. Par ailleurs, l'intervention de la FAO au Togo dans le cadre du
projet d'assistance à la création du Centre National d'Essai et
d'Expérimentation du Machinisme Agricole (CNEEMA) a conduit dans une
certaine mesure, à la réduction du déficit de la
mécanisation de l'agriculture. Ainsi les agriculteurs sont
désormais équipés d'appareils modernes de traitement
phytosanitaire. Egalement, on assiste à un développement de la
culture attelée au Togo.
La FAO a entrepris la promotion des engrais à travers
le projet du gouvernement tendant à la vulgarisation, promotion et
pré-commercialisation des engrais sur les champs de cultures
vivrières. Cette action constitue une amorce du processus de
transformation de l'agriculture de subsistance en une agriculture
d'économie.
La mise en place de l'Office National des Produits Vivriers
(Togograin) a permis de stabiliser les prix sur les marchés de
céréales et de relever ainsi les revenus familiaux des
Togolais.
Pour une meilleure orientation de la politique agricole, la
FAO et le gouvernement togolais ont élaboré un projet de soutien
à la Direction des Enquêtes et Statistiques Agricoles.
Conformément aux objectifs visés par le projet, une centaine de
villages de la Préfecture du Haho ont été
enquêtés avec succès, ce qui a permis d'envisager
l'étude démographique et soci-économique de tous les
villages dans le contexte du Recensement Mondial de l'Agriculture 1980.
Jusqu'ici, nous avons démontré que
l'intervention de la FAO revêt une grande importance au Togo car sa
présence fait avancer un certain nombre de projets inscrits comme
priorité des priorités dans les différents plans et
programmes nationaux relatifs à la sécurité
alimentaire.
Cependant, cet effort de la FAO se trouve confronté
à certains facteurs limitatifs au progrès socio économique
du pays. Ces facteurs non seulement freinent le développement du pays,
mais aussi rendent problématique, voire hypothétique le
succès de l'assistance des experts de la FAO.
1- Ce Comité comprenait le directeur de Cabinet du
Ministère du plan, le Conseiller Technique du Ministère du
Développement Rural, les Préfets de Kara et de Pagouda, le
Représentant de M.I.S.E.R.E.O.R, le Représentant de l'UNICEF au
Togo, celui de la FAO, celui de la BIRD.
Paragraphe 2 : Les facteurs limitatifs aux
activités de la FAO au Togo et la nécessité de sa
réforme.
Les efforts de la FAO se heurtent à un certain nombre
de facteurs allant des conditions naturelles, à la défaillance de
l'Institution, aux relations humaines et à la crise économique
mondiale (A).
Eu égard, aux déséquilibres constatés
dans le fonctionnement de la FAO, la réforme de cette Institution
onusienne devient un impératif (B).
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