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La contribution de la fao à  la politique de la sécurité alimentaire du Togo

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par Tchein NINKABOU
ENA du Togo - Cycle 3 de l'ENA option: Diplomatie 2009
  

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A- La formation des cadres et des producteurs

Les réformes entreprises dans le secteur agricole par l'Etat, soulevaient de grandes difficultés d'application tenant entre autres à la pesanteur des traditions, à la faiblesse de l'encadrement technique et des moyens financiers.

Conscient de ces obstacles, le gouvernement prit diverses mesures incitatives en faveur des paysans pour les amener à adhérer et à participer à la mise en oeuvre de la réforme. Ainsi, à partir de mars 1977, une mobilisation générale a été organisée à travers le pays pour expliquer le but et le sens de la Révolution Verte, de la nouvelle politique agricole.

C'est dans cette perspective que, beaucoup de producteurs ont été formés en techniques de production et en principes d'organisation en vue de leur professionnalisation par les différentes structures d'encadrement et de vulgarisation à travers de nombreux projets.

En matière de formation des cadres et du personnel du département de l'agriculture, il faut retenir l'ouverture de l'Ecole Nationale d'Agriculture (ENA) en 1968 au sein du

1- Charles DEBBASCH : L'Etat du Togo, 1967-2004, Mars 2004, p. 415.

Centre de Formation Professionnelle Agricole (CFPA) de Tové, la transformation de ce centre en Institut National de Formation Agricole (INFA) en 1981.

Il est à mentionner aussi l'ouverture de l'Ecole Supérieure d'Agronomie à l'Université de Lomé en 1972, la formation et le recyclage des cadres avec l'aide de certains partenaires, la France, l'Allemagne, les Etats-Unis entre autres.

Afin de répondre au développement agricole dans la sous région, le Togo a participé à la création d'écoles de formation des cadres en collaboration avec d'autres pays de la sous région notamment l'Ecole Inter-Etats des Sciences et de Médecine Vétérinaire (EISMV) à Dakar au Sénégal, l'Ecole des Ingénieurs de l'Equipement Rural à Ouagadougou au Burkina-Faso.

Les efforts du gouvernement togolais ont consisté également à l'aménagement des infrastructures agricoles.

B- Les aménagements des infrastructures agricoles

En ce qui concerne les aménagements des infrastructures agricoles, il faut retenir qu'ils portent sur les pistes rurales, l'aménagement hydro-agricole, les magasins de stockage et les équipements agricoles.

-Les pistes rurales

Dans ce domaine, des efforts importants ont été faits dans leur construction par les différentes structures mises en place par les pouvoirs publics. De 1969 à ce jour, il a été ouvert environ 6600 km de pistes rurales malgré les difficultés de leur entretien.

-Les aménagements hydro agricoles

Les retenues d'eau et barrages construits de 1969 à ce jour ont été d'une importance capitale pour les populations rurales. Il faut signaler que sur 180 000 ha de terres irrigables, 2300 ha ont été aménagés et seulement 1247 ha exploités, dont 900 ha gérés par les chinois du complexe sucrier d'Anié1.

-Les magasins de stockage

En ce qui concerne les magasins de stockage, environ 300 ont été construits à travers tout le pays.

-Les équipements agricoles

La traction animale, embryonnaire au départ, a connu un réel développement à partir de 1980, suite à l'inadéquation de la motorisation introduite en 1975.

C'est ainsi que le nombre d'attelages est passé de 4195 en 1984 à près de 10.000 aujourd'hui dont plus de 8 500 pour la seule région des savanes2.

Le constat est que de nos jours, certaines unités agro-industrielles et certains centres de production ne sont plus opérationnels à l'instar de l'usine de transformation d'anacarde et les centres avicoles ou privatisés comme les centres de productions de matériel végétal de la SRCC, l'huilerie de la SONAPH, les usines d'industrie textile et la sucrerie d'Anié.

1- DSRP, 2008, p. 41

2- LARE Bama : op cit p. 37.

