4.2.1.2. Les techniques d'estimation de la production
vivrière au Burkina-Faso
La version 3.1 du modèle IAP (Instrument
Automatisé de Prévision) a été conçue en
1997 par le Ministère de l'Economie et des Finances du Burkina Faso et
la GTZ pour gérer l'environnement macroéconomique du Burkina
Faso.
Le modèle se présente sous forme de fichier
informatique et ici, nous allons décrire uniquement les techniques
d'estimation de production vivrière.
La production reste exogène puisqu'elle dépend,
à court terme, essentiellement de la pluviométrie. Ce sont les
taux de croissance de la production qui doivent être entrés pour
les catégories de céréales. Toutefois, ceci est surtout
pertinent pour l'année en cours : avec les informations dont on
dispose, il est possible d'estimer un taux de croissance
réaliste. Pour les années ultérieures, les données
sont plus ou moins volontaristes.
Les prix des céréales sont
déterminés par une relation entre la totalité de la
production de céréales, les besoins alimentaires et le prix
moyen, en supposant, ce qui est assez réaliste, que la consommation de
céréales dépend très peu du prix. On peut
également supposer que l'évolution du niveau des prix à la
consommation influence les prix de céréales, les paysans essayant
de conserver les termes de l'échange entre produits agricoles vendus et
produits manufacturiers achetés pour la consommation. Ainsi, la relation
estimée sur la période 1985 - 96 et utilisée pour les
projections a donné les résultats
t
suivants : P=-1195,46 - 0,597671T - 17,3215 (
PD ) 0,694738 PCO t-1 ;
- 1
BA t - 1
R2 = 0,9045 où P désigne le prix moyen des
céréales; T l'année (trend), PD la production disponible,
BA les besoins alimentaires et PCO le prix à la consommation.
Les tests ont confirmé que l'évolution des prix
des céréales est aussi influencée par l'évolution
passée de l'indice général des prix à la
consommation. Les producteurs essaieraient ainsi d'ajuster leurs prix de vente,
de sorte qu'ils maintiennent leur pouvoir d'achat nécessaire pour
acquérir des produits non agricoles. La croissance des prix ainsi
déterminée est traduite en taux de croissance qui s'applique
alors au prix de toutes les céréales.
4.2.1.3. Les techniques d'estimation de la production
vivrière au Bénin
Le MOSARE (Modèle de Simulation et d'Analyse des
Réformes Economiques) est un modèle élaboré par la
Direction Générale des Affaires Economiques et destiné
à l'élaboration des budgets économiques au Bénin.
Ce modèle a pour fonction essentielle de réaliser des
prévisions à court terme
(de un à trois ans) de l'économie
béninoise. La dernière version du MOSARE a été
achevée en Avril 2000 et est connue sous le nom de MOSARE 3.1. Le
modèle prend en compte tous les secteurs de l'économie
béninoise mais nous allons juste nous attarder sur l'estimation de la
production vivrière.
Dans le MOSARE, on considère généralement
que la production de l'agriculture vivrière est très liée
à la pluviométrie. Plus précisément, on part
souvent des hypothèses que les rendements croissent à moyen terme
du fait des modifications techniques et varient en fonction de la
pluviométrie et que les superficies cultivées croissent du fait
de l'augmentation de la population agricole.
Ces hypothèses ont été testées
économétriquement. De façon paradoxale, la
pluviométrie n'est jamais statistiquement significative. Les projections
sont donc réalisées sur la base des tendances passées par
rapport au temps, éventuellement corrigées par l'utilisateur
(ajustement) pour tenir compte d'événements imprévus.
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