Dr MOHAMED SELLAM
UNIVERSITE DU SEPT AVRIL
Faculté des Lettres de Sabrata
L'Etudiant libyen et le français
Rapport sur l'enseignement du français en Libye
ANNée Universitaire
2008/2009
Avant-propos
Il m'est agreeable de presenter au Président de
l'Université du 7 Avril
Unj Rapport sur l'enseignement du français en
Libye
Auquel j'ai consacré plus de deux ans de travail
et de réflexion
Dans ce rapport,j'ai cru nécessaire de mettre
l'accent d'abord sur les insuffisances et les les lacunes qui se trouvaient
à l »origine des problèmes dont patis l'enseignement du
français e dans le pays
Puis dans un secdond temps,j'ai procédé
à mettre en place le remède approprié sans pour autant
affirmer de façon catégorique que ce remède produira des
effets poszitifs à court terme
Car il s'agissait au fond de tout un systàme
à revoir et à réformer
Chapitre Premier
Quel rôle du
français en Libye ?
Introduction :l'impact de la langue
étrangère sur la vie de la société.
Développement :
Le Japon avait adopté l'anglais comme langue seconde
et,par cette adoption,le pays a réussi le miracle du 20e
siècle;l'Allemagne,après sa destruction totale juste vers la fin
de la seconde guerre mondiale,n'est pas loin derrière le
Japon,après avoir adopté la même langue dans ses relations
avec le monde....
Heine1(*)
avait dit à un certain moment de sa vie:"la langue est l'âme du
peuple."'c'est vrai dans une certaine mesure ,car si la langue maternelle est
toujours présente dans notre être,elle coule dans nos veines,elle
n'est pas toujours apte à nous permettre d'avoir des contacts avec les
autres sociétés,soit par la faute de l'autre qui ne connaît
pas notre langue,soit par la nôtre qui ne connaissons pas la sienne
La langue est véhiculaire des sciences technologiques
et des informations elle a une fonction peut-être plus importante,c'est
de rapprocher les peuples entre eux,d'établir des contacts authentiques
entre les gens de pays et de cultures différents
Les pays anglophones se sont réunis en une
communauté solidaire que l'on appelle le Commonwealth de même que
les pays francophones
Or la langue rapproche les pays,les unit en des aspirations
communes,les affranchit de leurs préjugés réciproques et
crée entre eux des liens de fraternité et de concorde...
Dès lors, on peut affirmer,sans nous tromper,que plus
on connait la langue de l'autre,plus on comprend le sens de la
vérité des choses et de là,on se forme,on conçoit
une idée,une vision réelle du monde qui nous entoure
Aucun peuple ne peut vivre à l'écart des autres
peuples et aucun peuple n'accepte d'être isolé
délibérément des autres peuples,car le monde
d'aujourd'hui,avec l'essor économique,et l'expansion vertigineuse de
l'univers informatique,est condamné malgré tout à vivre en
une communauté étroitement liée par des
intérêts réciproques et un avenir commun
Et ce qui unit ces peuples,ce qui contribue à les
faire vivre perpétuellement dans la paix et la compréhension
totale,c'est- évidemment la langue,que ce soit l'anglais ou le
français,(pour ne parler que de ces deux langues qui occupaient depuis
des siècles l'avant de la scène internationale une langue
susceptible de leur assurer une assise de compréhension mutuelle et un
rapprochement durable
D'autre part,tout pays possède sa propre langue,qu'elle
soit sous sa forme dialectale ou non,mais cela ne suffit pas pour entrer dans
le giron de la communauté internationale..Il lui fallait dès lors
une autre langue connue par la majorité des peuples et toute langue
dégénère pour devenir,au fil des siècles,plus
simples et plus conforme à l'esprit des nouvelles
générations
L'arabe par exemple n'était pas ce qu'il est de nos
jours:il a subi de multiples transformations ,mais il a gardé sa
structure propre ,une structure logique et rationnelle...
Il en est de même de la langue française,dont les
textes du Moyen Age,ne rien d'autres ,non seulement pour nous mais pour les
français eux-mêmes,que des textes en langue
étrangère
La société libyenne est une
société fermée;oui,on peut le clamer hautement,sans risque
de nous tromper:dans mes longues randonnées à travers le
pays,avec mes pelotons de touristes,je me suis rendu compte de cette
réalité pénible,les touristes que j'accompagnais ne
venaient pas d'un seul pays,mais ils venaient de plusieurs pays
européens,aux cultures et langues différentes,mais dans la
situation où nous étions,une seule langue nous unit et on se
comprenait à merveille grâce la langue française,à
laquelle revient le mérite d'avoir établi entre nous un pont
solide
Outre cela,dans mes randonnées aux sites
archéologiques qui parsemaient notre cher pays ,nous avions
rencontré des hauts responsables ,des villageois,des employés de
toutes catégories,mais aucun n'a été capable de se faire
comprendre ni en anglais ni en français et nous soulignons cet
état de choses avec fidélité,car plus on connaît
une langue étrangère,plus on est ouvert,et nos facultés de
compréhension deviennent plus souples et s' adaptent plus
aisément aux manières de penser des autres....
Le français est-il nécessaire en
Libye ? N'est-il pas introduit de façon accidentelle dans les
Universités libyennes ,sans planification ,sans préparation
,et même sans cadre compétent pour mener à bien cette
mission?
Toute société,pour pouvoir survivre,a besoin
d'une ou de plusieurs langues étrangères,en particulier pour
être en contact avec le monde extérieur...
Or,la Libye dans un premier pas avait adopté l'anglais
,comme langue de communication, et de relation avec le monde ,mais cette
langue,au fil des ans,a failli disparaître de presque tous les milieux
de la société,même des milieux universitaires où son
apprentissage restait à l'état primaire ...donc l'anglais ,pour
dire vrai,n'est plus de mise dans notre société:il accusait un
recul que l'on peut qualifier à juste titre d'inacceptable....
Dès lors,après avoir constaté que nous ne
pouvons pas vivre sans communication avec l'extérieur,on a cru bon de
revenir à cette langue et à son enseignement dans nos
facultés..
Puisque,tout progrès est subordonné à
l'usage d'une langue reconnue comme dominante par la communauté
internationale
Parallèlement à la mise en place de
l'anglais,des mesures furent prises de revenir à la langue
française et de lui accorder une petite place au sein des
Facultés..
Pour enseigner le français en Libye,il aurait fallu
s'assurer d'abord une infrastructure solide et bien organisée et ce
qui est regrettable,c'est que cette infrastructure administrative et
pédagogique n'existait pas au moment où l'on a
décidé d'instituer le français en tant que langue
inscrite dans les programmes didactiques des langues dans les
facultés
De plus il manquait également un cadre enseignant
qualifié et c'est là le point essentiel,puisque sans ce cadre
compétent,il a été et il serait à plus forte raison
impossible ,en quelque domaine que ce soit,d'assurer une formation
adéquate à des étudiants qui eux aussi posaient des
problèmes majeurs...
Il aurait été logique dans ce cas de
planifier,de préparer de manière rationnelle cette instauration
ou cette restauration du français dans nos institutions
universitaires,de concevoir les programmes appropriés,de former des
enseignants capables de mener cette mission dans de bonnes conditions et
aussi de préparer les apprenants à cette langue
difficile,d'équiper les départements avec les matériels
didactiques adéquats....../
-une société où la langue
étrangère est bannie est une société fermée
sur elle-même et demeure par conséquent marginale
Donc le français n'est pas seulement nécessaire
mais fondamental en Libye
Comme il l'est d'ailleurs dans tous les pays du monde...
En ce sens que le français n'est pas une langue
favorisant l'acculturation et le dépaysement mais il est avant tout un
outil de travail et de progrès au même titre que la langue
maternelle,surtout dans ce monde où l'expansion de l'informatique ne
cesse de s'élargir chaque jour....
Outre cela,le français,en tant que langue
vivante,susceptible de s'adapter à toutes les situations ,porteuse d'une
culture et d'une civilisation glorieuses,une telle langue ne peut être
que trop bénéfique pour être introduite dans notre
système d'enseignement et en particulier pour les
générations futures,qui seront appelées à user de
cette langue au même titre que leur propre langue...
Ainsi,de nos jours,avec le développement incessant des
sciences universelles et de l'essor de la technologie sous toutes ses formes,le
français est devenu un impératif que l'on ne doit pas
négliger ,mais au contraire,il doit être pris en
considération dans le contexte d'une société en pleine
évolution...
Les jeunes sont assoiffés de culture et de savoir sous
tous ses aspects même les plus complexes,et pour pouvoir satisfaire leurs
besoins,et accéder à tout ce qui est inconnu,il leur faudrait une
langue simple,souple et facile et c'est ce que notre enseignement doit
prendre en charge pour réaliser les aspirations de ces jeunes et
satisfaire leurs besoins en matière de savoir-vivre et de savoir
-faire,deux concepts qui font de l'homme civilisé et tout cela ne se
matérialise dans la réalité que par la connaissance d'une
langue authentiquement vivante ,en l'occurrence le français...
Il y a un problème qu'il est de notre devoir de
souligner dans ce mémoire,c'est que nous avons été
confronté à des cas difficiles à comprendre,car comment se
fait-il que,des cadres,oui des cadres titulaires d'un "Master"dans leurs
propres spécialités2(*)
Sans connaître le moindre mot d'une langue
étrangère et malgré cette lacune déplorable,ce
grave handicap,ces cadres avaient demandé de poursuivre leurs
études à l'étranger '(en Europe et aux E-U) aux frais de
l'Etat libyen et leurs demandes furent acceptées sans restrictions...Il
y en a qui sont partis pour la France et pour la Belgique,d'autres ont
déjà regagné le Royaume- Uni...
Une question qui se pose spontanément ,c'est que
comment ces gens-là vont-ils poursuivre leurs études dans ces
pays?Alors qu'ils ne possèdent pas le moindre mot ni en français
ni en anglais?
Pire encore!ils ignoraient même les lettres de
l'alphabet dans l'une et l'autre langue!N'est-ce pas là un
problème grave et complexe?N'est-ce pas là aussi une farce ou une
comédie fabriquées de toutes piéces pour obtenir une
bourse d'études3(*)
sans raison apparente? Oui une vraie farce à la fois ridicule et
mesquine!
Et nous nous demandons,c''est notre droit de nous
demander,comment ces gens vont-ils écrire leurs thèses?
Alors que nous,oui nous autres libyens,nous avons passé
des années et des années à travailler le français
,plus de quarante ans passés à creuser cette langue,à nous
étourdir sur des phrases,à nous peiner obstinément sur des
tournures complexes pour pouvoir les digérer,à piocher dans la
douleur sur des textes pour parvenir à les décrypter...Oui
quarante années d'études pour savoir écrire une phrase
correcte et bâtir soit disant un petit texte logique et
cohérent....
Chapitre Deuxième
critique des méthodes
utilisées pour l'apprentissage du
français.
Introduction :l'apport des
méthodes didactiques du FLE
Développement
Les ouvrages destinés à l'enseignement du FLE,
que ce soit ceux publiés sous l'égide de C.R.E.D.I.F ou
même ceux de l'Alliance Française,ces ouvrages ne sont pas faits
pour des étudiants libyens :il est regrettable de le dire ,car ces
livres ne sont faits au
début que pour des européens...
Il ne faut pas croire que nous cherchions à induire
en erreur ceux qui les utilisent de nos jours dans nos facultés :il
suffit d'y regarder de plus près ,d'y jeter un coup d'oeil même
rapide, pour vous rendre compte que ces manuels ne sont rien d'autres qu'un
moyen de vulgarisation ,de propagation de la culture et de la civilisation
françaises sous couvert dee l'enseignement de la langue..
On y constate trop d'images,trop de gravures souvent
stériles
Comment peut-on apprendre le français à un
étudiant libyen ,une langue qui lui est complètement
étrangère et dont il ne connait même pas l'alphabet,il
serait de bon ton d'abord de le sensibiliser à cette langue,de lui
expliquer les mécanismes complexes qui y sont inhérents,de lui
dire que cette langue n'est pas aussi facile qu'on le croyait et que pour
l'apprendre il faudrait faire preuve de patience et de tenacité.Or
aucun des ouvrages actuellement en cours d'utilisation ne faisait état
des caractéristiques de la la langue française..
Les méthodes pédagogiques sont stériles
et n'aident pas l'étudiant à appréhender de façon
consciente les rudiments de la langue ,au contraire elles ne font que lui
rendre la tache plus difficile et l'apprentissage de la langue plus
inaccessible,ce qui l'oblige le plus souvent à abandonner tout et
à chercher une autre discipline que le français.....
Les manuels actuellement utilisés par les
enseignants sont-ils faits pour des étudiants libyens ?
N'est-il pas urgent de mettre en place une réforme
générale des méthodes didactiques
actuelles ?
Il est vrai que si cette situation persiste,l'étudiant
sera la victime ,puisqu'il est désorienté,complètement
désappointé et il a l'impression d'être tiraillé
entre ces ouvrages qui ne lui rapportent rien et ces méthodes
stériles qui ne parviennent pas à lui inculquer le bagage
linguistique souhaitable.../
Donc il reste à envisager une nouvelle réforme
de tous les matériels éducatifs,à commencer par les
manuels et les méthodes que l'on exploite à tort et à
travers ,sans récolter des résultats plausibles4(*)..
Tout est à revoir,même le système
d'inscription des étudiants qu'il fallait mettre en contact avec la
langue dès leur plus bas âge et non pas à un âge
relativement avancè,qui demeure pour eux ,un vrai obstacle à leur
progrès.
Il n'est pas moins vrai que,pour entreprendre une
réforme de notre enseignement du français,il faudrait mobiliser
des potentialités considérables..
Oui cette réforme ne pourra jamais se faire sans
l'intervention directe de l'Etat,puisque tout revient à l'Etat à
assumer ce rôle fondamental pour assurer à cette réforme
la réussite escomptée..
Le problème est là,clair,évident et
visible et personne n'ose affirmer qu'il n'y a pas de problème,sans
être taxé d'hypocrite et de naïf./
Une réforme générale des manuels et du
système de la didactique des langues, demeure une
nécessité absolue , sans quoi l'on continuera à patauger
dans ce marécage de connaissances stériles et vaines
Toutes les méthodes ne valent pas pour toutes les
disciplines,comme toute pédagogie d'une langue ne peut pas être
valable pour toutes les languesChaque langue a sa méthode
spécifique,On enseigne pas le français en tant que langue
étrangère ,comme on enseigne sa langue maternelle..
Toutes les langues ne se ressemblent pas et une
différence considérable nous empêche de les comparer ou
de les étudier de la même manière et selon la même
conception pédagogique..
Il ressort de là que nous devons prendre en
considération ces différences intrinsèques.. et de ne pas
croire que toutes les langues se valent5(*)...
ó A dire vrai,il parait que l'étudiant libyen
est plus apte à assimiler l'anglais que le français...
Ce fait est dû d'abord à une certaine tradition
attachée à la politique du pays ,puis l'étudiant libyen
se trouvait constamment en contact avec la société, et de
là en contact réel avec cette langue,en raison des conditions
économiques créées par le développement des
institutions de l'Etat...
Quel contenu
textuel,linguistique,culturel,répondant aux besoins de nos
étudiants ?
Pour écrire ce mémoire,nous avons pris la
décision de voir de plus près ce que l'on faisait dans les
départements de français...
Ainsi nous avions fait des visites fréquentes dans ces
départements pour nous rendre compte de la réalité des
choses et de plus pour ne pas nous écarter de l'objectivité,de
la fidélité de notre travail,que nous avons voulu être un
reflet de la vérité,de l'intégrité du
chercheur6(*)...
Or après examen des modules exploités dans ces
cours du FLE ,nous avons eu le regret de relever des lacunes et des erreurs
de planification commises par ceux qui avaient mis en place ces modules
Voyons les modeules destinés à la
première année
:Modules principaux
2hÇPhonétique
Expression orale 2h
Expression écrite 2h
Lecture 2h
Grammaire 4h
Cours intensifs 6h
Modules non -principaux
Langue arabe 2h
Culture politique 2h
Anglais 2h
Psychologie 2h
Histoire de civilisation 2h
|
1. °
|
Si l'on examine de plus près ces modules
On s'aperçoit d'emblée que les modules de
français sont presque à égalité avec ceux
consacrés exclusivement à la culture générale,alors
que le programme de français,comme il est d'usage dans les pays
arabophones,ne devait comporter que l'anglais qui est une langue indispensable
pour les francisants...Les autres modules ne sont guère indispensables
à ce stade de leur apprentissage,puisque,d'après les informations
que nous avions recueillies à ce sujet,les étudiants les avaient
déjà acquis dans les cours élémentaires ou
secondaires...Pour être plus précis,à part peut être
la psychologie,les autres modules sont dans ce contexte de caractére
itératifs dans ....
Mais ce qui est vraiment étrange à plus d'un
titre,c'est qu'on eenseignait le fr'ançais,comme si les étudiants
parlaient déjà la langue,comme s'ils étaient des
français ou des citoyens francophones..Puisque nous avons
consulté des brochures où l'on a dû consigner les modules
d'apprentissage pour les élèves français et francophones
et nous avons trouvé que les modules sont presque similaires,à
part la phonétique remplacée par le terme exact
phonologie7(*)....
On oubliait que nous avions affaire à des
étudiants qui ne connaissaient pas un seul mot de
français,disons plutôt qu'ils en ignoraient l'alphabet 8(*) et c'est là le
défaut de la cuirasse,c'est là l'erreur où sombrait notre
système d'enseignement du FLE
On enseignait la phonétique,l'expression écrite
ou la grammaire à des jeunes gens qui ne savaient pas encore ni lire ni
écrire...N'est -ce pas là une mesquinerie?Une drôle de
comédie au contenu dérisoire et vain?
On ne devait enseigner ces modules-là qu'à des
gens qui connaissaient déjà la langue ou à la rigueur
,qui avaient un certain bagage linguistique acquis
antérieurement.....
Voyons encore les modules destinés à la 2eme
année...
:Modules principaux
Lecture dirigée 2h
Phonétique 2h
Cours intensifs 6h
Orthographe 2h
Grammaire 4h
Expression orale 2h
Expression écrite 2h
Modules non-principaux
Arabe 2h
Culture islamique 2h
Culture politique 2h
Anglais 2h
|
Généralement,comme on a pu se rendre
compte,presque les mêmes titres des modules sont inscrits dans le
programme de la deuxième année..
Avec quelque différence près,:on a dû
supprimer la psychologie et l'histoire de civilisation;mais on y a
ajouté la culture islamique..
Le problème c'est que l'étudiant est toujours
confronté à des difficultés insurmontables,d'abord
peut-on savoir lire et lire correctement ,tout en étant capable de
mobiliser les procédés d'articulation phonique des
éléments de la phrase?