Il faut souligner que, depuis "la révolution verte de 1977", le Togo s'assure une autosuffisance alimentaire précaire, le problème de l'alimentation se posant encore aux plans quantitatif et qualitatif à des périodes de faible pluviométrie au cours desquelles certaines familles, certains groupes sociaux et localités connaissent une insécurité alimentaire structurelle et conjoncturelle. Ce fut le cas, par exemple, lors de la hausse du prix de maïs pendant ces dernières années au Togo.

Il ressort de l'analyse de cette première partie que La FAO, selon ses fondateurs, est «née de l'idée de mettre l'humanité à l'abri du besoin», autrement dit «de vaincre la faim et de satisfaire les besoins ordinaires d'une vie décente et digne».

S'il existe un principe fondamental sur lequel repose la FAO, c'est celui du parfait recoupement en dernière analyse du bien-être des producteurs et de celui des consommateurs. Chaque fois que le contraire semble vrai, c'est parce que tous les facteurs n'ont pas été pris en compte, notamment le risque de soulèvements sociaux et de guerres.

Il existe toujours un cadre plus large dans lequel les intérêts des producteurs et des consommateurs peuvent être considérés comme identiques. Il appartiendra à la FAO de rechercher et de mettre en valeur ce cadre plus large, cette vision d'ensemble, qui permettra de concilier les différences et de mettre l'humanité à l'abri du besoin afin d'assurer à tous des conditions de vie meilleures.

Afin d'apporter des solutions à la précarité agricole du Togo la FAO va tenter de préconiser certaines approches basées sur le développement du secteur agricole.

Globalement, Elle propose comme remède aux problèmes alimentaires du Togo la valorisation des terres incultes, l'exploitation de la diversité climatique, la maîtrise de l'eau, une utilisation rationnelle et optimale des intrants agricoles.

Le désenclavement des zones à fort potentiel agricole, la pratique de l'agroforesterie par la plantation d'espèces pérennes pour le maintien à long terme de la fertilité des sols, l'intensification de la recherche agricole et son expérimentation, la facilitation de l'accès des groupements agricoles, la mécanisation, l'utilisation d'engrais, la réforme agro-foncière permettant une juste répartition des superficies cultivables sont également recommandées, sans oublier la professionnalisation, la syndicalisation du secteur agricole afin de protéger les droits des producteurs et le rôle politique de l'Etat dans ce domaine en termes d'orientations et de réglementations.

DEUXIEME PARTIE

L'APPORT DE LA FAO A LA POLITIQUE DE SECURITE
ALIMENTAIRE AU TOGO

Le Togo est un pays en développement et comme tel, souffre de multiples problèmes dans les domaines social, économique et culturel. Ainsi, le développement de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et la mise au point des infrastructures de développement, l'amélioration des conditions de vie de la population, constituent des priorités du gouvernement togolais entreprises dans divers programmes et projets de développement. Malgré ces divers efforts, les résultats ne sont pas toujours satisfaisants car nombreux sont les fléaux qui défavorisent son développement.

Face à cette situation, le Togo, pour son développement, a besoin de la participation et de l'aide des institutions internationales. Naturellement, la contribution technique de la FAO au Togo a permis la concrétisation de certains projets agricoles.

Il faut retenir ici que, notre démarche n'est pas de faire une étude analytique de la contribution de la FAO aux divers projets du gouvernement togolais. Il s'agira plutôt d'une synthèse, d'une étude globale de l'ensemble de ces projets selon leur domaine d'activité. Il faut ajouter également que cette partie portera sur les résultats atteints par la FAO au Togo et leurs limites, d'une part (Chapitre I) et les recommandations pour garantir une sécurité alimentaire au Togo, d'autre part (Chapitre II).

CHAPITRE I : LES EFFORTS DE LA FAO AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE AU TOGO.

Le Togo, pour faire face aux problèmes d'agriculture et aux déséquilibres en matière d'alimentation, élabore des projets, des politiques et des programmes de développement. Ces derniers ne sauraient aboutir sans les moyens suffisants et une expertise de qualité. C'est justement dans cette perspective que la contribution de la FAO s'avère nécessaire. Il est important de préciser que l'assistance de l'organisation onusienne n'est pas faite ex-nihilo, elle est toujours conditionnée (section1). Après l'accord de siège, la FAO va faire du développement agricole et de l'éducation des populations rurales son option stratégique pour parvenir à la sécurité alimentaire au Togo (section2).

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo