II. EVALUATION DES RESSOURCES DU SOL
Le sol est le substrat sur lequel repose l'activité
maraîchère. Dans ce secteur, les sols sont variés mais les
plus représentés sont les sols ferrugineux tropicaux non
lessivés ou sol dior, les sols sableux peu
évolués, les sols hydromorphes et les sols marécageux
argileuxhumifères. Ils sont disséminés dans
différents endroits suivant la topographie.
Ces différents types de sols ont dans le passé
fait preuve d'une très grande fertilité. Leur richesse en humus
était incontestée et les paysans y cultivaient sans même
faire appel aux engrais chimiques. Seuls les déchets des animaux et
l'humus des végétaux suffisaient pour entretenir la
productivité pendant des années.
Mais aujourd'hui ils sont dégradés et des
témoignages font état d'une diminution accrue de
productivité. La péjoration climatique combinée à
la pression anthropique a rendu la terre fatiguée et infertile.
L'absence de jachère et la non rotation des cultures
constituent une pression qui fatigue et épuise les sols.
Les anciennes vallées fossiles sont victimes de la
salinisation qui réduit les terres de cultures et du coup la
productivité.
Le vent, ne trouvant plus d'obstacles, emporte les
éléments fins des sols et accentue ainsi la
dégradation.
A cela il faut ajouter des facteurs aggravants comme
l'avancée des dunes vers les dépressions, la salinisation,
l'absence de couvert végétal etc. qui exacerbe une situation
déjà alarmante.
Photo 4 : Avancée du front dunaire et
ensablement des cuvettes à l'ouest de Thieudeme, CR DIENDER. (Photos
M. D. NDIAYE). 30 Août 2009
III. EVALUATION DE LA VEGETATION
Selon REYNAL, (1963) la zone des Niayes était
dotée d'une grande diversité floristique. L'humidité du
sol a longtemps entretenu une végétation luxuriante. L'inventaire
des espèces rencontrées avait démontré la
présence des espèces de types guinéennes,
sub-guinéennes et sahéliennes. Cette diversité
floristique, jadis caractéristique des Niayes risque de ne relever que
la légende pour les générations futures.
Le spectre de la dégradation qui a touché les
ressources en eau et en sols n'a pas épargné la flore. Cette
situation est tout à fait logique car le développement de la
végétation est tributaire de la disponibilité en eau et de
l'existence de sols fertiles.
Aujourd'hui les espèces guinéennes sont incapables
de s'adapter aux nouvelles conditions. D'où, leur diminution en nombre
voir leur disparition pure et simple.
Les quelques rescapés comme l'Elaeis
guinensis (palmier à huile) ne se localisent qu'autour des
dépressions encore inondables. Elles cèdent la place à une
végétation arbustive moins imposante de type
soudano-sahélien et sahélien.
IV. DES STRATEGIES DE LUTTE
Face à cette situation, des efforts de reboisement ont
été faits à plusieurs endroits. A titre d'exemple, on
peut citer la bande de filaos au niveau de Kayar qui joue un double rôle.
Elle
arrête l'avancée des sables dunaires vers les
dépressions et diminue l'ampleur de l'érosion éolienne.
Devant l'ampleur de la dégradation, des paysans ont
senti la nécessité de se regrouper en associations pour mener une
lutte. C'est le cas l'union de la zone nord qui est une sous composante de la
Fédération des Agropasteurs de Diender (FAPD) regroupant des
agropasteurs de la CR de Diender. La photo suivante représente un
périmètre de reboisement sur la bordure Est du lac Tanma
près du village de Thor (CR de Diender); elle a pour rôle
principal de stopper la salinisation des terres non loin du lac.
Photo 5 : Ceinture verte constituée autour du
lac Tanma dans l'union Zone Nord (source FAPD)
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