Savoir prononcer les mots ,savoir les écrire selon les
régles de la graphie et de l'orthographe et savoir s'en servir dans
des situations variées..cela nécessite beaucoup de temps et
d'efforts,mais ,dans l'état où il est,l'étudiant se
trouvait acculé à entretenir l'illusion qu'il savait tout,alors
qu'il ne sait rien,lorsqu'il s'aperçoit de fait qu'il était
incapable de déchiffrer le moindre mot dans son contexte
Dès lors,au bout de deux ans
d'études,l'étudiant est-il parvenu au stade de la traduction
?de savoir décrypter un texte en français et de faire des
méthodes de recherche...?
Voyons à présent les modules proposés
pour la 3eme année.
Nombre d'heures
|
:Modules principaux
|
2 heures
|
Compréhension
|
4 heures
|
grammaire
|
4 heures
|
Traduction
|
2 heures
|
Phonétique
|
2 heures
|
Expression orale
|
2 heures
|
redaction
|
4 heures
|
Littérature française
|
2 heures
|
Méthodes de recherche
|
|
:Modules non-principaux
|
2 heures
|
Culture politique
|
2 heures
|
anglais
|
Comme on le voit,les modules non-principaux diminuent
progressivement:c'est une mesure qui s'inscrit dans le cadre d'une politique
rationnelle,d'autant plus que c'est toujours l'étudiant qui profite de
cette diminution graduelle des modules qui auraient pu être autant d'
entraves à son apprentissage du français:qui reste pour lui
l'objectif principal de ses préoccupations ...
Nous ne voulions pas répéter ce que nous
avions dit au sujet de ces modules et de leurs contenus:Nous signalons
seulement que la plupart de ces modules ne sont pas faits pour des apprenants
ayant fait seulement deux ans d'étude de français et que leur
application n'est qu'une erreur .....
Voici maintenant les modules réservés à
la 4eme année:
Nombre d'heures
|
:Modules principaux
|
2 heures
|
Littérature africaine
|
4 heures
|
Traduction
|
4 heures
|
Grammaire
|
2 heures
|
Redaction
|
2 heures
|
Méthodologie
|
2 heures
|
Linguistique
|
2 heures
|
Phonétique
|
|
:Modules non-principaux
|
2 heures
|
Culture politique
|
2 heures
|
Anglais
|
Dans le programme de la quatrième année,on a
dû inclure un nouveau module intitulé "Littérature
africaine" ainsi qu'un autre module non moins étrange ,il s'agit bien de
la "linguistique"
L'étudiant a déjà fait trois ans
d'étude de français et se trouve à présent
confronté à d'autres modules difficiles à comprendre et
à se familiariser avec les modalités de leur contenu,qui
exigeraient une bonne connaissance en français...
Or il n'est pas possible à un étudiant encore au
stade de ses premiers pas en français,d'aborder avec assurance ces
modules,qui sont faits,dans d'autres pays que la Libye,pour un étudiant
qui a fait pas moins de 16 ans d'apprentissage de la langue ."Tout
enseignement,déclarait une pédagogue du temps moderne9(*)doit procéder par
progression et par dosage"une telle affirmation suppose un vrai réalisme
didactique et au vu du tabhleau des modules enseignés dans nos
Facultés,on voit bien dans tout cela qu'il y bien plus de l'utopie que
du sérieux...
Ainsi,par une belle journée de printemps,nous avons
débarqué dans une des classes où l'on enseignait un de ces
modules inscrits au programme..
En vérité,pour dire franchement ce que nous
avions vu et constaté,relève à la fois du comique et de la
tragédie:le texte proposé aux étudiants était en
effet un texte touffu et long,parsemés de termes impossibles pour
l'étudiant libyen d'en déchiffrer même les
syllabes10(*)
C'est alors que nous nous étions rendus compte
qu'aucun de ces étudiants n'était capable de lire correctement
la plus petite phrase de ce texte Le Professeur n'avait fait tout au long de la
séance qu'à traduire le texte mot à mot de telle sorte
que le texte était devenu comme une fourmilière...En d'autres
termes,la traduction se faisait dès le début du texte et se
continuait sur ce rythme indéfinément..
Quant au module que l'on appelle "méthodologie",le
professeur proposait des règles et des méthodes,des
critères,de la manière la plus simple possible ,que
l'étudiant reproduisait le plus souvent incorrectement sur son
cahier,pour les apprendre par coeur,pour qu'il puisse lors de la séance
fatidique de l'examen ,les rendre intégralement sans en rien comprendre
et la correction consistait tout simplement à corriger les fautes que
l'étudiant avait commises en transcrivant le cours écrit au
tableau..
Dès lors,nous avons bien compris où
était le mal dans notre système de la didactique des langues..
Pour la plupart,les modules proposés à
l'étudiant sont des modules difficiles à assimiler,en raison bien
entendu de l'absence effective d'un bagage linguistique antérieur "Pour
enseigner,il est impératif de connaitre à fond et le niveau de
votre étudiant et ses besoins11(*)".
Il est probable que ces modules étaient
suggérées par des enseignants qui n'avaient aucune connaissance
du niveau de l'étudiant encore moins de ses besoins linguistiques...
En tout cas,nous sommes convaincus qu'ils les ont
proposés en supposant que l'étudiant possédait
déjà suffisamment de connaissances en français...
Ainsi,devant ce fardeau,cet obstacle
infranchissable,l'étudiant se sentait
démotivé,désappointé,découragé et
incapable de se comporter en étudiant normal dans tout cet arsenal de
matières rigides et indigestes12(*)
Chapitre Troisième
La place de l'étudiant dans le contexte
socio-culturel
Introduction :quel rôle de l'étudiant
dans notre système d'enseignement ?
Le rôle de l'étudiant?Mais quel rôle
peut-on attribuer à l'étudiant?En classe lorsqu'il assiste au
cours?A l'intérieur de la Faculté ,lorsqu'il est dans un moment
de recréation ou de relâche?Dans ses relations avec ses
professeurs et ses camarades étudiants ?Au sein de la
société ,lorsqu'il est en contact avec le monde?Dans ses rapports
avec ses parents et ses proches?
On doit connaitre l'étudiant dans tous ses
aspects13(*):que ce soit
en sa qualité d'étudiant ou que ce soit en sa qualité de
citoyen,que l'on prépare,que l'on forme pour être l'homme de
demain..
L'étudiant -et c'est regrettable de le dire-jouait un
rôle quasiment passif dans tous les domaines ..il montre trop
d'indifférence à l'égard de tout ce qui se passe autour
de lui...Il est négligent,même dans ses manières de se
comporter avec ses documents:il vient le plus souvent à la
Faculté en touriste,rien que pour assister au cours et marquer sa
présence et la tête est toujours ailleurs...Il ne
s'intéresse guère à l'étude,mais vise avant tout
à obtenir l'attestation pour en faire étalage à ses
proches et pour leur prouver que c'est grâce à ses efforts qu'il
l'a obtenue
Son rôle en classe est un rôle passif:il ne
s'occupe la plupart du temps quà des choses qui n'ont aucun rapport avec
ses études...Pendant le cours,il se montre distrait,et pense peut
être à ses affaires ou à ses activités en dehors de
la Faculté...
En un mot14(*),l'étudiant n'a pas de rôle proprement
dit et si jamais il en a,ce n'est qu'un rôle où n'intervient pas
la question d'étude et du travail intellectuel....
Il n'a aucune idée sur les matières qu'on lui
enseigne.....Pire encore,il est là,assis tranquillement à sa
table,n'ayant rien,ni stylo ni livre,ni cahier:tout ce qu'il a,ce n'est qu'un
portable ,qu'il ne cesse de manipuler,de tripoter tout au long de la
séance du cours
Voilà le rôle de l'étudiant dans nos
facultés15(*)..!
Outre cela,la Faculté est devenue presque un lieu de
rencontre de tous les amoureux...Nous disons cela sans regret..car les jeunes
gens n'ont pas d'autres lieux que la Faculté.....Il leur est impossible
de se voir et de se connaître que la Faculté: ce
phénomène n'existe pas seulement en Libye,mais dans toutes les
Universités de la planète..Donc nous ne devons pas avoir honte de
le dire hautement,car c'est un avantage plutôt qu'un
désavantage,dicté par l'évolution de notre
société...
Et d'autre part,la Faculté en tant qu'institution
nationale ne peut que se soumettre à ce phénomène...Et
dans tout cela,ce qui nous intéresse,c'est l'étudiant qui est le
point central de notre recherche..Mais cela risquerait à la longue de le
détourner de l'essentiel ,à savoir ses études....
Nous ne pouvons pas généraliser;peut-être
cela arriverait pour les uns ,mais non pas pour les autres,pour lesquels ces
rencontres ne peuvent être que bénéfiques,un moyen
d'encouragement,de stimulation pour travailler davantage et réussir dans
la vie.../
- l'étudiant d'aujourd'hui est le responsable de
demain
Une telle assertion suppose en effet une logique
fondamentale ,en ce sens que l'étudiant doit être bien
instruit,bien cultivé,bien éduqué:il doit en un mot avoir
du savoir-vivre et du savoir-faire;il doit penser et réfléchir
avec rectitude;il doit en outre s'exprimer de façon correcte et donner
son point de vue en toute sincérité et pour parvienne à
réaliser de telles performances,l'étudiant a besoin d'être
formé selon les principes de la raison et du bon sens...
Car c'est sur lui que la société construirait
son avenir et assurerait sa prospérité et son bonheur,puisqu'il
sera un facteur essentiel dans la construction de la société de
demain;car plus vous le formez ,vous lui assurez le bagage culturel et
l'instruction indispensable,plus il sera apte à assumer les tâches
futures que vous lui assignerez:l'étudiant est comme cette plante ,si
vous l'entretenez constamment,si vous lui donnez tout ce qui est
nécessaire à sa croissance,si vous la protégez contre le
froid en hiver et la chaleur en été,elle vous produira de bons
fruits et...de l'ombre.
Mais,par contre,si vous la négligez,si vous n'y faites
pas attention,si vous ne l'entourez pas de la sollicitude
nécessaire,elle risquera de se flétrir,de se faner,de se
dessecher et de mourir...
Or,se charger de l'instruction et de la formation d'un
étudiant n'est pas chose aisée16(*):Il convient d'avoir une prise de conscience solide
et inébranlable;une capacité intellectuelle à toute
épreuve et plus encore,il faut avoir une expérience
incontestable dans ce domaine,car former un étudiant aujourd'hui,c'est
s'assurer de la pérennité de l'homme et de
l'intégrité d'une société saine et ouverte..
L'étudiant est encore un enfant aux yeux de la loi
comme de la société ou même aux yeux de son
professeur...
Et l'enfant est facile à être modelé,comme
une pâte d'argile;vous pouvez lui donner la forme que vous
désirez....Ainsi de l'étudiant qui se prépare à
devenir l'homme de demain ,efficace,franc,dynamique,et dévoué et
profondément conscient de la situation où son destin l'avait
mis....
Pour tout dire,former un étudiant n'est pas seulement
lui inculquer une somme de connaissances,c'est aussi et avant tout ,lui
apprendre comment il pourra exploiter judicieusement ces connaissances et de
les mettre au service de la société et de ne pas dévier
de la voie qu'on lui avait tracée dès le début de sa
formation...
L'étudiant ne peut agir que selon les principes qu'on
lui inculquera ,ce sont en effet des règles,des codes et des normes
qu'il appliquera ,lorsqu'il sera entré dans la vie active..../
Comment forger la personnalité de l'étudiant
et lui insuffler le sens de la responsabilité ?
Il est possible dire qu'il y a trois facteurs principaux qui
interviennent dans la formation de la personnalité chez
l'étudiant
i-l'environnement familial
ii-l'envirennement social
iii-l'environnement universitaire
Ces facteurs sont de nature à forger de façon
déterminante la personnalité de l'étudiant où qu'il
soit en Libye ou ailleurs:
Ainsi l'environnement familial joue un rôle de premier
plan dans la formation de la personnalité chez l'étudiant:les
sentiments d'affection et d'amour,l'éclosion de nobles idées,le
développement de ses facultés intellectuelles,surtout au stade de
l'enfance,sont l'oeuvre de la famille....Ce que peut faire le milieu
familial,aucun autre milieu n'est capable de le faire...
Or,plus ce milieu est stable,où la cohésion
règne entre ses membres,plus l'enfant se développe de
manière parfaite et impeccable,soit sur le plan mental,soit sur le plan
physique...Mais si ce milieu vient à se
désagréger,à se troubler à l'issue de quelques
conjonctures,l'étudiant se déboussole,se désoriente et ne
se trouve plus et de là,il perd tout équilibre au niveau de
son individualité ....et ce fait regrettable se répercutera sur
son comportement et dégrade à coup sûr sa propre
personnalité17(*)...
Le milieu social s'empare de l'étudiant,accapare toutes
ses attentions et ne lui laisse plus le moyen d'agir selon la raison et le bon
sens....Ce milieu le détournera de tout ce qui est honnête et bon
et le pousse parfois malgré lui à penétrer dans un
univers auquel il n'était pas préparé18(*)..
C'est pourquoi nous pouvons affirmer par expérience
que le milieu social ne contribue qu'à dégrader le
caractère honnête de l'étudiant et l'amène
malgré lui à vouloir satisfaire des besoins dont il ignorait
l'origine...
Or plus ses besoins matériels s'accroissent ,avec ou
sans raison,plus il cherche les moyens de les satisfaire,même aux
dépens de l'intégrité de ses principes..
Le milieu social est le réceptacle des besoins;c'est le
creuset où se déclenchent les désirs et la tentation de
les satisfaire19(*)...
Le milieu universitaire lui permettra de réaliser une
nouvelle perspective d'avenir...Une vision globale des choses de la vie et le
mettra en présence d'une réalité crue,sans retouches,enfin
une nouvelle conception du sens de la vie..car c'est dans le milieu
universitaire qu'il acquiert le vrai sens du bonheur et de l'existence
humaine..
Il comprendra que c'est par le savoir,la culture ,la formation
intellectuelle ,qu'il sera un véritable homme,capable de commander
à son devenir,maître de son destin,sans crainte de chuter ou de
faire marche arrière....
Or la question est là:la personnalité s'acquiert
chez l'étudiant par ses contacts avec son milieu universitaire,d'abord
avec ses camarades,puis en deuxième position avec ses professeurs
.....
Comment connaître psychologiquement
l'étudiant et lui assurer une formation linguistique
satisfaisante ?
Comment connaître psychologiquement notre
étudiant?Voilà une question qui se pose à nous dans son
ampleur!Sous quel côté faut-il le connaître?du
côté intellectuel et pratique?du côté moral et
sentimental ou du côté matériel?
Nous sommes vraiment embarrassés pour connaître
cet être humain -souvent énigmatique-qui évolue tout au
long de la semaine autour de nous!
En tout cas,sur le plan intellectuel et pratique,on peut
déceler aisément ses points forts comme ses points faibles..Il
ne nous est cependant pas un énigme de ce
côté-là,au contraire,il est là comme un miroir
à travers lequel nous pouvons entrevoir tout ce qui l'anime et le fait
mouvoir..c'est-à-dire les mécanismes psychiques de son
être:nous pouvons savoir s'il est intelligent ou s'il ne l'est pas;s'il
se comporte selon les régles de la bonne conduite ou non;s'il pense et
parle avec rectitude ou par contre il s'exprime avec incohérence,n'ayant
pas la faculté de se faire comprendre ...
Ainsi,tout ce côté-là,nous pouvons
facilement le connaître,sans la moindre difficulté:il
suffit pour cela d'avoir un peu plus de patience et de
sagacité..
Tandis que le côté moral ou
sentimental,qui s'avère à certains égards difficile
à connaître,en raison probablement de sa tendance à vouloir
se confiner dans le secret le plus absolu autour de ce point crucial,demeure
pour nous du moins un côté mystérieux..Mais il ne nous sera
pas moins possible à la longue de dévoiler quelques aspects
inconnus de ce côté-ci,bien qu'il ne nous soit pas permis
d'entrer dans la vie privée de l'étudiant..Mais quand il s'agit
de vouloir connaître tout sur l'étudiant et que cet engagement
se fera dans son intérêt exclusif ,rien ne nous empêchera
dès lors de le faire sans crainte d'être taxé de curieux ou
de quelqu'un qui voulait s'immiscer sans raison dans ce qui touche à
sa vie privée ...
Il existe un autre aspect de la question ,peut-être plus
important apparemment,c'est le côté matériel:Nous sommes
déterminés à dire la vérité dans ce
contexte,pour la crédibilité de notre travail et
l'intégrité de notre conscience: si l'étudiant -surtout
celui issu d'une famille pauvre -vivait dans le besoin comme c'est le cas
actuellement ..s'il ne trouvait même pas de quoi se procurer les ouvrages
indispensables pour ses études ..s'il se sentait démuni
même du nécessaire,dans sa vie en tant
qu'étudiant,surgiraient alors les problèmes,des problèmes
variés et insurmontables,qui se repercuteraient forcément -non
pas seulement sur son état psychologique - mais sur ses études et
l'empêcheraient de faire le moindre progrès20(*)....
La satisfaction de ses besoins matériels est
impérative:il n'appartient à personne de le nier.
Puisque, comment peut-on acquérir des connaissances et
se préparer pour être le responsable de demain alors qu'on est
accablé sous le fardeau des problèmes de caractère
matériel...Alors,il ne sera plus possible tant qu'il est dans cette
situation inconcevable,de mesurer ses capacités et ses aptitudes
d'assimilation qui restent dans tous les cas subordonnés à la
satisfaction de ses besoins matériels..
Plus ses besoins sont satisfaits,plus il se trouvera dans de
bonnes conditions de travail et pourra dans ce cas s'affirmer et prouver ses
capacités en donnant de bons résultats...
De plus, pour lui faire inculquer un bagage linguistique
adéquat,il faudra l'engager à évoluer dans un bain
linguistique,à la mesure de ses aptitudes intellectuelles....Cette
imprégnation,ou si l'on veut,cette initiation est fondamentale, pour lui
permettre de s'ouvrir à ces nouvelles connaissances et s'engager avec
assurance à les assimiler avec plus de sérieux et
d'application..ce qui lui permettra de conquérir de haute main une
personnalité sûre et ferme,et vivre à l'aise dans son
contexte socio-culturel
Conclusion :la place de
l'étudiant dans le contexte socio-culturel
Le problème pour l'étudiant ,du moins dans
l'état actuel des choses,n'est pas l'absence d'infrastructures
culturels, susceptibles de le rappocher de ses camarades,de créer en lui
le sentiment de solidarité et de concorde,mais son problème,c'est
qu'il ne se sentait pas préparer à assumer son destin,à
entrevoir de plus en plus clairement les horizons de son avenir et à
tenter de matérialiser ses désirs dans des actions
concrètes....
En un mot l'étudiant libyen,celui qui est conscient et
mûr , ne se sentait pas tout à fait satisfait de sa formation
,de son éducation et de sa préparation pour entrer dans la vie
active..
Il n'est pas appelé à participer de façon
directe à la prise de décision touchant particulièrement
son avenir et on s'occupait à décider à sa place sans se
soucier le moins du monde de ses besoins et de ses aspirations...
