RESUME
Ce travail a pour objectif principal d'analyser les
déterminants de la production du maïs et de l'igname au
Bénin par une approche des données de panel. L'étude a
tenu compte de quatre variables explicatives, que sont : la superficie
emblavée, la population rurale, la pluviométrie et le prix des
produits sur le marché. Les résultats obtenus font état
d'une influence significative de la surface emblavée et de population
rurale sur la production du maïs et de l'igname au Bénin. Toute
fois, la pluviométrie et le prix des produits sur le marché n'ont
pas d'influence significative sur la production de ces produits.
Réalisé et soutenu par Samson James Aimé
AGBO et Rodrigue Noutaï HONKPEHEDJI
INTRODUCTION
A
u cours de ces dernières décennies,
l'agriculture a retenu l'attention de plusieurs économistes à
cause de la place prépondérante qu'elle occupe surtout dans les
pays en développement et plus
particulièrement dans les pays de l'Afrique
subsaharienne. En 1997, selon les estimations de la Banque Mondiale, dans les
pays en voie de développement, 70% de la main d'oeuvre active est
employé dans l'agriculture et 50% des recettes totales d'exportations
proviennent de l'agriculture. Au Bénin, la contribution du secteur
agricole au PIB sur la période 1995- 2005, s'est affichée en
moyenne à 34,3%1. La production végétale et en
particulier la production vivrière y est prépondérante et
intervient en moyenne pour 24,1%. Ainsi, les principales cultures
vivrières (maïs, manioc, igname, riz, tomate, piment et arachide)
permettent de couvrir globalement les besoins alimentaires, mais restent encore
largement en deçà des potentialités offertes par les
conditions écologiques du pays. Le constat est que le Bénin
continue d'importer une bonne partie de sa consommation en produits vivriers
des pays voisins.
Par exemple, le riz qui fait l'objet d'une demande en
augmentation croissante et dont la production au niveau national qui bien
qu'ayant passé de 16.545 T en 1995 à 73.000 T en 2005, laisse
place à des importations massives (378.000 T en 2005) destinées
à la consommation interne et (60.000 T) aux réexportations. Les
actions de promotion de la riziculture sont de plus en plus initiées ces
dernières années afin de consolider le secteur.
Le maïs vient au premier rang des cultures
vivrières et connaît une évolution croissante. Son
utilisation multiple pour la fabrication des farines infantiles et des
provendes nécessite d'en garantir un solde vivrier acceptable.
1 Source : Programme de Relance du Secteur Agricole
Quant aux tubercules et racines, notamment l'igname, sa
production a renoué avec une croissance régulière au cours
de cette décennie, grâce à l'effet conjoint d'une
amélioration du rendement et l'élargissement des surfaces
cultivées. Le niveau de la qualité des produits
dérivés reste encore à améliorer sensiblement pour
leur accès plus facile aux marchés.
L'arachide est restée pendant longtemps la principale
culture de rente du Bénin avant d'être remplacé par le
coton à partir de 1983. Mais, malgré cette situation l'arachide
reste toujours l'un des principaux produits vivriers du Bénin.
En ce qui concerne les produits maraichers tels que la tomate
et le piment, leur consommation devient de plus en plus importante dans
l'alimentation de base des béninois. Ces produits font donc l'objet
d'une demande croissante et méritent d'être promus.
Fort de tout ce qui précède, l'agriculture
occupe une place prépondérante dans l'économie
béninoise et l'estimation et la prévision du PIB nécessite
donc une bonne maîtrise de l'évolution de la production agricole
en général et de la production vivrière en particulier.
C'est dans ce contexte qu'on a décidé de mener cette étude
dont le thème est intitulé «analyse des
déterminants de la production des cultures vivrières au
Bénin : cas du maïs et de l'igname».
Le document est structuré en trois chapitres.
Le premier chapitre portera sur le contexte et la justification,
l'objectif, les hypothèses, la revue de littérature et la
démarche méthodologique de l'étude.
Dans le chapitre 2, on fera une présentation de
l'économie béninoise en mettant un accent particulier sur le
secteur agricole.
Le chapitre 3 traitera de l'analyse économétrique.
Dans ce chapitre, on présentera les modèles théoriques,
les estimations et l'analyse des résultats.
On terminera l'étude par une conclusion
générale et quelques
recommandations après avoir dégagé les
points faibles (critiques) de l'étude.
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