A- La formation des cadres et des producteurs
Les réformes entreprises dans le secteur agricole par
l'Etat, soulevaient de grandes difficultés d'application tenant entre
autres à la pesanteur des traditions, à la faiblesse de
l'encadrement technique et des moyens financiers.
Conscient de ces obstacles, le gouvernement prit diverses
mesures incitatives en faveur des paysans pour les amener à
adhérer et à participer à la mise en oeuvre de la
réforme. Ainsi, à partir de mars 1977, une mobilisation
générale a été organisée à travers le
pays pour expliquer le but et le sens de la Révolution Verte, de la
nouvelle politique agricole.
C'est dans cette perspective que, beaucoup de producteurs ont
été formés en techniques de production et en principes
d'organisation en vue de leur professionnalisation par les différentes
structures d'encadrement et de vulgarisation à travers de nombreux
projets.
En matière de formation des cadres et du personnel du
département de l'agriculture, il faut retenir l'ouverture de l'Ecole
Nationale d'Agriculture (ENA) en 1968 au sein du
1- Charles DEBBASCH : L'Etat du Togo, 1967-2004, Mars 2004, p.
415.
Centre de Formation Professionnelle Agricole (CFPA) de
Tové, la transformation de ce centre en Institut National de Formation
Agricole (INFA) en 1981.
Il est à mentionner aussi l'ouverture de l'Ecole
Supérieure d'Agronomie à l'Université de Lomé en
1972, la formation et le recyclage des cadres avec l'aide de certains
partenaires, la France, l'Allemagne, les Etats-Unis entre autres.
Afin de répondre au développement agricole dans
la sous région, le Togo a participé à la création
d'écoles de formation des cadres en collaboration avec d'autres pays de
la sous région notamment l'Ecole Inter-Etats des Sciences et de
Médecine Vétérinaire (EISMV) à Dakar au
Sénégal, l'Ecole des Ingénieurs de l'Equipement Rural
à Ouagadougou au Burkina-Faso.
Les efforts du gouvernement togolais ont consisté
également à l'aménagement des infrastructures
agricoles.
B- Les aménagements des infrastructures
agricoles
En ce qui concerne les aménagements des infrastructures
agricoles, il faut retenir qu'ils portent sur les pistes rurales,
l'aménagement hydro-agricole, les magasins de stockage et les
équipements agricoles.
-Les pistes rurales
Dans ce domaine, des efforts importants ont été
faits dans leur construction par les différentes structures mises en
place par les pouvoirs publics. De 1969 à ce jour, il a
été ouvert environ 6600 km de pistes rurales malgré les
difficultés de leur entretien.
-Les aménagements hydro agricoles
Les retenues d'eau et barrages construits de 1969 à ce
jour ont été d'une importance capitale pour les populations
rurales. Il faut signaler que sur 180 000 ha de terres irrigables, 2300 ha ont
été aménagés et seulement 1247 ha exploités,
dont 900 ha gérés par les chinois du complexe sucrier
d'Anié1.
-Les magasins de stockage
En ce qui concerne les magasins de stockage, environ 300 ont
été construits à travers tout le pays.
-Les équipements agricoles
La traction animale, embryonnaire au départ, a connu un
réel développement à partir de 1980, suite à
l'inadéquation de la motorisation introduite en 1975.
C'est ainsi que le nombre d'attelages est passé de 4195 en
1984 à près de 10.000 aujourd'hui dont plus de 8 500 pour la
seule région des savanes2.
Le constat est que de nos jours, certaines unités
agro-industrielles et certains centres de production ne sont plus
opérationnels à l'instar de l'usine de transformation d'anacarde
et les centres avicoles ou privatisés comme les centres de productions
de matériel végétal de la SRCC, l'huilerie de la SONAPH,
les usines d'industrie textile et la sucrerie d'Anié.
1- DSRP, 2008, p. 41
2- LARE Bama : op cit p. 37.
Il faut souligner que, depuis "la révolution verte de
1977", le Togo s'assure une autosuffisance alimentaire précaire, le
problème de l'alimentation se posant encore aux plans quantitatif et
qualitatif à des périodes de faible pluviométrie au cours
desquelles certaines familles, certains groupes sociaux et localités
connaissent une insécurité alimentaire structurelle et
conjoncturelle. Ce fut le cas, par exemple, lors de la hausse du prix de
maïs pendant ces dernières années au Togo.