Surtout sur le plan culturel:il n'est pas
intégré dans des clubs ou des cénacles,qui n'existaient
d'ailleurs pas ni dans les facultés ni non plus dans les villes
C'est aussi dans ces lieux culturels qu'il est capable de
s'affirmer et de bâtir sa propre personnalité.....
D'autre part,les excursions qui sont nécessaires pour
l'étudiant,surtout à ce stade de sa vie de jeune adulte
,faisaient défaut.....Les excursions,soit à l'extérieur
de la ville,dans des régions lointaines,pour mieux connaitre le milieu
où il vit,soit dans les pays voisins ,pour voir d'autres peuples et
apprécier leurs traditions et leurs manières de vivre,ce qui lui
permettra de comprendre mieux le sens de la vie...et à travers
lesquelles il pourra construire son identité../
De plus,jamais il n'est appelé à faire des
voyages à l'étranger,aux frais de l'Etat:cette lacune demeurera
pour lui comme un handicap,un obstacle évident à son
développement et à son évolution sociale..
Pour pouvoir se comprendre soi-même,il convient d'abord
d'essayer de comprendre les autres:c'est une assertion réelle et ne peut
se préter au doute..
En ce sens que nos manières de vivre,de penser ou
même de nous conduire envers les autres:ce sont en réalité
des normes que nous ont transmises ceux qui nous entourent et dont nous avons
hérité l'essence de façon indirecte de nos
ancètres....
En d'autres termes,notre comportement social et culturel n'est
pas inné en nous,mais il nous a été insufflé par
d'autres:c'est une contamination,saine ou malsaine,selon la nature de notre
comportement et la dimension de notre conduite dans la
société...../
Chapitre quatrième
limites des capacités de l'étudiant
libyen dans l'assimilation d'une langue étrangère tel que le
français .
Introduction :L'étudiant libyen
et le français
La Libye,contrairement aux autres pays magrébins,n'a
pas connu le colonialisme français,mais elle a subi pour une
durée plus ou moins courte,l'impérialisme anglais et par
conséquent,le français,en tant que langue réputée
à l'échelle internationale,n'a fait son apparition dans le
pays,que dans des circonstances historiques rares,alors que l'anglais,avec son
influence quasi permanente,s'est propagé progressivement,dans les
milieux cultivés,mais de façon timide au sein de la
société pour ensuite subir une rupture ,suivi d'une disparition
quasi-totale entre la période 1980-1998
Tandis que le français,tout au long de cette
période,n'a jamais fait son apparition et pire encore,l'apprentissage du
français ou même de l'anglais fut suspendu dans les écoles
étatiques et même dans les Universités libyennes..
Souvent,de nos jours,nos compatriotes voyaient d'un bon oeil
le colonialisme français,de préférence au colonialisme
anglais,qu'ils jugeaient grossier et brutal, beaucoup moins
raffiné,moins poli, que le colonialisme français,en particulier
sur le plan linguistique..
Ils jugeaient encore-et c'est leur point de vue et non pas le
nôtre-que le colonialisme français est plus
évolué,plus civilisé,et plus souple,à telle
enseigne qu'il a laissé des traces indélébiles dans les
sociétés qui l'avaient connu..
Alors que le colonialisme anglais ,porteur de la langue de
Shakespeare,n'a rien fait pour les sociétés auxquelles il
s'était imposé
Nous croyons en nous-même que c'est un point de vue
personnel et nous sommes en droit de le juger comme tel,sans nous engager dans
un débat stérile..entre les avantages du colonialisme
français et les inconvénients du colonialisme
anglais,puisque,dans tous les cas,ils ne sont rien d'autres que des moyens pour
commander les nations faibles et démunies...
La société libyenne,outre qu'elle n'a pas connu
le colonialisme français, elle a connu par contre du moins de
manière éphémère ,le colonialisme anglais ,mais en
revanche,elle fut en contact direct avec un autre colonialisme ,peut-être
pire que le colonialisme anglais,nous voudrions dire le colonialisme
italien...C'était pendant l'ère mussolinienne ..c'était
l'époque du sang,du feu et de la mort..C'était en effet
l'époque où l'homme ne valait pas plus qu'une mouche pour
ce régime fasciste!!!
Ainsi notre pays avait connu le colonialisme et ne l'avait
connu que dans les pires moments de son histoire..
La décolonisation avait eu lieu dans le sang et rien
que par le sang que notre pays est parvenu--après de durs combats
-à reconquérir sa dignité de peuple libre et
indépendant
Mais avec le départ des italiens,l'italien,en tant que
langue,a disparu ;il s'est évaporé comme de
l'éther,puisque le peuple libyen avait vécu en marge de cette
civilisation et n'a pas pu s'y intégrer,peut-être par
mépris pour les colons italiens ou peut-être encore par
xénophobie et même dans les écoles,on ne s'est pas
intéressé à l'étude de l'italien21(*)..
Mais en revanche,de nos jours,on s'intéresse à
apprendre le français qui a dû être restauré au
niveau des Universités
Or le problème qui subsiste, c'est que le
français n'est pas aussi aisé à connaître que
l'italien ou l'espagnol..
Le français est une langue
cartésienne,c'est-à-dire qu'elle est fondée
essentiellement sur la logique et la raison..et par conséquent ,son
apprentissage nécessite beaucoup d'efforts, de patience et de
volonté qu'il n'est pas facile pour la plupart des étudiants
libyens de posséder intrinsèquement des qualités aussi
éminentes
En plus de sa base de structure linéaire ,le
français dresse devant l'étudiant libyen un handicap
irréductible,c'est la prononciation,la diction,la prosodie,c'est
l'élocution22(*),autant de barrières qui empêchent
l'étudiant ,du moins dans la situation actuelle,de connaître la
langue et de savoir s'en servir dans des situations de communication
appropriées
Le français est généralement doté
de plus de lettres qui ne se prononcent pas à l'intérieur ou
à la fin des mots que des lettres sui se prononcent..
Et par ce fait,l'étudiant libyen est confronté
à des difficultés incontournables... !
D'un autre côté,nous avions constaté,lors
de nos multiples fréquentations avec des apprenants,que ces derniers
avaient tendance confondre la prononciation entre les lettres en anglais et
celles qui sont en français :et ils ne sont pas encore capables de
discerner la prononciation anglaise de la prononciation
française :il est certain que cet état de choses est
dû en premier lieu à sa scolarité en secondaire,où
on leur avait appris les rudiments d'anglais et ce qui est pire,c'est que ces
interférences ont persisté jusqu'à leur quatrième
année,c'est-à-dire l'année où l'étudiant
allait bientôt quitter la faculté diplômé d'une
Licence en français !
Cette survivance caractéristique persistera
peut-être pour longtemps et l'étudiant ne parviendra à s'en
défaire que lorsqu'il connaîtra de manière quasi parfaite
la langue....
Nous avons conclu,après avoir été
témoin de ce fait étrange,qu'effectivement toute langue doit
être apprise à un âge prématuré et non
pas,comme on le fait actuellement,à un âge où il n'est plus
possible à l'apprenant d'acquérir quoi que ce soit.. !
La plupart de ces problèmes sont naturels,surtout au
niveau de la prononciation:
Soit à Bagdad ou même à Tripoli,les
étudiants arabophones butent à des difficultés parfois
insurmontables..on est le plus souvent frappé - pour ne pas dire
excédé- de rencontrer des interférences ridicules et
absurdes au niveau de la prononciation surtout de quelques voyelles
Néanmoins,le plus grand nombre d'étudiants
parviennent ,grâce à leurs efforts et à leur
persévérance,à surmonter de telles difficultés et
à aplanir tous les problèmes inhérents à leur
nature physiologique..
Une langue comme le français est une langue
difficile;nous connaissons des français cultivés et de grande
renommée qui reconnaissent franchement leur incapacité à
maîtriser l'orthographe ou la syntaxe du français
Qu'en serait-il alors des étudiants arabophones qui
sont tout à fait étrangers à cette langue et encore moins
à la culture et à la civilisation qui y sont attachées.
Par conséquent l'apprentissage d'une langue comme le
français mérite à juste titre d'être
encouragé et par suite d'être soutenu par des mesures
appropriées susceptibles d'en promouvoir le perfectionnement et la
consolidation parmi la masse des étudiants23(*) ..
L'étudiant libyen est-il apte à réaliser
des performances en français ?
Tout être humain est doué d'une
intelligence,d'une énergie physique latente,des facultés motrices
susceptibles de le faire mouvoir et d'agir au moment opportun,des
désirs ou pour mieux dire des ambitions cachées dans les replis
de son cerveau,et qui cherchent à s'extérioriser ,à se
matérialiser dans la réalité concrète et ne
peuvent le faire qu'à condition de leur aplanir le terrain,de leur
ouvrir la voie pour se libérer et prendre l'essor vers la
lumière...
Ainsi l'étudiant libyen ne pourra jamais faire de
progrès qu'en l'entourant de la sollicitude et du soin dont il a
besoin :nous le disons dans ce mémoire et nous osons le
répéter indéfinément ;aucun progrès en
quelque domaine que ce soit , ne se réalisera jamais sans
planification,sans préparation et sans mobiliser les efforts
nécessaires, joints aux potentialités matérielles ,sur
lesquels s'appuiera le processus en vue d'assurer les progrès
escomptés..
Partant de ce point de vue,nous pouvons induire que,pour
permettre à l'étudiant d'acquérir la compétence
nécessaire en matière linguistique,il est indispensable -et c'est
une condition sine qua non-de le sensibiliser
au bienfait du travail et de l'effort,de le préparer à prendre
conscience de son avenir..
Mais de nos jours,cette planification,cette préparation
adéquate,faisait gravement défaut,puisque,au niveau de
l'infrastructure universitaire,on ne voyait rien qui puisse nous faire croire
que l'étudiant est à l'aise et qu'il travaille dans des
conditions favorables et idéales Pour lui permettre de faire le
progrès auquel nous aspirons..
Ainsi,pour appuyer notre bonne foi de ce que nous avons
avancé dans ce mémoire,et pour conserver notre
intégrité en tant que chercheur fidèle,fidèle
à notre travail et fidèle à notre conscience,nous avons
visité ,il y a quelque temps ,les départements de français
(à Sabrata et à Zawiya) et nous nous sommes rendus compte tout
de suite de l'insuffisance -à tous les niveaux-qui régnait dans
ces départements..
Il manquait des salles de cours 24(*),des tables enduites de
poussière gisaient par terre,dans un état lamentable,la plupart
sont disloquées ,brisées en morceaux, ;les murs mêmes
ne sont pas épargnés :des inscriptions étranges y
étaient griffonnées, :nous nous sommes aussitôt
enquis à ce sujet :on nous a affirmé que des
étudiants ,quelque temps avant l'examen,pénétraient
subrepticement dans les salles et transcrivaient leurs cours sur les parois
murales,pour le recopier ensuite sur la copie d'examen
Nous étions ahuris d'entendre de tels propos
incroyables mais vrais...
Dès lors,nous nous sommes posés sur-le-champ la
question :pourquoi l'étudiant est-il amené à se plier
à ce procédé malhonnête et qui n'est rien d'autre
qu'une tentative de tricherie et de fraude ?
Nous tenterons de répondre à cette question
dans le cours de ce mémoire ..
Mais pour le moment,expliquons les causes profondes de ces
barbouillages étranges,de ces griffonnages qui ne furent pas
d'ailleurs le produit gratuit d'une attitude malhonnête et irresponsable
..
Ces griffonnages ont des causes enracinées
profondément dans notre système d'enseignement du
FLE !Comment ?Nous allons avancer succinctement quelques
détails sans hypocrisie et en toute intégrité :Ces
barbouillages -et en référence à de nombreuses
enquêtes entreprises depuis que nous avons opté pour le sujet de
ce mémoire -ne sont que les indices irréfutables que la
stratégie mise en place pour la didactique des langues est
vouée à l'échec.La preuve matérielle ? Nous
l'avons sous les yeux !
C'est une preuve concrète,authentique et qui nous
conduit à poser une fois de plus,cette question :pourquoi
l'étudiant est-il amené à frauder dans ses
examens ?Ce sont les méthodes elles-mêmes qu'il fallait
incriminer,ce sont les équipements didactiques,dont nous avions fait
précédemment un tableau critique,c'est encore l'absence de
cadres enseignants compétents et pour le dire avec plus de franchise
,c'est aussi la difficulté de la matière à enseigner--que
l'étudiant libyen n'arrive et n'arrivera jamais à
appréhender et à connaître de manière acceptable
,que lorsqu'on procédera à une réforme globale de la
politique relative à la didactique du FLE
Si l'étudiant se sentait obligé de
frauder,c'est parce qu'il n'a pas été préparé
dès l'enseignement primaire ou secondaire à accepter,à
digérer cette langue
Alors de quelle compétence linguistique peut-on parler
dans une pareille situation ?
Et quel genre de performances l'étudiant sera-t-il
capables de réaliser ?
Les supports didactiques surtout pour l'expression orale et
écrite tout comme les méthodes sont multiples et innombrables
et dans ce contexte aussi,il serait bon de faire notre choix et le choix le
plus plausible,à notre avis,demeure en toutes circonstances,en
particulier dans les pays arabes,comme c'est notre cas,un écran et
appareil cinématographique avec des sketches,des saynètes,et des
séquences éducatives pour permettre à l'étudiant
de se familiariser avec le langage courant et la bonne prononciation..
La plupart des méthodes didactiques du FLE sont
conçues et établies par le CREDIF ou par l'alliance
Française qui propage à travers le monde la revue bien connue
intitulée le francais dans le monde25(*)
On ne peut pas le nier,cette revue a largement
contribué à la vulgarisation de la la langue française
à travers le monde,mais toutes les méthodes
suggérées sont faites pour des formateurs français,ou
européens.Pire encore ces méthodes ignorent les
spécificités et les aptitudes mentales des étudiants
arabophones dont les tendances psychologiques et les capacités
d'assimilation diffèrent de beaucoup de celles de leurs
collègues européens
Il est vrai que,pour enseigner le FLE à des
étudiants non-francophones,il faudrait acquérir des
méthodes spécifiques qui ont fait leur valeur et qui sont autant
d'instruments qui permettront aux étudiants d'accéder à
cette langue,qui leur est par ailleurs étrangère et d'en
connaître les secrets afin de parvenir à l'assimiler et de
là à la maitriser..de manière satisfaisante..
De tout temps,nous avons été amené,en
raison bien évidemment de la mission d'enseignant qui nous a
été échue,à promouvoir et à perfectionner
ces méthodes pour les adapter à l'esprit et à la
mentalité des étudiants arabophones.
On n'enseigne pas le français et l'arabe avec la
même méthode ,il serait logique dans ce contexte de songer aux
spécificités de chaque langue et de chaque apprenant,l'on se rend
compte aussitôt que tout est différent et que,pour assurer un
enseignement adéquant et rigoureux ,il serait de bon ton
d'adapter,d'acclimater ces moyens de communication au milieu estudiantin dont
on a la charge,autrement l'on risquerait de tomber dans la routine et la
stérilité..
Comment créer chez l'étudiant libyen la
motivation et la persévérance ?
Lorsque l'on examine de très près notre
étudiant,l'on s'aperçoit d'emblée qu'il lui manque
l'esprit d'initiative ,qu'il est en quelque sorte un peu indolent
,désinvolte et généralement de nature passive ,ce qui veut
dire qu'il est la plupart du temps occupé à quelque chose qui
n'a aucun rapport avec ses études ,qu'il ne participe pas au moment du
cours,qu'il est là pour recevoir passivement et parfois dans une
indifférence morbide des leçons dont il ne laisse pas de traces
mais qui s'envolent comme de l'air...
Cet état de choses,personnellement,nous l'avons
connu,puisque,nous avons cotoyé de très près
l'étudiant ,dès sa première année jusqu'à
l'étape finale de ses études et nous avons conclu qu'il a
tendance à consommer plus qu'il ne produit,cela est peut-être
dû à son âge qui frisait pas moins de vingt deux ans
Mais une des raisons essentielles de cet état
d'apathie ou de cette indolence quasi perpétuelle que nous avons
constatée chez l'étudiant de la présente
génération,remonte à son enfance où l'on n' a pas
pris tout ce qui est nécessaire en vue de lui insuffler ce qu'on
appelle généralement du »punch »,de l'audace
et de l'énergie..
De plus il est très susceptible,se démoralise
facilement,et se décourage à la moindre anicroche...
Il ne possède pas la résistance de ses
ancêtres,réputés par leur bravoure et leur courage,surtout
en face du danger et les situations difficiles...
Pour notre étudiant,un rien le décourage
et le met au désespoir,tue en lui toute volonté de
résistance et de fermeté...
Nous revenons toujours à son enfance et en particulier
à la période de sa première scolarité...
On peut dire,d'après nos propres recherches à ce
sujet,que cette phase,qui est généralement déterminante
pour la formation de la personnalité de l'étudiant,fut gravement
négligée..Et dans ce cas,il ne nous est pas possible de
blâmer les parents,car la plupart étaient des
analphabètes,et par conséquent ils n'étaient pas aptes
à assurer à leur progéniture une éducation morale
et culturelle solide
Mais ce que nous osons blâmer sans
réticence,c'est le système scolaire,ce sont en l'occurrence les
éducateurs ,les pédagogues,et les instituteurs 26(*) qui n'ont pas pris soin
à ce stade de la formation intellectuelle,psychologique et morale de
l'étudiant
C'est à ce monde là que nous devons adresser nos
reproches sévères pour avoir failli à leur devoir le plus
élémentaire,à savoir,former l'esprit de
l'enfant,galvaniser son énergie naissante,lui inculquer les principes de
justice , de l'amour du travail et l'attachement indéfectible au devoir
bien accompli
En effet,c'est à partir de cette phase,qu'il fallait
inculquer chez l'étudiant,le sens de la motivation et de la
persévérance
On aurait pu lui apprendre comment affronter de face les
difficultés ,comment surmonter
Les obstacles qu'il allait rencontrer dans sa vie
d'adulte ;comment s'intéresser à la culture ,à
acquérir constamment de nouvelles connaissances pour meubler son
esprit,pour se montrer en homme civilisé,ayant du savoir -faire et du
savoir-vivre,pour ne pas perdre tout crédit aux yeux des autres...
Or toute motivation,tout amour du travail,toute
persévérance et tout achement au devoir,tout cela ne peut se
réaliser ,qu'à partir de l'enfance ,puisque,une fois que
l'étudiant n'est plus un enfant,comme il prétendait
être,notre tâche sera quasi impossible pour concrétiser en
lui ces impératifs fondamentaux...
Nous affirmons cela en connaissance de cause,car
l'étudiant n'est plus effectivement cet enfant nous avons eu entre les
mains et que nous pouvions diriger à notre guise
Maintenant,nous sommes en face d'un jeune homme ,dont la
taille dépasse parfois la nôtre et nous ne pouvons rien saisir et
qui nous échappe comme de l'eau entre nos doigts.
Le milieu social et l' étudiant libyen.
