III. MODES D'UTILISATION
Les pesticides sont utilisés de différentes
manières pour protéger les cultures contre les infections.
Cependant trois modes de traitement sont les plus rependus dans la zone de la
bordure du lac Tanma. Le matériel utilisé pour faire le
traitement phytosanitaire est fonction du type d'exploitation.
1. L'aspersion manuelle
Le traitement avec aspersion manuelle n'est efficace que pour
des petites parcelles. Il est souvent pratiqué dans les exploitations
familiales. Le maraîcher s'équipe d'un seau contenant le
mélange phytosanitaire et y pénètre des branchages
d'arbres qu'il mouille et épand les gouttelettes sur les plantes. Le
saupoudrage à la main est également pratiqué dans cette
zone. Ce mode de traitement se fait sans aucune protection. Ces
maraîchers ne portent ni masques ni gants.
2. La pulvérisation manuelle
Le traitement avec pulvérisateur manuel est le plus
fréquent dans la zone. Il est appliqué aussi bien dans les
petites exploitations que les moyennes exploitations. Parfois le
pulvérisateur peut être motorisé. On remplit le
réservoir du pulvérisateur avec de l'eau et on y verse une dose
de pesticide. Ensuite, on remue l'ensemble jusqu'à obtenir une solution
et on sillonne les parcelles en activant manuellement la pompe. Ce mode
d'utilisation présente aussi des risques parce que le matériel de
protection fait défaut.
Photo 14 : Pulvérisateur manuel. Photo M ; D.
NDIAYE) 02 SEP 2009
Le traitement par association avec l'irrigation est
l'exclusivité des grandes exploitations. La solution phytosanitaire est
directement injectée dans les systèmes goutte-à-goutte. Ce
mode de traitement présente moins de risques pour les maraîchers
par ce que ces derniers ne sont pas en contact direct avec le produit.
IV. FREQUENCE ET DOSAGES
La fréquence d'utilisation des pesticides est
déterminée par l'intervalle de temps qui sépare deux
applications.
Cette fréquence dépend de plusieurs
critères relatifs à la saison, à la nature la
spéculation, à la récurrence des parasites, à
l'ampleur de la menace et des moyens financiers de l'exploitant. C'est
pourquoi, l'intervalle d'utilisation ainsi que les dosages diffèrent
d'un maraîcher à un autre.
Par exemple, durant la saison pluvieuse favorable à la
multiplication des parasites, la fréquence des traitements est d'une (1)
fois par semaine pour une spéculation comme le chou. Ce court intervalle
est du au fait que les attaques sont récurrentes durant cette
période. Ainsi, si les dégâts sont importants, les
traitements sont rapprochés. Il peut arriver qu'on fasse deux
traitements dans la semaine. Si les dégâts sont minimes, les
traitements sont éloignés.
En saison non pluvieuse, la fréquence peut aller de
deux (2) à trois (3) traitements dans le mois. Durant cette
période, les cultures sont moins exposées aux parasites. A part
les mouches blanches et quelques insectes, les autres parasites ne causent pas
de dégâts considérables.
Ce mode de traitement, basé uniquement sur la
récurrence des dégâts est observé dans les petites
et moyennes exploitations. Dans ces exploitations, l'usage des pesticides a une
orientation plus curative que préventive.
Cependant, dans les grandes exploitations la fréquence
des traitements obéit à un calendrier bien défini. Ces
exploitations emploient des techniciens agricoles qui ont des connaissances
solides sur les traitements adéquats contre une attaque donnée.
Dans ces exploitations, le traitement est plus préventif que curatif.
Ces grands producteurs rationalisent leur traitement en anticipant sur les
éventuelles attaques. Ils tiennent compte des impératifs du
marché extérieur et du respect des normes sur les exigences en
matière de résidu de pesticides dans les produits agricoles.
Pour ce qui concerne le dosage, les maraîchers des
petites et moyennes exploitations, utilisent comme outil de mesure les
couvercles des bouteilles contenant les produits. Le dosage se fait
approximativement sans respect des normes inscrites sur l'étiquette de
la bouteille.
Pour améliorer l'efficacité d'un produit le
maraîcher peut augmenter la dose d'un traitement à un autre.
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