Il ressort de l'analyse de cette première partie que La
FAO, selon ses fondateurs, est «née de l'idée de mettre
l'humanité à l'abri du besoin», autrement dit
«de vaincre la faim et de satisfaire les besoins ordinaires d'une vie
décente et digne».
S'il existe un principe fondamental sur lequel repose la FAO,
c'est celui du parfait recoupement en dernière analyse du
bien-être des producteurs et de celui des consommateurs. Chaque fois que
le contraire semble vrai, c'est parce que tous les facteurs n'ont pas
été pris en compte, notamment le risque de soulèvements
sociaux et de guerres.
Il existe toujours un cadre plus large dans lequel les
intérêts des producteurs et des consommateurs peuvent être
considérés comme identiques. Il appartiendra à la FAO de
rechercher et de mettre en valeur ce cadre plus large, cette vision d'ensemble,
qui permettra de concilier les différences et de mettre
l'humanité à l'abri du besoin afin d'assurer à tous des
conditions de vie meilleures.
Afin d'apporter des solutions à la précarité
agricole du Togo la FAO va tenter de préconiser certaines approches
basées sur le développement du secteur agricole.
Globalement, Elle propose comme remède aux
problèmes alimentaires du Togo la valorisation des terres incultes,
l'exploitation de la diversité climatique, la maîtrise de l'eau,
une utilisation rationnelle et optimale des intrants agricoles.
Le désenclavement des zones à fort potentiel
agricole, la pratique de l'agroforesterie par la plantation d'espèces
pérennes pour le maintien à long terme de la fertilité des
sols, l'intensification de la recherche agricole et son expérimentation,
la facilitation de l'accès des groupements agricoles, la
mécanisation, l'utilisation d'engrais, la réforme
agro-foncière permettant une juste répartition des superficies
cultivables sont également recommandées, sans oublier la
professionnalisation, la syndicalisation du secteur agricole afin de
protéger les droits des producteurs et le rôle politique de l'Etat
dans ce domaine en termes d'orientations et de réglementations.
DEUXIEME PARTIE
L'APPORT DE LA FAO A LA POLITIQUE DE
SECURITE ALIMENTAIRE AU TOGO
Le Togo est un pays en développement et comme tel,
souffre de multiples problèmes dans les domaines social,
économique et culturel. Ainsi, le développement de l'agriculture,
de l'élevage, de la pêche et la mise au point des infrastructures
de développement, l'amélioration des conditions de vie de la
population, constituent des priorités du gouvernement togolais
entreprises dans divers programmes et projets de développement.
Malgré ces divers efforts, les résultats ne sont pas toujours
satisfaisants car nombreux sont les fléaux qui défavorisent son
développement.
Face à cette situation, le Togo, pour son
développement, a besoin de la participation et de l'aide des
institutions internationales. Naturellement, la contribution technique de la
FAO au Togo a permis la concrétisation de certains projets agricoles.
Il faut retenir ici que, notre démarche n'est pas de
faire une étude analytique de la contribution de la FAO aux divers
projets du gouvernement togolais. Il s'agira plutôt d'une
synthèse, d'une étude globale de l'ensemble de ces projets selon
leur domaine d'activité. Il faut ajouter également que cette
partie portera sur les résultats atteints par la FAO au Togo et leurs
limites, d'une part (Chapitre I) et les recommandations pour garantir une
sécurité alimentaire au Togo, d'autre part (Chapitre II).
CHAPITRE I : LES EFFORTS DE LA FAO AU DEVELOPPEMENT DU
SECTEUR AGRICOLE AU TOGO.
Le Togo, pour faire face aux problèmes d'agriculture et
aux déséquilibres en matière d'alimentation,
élabore des projets, des politiques et des programmes de
développement. Ces derniers ne sauraient aboutir sans les moyens
suffisants et une expertise de qualité. C'est justement dans cette
perspective que la contribution de la FAO s'avère nécessaire. Il
est important de préciser que l'assistance de l'organisation onusienne
n'est pas faite ex-nihilo, elle est toujours conditionnée (section1).
Après l'accord de siège, la FAO va faire du développement
agricole et de l'éducation des populations rurales son option
stratégique pour parvenir à la sécurité alimentaire
au Togo (section2).
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