Quand on parle de l'américain,du japonais ou encore de
l'européen,c'est toujours avec respect et une profonde
considération.. !
Ce respect,cette considération ne vont pas en
vérité à l'individu en tant que tel,mais au type de
société où vit cet individu..
Or le milieu social est le moule où se forme l'individu
à tous les niveaux :on parle de l'américain ce n'est pas
comme on parle du somalien :chacun de ces individus vit dans un milieu
différent :l'un,nous voudrions dire l'américain,vit dans un
milieu prospère,riche,généralement cultivé,et en
état de progrès constant,où l'aisance matérielle
est un phénomène naturel,ancré dans le sein de ce milieu
,que rien ne trouble ou entame sa stabilité..
Par contre,le somalien ou n'importe quel africain du temps
moderne,vit dans un milieu inculte et où le progrès
matériel et intellectuel est quasiment nul..
Ce qui nous conduit à affirmer que le milieu social est
généralement le creuset où se concrétise ,se
réalise et se consacre la primauté de l'individu.. !
Il en est de même du milieu où vit actuellement
l'étudiant libyen...
Si le milieu avait connu ,à un certain moment,la
prospérité matérielle,un certain développement de
la culture intellectuelle,ce n'est plus le même cas
aujourd'hui,après plus de trente ans d'embargo et d'hostilités
étrangères,des complots ourdis dans l'ombre par des ennemis du
peuple libyen...
Comme corollaire à cette crise,le milieu social est
devenu ,de nos jours, plus matérialiste,tout en demeurant presque
fermé à tout ce qui est culture et savoir27(*)..
C'est un milieu pétri de piété-en
apparence-la piété est sa nourriture intellectuelle,le fondement
réel de son organisation et de son fonctionnement ,d'autant plus que
nous devenons sceptique au sujet de cet attachement exclusif à la
piété :ce n'est que la façade d'un édifice
dont on ignore au juste ce qui se mijote à l'intérieur..
C'est la raison pour laquelle notre milieu est demeuré
à l'état statique ,sans évolution réelle,un milieu
où le dynamisme ,l'amour du progrès ,de la technologie
moderne,s'en trouvait quasiment exclus....
Il y a des moments où l'on a même mis en doute
le progrès de l'informatique,allant jusqu'à dire que c'est un
moyen d'aliénation,d'impérialisme culturel..
Nous affirmons donc que,plus le milieu social est
instruit,ouvert,cultivé,plus l'étudiant se trouve plus à
l'aise,affine ses facultés ,s'attache naturellement à l'amour du
progrès et à l'affirmation de sa personnalité..
En un mot,un milieu social
instruit,éclairé,c'est le berceau où se réalise ,se
développe l'esprit de l'étudiant ;tandis qu'un milieu
où règne l'indigence intellectuelle ,où domine le
fanatisme religieux et l'attachement exclusif à la matière,ce
milieu ne produit qu'un étudiant faible,lâche,sans
volonté,analphabète et fermé à tout
progrès..
Ainsi,pour aller un peu plus loin dans notre analyse de la
question,nous disons que, dans tout milieu social,on trouve deux
pôles :le temporel et le spirituel
.Or il ne doit jamais y avoir un déséquilibre
entre ces deux pôles et si jamais ce déséquilibre venait
à se produire, le milieu social se dégraderait ,se perturberait
et ne retrouverait plus sa stabilité naturelle..
Le temporel relève de la matière alors que le
spirituel relève de l'intelligence et entre les deux
phénomènes ,on doit s'assurer un équilibre fondamental
pour pouvoir donner à ce milieu social sa raison d'être...
Conclusion :dispositions et limites des
possibilités
C'est alors que le milieu social,les méthodes
d'apprentissage,l'absence de volonté chez l'étudiant ,due en
premier lieu à une mauvaise éducation dès l'enfance ,les
caractéristiques inhérentes à la langue
française,en tant qu'instrument peu malléable,tout cela constitue
autant de problèmes majeurs pour l'étudiant libyen,...
Tout étudiant,de quelque niveau qu'il soit,doit avoir
de la passion pour telle ou telle matière,il peut avoir du goût
pour la matière qu'il étudie :donc le comportement de
l'étudiant vis-à-vis de la matière qu'il apprend est
fondamental
EN CE sens qu'on ne peut pas ou qu'on ne doit pas imposer de
force une telle ou telle matière à l'étudiant
:dès lors le choix de ce dernier dans ce cas doit être pris
en compte si nous voulons que l'oeuvre que nous entreprenons réussisse
et donne ses fruits..
Un tel étudiant peut avoir du penchant pour une telle
matière ,mais il ne peut pas,comme il est naturel d'ailleurs,d'avoir du
goût pour une autre qu'il répugne,parce qu'il sent qu'elle n'est
pas faite pour lui et c'est son droit,étant donné qu'il est
parvenu déjà à une maturité d'esprit relative qui
lui permet de juger,de refuser ou d'accepter
Or plus il s'attache à cette matière ,plus il y
réussit sans aucun doute...
..
On a vu beaucoup d'étudiants qui n'ont aucun goût
pour le français,si bien que leur niveau en cette matière est
resté nul ;d'autres,par contre,qui ont montré presque de la
passion pour cette matière,malgré les quelques
difficultés dont nous avions fait état plus haut,sont parvenus
à un niveau acceptable ::nous ne pouvons pas dire qu'ils sont
désormais capables de s'exprimer correctement dans cette langue ou de
l'écrire selon les règles inviolables de la grammaire,mais ils
sont devenus capables en tout cas à déchiffrer un texte simple
et à en connaître le sens...c'est le but d'ailleurs de notre
enseignement actuel du FLE ,car,en raison des conditions didactique de cette
discipline,il est impossible d'aller au-delà de ce niveau !
Donc tout dépend du goût ou du penchant que
l'étudiant peut avoir pour la matière choisie !
Sans oublier par ailleurs le type ou la nature de la
discipline choisie :parce que la discipline de géographie ou
d'histoire ou encore la discipline d'arabe :ce sont des disciplines
à première vue plus faciles,plus commodes et plus aisées
à digérer ,à approfondir que la discipline de
français ou même d'anglais...
Or le type de la discipline,son étendue,sa
complexité,son caractère neuf pour l'apprenant.. :tout cela
peut constituer un motif pour son rejet de la part de l'étudiant..
Dans tout projet d'étude,que ce soit le
français,ou toute autre discipline ,ce qui est impératif à
plus d'un titre,c'est l'amour pour cette matière,c'est le goût
que l'on peut avoir pour elle ,qui permettra à l'étudiant de
faire du progrès..
ET de plus l'étudiant ne peut faire preuve de bonne
volonté vis-à-vis de la matière qu'il étudie
que,lorsqu'il s'aperçoit qu'il a du goût pour elle,qu'il l'aime
pour de bon et qu'il aspire à y réussir à tout
prix.. !
Donc c'est ce goût qui est essentiel pour
l'étudiant :mais comment peut-il savoir qu'il éprouve du
goût pour cette matière ?et c'est ce qui nous oblige
à faire un retour vers sa première éducation..c'est qu'il
a eu dans le passé un certain attachement ,une passion latente, pour
cette matière qu'il rêvait d'apprendre et cette propension,pour
parler psychologiquement, n'est qu'un écho qui remonte du passé
de l'étudiant28(*)
..
Ce qui fait que,pour dire vrai,tout travail doit avoir comme
origine un germe d'amour ,qui le justifie,le développe et le projette
à la réalité..
Ainsi l'apprenant du français ne peut accomplir du
progrès dans cette matière que lorsqu'il a vraiment de l'amour
pour cette langue ;sans cet amour,sans ce goût inné,il ne
pourra jamais faite le moindre pas en avant29(*)..
Mais s'il s'aperçoit qu'il est prêt à
avoir du goût pour cette matière et que,par conséquent,il
pourra faire des progrès tout en considérant que son avenir y
est subordonné,il se livre à cette activité sans
hésitaton.
Chapitre cinquième
Le manque du personnel enseignant
qualifié en Libye.
Introduction :Enseigner est un
art................... ?
Certes l'enseignement est un métier difficile et c'est
effectivement pour cette raison qu'on ne cherche pad à embrasser cette
carrière...
Oui,c'est un métier difficile,qui requiert beaucoup de
patience,d'efforts et de persévérance ,mais aussi une vue
large,une culture à toute épreuve,et ce qui est fondamental,une
vocation innée et réelle,sans laquelle il serait impossible de
se plier aux exigences complexes et multiples de ce métier..
De plus,pour enseigner ,il fallait se préparer
à cette tâche...il ne suffit pas d'avoir des diplômes,c'est
une condition nécessaire mais non suffisante,il faut mettre la pain
à la pâte et apprendre la pratique du métier,tout comme le
forgeron ou le menuisier..
Or,apprendre à apprendre suppose un art ,une
pratique,une expérience,une vision du monde et de la
réalité..
Nous l'avons dit,le métier d'enseigner est un
métier difficile qui requiert,en plus du savoir théorique,une
largeur d'esprit,de l'audace,jointe à une fermeté
inébranlable... !
Et pour enseigne le FLE ,à des jeunes gens encore
débutants dans cet univers complexe,il importerait de regarder la
réalité en face,d'affronter les problèmes qui ne
manqueraient pas de surgir,des problèmes psychologiques,des
problèmes matériels et des problèmes de communication avec
l'apprenant qu'on vous confiera..
De plus,pour bien assumer notre devoir,il nous importe de
posséder à fond les mécanismes de notre outil,à
savoir la langue,d'en connaître les secrets les plus latents,sans
oublier cette tolérance d'esprit que l'on ne rencontre de nos jours
que chez les hommes sages et pondérés..
Cette tolérance d'esprit,qui nous épargne toute
forme de colère,de nervosité,qui nous pousse au contraire
à la sérénité et à l'acceptation de
l'apprenant tel qu'il est,sans que nous soyons obligés de
rouspéter contre lui,en cas de faute ou de négligence...
Ainsi pour enseigner en toute quiétude,sans crainte
d'insuccès ou de faillite dans notre action,il est fondamental de
connaître la langue ,d'être intelligent et perspicace,avoir la
souplesse d'esprit et la faculté de tolérance,savoir s'adapter
aux mouvances des circonstances imprévisibles et conjoncturelles
Et toutes ces qualités relèvent en fait d'un
certain art,un art qui ne s'acquiert que par l'expérience et le
dévouement pour le métier que nous assumons au sein de la
société pour former les futures générations..
dont nous sommes responsables comme un père qui veille à ses
enfants..
Car l'avenir de la nation est entre les mains des
enseignants,toutes catégories confondues, sans exception,l'instituteur
des écoles primaires comme les professeurs d'Université :
Tout le monde est responsable de l'avenir du pays
Quelle formation pour l'enseignant du FLE libyen
(enquête sur le terrain)
A-t-on formé des enseignants du Fle en Libye ?
Durant les quatre dernières décennies,on ne
s'est pas intéressé à l'étude du français et
ce,en raison bien entendu des considérations politiques et
culturelles....Or,le français ,e, tant qu'outil de communication ,est
resté totalement méconnu,que ce soit au niveau de la
société,comme du milieu universitaire ou même
politique...
Ce n'est que tout récemment ,comme chacun sait,que
l'Etat a entrepris d'introduire cette langue ,parallèlement à
d'autres langues non moins importantes,dans le système
d'enseignement..
L'introduction du français au niveau universitaire a
été une surprise,une vraie surprise pour tout le monde...car
elle a eu lieu dans un moment où l'on manquait de tout ,même de
l'infrastructure appropriée,du matériel didactique et surtout des
enseignants formés et préparés à cette tâche
, ce qui fait que,tout au long des années écoulées,on a
dû faire appel à des enseignants étrangers30(*) pour s'associer aux
enseignants libyens dont le nombre était par ailleurs
extrêmement réduit31(*)...
Il y a eu un retour aux anciens enseignants du
français en Libye
Dès lors on a fait appel au service des enseignants
des années soixante-dix dont il ne restait plus qu'une
minorité :le plus grand nombre étant
dècédés ,d'autres avaient déjà atteint
l'âge de la retraite...
Les anciens actuels sont déçus d'abord à
cause du manque flagrant de manuels didactiques répondant aux besoins
spécifiques des étudiants libyens qui venaient pour la
première fois à la Faculté sans avoir aucun
antécédent linguistique,ensuite à cause de l'absence
effective des équipements audio-visuels ,qui sont très
indispensables pour permettre à l'étudiant d'accéder
à la connaissance de la langue sur des bases pédagogiques
réelles...
Tout cela ne contribue qu'à rendre la situation de la
didactique de la langue plus embarrassante
De plus,pour pouvoir enseigner le FLE ,pour assurer la
réalisation des objectifs fixés,il fallait penser à la
formation des enseignants spécialistes,puisque,un tel enseignement ne
peut être accompli par n'importe quel titulaire d'un «
Master » ou même d'un doctorat ,au contraire,c'est un
enseignement qui possède ses propres spécificités,ses
méthodes propres et ses caractéristiques inhérentes
à sa nature intrinsèque et à ses objectifs et pour lequel
il fallait disposer des enseignants exclusivement formés à cette
mission32(*).... mener
à bonnes fins cette mission ,s'il n'est pas préparé
d'avance à cette
Un libyen titulaire d'un »Master » ou d'un
doctorat ne pourra jamais tâche,s'il n'est pas initié
méthodiquement aux mécanismes d'apprentissage relatifs au
FLE,qui se caractérise par des stratégies et des techniques
différentes de tout autre enseignement linguistique..
Dès lors, on peut dire que la plupart des enseignants
actuellement en exercice,ont besoin d'être recyclés,d'être
formés sur des bases réelles,et en fonction des
modalités de l'enseignement du FLE
Enseigner le FLE,ce n'est pas comme on enseigne sa langue
maternelle,c'est tout différent et on ne peut confondre les deux types
d'enseignement ,puisque chacun d'eux jouit des spécificités
particulières ,inhérentes à sa nature..
Or,il y a des méthodes,comme il y a des
démarches,que l'on doit acquérir et posséder à
fond,pour pouvoir enseigner le FLE
Mais si les enseignants ont besoin d'être
recyclés pour connaître davantage les secrets de leur
métier,et c'est l'affaire de l'Etat de s'atteler à cette
tâche primordiale,les enseignants,qu'ils de la discipline de
français ou ceux des autres disciplines,n'ont jamais failli à
leur devoir33(*)
Nous parlons de l'étudiant,c'est le centre de nos
préoccupations et le but final de notre recherche,mais avec
l'étudiant,nous devons parler aussi des enseignants,puisque ce sont eux
qui le formeront,qui lui insuffleront sa raison d'être . et en
conséquence,nous ne devons pas passer sous silence le dévouement
et le sacrifice de ces enseignants qui travaillent dans l'ombre,qui donnent
beaucoup et reçoivent peu....
.
Jusque-là nous n'avons pas parlé
des enseignants qui sont les vrais pionniers du savoir et la base sur
laquelle s'édifiera l'avenir de notre pays et de ce fait,si nous n'en
parlions pas,nous aurions commis une erreur impardonnable et pour éviter
de tomber dans cette erreur,nous devons dire tout ce que nous savons et tout
ce que nous avons recueilli de sources sûres
Il est vrai que la plupart des enseignants du français
ou d'autres disciplines,ont besoin d'être recyclés,pour être
mis à jour et pour ne pas être en butte à des reproches
souvent injustifiés Il est grand temps alors de les encadrer dans des
séminaires appropriés,qui leur permettra de maîtriser les
techniques et les méthodes didactiques modernes......
Depuis quelque temps, certains Congressistes n'ont pas
cessé de critiquer parfois d'une manière acerbe et virulente le
corps enseignant. De telles critiques fabriquées d'ailleurs de toutes
pièces, cachant en quelque sorte un sentiment de déboires et de
culpabilité, car le seul responsable du recul du niveau des
étudiants , c'est en premier lieu le système éducationnel,
la réforme didactique était fondée sur de graves erreurs,
surtout du point de vue méthodologie et ce qui est encore pire, ce sont
les programmes en cours dont le contenu est tout à fait vide de sens,
dénué de toute valeur éducationnelle, susceptible
d'assurer le niveau escompté.
Des parents -et nous nous excusons de le dire avec franchise
dans ce mémoire -ne connaissant rien du monde de l'éducation,
abandonnant leurs enfants à eux-mêmes, sans contrôle ni
surveillance, affichant une indifférence totale quant à leur
éducation civique et morale, et en un mot, n'exerçant aucune
autorité effective, ces parents,disons-nous,osent aujourd'hui
élever le ton en s'immisçant délibérément
dans les affaires des enseignants, leur imputant à priori la
responsabilité de l'insuccès de leur progéniture, comme si
les enseignants devaient seuls en subir les conséquences. Nous ne
parlons pas de tous les parents, loin de là, nous ne parlons que de
quelques uns qui, voyant peut être leurs espoirs s'évanouir
à la suite de cette baisse de niveau, nourrissait à
l'égard des enseignants des sentiments hostiles et antipathiques.
La presse tripolitaine, saisie par l'événement,
n'a pas cessé d'en donner écho ces derniers temps,
répercutant ainsi des informations fallacieuses, qui sont dues
plutôt à des arrières pensées malveillantes, voulant
par là souiller les enseignants libyens qui déploient toujours
des efforts surhumains pour élever le niveau intellectuel et culturel de
la nouvelle génération.
Ce n'est pas tout, la déception suscitée
à la suite du faible niveau de nos étudiants étant
oubliée, la presse, soutenue d'ailleurs par certains parents mal en
point, s'en prenait aux cours particuliers les qualifiant comme futiles du
moins d'une utilité absolument douteuse.
Nous n'avons pas à juger de l'inanité ou du
sérieux de ces cours, mais ce qui nous a indigné, c'est le
comportement inadmissible des auteurs de ces articles qui, non contents de
réduire à néant la valeur de l'enseignement
dispensé aux étudiants, n'hésitaient pas à
s'attaquer ouvertement aux enseignants les accusant d'exercer des pressions sur
les étudiants pour se rallier à leurs cours particuliers
moyennant un prix parfois exorbitant et abusif. Pire encore, leur accusation ne
s'arrêtait pas là, puisqu'ils sont allés plus loin, disant
que les étudiants qui auraient accepté ces cours, seront
privilégiés dans l'attribution des notes, pour faire croire aux
parents que les espoirs placés en leur progéniture ne seront pas
déçus.
La critique est légitime, nous dirions même
légale, c'est un droit pour ne pas dire un devoir; mais on exige une
critique saine, constructive, apte à dépister les erreurs et d'y
remédier. Cependant ce que nous avons lu n'est pas du tout de la
critique, c'est un fatras de mensonges et d'allégations
malveillantes.
Tout citoyen, de quelque rang social ou professionnel qu'il
soit,est pour la liberté de l'écriture, une écriture
véridique, authentique, ayant pour but fondamental de clarifier les
problèmes posés et non pas cette anarchie où l'on voit
même des écrits anonymes s'attaquant à la plus noble
profession qui ait jamais été.
Il y a tout juste trois ou quatre jours, nous avons lu une
lettre dans un journal hebdomadaire émanant d'un responsable au sein du
Congrès Populaire. Non seulement nous n'étions pas d'accord
avec le contenu de cette lettre, mais encore nous n'avons pas pu nous
empêcher d'en être révolté, car au lieu de faire voir
en tant qu'homme de métier et expert par dessus le marché en la
matière que "les cours particuliers" sont utiles pour des jeunes qui ont
toujours besoin d'être encadrés et surveillés de
très près et que les enseignants loin d'être cupides comme
on nous a laissé entendre, sont des hommes qui avec un traitement aussi
mesquin dans une société où l'inflation commençait
à grimper de façon évidente, ont accepté
malgré tout d'assumer leur mission avec une abnégation absolue,
l'auteur de cette lettre n'a fait que susciter le doute dans les esprits,
puisqu'il a osé qualifier ces "cours" d'une nouvelle forme de
"corruption", un "Abus" ou même "une aberration", s'insurgeant contre
certains enseignants qui écorchent selon lui leurs étudiants.
Ce n'est pas en s'installant au sommet de la
hiérarchie, qu'on parvient à connaître les problèmes
inhérents à la mission d'enseignants, il fallait descendre
jusqu'en bas pour y voir plus clair.
Cette myopie, nous voulons dire cette étroitesse
d'esprit qui ne voit dans l'éducateur qu'un homme qui donne peu mais qui
reçoit beaucoup, est une injustice flagrante, déjà
installé dans la mentalité de l'homme de la rue qui,inapte
à se faire une idée claire de la carrière d'enseignant, se
laisse volontiers endoctriner par une mass-média souvent fallacieuse
.
La dimension des services rendus à la nation par le
corps enseignant actuel ne saurait être jugée et établie
avec l'équité que l'on désire, tant au niveau social
qu'intellectuel, les enseignants malgré les nombreux obstacles qu'ils
rencontrent dans l'exercice de leur mission contribuent de manière
efficace et déterminante au progrès du pays. Ce sont eux qui
forment les hommes de demain et ce sont eux qui veillent constamment à
l'essor et à la survie de cette chère Libye. Ils travaillent
dans l'ombre, ne s'attendant pas à recevoir des privilèges et des
prérogatives: leur seule ambition est de promouvoir davantage le niveau
de l'enseignement au sein de notre pays. Ils se livrent ainsi à un
combat sans merci, affrontant avec bravoure l'hostilité des uns et la
méchanceté des autres. Seuls, ils sont dans la lice, combattant
l'immoralisme, l'anarchisme et le laxisme phénomènes qui
commencent d'ores et déjà à miner notre
société, du fait de la crise morale et civique que traverse notre
pays.
Ainsi pouvait- on concevoir un métier plus
pénible et plus épuisant?
On ne s'arrête pas là, songez à cet
instituteur qui, acceptant volontiers l'exil dans des régions
lointaines, souvent confinées dans des montagnes arides, mène une
vie d'un déraciné en terre étrangère,
végète parfois parmi les bestiaux sans jamais oser protester, car
il a confiance en l'avenir de son pays! Songez encore à ces enseignants
qui, du matin au soir, luttent pour inciter les jeunes à suivre le
chemin du savoir et du progrès, bravant ainsi l'indifférence la
plus impitoyable qui ait jamais été.
Ainsi en dépit de leur situation matérielle qui
se dégrade de jour en jour, en dépit de la dévalorisation
ou pour mieux dire de la dépréciation évidente du statut
de l'enseignant dans notre pays et encore en dépit de ces multiples
calomnies qui fusent de toutes parts, les enseignants ne sont pas prêts
à réagir, ils se résignent en revanche à servir
imperturbablement leur pays et exercer leur mission sans se plaindre. Car, pour
eux, le temps n'est pas pour les jérémiades ou les
doléances qui ne débouchent en fait sur rien, mais le temps est
au travail, au sacrifice pour autrui et à la promotion intellectuelle de
la population universitaire. C'est pourquoi les enseignants ont consenti de bon
gré à percevoir des appointements mesquins et de
végéter dans l'indigence, puisque leur but, ce n'est pas du tout
l'accumulation de la richesse, mais promouvoir le progrès intellectuel
et concrétiser les objectifs de la nation en cette matière.
Mais de quelle fortune, de quelle richesse parliez-vous? Dans
notre pays ,il n'y a pas, à notre connaissance , de fonctionnaires plus
pauvres que les enseignants qui, malgré leur sérieux et leur
dévouement dont ils n'ont jamais cessé de faire preuve, gagnent
à peine de quoi ne pas mourir de faim. Le plus économe d'entre
eux, celui qui se frustre de tout, acceptant de vivre dans la
nécessité en sacrifiant ainsi de satisfaire à ses besoins
même les plus urgents, celui là même ne parvient pas
à amasser toute sa vie durant l'argent nécessaire à
l'achat d'une voiture d'occasion, pour ne pas dire un abri pour ses vieux
jours, car cela appartient au domaine de l'impossible.
C'est en effet cette misère matérielle, qui a
fait que les enseignants tombent au bas de l'échelle, ne
bénéficiant presque plus de l'estime d'autrui, privés
parfois de leurs droits les plus légitimes,
écrasés sous le poids d'une
responsabilité de dimension nationale, que dis-je.
tout l'avenir du pays est entre leurs mains et malgré
cela, ils sont acculés a la résignation et à la
persévérance, sachant en cela que l'intérêt du pays
mérite tout sacrifice, sans tergiversations.
Comment alors réhabiliter l'enseignant dans sa
hiérarchie sociale naturelle? L'opinion publique savait
déjà que la situation matérielle de l'enseignant est des
plus critiques, par rapport au gain de ceux qui pourtant de même niveau
d'instruction sinon moindre, touchent mensuellement; elle n'en savait pas moins
également que l'enseignant en général ne
bénéficie plus de la sollicitude d'autrefois et que la
carrière d'enseignant se situe désormais au bas de la
hiérarchie professionnelle, en ce sens qu'un simple ouvrier, qui n'a
jamais trimé ni veillé durant des nuits blanches, gagne
actuellement presque autant qu'un enseignant: c'est ainsi que l'on constate de
nos jours que la valeur de la personne se mesure en fonction du gain accompli,
et, en conséquence, toute réhabilitation éventuelle de
l'enseignant est subordonnées en premier lieu à la
révision relative à l'octroi des salaires, en vue
d'établir un équilibre juste et équitable entre les
différentes catégories professionnelles, aux fins de rendre
justice au corps enseignant et de lui restituer les considérations dont
il a été spolié depuis des décennies.
Pourquoi y a-t-il un manque chronique en cadre enseignant du
FLE (enquête et statistique)
Du moment qu'il n'y a pas eu de planification ni de
stratégie appropriée pour la formation de futurs enseignants
,encore moins une politique éducationnelle rationnelle,en vue de
préparer les enseignants du français,pourquoi donc se plaint-on
de ce manque que l'on constate aujourd'hui dans les milieux
universitaires ?
L'étudiant libyen arrête ses études avec
la Licence et rares ceux qui les poursuivent au-delà !!en raison
d'abord des restrictions administratives qui exigeraient de l'étudiant
une mention souvent inaccessible,ensuite les mesures de sélection qui se
faisaient souvent sans équité ni tolérance...De plus il
faudrait avoir une fortune,être assez riche pour pouvoir entamer des
études au-delà de la Licence à ses propres frais et
obtenir un diplôme supérieur permettant l'accès à
l'enseignement dans les instituts ou les facultés..
Or cet état de choses a provoqué ce manque que
l'on essaie aujourd'hui de combler par tous les moyens ,par ceux qui ne
possédaient pas les diplômes requis par la loi...
D'après la dernière estimation,faite par le
Comité populaire de l'Enseignement Supérieur,il manquait vingt
mille enseignants,pour combler les vacances survenues dans le corps enseignant
dans tout le pays et pour réduire l'acuité de ce manque
colossal,on a dû faire appel au service des enseignants du secondaire
dans différentes disciplines ,auxquels on a dû joindre des
enseignants venant d'au-delà des frontières..
Mais si l'on a trouvé dès lors une solution
passagère dans certaines disciplines , il n'en a pas
été de même dans le cas actuel pour le français,qui
pâtit toujours par ce manque permanent :
Il n'y a pas,à notre connaissance,d'enseignants du
français :un petit nombre,comme nous l'avions déjà
souligné,réparti dans différentes facultés et qui
ne représentaient pas cinq pour cent de la totalité
requise :voilà la vérité toute crue !
De plus,il convient de souligner dans ce mémoire,les
inconvénients ou pour mieux dire la perte de temps à enseigner le
français à des jeunes gens pour lesquels cette langue est loin
de répondre à leurs besoins essentiels ou de satisfaire leurs
désirs..
la plupart,pour ne pas dire la majorité, se fatiguent
,se découragent devant l'énormité de la besogne
Car leur àge ne leur permettra plus d'apprendre une
langue qui est faite en réalité-et selon toute logique-en raison
de leur âge-pour des enfants qui disposent en revanche de beaucoup de
temps et de liberté..
C'est une des difficultés que l'on doit souligner ici
en toute objectivité.. :les étudiants actuels ,ayant
déjà presque plus de vingt ans,ne sont pas prêts à
accepter l' orientation vers cette discipline qu'il trouve d'ailleurs
difficile et peu malléable..
la dialectique :apprendre à enseigner le
FLE ?
Conclusion :comment planifier et
organiser un séminaire des enseignants du FLE ?
En Europe et même dans le monde,l'enseignement du
FLE,occupe une place de premier plan,grâce aux efforts des institutions
étatiques tels que le CREDIF ou la fameuse revue Le Français
Dans le Monde
Ce souci,ou pour mieux dire,cet intérêt,que l'on
portait expressément à la didactique du FLE,n'était pas
dû à des circonstances historiques ou à des sentiments
nationalistes passagers,c'était dû avant tout à une vision,
de portée importante,à savoir,la volonté de
conquérir le monde par le biais de la propagation de la
langue :
Ce n'est pas un moyen de tendance impérialiste ou
d'aliénation des esprits,au contraire,c'est un moyen utilisé pour
répandre une certaine culture et un certain savoir ,d'autant plus que
notre monde semble être ouvert et par conséquent prêt
à accueillir toute forme de culture,pourvu qu'elle ait une histoire et
un passé plein de gloire et d'actions humanitaires inoubliables..
C'est le cas du français,puisque nous parlons de cette
langue que nous aimons et que nous aimerons jusqu'au dernier souffle de notre
vie,parce qu'elle a contribué davantage à nous faire
connaître notre propre identité et notre propre langue34(*)
Or les enseignants libyens du FLE doivent connaître
cela,ils doivent être sensibilisés à ce
phénomène culturel sans parti pris ni préjugés..
C'est une nécessité impérieuse que de
les mettre en face de cette réalité :car enseigner le FLE
par plaisir ou l'enseigner parce qu'il est en dernier ressort notre
gagne-pain,cela ne contribue en aucune manière à faire
naître en eux l'amour de cette langue,puisque sans ce sentiment
réel et honnête,l'enseignant du FLE,n'évoluera pas et
restera par conséquent dans un état de marasme permanent..
Et pour insuffler ce sentiment chez nos collègues,il
est indispensable,sinon vital,de les intégrer dans des
séminaires périodiques..
Ces séminaires leur permettront certainement à
être à jour,de savoir tout ce qui se produit dans le domaine du
FLE,de s'initier à des nouvelles découvertes
méthodologiques,et de se familiariser avec tous les ouvrages
récents qui traiteraient de la question de la didactique du FLE à
travers le monde...
Ainsi,l'organisation des séminaires demeure pour nous
une question vitale ,une initiative fondamentale pour la réalisation
des objectifs de notre enseignement du français.. !
Chapitre Sixième
La crise actuelle de l'enseignement du français
en Libye.
Introduction :le niveau actuel des
étudiants diplômés de nos facultés.(au vu d'une
enquête personnelle menée à ce sujet)
Chapitre sixième Introduction
L'enseignement du FLE en Libye bute à de nombreux
obstacles35(*)...
D'abord l'étudiant n'est pas préparé pour
faire face à ce nouveau « phénomène
culturel » :Son orientation vers cette discipline
n'était guère judicieuse et implique une erreur que l'on aurait
pu éviter ,si l'on avait pris des mesures adéquates pour
préparer l'étudiant à l'acquisition réelle de
cette langue...
Or lorsque vous passez tout votre temps à faire une
expérience quelconque et qu'au cours de cette expérience vous
avez essayé par tous les moyens d'aplanir les difficultés
rencontrées et de résoudre les problèmes qui surgissaient
de temps à autre et qu'à l'issue de cette longue et difficile
expérience ,vous procéderez à récolter les
résultats ...
Or si ces résultats s'avèrent à plus
forte raison négatifs et ne répondent en aucune manière
à vos ambitions et à votre attente :que feriez -vous dans ce
cas ?
C'est effectivement le problème actuel des
étudiants diplômés de français de nos
facultés. !
Il suffit d'examiner un ou plusieurs des meilleurs
étudiants fraîchement sortis de la Faculté et de
l'entretenir en français simple pour savoir s'il possédait les
rudiments de la langue (il n'est pas nécessaire de vous engager dans
une interrogation pointue pour déceler les points faibles et les
points forts de cet étudiant)mais un petit entretien ou une tentative
d'entretien suffit pour vous rendre à l'évidence que les
résultats de l'enseignement du FLE en libye ne sont pas concluants et
que les diplômés d'une Licence ne sont rien d'autres que des
étudiants qui donnent l'impression qu'ils n'ont jamais fait
d'étude en français...
Nous affirmons cela en connaissance de cause :ce n'est
pas une affirmation gratuite,loin de là,c'est à la suite d'une
longue et difficile enquête,jointe à de multiples
fréquentations de la prétendue élite des diplômes
des années précédentes que nous avons abouti à
cette affirmation catégorique36(*)
Ainsi quand on passe quatre années d'étude de
français,quand on perd beaucoup de temps et d'argent pour
réaliser un certain objectif ,à savoir un niveau satisfaisant en
français,quand on se creuse constamment la tête pour
persévérer sans défaillance dans le chemin qu'on s'est
tracé et lorsqu'enfin l'on s'aperçoit une fois arrivé au
bout du chemin ,qu'on ne s'est pas avancé ,comme si l'on n'avait pas
fait un pas en avant ,cela vous démoralise,vous décourage et vous
met dans une situation peu enviable...
C'est ce qui est passé avec les
étudiants,grâce auxquels nous avons procédé
à cette investigation pour sonder leur niveau en français dans
le but de savoir s'ils avaient profité du système de
l'enseignement du FLE...
Dans tous les cas,pour savoir si votre système produit
de bons résultats,vous n'avez pas besoin d'aller plus loin,il importe
tout simplement d'interroger nos étudiants diplômés -et les
meilleurs d'entre eux-c'est-à-dire ceux qui furent dotés de la
fameuse mention « très bien ou excellent »,et vous
allez avoir de très bonnes surprises :le meilleur de tous ces
diplômés n'est pas capable de savoir lire correctement la plus
simple phrase et d'en comprendre le sens...
Alors au vu de tels résultats,pourquoi ne
s'afflige-t-on pas ?Nous avons enquêté auprès de ces
étudiants et nous avons insisté à ce qu'ils aient la
complaisance et l'affabilité de se montrer dans leur
naturel,c'est-à-dire sans fard,sans faiblesse et sans complexe
Nous avons voulu qu'ils se montrent tels qu'ils sont sans
mystification ni mensonge :ce qui nous a permis de dégager
objectivement une telle conclusion décourageante mais ce n'en est pas
moins un stimulant dynamique pour revoir notre stratégie et la
bâtir sur des bases plus réalistes37(*)
Ces étudiants se sont montrés en effet dans
leur vérité,ils se sont même soumis de bonne grâce
à notre interrogation :il y en avait même qui ne savent pas
encore ce que c'est une conjonction ,une préposition ou même un
adverbe :bien plus,nous leur avons proposé une phrase et nous leur
avons demandé de la démembrer en fonction de ses principaux
constituants :nul n'a pu répondre à cette question !
L'enseignement du FLE a-t-il réussi en Libye ?
D'abord,posons la question :y a-t-il vraiment un
enseignement du FLE en Libye ?Pour parler franchement,il n'y en a pas au
sens propre du terme,du moins dans l'état actuel des choses !!
C'est la vérité,et en notre qualité de
chercheur,comme nous l'avons dit plus d'une fois,nous devons être
fidèle à l'objet de notre recherche,à la
vérité,et à notre conscience38(*)...
Ouvrir un département de français dans une
faculté,cela ne veut pas dire que ce département fonctionne de
manière normale ;mais c'est pour montrer qu'il y a un
département de français et qu'on enseigne cette langue et que
l'enseignement de cette langue se fait selon les modalités reconnues
D'ailleurs l'ouverture d'un département de
français ne se fait pas selon les réglements
hiérarchiques ...une décision verbale ,prise à
l'improviste,suite à un coup de tête inattendu,peut avoir force de
loi et dès demain le d épartement entre en fonction
,comme on peut par ailleurs le fermer de la même
manière..39(*)
Et dans cet ordre d'idées ,de nombreux
départements furent fermés comme ils étaient ouverts,sans
qu'il eût de plainte ou de protestation de qui que ce fût...
Pourquoi ces départements ferment-ils leur
porte... ?Vraisemblablement il y a eu une cause,une cause
évidente,qui a déterminé en effet la fermeture de ces
départements :d'abord le nombre réduit d'étudiants
inscrits dans les départements de français,et ces
étudiants ne sont pas inscrits en fonction de leur goût
personnel,mais ils y sont poussés de force,parce qu'on ne leur trouve
pas de place dans les autres départements 40(*),ensuite les méthodes
d'enseignement mises en place ainsi que les manuels qui n'étaient pas
faits pour l'étudiant libyen
Lorsqu'on écoute l'intervention tenue, il y a peu de
jours par un responsable de l'enseignement, on se rend compte d'emblée
que la teneur intégrale est centrée exclusivement sur la
réforme touchant l'administration et les modalités de
contrôle et d'inspection sans faire état de façon
évidente du contenu des programmes encore moins de la
méthodologie actuellement en vigueur dans les centres d'enseignement.
Ce qui surprend davantage, c'est le fait de n'avoir pas
souligné les efforts déployés par les corps enseignants en
vue d'améliorer progressivement et de façon constante le niveau
de l'enseignement en Libye.
Il serait juste d'affirmer ici en toute franchise que les
sacrifices consentis de bon gré par les enseignants de lIBYE
dépassent de loin le cadre du patriotisme.
Ainsi, modifier la structure administrative actuelle, faire un
retour à la centralisation, phénomène déjà
démodé et archaïque, renforcer l'appareil d'inspection et de
contrôle, ce serait en toute évidence mettre en doute et
l'intégrité des enseignants et la bonne volonté du
personnel administratif.
Toute réforme, selon moi, doit s'insérer dans
un cadre plus vaste, plus réel, à savoir le contenu de
l'enseignement et la méthodologie par le biais de laquelle un tel
enseignement peut avoir accès en toute aisance à l'esprit de
l'étudiant.
D'un autre côté, élever le niveau des
connaissances, améliorer la qualité de l'enseignement, inciter le
monde universitaire à une prise de conscience plus authentique de son
identité et de sa personnalité propre, former des hommes de
demain capables d'affronter avec courage les problèmes de la vie, tout
cela ne se réalise pas en effet au moyen d'une réorganisation
systématique de l'appareil administratif mais par une réforme
radicale des programmes en vigueur, c'est à dire de la matière
que l'on insuffle à l'étudiant, qui, au fil des ans, le
transforme et le modèle, selon qu'elle ait été bonne ou
mauvaise.
Pourquoi, à la dernière session, le taux de
réussite était-il si faible, dans la plupart des facultés?
Cet échec était-il dû exclusivement à la mauvaise
volonté des enseignants? Ne serait-il pas mieux de chercher les causes
ailleurs? Car, comment pouvait-on accuser à la légère des
gens qui ont donné tout pour rendre la Libye ce qu'elle est ce nos
jours: un symbole de fierté et de progrès
particulièrement aux yeux du tiers-monde?
Pour mieux comprendre les raisons de cet échec, il
serait bon de sonder le milieu social de l'étudiant, ou pour mieux dire,
la société dans laquelle évolue l'étudiant. Ce
dernier, pour une raison ou pour une autre, est devenu difficile, moins
malléable qu'autrefois, si bien que la mission de l'enseignant
s'avère de plus en plus pénible.
D'ailleurs pourquoi parle-t-on d'échec alors qu'il
s'agissait en réalité d'une sélection établie selon
des critères rigoureux et rigides, que des conditions de planification
ou de gestion avait dictés et rendus nécessaires?
Pour dire vrai, l'étudiant, loin de penser que son
avenir est subordonné aux études qu'il accomplit, croit que, se
fiant au régime libéral actuel, le travail seul lui ouvrira les
portes du succès et de l'argent, qu'aucune étude, quelque
importante qu'elle soit, ne pouvait réalise. Pour lui, les perspectives
d'avenir sont vagues, presque bouchées, ainsi une seule solution s'offre
à lui, c'est d'embrasser une carrière quelconque et en attendant
que les circonstances lui permettent de réaliser cet objectif, il se
rend à la faculté et fait semblant de s'intéresser aux
études, tout simplement pour ne pas susciter le courroux de ses
parents.
C'est pour cette raison que l'on constate des
désaffections,des abandons de la part des étudiants. Ils sont
devenus si rétifs, si récalcitrante qu'il n'est plus possible
pour nous, enseignants de ce début du nouveau siècle, de leur
faire connaître leur devoir et d'ouvrir pour eux les portes de
l'espérance.
Ce n'est pas tout, on remarque un relâchement total de
l'autorité parentale. La vertu ,les principes moraux, le respect
d'autrui, la bienséance, le civisme, la discipline, tout cela ce sont
des notions qui n'ont plus d'existence dans l'univers universitaire. On triche
sans vergogne, on fait montre d'une paresse qui provoque le
dégoût ,d'un manque total de volonté et malgré cette
attitude totalement négative, on réclame éperdument ou
plutôt on "exige" de force une bonne note.
La famille est désorganisée. Plus de
remède pour cela. Nous vivons dans une société qui fait
l'éloge de la matière à un degré tel qu'il serait
impossible de distinguer le vrai du faux.
Donc il n'y a pas lieu de s'alarmer sur les
conséquences de cet effondrement social et moral, car tout a
été prévisible, en particulier son incidence
néfaste sur le niveau de l'enseignement.
On se demande souvent pourquoi l'étudiant libyen
trouve beaucoup de difficultés pour se familiariser avec le
français .Certes, le français est une langue
étrangère, et on doit l'apprendre comme telle, c'est à
dire, que l'on n'est pas obligé d'en maîtriser tous les
mécanismes, et que l'on se borne tout simplement à en
connaître rien que ce qui est usuel dans le monde des relations
humaines.
Autrefois, on enseignait le français comme presque une
langue de civilisation et de communication mais aujourd'hui et après
son retour dans les facultés qui remonte déjà à
plusieurs années, cette langue ne fait plus déjà l'objet
d'étude approfondie.
, Appris aux étudiants selon une méthode quasi
factice et mécanique, délaissé résolument par le
libyen qui n'y voit qu'un moyen d'aliénation et d'effacement
d'identité, oublié totalement par la plupart de pionniers
des années soixante -dix qui ne l'utilisent plus jamais depuis
cette époque, le français en Libye est tombé en
désuétude et on l'a placé pour de bon aux oubliettes.
Des ouvrages en français, il n'y en a pas :aucune
librairie aujourd'hui,et nous disons cela en connaissance de cause,n'est
prête à vous offrir des manuels en français encore moins
dans d'autres langues,même les bouquinistes qui ont fait le
délice de notre enfance ont disparu pour être remplacé par
des vendeurs de la camelote et d'autres colifichets inutiles.
Aujourd'hui l'on se met à apprendre le
français, on l'apprendra comme une langue morte, qui n'intéresse
personne et que personne n'utilise, que ce soit dans la vie pratique ou
civile, voilà ce qui a principalement motivé cette
négligence de la part des étudiants , une réforme pour
l'enseignement de cette discipline , demeurera insuffisante même si l'on
augmente les heures de cours, et en révisant globalement le
système,si l'on ne prend pas dès à présent la
décision de l'introduire au niveau du primaire ou du secondaire
,initiative qui, j'en suis certain, apportera ses fruits dans les
années qui viennent....
Au vu de tout cela,de quelle réussite
parle-t-on ?
Les étudiants ayant déjà obtenu une
licence ne sont rien d'autres que des jeunes qui cherchent encore leur
voie,puisqu'ils ne peuvent rien faire avec ce diplôme,qui n'implique
aucune qualification réelle,ce n'est qu'un document propre à
être conserver aux archives et rien de plus... !
Au bout de quatre années d'étude de
français,on ne peut même pas acquérir les rudiments de la
langue,on est encore au stade du balbutiement ,on marche encore à
quatre pattes comme les bébés
Alors partant de cette réalité
pénible,peut-on avouer qu'il y a effectivement un enseignement du FLE en
Libye ?
La société libyenne est-elle
préparée à accepter ce nouveau
« phénomène culturel » ?
En raison des considérations historiques,le
français n'est pas encore de mise dans la société
libyenne ;cette langue,contrairement à l'anglais, n'a pas
s'insérer dans la vie des gens -et à un certain moment de
l'histoire de la Libye,le français et tout ce qui est étranger
à la tradition arabo-musulmane fut mis à l'index et
écarté séance tenante de la masse populaire
C'était la révolution culturelle avec ses faits
et ses méfaits :et à l'instar des chinois41(*),il y eut un gigantesque
holocauste sur la place publique où tous les ouvrages étrangers
,qu'ils aient été écrits en français ou dans
d'autres langues,furent incinérés et réduits en
cendres
Depuis lors,on a toujours peur d'être contaminé
par tout ce qui n'est pas arabo-musulmane ,à tel point qu'on
s'éloigne délibérément de tout ce qui est
étranger
Cette peur quasi viscérale s'est
perpétuée depuis ce temps-là
Or aujourd'hui on a presque tendance à regretter ce
geste et on estime même que les livres qui furent brûlés
étaient une perte non pour la génération de ce
temps-là mais aussi pour les générations futures,car il
n'est plus possible de compenser cette perte et de reconstituer ce
trésor de l'esprit humain,qui aurait pu être exploité
judicieusement dans l'intérêt de la culture et de l'instruction
du peuple...
Ainsi,comme conséquence de cet acte regrettable,la
société semblait profondément affectée dans sa
constitution,en tant que cellule monolithique fragile et sensible dans sa
constitution physique tout comme un être humain qu'on peut
émouvoir ou toucher
Ce qui fait que ,le français,en même temps que
les autres langues d'ailleurs,sont restées méconnues dans la
société
De nos jours,comme nous l'avons montré plus d'une fois,
rares ceux qui connaissent le français ou qui le parlent ;;
Nous avons vu cela lors de nos nombreuses visites à
l'extérieur et à l'intérieur du pays.. !
Jamais nous n'avons pu trouver quelqu'un qui s'exprime en
français même passablement..
Cet état de choses nous oblige à dire qu'il
serait difficile à cette société du moins dans les
circonstances présentes d'accepter une telle langue et à travers
cette langue,toute une culture et toute une civilisation..
En réalité,et pour parler avec plus de
franchise,l'anglais a trouvé son chemin dans le pays :maintenant
cette langue est utilisée presque par la plupart des jeunes gens dans
leurs activités professionnelles et en particulier pour accéder
à l'internet et à l'univers de l'informatique42(*)
Pourquoi alors ne serait-il pas de même pour le
français,puisqu'elle est une langue de culture et de
civilisation ?
Il est possible de même de s'en servir pour
réaliser des objectifs d'ordre économique ou culturel....Il est
sans conteste que l'évolution du monde de l'informatique contraindra
notre société à accueillir sans réticence la
propagation de cette langue sans y opposer ni des obstacles politiques ni des
considérations idéologiques..
C'est l'économie,c'est l'amour du savoir,c'est encore
par nécessité qu'on se sentira obligé au bout du compte
à s'ouvrir à cette langue et à l'inscrire dans le cadre
d'un enseignement scolaire à l'échelle nationale...43(*)
Présentement on peut voir que le plus grand nombre des
libyens commençaient à s'ébahir ,à exprimer leur
admiration pour cette langue et à exprimer leurs désirs de
vouloir l'apprendre non pas pour avoir un diplôme,mais tout au moins
pour leur formation personnelle
En réalité,nous avons connu et vécu de
très près une telle situation, ce qui nous permettra de dire que
le français trouvera bientôt sa bonne place dans la
société44(*)
le français finira-t-il par s'imposer
Il faut beaucoup de temps pour que le français trouve
sa vraie place dans la société libyenne ! et ce n'est pas le
facteur temps qui intervient dans le processus de consécration du
français dans le pays
D'autres facteurs -et ils sont fort nombreux- peuvent
intervenir dans ce processus ,sans lesquels le français resterait
tpujours méconnu et totalement ignoré..
Il faut qu'il y ait en premier lieu un accueil favorable par
la masse du peuple et une réelle disposition, à se familiariser
avec cette langue ;il faut également apprivoiser progressivement
et par étapes,les esprits rétifs qui pourraient être un
obstacle à la réalisation de l'objectif prévu45(*)...
Ainsi,l'acceptation du peuple,la persuation des gens
réticents,la mobilisation des esprits favorables à
l'installation du français dans le pays :tout cela,ce n'est qu'une
phase dans cette oeuvre gigantesque..
Car l'étape réelle,fondamentale et
essentielle,c'est la mise en place des institutions étatiques
(écoles ou facultés) chargées d'enseigner cette langue
à la présente génération..et comme nous l'avons
dit,le temps fera ensuite son oeuvre,puisqu'il faut au moins deux
générations successives pour que le français
s'installe-de manière timide certes-maisz il n'en aurait pas moins
trouvé une assise authentique à partir de laquelle il pourra se
propager à travers tout le pays..
Or cette incursion inattendue dans une société
de tendance traditionnelle et à plus forte raison,fermée,pourra
troubler les uns ,mais n'empêchera pas toutefois contenter les autres
Les uns pourraient y voir une atteinte à la langue
nationale,en l'occurrence l'arabe,peut-être l'avènement d'une
rivalité entre les deux langues,chose qui s'avèreraa impossible,
puisque l'arabe demeure et demeurera toujours la langue officielle,dont il
est difficile de se passer..
Le français est d'abord une langue de culture et cette
culture aux aspects multiples doit être connue et
appréciée dans ses grandes dimensions,ce qui permettra à
la masse cultivée d'établir un pont entre les deux
cultures :la culture française et la culture arabo-musulmane,c'est
ce qui a permis au Guide de la Révolution de tirer la
conclusion :une conclusion juste et profonde lorsqu'il s'est
penché -lors de sa dernière visite en France-sur les valeurs
d'ordre humanitaire contenues dans la culture française..
Cette visite inoubliable a permis au peuple libyen de
connaître les caractéristiques de cette culture ,d'en
appréhender les mécanismes cachés,mais aussi,et c'est
ça ce qui est essentiel,de saisir la portée de la langue
française en tant qu'outil de communication et de savoir,de
s'intéresser à l'entendre à travers l'audio_visuel et
d'essayer d'en comprendre le sens
On ne doit pas oublier que cette visite a déjà
permis la prise des mesures adéquates pour le renforcement et la
consolidation de la didactique des langues et spécialement le
français...
Lorsqu'on écoute l'intervention tenue, il y a peu de
jours par un responsable de l'enseignement, on se rend compte d'emblée
que la teneur intégrale est centrée exclusivement sur la
réforme touchant l'administration et les modalités de
contrôle et d'inspection sans faire état de façon
évidente du contenu des programmes encore moins de la
méthodologie actuellement en vigueur dans les centres d'enseignement.
Ce qui surprend davantage, c'est le fait de n'avoir pas
souligné les efforts déployés par les corps enseignants en
vue d'améliorer progressivement et de façon constante le niveau
de l'enseignement en Libye.
Il serait juste d'affirmer ici en toute franchise que les
sacrifices consentis de bon gré par les enseignants de lIBYE
dépassent de loin le cadre du patriotisme.
Ainsi, modifier la structure administrative actuelle, faire un
retour à la centralisation, phénomène déjà
démodé et archaïque, renforcer l'appareil d'inspection et de
contrôle, ce serait en toute évidence mettre en doute et
l'intégrité des enseignants et la bonne volonté du
personnel administratif.
Toute réforme, selon moi, doit s'insérer dans
un cadre plus vaste, plus réel, à savoir le contenu de
l'enseignement et la méthodologie par le biais de laquelle un tel
enseignement peut avoir accès en toute aisance à l'esprit de
l'étudiant.
D'un autre côté, élever le niveau des
connaissances, améliorer la qualité de l'enseignement, inciter le
monde universitaire à une prise de conscience plus authentique de son
identité et de sa personnalité propre, former des hommes de
demain capables d'affronter avec courage les problèmes de la vie, tout
cela ne se réalise pas en effet au moyen d'une réorganisation
systématique de l'appareil administratif mais par une réforme
radicale des programmes en vigueur, c'est à dire de la matière
que l'on insuffle à l'étudiant, qui, au fil des ans, le
transforme et le modèle, selon qu'elle ait été bonne ou
mauvaise.
Pourquoi, à la dernière session, le taux de
réussite était-il si faible, dans la plupart des facultés?
Cet échec était-il dû exclusivement à la mauvaise
volonté des enseignants? Ne serait-il pas mieux de chercher les causes
ailleurs? Car, comment pouvait-on accuser à la légère des
gens qui ont donné tout pour rendre la Libye ce qu'elle est ce nos
jours: un symbole de fierté et de progrès
particulièrement aux yeux du tiers-monde?
Pour mieux comprendre les raisons de cet échec, il
serait bon de sonder le milieu social de l'étudiant, ou pour mieux dire,
la société dans laquelle évolue l'étudiant. Ce
dernier, pour une raison ou pour une autre, est devenu difficile, moins
malléable qu'autrefois, si bien que la mission de l'enseignant
s'avère de plus en plus pénible.
D'ailleurs pourquoi parle-t-on d'échec alors qu'il
s'agissait en réalité d'une sélection établie selon
des critères rigoureux et rigides, que des conditions de planification
ou de gestion avait dictés et rendus nécessaires?
Pour dire vrai, l'étudiant, loin de penser que son
avenir est subordonné aux études qu'il accomplit, croit que, se
fiant au régime libéral actuel, le travail seul lui ouvrira les
portes du succès et de l'argent, qu'aucune étude, quelque
importante qu'elle soit, ne pouvait réalise. Pour lui, les perspectives
d'avenir sont vagues, presque bouchées, ainsi une seule solution s'offre
à lui, c'est d'embrasser une carrière quelconque et en attendant
que les circonstances lui permettent de réaliser cet objectif, il se
rend à la faculté et fait semblant de s'intéresser aux
études, tout simplement pour ne pas susciter le courroux de ses
parents.
C'est pour cette raison que l'on constate des
désaffections,des abandons de la part des étudiants. Ils sont
devenus si rétifs, si récalcitrante qu'il n'est plus possible
pour nous, enseignants de ce début du nouveau siècle, de leur
faire connaître leur devoir et d'ouvrir pour eux les portes de
l'espérance.
Ce n'est pas tout, on remarque un relâchement total de
l'autorité parentale. La vertu ,les principes moraux, le respect
d'autrui, la bienséance, le civisme, la discipline, tout cela ce sont
des notions qui n'ont plus d'existence dans l'univers universitaire. On triche
sans vergogne, on fait montre d'une paresse qui provoque le
dégoût ,d'un manque total de volonté et malgré cette
attitude totalement négative, on réclame éperdument ou
plutôt on "exige" de force une bonne note.
La famille est désorganisée. Plus de
remède pour cela. Nous vivons dans une société qui fait
l'éloge de la matière à un degré tel qu'il serait
impossible de distinguer le vrai du faux.
Donc il n'y a pas lieu de s'alarmer sur les
conséquences de cet effondrement social et moral, car tout a
été prévisible, en particulier son incidence
néfaste sur le niveau de l'enseignement.
On se demande souvent pourquoi l'étudiant libyen
trouve beaucoup de difficultés pour se familiariser avec le
français .Certes, le français est une langue
étrangère, et on doit l'apprendre comme telle, c'est à
dire, que l'on n'est pas obligé d'en maîtriser tous les
mécanismes, et que l'on se borne tout simplement à en
connaître rien que ce qui est usuel dans le monde des relations
humaines.
Autrefois, on enseignait le français comme presque une
langue de civilisation et de communication mais aujourd'hui et après
son retour dans les facultés qui remonte déjà à
plusieurs années, cette langue ne fait plus déjà l'objet
d'étude approfondie.
, Appris aux étudiants selon une méthode quasi
factice et mécanique, délaissé résolument par le
libyen qui n'y voit qu'un moyen d'aliénation et d'effacement
d'identité, oublié totalement par la plupart de pionniers
des années soixante -dix qui ne l'utilisent plus jamais depuis
cette époque, le français en Libye est tombé en
désuétude et on l'a placé pour de bon aux oubliettes.
Des ouvrages en français, il n'y en a pas :aucune
librairie aujourd'hui,et nous disons cela en connaissance de cause,n'est
prête à vous offrir des manuels en français encore moins
dans d'autres langues,même les bouquinistes qui ont fait le
délice de notre enfance ont disparu pour être remplacé par
des vendeurs de la camelote et d'autres colifichets inutiles.
Aujourd'hui l'on se met à apprendre le
français, on l'apprendra comme une langue morte, qui n'intéresse
personne et que personne n'utilise, que ce soit dans la vie pratique ou
civile, voilà ce qui a principalement motivé cette
négligence de la part des étudiants , une réforme pour
l'enseignement de cette discipline , demeurera insuffisante même si l'on
augmente les heures de cours, et en révisant globalement le
système,si l'on ne prend pas dès à présent la
décision de l'introduire au niveau du primaire ou du secondaire
,initiative qui, nous en sommes certain, apportera ses fruits dans les
années qui viennent....
Conclusion :Peut-on introduire le FLE
dans les collèges et les lycées libyens ?
Une langue,quelle qu'elle soit,c'est une culture,une
civilisation séculaire,une longue histoire,avec ses hauts et ses
bas,véhiculant des événements de caractère
politique,socio-économique et idéologique,sur tous les plans
...C'est en effet une histoire où se montre dans toute sa grandeur et
sa faiblesse,le combat de l'homme pour sa survie..
Et quand on parle de la langue française,un
kaléidoscope d'images enchevêtrées et complexes envahit
notre tête,traverse tel qu'un éclair fugace notre esprit et
aussitôt, nous nous sentons comme pris dans un univers
culturel,civilisationnel et historique ,qui nous renvoie vers un passé
révolu mais encore vivant dans notre monde actuel46(*)...
Dès lors,pour apprendre une telle la ngue,ce n'est pas
au bout de trois ou quatre ans,on n'apprend pas à la
légère et au bout d'un temps assez court,une langue
véhiculaire des composantes humaines ,des humanités universelles
et séculaires...
Ce sera une tentative absurde ,vouée d'avance à
l'échec !
Aussi,l'apprentissage du français doit-il se faire
à un âge où l'étudiant se sent plus apte à
l'assimiler, pour pouvoir s'en servir au moment voulu, :un enfant de six
ans est plus capable à apprendre une langue qu'un enfant de douze
ans47(*)
Parce que le premier est doué d'un esprit encore
vierge tout s'imprime aisément,tandis que le second ,en raison de son
âge,trouverait des difficultés éventuelles dans
l'assimilation de cette langue :ces difficultés peuvent être
cernées et circonscrites en deux points principaux :un enfant de
douze ans peut avoir des problèmes d'ordre psychologiques,des troubles
caractériels,qui l'empêchent de se concentrer exclusivement sur
l'objectif envisagé,à savoir l'apprentissage de la
langue ;il peut également ne plus avoir cette
ingénuité, cette disposition spontanée ,cette candeur et
en fin cette naîveté ,autant de facteurs que l'enfant de six
ans peut mettre en valeur sans le savoir pour réaliser des
performances dans l'acquisition de la langue
Mais que l'enfant de douze ans ne peut pas posséder de
façon déterminante48(*)..
Dès lors,l'introduction du français dans les
écoles primaires et les lycées est devenu désormais un
impératif ,une nécessité de caractère
national49(*)..
Des mesures doivent être prises dans ce sens -et on doit
procéder comme c'est l'usage par étapes
Car on ne pourra jamais réaliser une telle entreprise
d'un seul coup-- :il importe donc de commencer par une ville ou à
plus forte raison,une région,comme celle du sud du pays, comprenant
Zouara,Sabrata et les autres villes avoisinnantes.dans chaque ville,on
instituera une classe de français où l'enfant accédera
progressivement à la connaissance de cette langue..
Pour les cadres enseignants,on doit faire appel à des
instituteurs de français ou des instituteurs bilingues venant du Grand
Magreb(Tunisie,Algérie,Maroc) pour une durée de cinq ans
puis,après à l'issue de cette période,ces mêmes
instituteurs seront officiellement mutés dans une autre région
du pays pour accomplir la même mission :dans ce contexte' et dans
l'intérêt général,nous recommandons le
renouvellement du contingent du personnel enseignant venant des mêmes
pays et ce,pour tirer le meilleur parti des potentialités existantes
au niveau du Grand Magreb arabe...
Il faudrait s'assurer une préparation des programmes
au contenu réaliste et souple avec une planification rigoureuse des
objectifs
Car tout enseignement et en particulier du FLE,doit
prévoir un programme délimité,progressif,doté d'une
souplesse et d'un esprit réaliste adapté au niveau,à
l'environnement et à la nature des futurs apprenants50(*)
...
L'élaboration de ce programme doit se réaliser
en fonction des grandes lignes établies par des spécialistes
libyens,en particulier les quelques didacticiens chevronnés
actuellement en exercice ou même mis en retraite51(*)...
Ces propositions doivent être prises en
considération si l'on veut vraiment que les objectifs relatifs
à l'enseignement du FLE se réalisent et donnent leurs fruits
Nous avons démontré -preuve à
l'appui-tout au long de ce mémoire que l'enseignement du FLE dans son
état actuel laisse à désirer et depuis son installation
dans les facultés ,cet enseignement n'a pas donné des
résultats concluants ou positifs,à en juger par le niveau des
diplômés dont nous avions déjà fait état
dans les chapitres précédents ...
Par anticipation,nous sommes convaincus dès à
présent,que la conclusion que nous allons tirer de cette recherche ne
sera pas optimiste et que l'enseignement actuel du FLE a besoin effectivement
d'une réforme radicale... !
Chapitre septième
Pour une ouverture réelle sur le monde :le
passage d'une société quasi hermétique à une
société ouverte.
Introduction :La
société libyenne et l'hermétisme
culturel
Quelles sont au juste les spécificités de la
société conservatrice ?
D'abord,posons ouvertement la question suivante,qu'est-ce
qu'une société conservatrice ?
Est-ce une société renfermée sur
elle-même ?
Est-ce une société qui obéit
volontairement à des règles de vie tout à fait
particulières,
Est-ce une société qui applique une sorte de
mode de vie qui n'est pas conforme à la nature des choses ?
Ou encore une société qui ne reconnaît
d'autres lois que les siennes propres qui sont généralement
d'obédience religieuse ou idéologique ?
Ce n'est pas tout cela,loin de là,une
société conservatrice ,c'est une société
,fondée sur de caractéristiques essentiellement spirituelles et
psychiques ,semble se suffire à elle-même
pénétrée du respect,de la
vénération pour la puissance divine,d'oû elle tire toute
légitimité et toute justice et même sa raison
d'exister
Elle croit ne vive que pour cet objectif
La société conservatrice ne peut étendre
sa vie ou son pouvoir d'exister au-delà de certaines
limites :l'espace oû elle évolue s'en trouverait comme
délimiter par des frontières que nul ne franchira
Et à l'intérieur de cet espace étroit
semble se mouvoir suivant des actions et réactions constantes
diverses de tendances idéologiques réligieues philosophiques
ou politiques
La famille reste toujours une composante fondamentale de la
société,qu'elle soit conservatrice ou ouverte,qu'elle soit de
type tribal ou même patriarcal
La tribu est une petite société
étroitement solidaire,liée par une manière de vivre et de
penser uniforme,la tribu est une entité autonome presque totalement
indépendante :elle constitue à elle seule une famille,mais
une famille plus large et plus nombreuse que la famille proprement dite...
Or la société libyenne est à l'origine
d'un certain nombre de tribus disséminés çà et
là à travers le grand territoire libyen...mais en tout cas
demeure de caractère et de nature homogène
Puisque tout idée
d'hétérogénéité de la
société libyenne est à écarter d'office,
la société dans sa nature composite est
homogène ;car elle est nantie d'une seule identité
individuelle ,en l'occurrence, la race libyenne fondée sur une seule
doctrine religieuse
Par contre,notre société ,comme par ailleurs
toute autre société est composée de couches sociales
différentes..Il existe des frontières évidentes entre ces
différentes stratifications sociales :ce n'est pas seulement au
niveau matériel qu'on mesure ces différences,c'est aussi au
niveau culturel :il y a des couches qui sont favorisées à
la fois sur le plan matériel et culturel..
Il y en a d'autres qui restent par la nature des choses
défavorisées à la fois sur le plan culturel comme sur le
plan matériel
Ce qui est évident ,c'est que le traditionalisme se
trouve toujours ancré dans les couches les plus
défavorisées ce qui nous conduit à poser cette question
cruciale : le traditionalisme est-il un avantage ou un désavantage
pour le progrès social ?
Nous touchons maintenant au fond du problème :le
traditionalisme est -il un obstacle à l'ouverture sur le monde ?le
traditionalisme empêche-t-il la société d'évoluer
,d'accepter cette nouvelle forme de culture ,à savoir l'usage du
feançais à côté de l'arabe ?
C'est vrai que c'est un problème difficile,puisque cela
nécessite d'abord une réforme au niveau des mentalités en
vue de faire prévaloir la portée de la culture française
1-Quelle place et quelle influence pour le français
dans la société ?
Le français face à d'autres langues :si
l'on juge le français en tant que de communication et de culture,l'on
trouve qu'il est plus maniable,plus souple que toutes les autres langues de la
planète !
Opposé à l'anglais,langue de commerce,de
finance et d'industrie,le français est une langue qui se plie
aisément à toutes les situations de communication
,épousant toutes les formes de pensée
Il est vrai que l'anglais est riche ;il est trop riche et
même plus riche que le français ou que l'arabe,en raison bien
entendu de la prolifération d'innombrables expressions issues de
toutes les couches sociales d'une diversité extraordinaire ,soit aux
Etats-Unis,soit dans les nombreux pays anglophones
Cet état de choses a permis à l'anglais
d'occuper une place quasi privilégiée à l'échelle
mondiale et dans les instances internationales
Alors que le français,lui aussi,enrichi incessamment
par les pays francophones,qui sont en réalité moins
développés que les pays anglophones,est resté quand
même un instrument de communication verbale privilégié
des sociétés bourgeoises et galantes ou de la vie
mondaine...
Dès lors,on considère le français comme
une langue moderne susceptible de favoriser le développement du savoir
-vivre chez l'apprenant
Effectivement ,de nos jours,le français demeure la
meilleure langue de la galanterie,de la mondanité et du
savoir-vivre...
Nous avons déjà signalé que,grâce
au développement des Salons au cours des siècles
passés,le français avait pris son essor à travers
l'Europe..
Ces Salons furent alors fréquentés par les
écrivains les plus célèbres de France et c'est
grâce à eux que le français a évolué de
façon considérable et a franchi toutes les frontières des
pays considérés comme fermés
De plus,on voit que dans les pays arabophones,les couches
sociales supérieures (high society) enseignaient de façon
particulière le français à leurs enfants...
Et quand on parle de cette langue,c'est pour dire le plus
souvent qu'elle est réservée à la hiérarchie
sociale dirigeante...
De nos jours,parler le français,cela ne relève
absolument plus du snobisme,au contraire,on trouve cela tout à fait
normal et qui s'insère de plus dans le cadre des conventions sociales
tacites ...
Les pays francophones usaient exclusivement de cette langue
dans leurs tractations commerciales et culturelles,en faisant apparemment fi
de leurs propres langues,qu'ils jugeaient pour de bon comme insuffisantes ou
incompréhensibles pour l'autre partenaire....
C'est pour dire que le français n'est pas seulement
une langue ,elle est aussi et demeure toujours comme telle, une langue de
savoir vivre et de relations entre les gens de la même
société ou des sociétés différentes
Le français est une dynamique linguistique
évolutive...
Actuellement,le libyen apprend le français dans le
cadre d'une vision particulière
C'est ou bien pour décrocher un diplôme
quelconque,ou bien pour entreprendre un voyage en Europe
Au cours de nos visites à des centres d'enseignement
du français,(en dehors du système officiel),nous avons
remarqué que l'on enseignait le français dans le but de
préparer les apprenants à être de futurs touristes :le
centre d'intérêt est toujours axé sur des thèmes
courants tels que au restaurant (demander le menu ;choisir votre
dessert,opter pour telle ou telle boisson ;payer l'addition ;donner
un pourboire au garçon en lui disant merci avec un sourire
artificiel)
Cet exemple illustre pleinement d'autres thèmes qui
tournaient autour du même centre d'intérêt
Le français n'a pas seulement pour fonction de
matérialiser des thèmes de ce genre ;le français a
une fonction plus noble,plus humaine
En plus de ses aspects multiples de la communication (cela
s'insère dans le cadre de la pragmatique que le système
d'enseignement actuel semble ne pas connaître) ;ses nombreuses
tendances conversationnelles
Il est un autre point que nous devons souligner
ici :c'est la société libyenne,le multimédia et le
français :
Ainsi un des moyens sûrs et efficaces ,comme chacun
sait,pour apprendre une langue étrangère est probablement
l'utilisation intensive du multimédia !
Toutes les méthodes d'apprentissage modernes
d'ailleurs s'appuient essentiellement sur les mécanismes du
multimédia pour transmettre aux apprenants un savoir
programmé,rigoureusement élaboré et solidement
charpenté52(*)...
L'efficacité du multimédia dans l'apprentissage
du français est indubitable
Donc il importe à nos institutions scolaires et
universitaires de recourir au multimédia pour élargir les
horizons intellectuels de nos jeunes étudiants et de moderniser du
même coup le système éducationnel qui est devenu au fil
des ans caduc,désuet ,impropre pour assurer le progrès
souhaité dans le domaine de l'éducation et du savoir53(*):
-Le français est un outil de
communication.
Le français est un outil de communication aux multiples
aspects
Tous les pédagogues,les didacticiens et le monde des
experts en matière d'éducation peuvent confirmer ce point de
vue
Le français n'est pas seulement,comme nous l'avons
souligné,une langue des sentiments et du savoir-vivre,c'est aussi et
avant tout une langue de communication ,susceptible de mobiliser tout un
arsenal d'expressions et de termes épousant toutes les circonstances et
les situations d'échange verbal....
C'est pourquoi toutes les nations de la planète
éprouvent du goût pour cette langue dont Rivarol dans son ouvrage
fondamental intitulé »l'universalité de la langue
française » avait largement état ,en s'appuyant sur des
réalités concrètes,décrivant avec une
sincérité à toute épreuve,l'expansion de cette
langue à travers l'Europe et le monde
Grâce à sa souplesse et à sa
fluidité qui ne se trouvaient-à part peut -être
l'anglais-dans aucune autre langue de la planète
Depuis le retour de notre pays au sein de la
communauté internationale,des visiteurs de presque toutes les
nationalités commençaient déjà à affluer
vers notre pays....
Or,ces visiteurs,venus des quatre coins de la
planète,étaient des promoteurs des projets
culturels,économiques ou sociaux,et pour faire comprendre leurs
projets,ils étaient armés d'une seule langue,car une seule langue
suffirait pour cela,à savoir le français..
Tous ces visiteurs potentiels étaient de haut
rang,c'est-à-dire qu'ils occupaient des dignités de la haute
hiérarchie dans leur Etat respectif
Ces personnalités qui n'étaient pas des
français,mais qui parlaient le français d'une manière
impeccable,ont eu besoin d'un interlocuteur valable,c'est-à-dire une
personnalité libyenne de même rang qu'eux et qui s'exprimait
impeccablement en français
C'est à ce point que nous devons nous arrêter,car
c'est là le défaut de la cuirasse,puisque cette
personnalité dont on a besoin d'urgence n'était pas
là ;elle était absente ou pour dire franchement elle
n'existait pas....On l'avait beau chercher,elle n'était nulle
part !
Et ces visiteurs étrangers ,qui sont des investisseurs
potentiels,venus pour servir notre pays,sont retournés
bredouille,c'est-à-dire sans que les projets envisagés n'aient
vu le jour
C'étaient en fait des projets morts-nés
Dans ce cas,à qui incombe la faute ?
Est-ce à notre système
éducatif ?est-ce à notre Etat,qui ne semblait pas avoir tenu
compte de la coopération entre les nations ?ou est-ce à
nous-mêmes ,paisibles citoyens libyens,vivant le présent
sans songer à l'avenir ?
En vérité,pour parler à coeur ouvert,le
système éducatif,l'Etat,c'est nous et par conséquent nous
sommes tous responsables devant cet état de fait,de cette lacune ou
même pourquoi pas ?de cette catastrophe,de ce désarroi que
nous supportons avec résignation mais aussi avec beaucoup de
regrets...
Or apprendre le français non pas pour être de
futurs touristes,mais pour utilisateur potentiel de cette langue dans toutes
les circonstance
La plupart du temps on insiste de manière
exceptionnelle sur l'enseignement de l'oral
Il est vrai néanmoins que l'oral est un pilier
essentiel dans l'apprentissage d'une langue54(*)
Surtout au stade préliminaire de cet apprentissage
,mais nous pouvons souligner que cela n'est pas suffisant pour donner
à l'apprenant le bagage linguistique nécessaire pour pouvoir
l'utiliser à bon escient
Or la graphie,comme la phonie,demeure une
nécessité absolue dans tout apprentissage d'une langue, et en
particulier le français,dont l'orthographe semblait être ,au fil
du temps,la bête noire de tous les français
eux-mêmes :pour eux,nous voudrions dire les français,celui
qui maîtrise l'orthographe,rien que l'orthographe,est capable dès
lors de maîtriser la langue55(*)..
C'est en connaissance de cause que nous affirmons
cela :l'écriture doit occuper une place fondamentale dans notre
système d'enseignement ....c'est un point capital qu'il ne faut jamais
méconnaïtre ou ignorer
Nous osons dire cela, parce que au cours de nos visites
dans les départements de français,nous nous sommes rendus compte
que les enseignants privilégient l'oral d'une manière quasi
exclusive,sans prendre en considération l'importance de
l'écrit,surtout à cette phase d'apprentissage
D'autre p)art,si l'élocution est très
indispensable dans tout type d'apprentissage ,il n'en demeure moins que
l'écrit ,lui aussi,est très nécessaire,car
l'écrit,dans notre système d'enseignement actuel demeure
lacunaire ,insuffisant,inefficace et inopérant
Nous reparlerons de ce problème avec plus de
détails dans le chapitre suivant
-Tout progrès ,de quelle que nature
qu'il soit,est subordonné à l'usage des langues
étrangères.
Le français est-il nécessaire dans notre pays?
Le français, de nos jours,s'avère de plus en plus
nécessaire à la marche de la vie sociale, économique et
politique de notre pays. Contrairement à ces esprits malades qui ne
voient dans cette langue qu'un moyen d'acculturation ou d'effacement
d'identité, le français,en dépit des moyens
matériels insuffisants, occupe de nos jours une place quasi
privilégiée dans nos institutions d'enseignement, puisqu'on se
rend compte que le français n'est pas seulement véhiculaire de
la technologie et d'autres disciplines scientifiques, d'ailleurs d'importance
vitale pour notre évolution vers les progrès modernes,n'en
demeure pas moins un outil indispensable dans nos relations quotidiennes. Sa
nécessité demeure donc plus que primordiale et son apprentissage
pour les générations présentes et à venir est
déjà au centre des préoccupations des autorités
officielles.
Au niveau des organisations à vocation
économique et même culturelle, le français constitue un
instrument impératif, voire bénéfique pour
l'établissement des rapports humains à l'intérieur et
à l'extérieur de ces secteurs productifs. C'est pourquoi l'on ne
saurait s'en passer sans tomber dans une espèce de marasme
économique réel.
Depuis qu'on a pris la décision de procéder
officiellement à une réforme de l'enseignement de cette langue,
en vue de la relancer sur des bases moins traditionnelles et plus pratiques,
selon la conception des anciens responsables de l'éducation, le
français a commencé dès lors à prendre du recul
dans le pays, les méthodes d'apprentissage accusent des lacunes, se
révèlent trop arides, moins souples, moins malléables que
par le passé, une telle rigidité rebute en quelque sorte nos
jeunes qui le trouvent très fastidieux, voire difficile à
assimiler, ce qui les pousse à ne plus y donner une grande
importance, en dépit de leur attachement pour cette langue56(*)...
Toutefois,le français ne demeure pas pour nous le seul
outil indispensable pour nos rapports avec le monde extérieur. D'autres
langues vivantes sont également très nécessaires.
Où en est-on alors de leur enseignement? Sont-elles
appréciées par la génération présente?
Est-on parvenu à les assimiler et à en connaître les
secrets? Certes si l'Etat attache une importance quasi particulière
à l'étude des langues vivantes dans les institutions scolaires et
universitaires, le public qui est directement concerné, répugne
à s'y appliquer et voit dans les langues étrangères une
forme d'aliénation des esprits. C'est pourquoi l'étude des
langues est restée jusqu'à nos jours au stade préliminaire
et n'a guère avancé,ce qui a pour effet de torpiller
systématiquement les objectifs de l'Etat en ce domaine.Le
français,tout comme l'anglais d'ailleurs,n'a pu être
maîtrisé par la génération universitaire actuelle,
pourtant l'on constate de nos jours que ces deux langues sont les plus
répandues de par le monde, aussi bien sur le plan technologique,
commercial que littéraire. Il demeure cependant impératif de se
pencher sur ce problème et d'y voir ce qui entrave la vulgarisation
libre et spontanée de ces langues parmi la masse universitaire et
scolaire. Rares sont ceux qui maîtrisent effectivement l'anglais ou le
français et l'on rencontre même des docteurs dans ces deux
disciplines qui sont loin d'en avoir une maîtrise parfaite.
Les langues étrangères que nous sommes
désormais condamnés à connaître, ne sont pas une
forme d'impérialisme culturel, encore moins des facteurs d'effacement
d'identité, au contraire, elles sont nécessaires dans la mesure
où elles nous permettront d'avoir accès à l'univers
technologique, social, économique des pays qui avaient franchi
d'énormes étapes dans la voie du progrès humain, c'est
là l'objectif essentiel de la connaissance des langues. Autrement l'on
serait réduit à consommer passivement tout ce que pouvait
créer le monde occidental sans qu'on puisse avoir la moindre
idée du progrès accompli jusqu'à nos jours. D'où il
résulte que l'enseignement des langues demeure nécessaire et
impératif, si l'on veut que nous ne perdions pas l'espoir dans le
progrès et la prospérité à tous les
niveaux57(*).
D'autre part, on se rend compte de nos jours que le
français a déjà perdu sa vitalité et son influence
et qu'il est en effet en régression radicale.
Savons-nous pourquoi cette langue est en agonie, en
dépit de la place importante qu'elle occupe dans les programmes? Comme
nous l'avons déjà affirmé précédemment, le
français a déjà perdu son pouvoir sur les esprits. Le
milieu socioculturel ne favorise pas la floraison de la culture et de la langue
françaises. Le système éducationnel, qui se penche
exclusivement vers l'arabisation intégrale, n'offre pas à
l'élève la nourriture suffisante en matière de
français. Outre l'absence totale des manuels sur le marché,
l'abandon quasi général de cette langue se manifeste à
tous les niveaux.
Par ailleurs, les étudiants même , avec lesquels
nous avons rencontré beaucoup de difficultés pour les amener
à maîtriser les mécanismes de cette discipline, en raison
évidemment de l'environnement social qui ne s'y prête guère
avec aisance, s'y montrent rétifs, parfois même
récalcitrants, refusant obstinément tout contact immédiat
avec cette langue,qu'ils jugent incommode et non conforme à leur
goût. De même que les cadres moyens et supérieurs, qui sont
censés d'ailleurs être en contact avec le progrès et la
modernisation, répugnent à apprendre le français qui
s'avère, selon eux, impénétrable et difficile à
acquérir58(*).
A vrai dire, le français dans notre pays, c'est la
débâcle, c'est la fin, la preuve en est que personne ne s'
intéresse à cette langue, même le public scolaire dans sa
plus grande majorité, comme nous l'avons réitéré
plus d'une fois, n'y attache guère d'importance. De ce fait,
l'enseignement essuie un échec sérieux, car l'opposition qu'il
affronte est des plus farouches D'ailleurs il n'y a pas eu lieu de
s'inquiéter la dessus, puisque le destin de cette langue était
prévisible depuis la dernière décennie, depuis qu'on a
lancé la campagne pour l'arabisation radicale et la mise à bas
toute forme de culture étrangère. Alors comment remédier
à cette régression? Pour rétablir le français dans
la place qu'il occupait au sein de la génération
précédente, au moins au niveau du public scolaire, il convient
impérativement de le restaurer au niveau des examens et concours
nationaux pour les futurs boursiers d'Etat à l'étranger de l'y
inscrire comme une langue obligatoire, au même titre que les autres
matières fondamentales. Car il ne suffit pas aux yeux de la population
scolaire de lui attribuer une importance particulière par rapport aux
autres matières, mais de lui réserver une place authentique dans
l'ensemble des programmes en lui conférant alors un caractère
obligatoire. C'est à ce moment que l'étudiant naturellement
attiré par des considérations relevant exclusivement de la
notation prendra du goût pour l'étude du français, et s'y
consacrera avec sérieux et beaucoup de volonté, parce qu'il s'y
sentira désormais motivé.
Oui, l'engouement de l'étudiant, son attachement
irréductible, sa soif du savoir, vont toujours vers les matières
qui lui procurent le plus de notes possibles aux examens.
C'est une vérité indéniable et tout le
monde s'accorde sur ce point. Ce n'est pas tout, la restauration du
français aux examens et concours permettra d'emblée de stimuler
parmi le grand public une sorte de motivation spontanée, un penchant
irrésistible vers la connaissance et la maîtrise de cette
discipline. Ce qui aboutit en fin de compte à une
généralisation bénéfique de l'enseignement du
français et à sa propagation à toutes les classes de la
société.
Restent alors la production et la vulgarisation des manuels,
instruments irremplaçables qui favorisent la réalisation de cet
objectif primordial. Les manuels importés, bien qu'ils soient loin de
répondre aux critères du milieu socioculturel de
l'étudiant, pêchent encore par des lacunes déplorables,
touchant plus particulièrement notre civilisation et nos traditions
séculaires,car jamais ils ne font allusion de loin ou de près
à notre culture ,encore moins à la culture arabo-musulmane, ces
manuels sont d'un apport en tout cas indéniable pour la maîtrise
de la langue et la connaissance de ses secrets, sans parler des
considérations historiques et civilisationnelles qui par ailleurs
très indispensables pour l'élargissement de nos horizons
culturels.
C'est ainsi que pour reconstruire notre système
didactique sur des bases consistantes, il est impératif de revoir la
méthodologie actuellement en vigueur et d'y apporter les
améliorations nécessaires, en particulier au niveau de
l'apprentissage grammatical, de reconsidérer le contenu intégral
des programmes, d'en faire table rase et d'en établir d'autres plus
authentiques et plus riches, susceptibles de stimuler la création et
d'aiguiser la réflexion des étudiants59(*).
Il est également grand temps de se pencher sur le
problème des enseignants en insufflant en eux la volonté de faire
plus d'effort en vue de réaliser davantage de progrès dans leurs
domaines respectifs de consolider leur culture générale,
d'enrichir amplement leurs connaissances en matière de la langue qu'ils
enseignent. D'ailleurs sont-ils au courant de la vie intellectuelle du pays?
Réagissent-ils aux manifestations culturelles périodiques?
S'intéressent ils à la connaissance des progrès accomplis
dans le domaine du savoir humain? Sont-ils disposés à donner de
l'importance aux idées nouvelles et d'en discuter en
conséquence?
Certes, de nos jours, rares sont les enseignants qui
consacrent leurs loisirs à élargir leurs horizons intellectuels
en se passionnant pour tout ce qui se publie dans l'univers des connaissances
humaines. Ainsi l'absence de curiosité, le manque de passion pour les
idées nouvelles, l'indifférence à tout ce qui se publie
dans notre société, engendrent à coup sûr une
rechute au niveau des connaissances, en déterminant
inéluctablement la baisse de la rentabilité et de la
compétence. L'indifférence,pour ne pas dire le mépris,avec
lequel l'on gratifie souvent les nouvelles publications est une preuve
irréfutable. Car la majorité de ce beau monde se réfugie
parfois dans une espèce de ladrerie quasi étrange, lorsqu'il
s'agit de l'acquisition des ouvrages d'esprit, où ils auraient pu
à juste titre recueillir ce qui est nécessaire à leur
métier tout en enrichissant leur bagage intellectuel, mais par malheur,
on lésine, l'on se montre d'une avarice plus que bizarre quant à
l'acquisition de ces instruments indispensables à notre carrière,
peut être soit par absence de ressources suffisantes soit parce que le
prix,à leurs yeux,en était extrêmement exorbitant.
Toutefois, il appartient à ces timoniers de l'avenir,
à ces artisans du monde de demain, à ces sculpteurs d'hommes, de
s'intéresser un peu plus davantage à leur formation
intellectuelle, de s'y livrer sans répit, car le monde évolue
sans cesse et tout est en mouvement et si l'on s'obstinait à ne pas
évoluer, l'on se priverait de la joie du progrès et du bonheur de
la réussite.
Comment pouvez vous alors avoir une prise de conscience
réelle de l'importance de votre noble mission? Il s'agit
évidemment d'être ouvert, d'être à jour et de
connaître les problèmes cruciaux de l'heure, d'affermir votre
volonté dans le progrès sous tous ses aspects et de ne pas se
borner au culte des choses futiles, dont vous ne récolterez rien, et qui
sont pour vous autant de perte de temps, de ce temps que vous devriez
d'ailleurs exploiter dans ce qui est profitable.
Certes votre mission est très pénible, puisque
vous avez affaire à des étudiants parfois terribles, difficiles,
souvent imperméables à la culture et au savoir. Il n'appartient
cependant qu'à vous de les rendre plus malléables, plus aptes
à comprendre les choses de la vie et d'être à même
d'assimiler ce qu'on leur inculque, pour devenir plus tard de vrais citoyens.
C'est une besogne difficile certes,mais vous devez accepter tous les
problèmes qu'elle soulève, problèmes que vous ne devrez
pas manquer d' affronter avec courage et détermination.
Or vous ne pouvez jamais faire face à ces
problèmes que lorsque vous y êtes préparé, soit par
votre longue expérience dans le domaine et par votre culture soit par
votre ingéniosité de vouloir s'en sortir par les moyens
disponibles. Mais la majorité des collègues,au moindre petit
obstacle, se laissent abattre en abandonnant tout au hasard. Cette faiblesse
qui est due en effet à une démoralisation quasi totale, ne pourra
que contribuer davantage au désarroi et au désespoir dont on est
déjà accablé, conséquence des circonstances
matérielles insurmontables.
Il convient donc de se faire une idée nette de la
mission que la société vous confie et de procéder à
un examen autocritique, afin de mettre en évidence les points faibles,
tant au niveau de vos connaissances intellectuelles que de votre
personnalité et d'y remédier, ce qui vous permettra alors de
concevoir aisément une vision globale de l'importance de votre
carrière.
S'attacher à élargir le champ de notre savoir,
mettre en relief les lacunes que nous traînons avec nous tout au long de
notre vie passée, combler ces lacunes grâce à une
étude assidue et sérieuse, réaliser des progrès
adéquats et ingénieusement conformes à notre aspiration,
voilà en fait ce qui contribue à nous faire sortir de l'impasse
où nous végétons.
Alors y aura-t-il bientôt une nouvelle renaissance du
français? Une langue, comme le français, ne peut
s'acquérir que par des efforts permanents, une action authentiquement
concrète, issue d'une motivation profonds et réelle, sans oublier
le goût psychologique qui n'en contribue pas moins à rendre cette
tâche plus aisée et plus réalisable. Une formation solide
des jeunes en cette discipline, nécessite en effet une planification
rigoureuse des programmes, une large vulgarisation des manuels conçus
selon des critères socio-économiques inhérents à
notre société et non pas en référence à des
réalités sociales qui n'ont aucun rapport avec le milieu de
l'étudiant.
L'étude de la langue ne se borne pas, comme on a
tendance à le faire jusqu'à nos jours, à l'exploitation
d'un lexique figé, en oubliant délibérément de
souligner les principes qui sont à la base de la structure de la langue:
c'est là l'erreur fondamentale dans laquelle s'enlise l' enseignement de
la grammaire, qui prend d'ailleurs sa source dans une réforme entreprise
par le C. R E. D. I. F dont tous les travaux en ce sens n'ont pas par ailleurs
abouti à des résultats probants.
On peut dire sans nous tromper que la grammaire fut
délaissée par notre enseignement, ce qui a provoqué comme
conséquence logique de cet abandon une régression lamentable au
niveau des connaissances en cette langue. Les étudiants, quel que soit
leur niveau, lisent mal le français; ils sont incapables de le
comprendre et de s'en servir pour s'exprimer, butant constamment à des
difficultés grammaticales et lexicales. La baisse du niveau est un
phénomène connu parmi le public universitaire. C'est alors qu'une
réforme radicale en ce domaine doit être entreprise en vue de
remédier à cet état de choses, en restaurant la langue,
qui est un outil usuel dans notre enseignement, ce qui assure
l'élévation du niveau des connaissances et d'être à
même de répondre à l'évolution du monde moderne.
Conclusion
:Le français dans le
monde
-Quelles sont les caractéristiques du FLE ?
On enseigne le français comme une langue
maternelle......
On enseigne le français comme une langue seconde et on
enseigne le français comme une langue étrangère....
Et entre les trois systèmes d'enseignement la
différence est considérable..
Puisque naturellement chaque type d'enseignement
possède son programme et ses propres méthodes et il existe dans
ce cas des frontières entre les programmes..des frontières
connues et qu'on ne peut pas franchir sans raison apparente
Le français,langue maternelle,s'enseigne selon des
méthodes et des démarches connues par l'enseignant de la
matière et auxquelles il a été préparé
pendant des années pour acquérir la compétence
indispensable qui lui permettra de se charger de cette mission..
Le français,langue seconde seconde,s'enseignait au
moyen d'autres méthodes ,avec un autre programme dont le contenu
diffère de beaucoup du progra mme du français,langue
maternelle60(*)
Mais le français langue étrangère ne
s'inspire ni de l'un ni de l'autre programme :il possède un statut
particulier ;un programme que l'on appelle « le français
fondamental 61(*)» et qui se destine uniquement aux apprenants des
pays européens dont la civilisation et la culture s'apparentent plus
ou moins avec évidence à la civilisation et à la culture
françaises
Or les pays arabophones et parmi eux notre pays,ne sont qu'un
prolongement de ce type d'enseignement :c'est une sorte d'intrusion
évidente,une tentative d'appliquer le FLE, tel qu'il est ,sans
réforme,sans procédures d'adaptation,aux pays arabophones...
C'est pourquoi nous avons affirmé,à maintes
reprises,notre position à l'égard des manuels inscrits
actuellement dans les programmes d'enseignement du FLE et nous n'avons pas
manqué de nous opposer fermement au contenu souvent d'une platitude et
d'une niaiserie insupportables..
Comment promouvoir l'enseignement du FLE :c'est la
question cruciale !
Poser une telle question ,c'est s'arroger en fait d'un
pouvoir qui ne nous appartient pas,puisque cela incombe en premier lieu
à des instances universitaires d'améliorer,de renforcer le
système actuellement en vigueur..
Mais ,en tout cas, cela ne nous empêche pas toutefois
de contribuer pour notre part ,en tant que chercheur spécialiste en la
matière,d'apporter notre pierre à l'édifice et d'essayer
dans la mesure du possible de relever les lacunes ,les insuffisances et d'y
remédier..
D'abord,comme nous l'avons souligné maintes fois,les
programmes du FLE en Libye ou tout au moins les manuels que les
collègues enseignants utilisaient dans leurs cours,ne sont pas faits
pour l'apprenant libyen ,qui se caractérise en effet par une
culture,une mentalité et un esprit profondément
différents de ceux de l'apprenant européen..
Il importe donc de concevoir et de mettre en place des
programmes conformes à l'esprit de l'étudiant libyen,des
programmes qu'il pourra ,dans la phase préliminaire de son étude
de la langue,,de digérer et d'assimiler en toute aisance
De plus pour parvenir à la concrétisation de cet
objectif fondamental,l'étudiant libyen a besoin des pédagogues
,des didacticiens spécialistes et non pas des docteurs qui sont
souvent incapables de connaître les besoins de l'étudiant et
aussi ,ce qui est encore plus grave,les techniques et les méthodes de
l'enseignement du FLE62(*)
Nous affirmons cela en connaissance de cause :c'est
d'ailleurs la conclusion que nous avons tirée de nos multiples
investigations et des nombreuses recherches faites avant de
procéder à la mise au point de ce mémoire,qui
reflète,non seulement la réalité crue de la didactique du
FLE en Libye,mais aussi se présente comme un projet applicable en vue
de l'amélioration de la situation de l'enseignement en Libye...
Chapitre
huitième
Comment nous concevons la didactique du français
.......
Introduction :
-Comment adapter l'enseignement du FLE
à l'esprit et au niveau de l'étudiant.
Nous avons avancé plus d'une fois que l'objet
principal du présent mémoire demeure toujours
l'étudiant :il est le centre et le pivot de nos recherches et de
nos réflexions
Ainsi pour examiner de plus près le niveau de notre
étudiant ,sonder l'étendue de ses connaissances
particulièrement en matière linguistique,pour mieux
connaître ses dispositions et ses compétences,nous avons pris le
parti d'entreprendre une visite impromptue au département de
français de Sabrata63(*)
C'était la période cruciale des examens du
partiel
D'abord nous avons cru nécessaire de faire deux
visites simultanées à la fois au département de Sabrata
et au département de Zawiya
Mais les dates des partiels ne se concordent pas ,ce qui nous
a déterminé à nous suffire d'une seule visite à
Sabrata
Pour juger du niveau de l'étudiant,comme toujours nous
braquons nos regards sur l'étudiant de la quatrième
année :c'est la dernière étape des études
pour l'étudiant
Et c'est encore cette étape qui se présente
comme le critère plausible pour juger du niveau de l'étudiant
Et pour cela,nous devons opter pour un seul module,le plus
essentiel,et qui pèse de tout sen poids dans la balance par rapport aux
autres modules,à savoir le module auquel on a dû coller la
fameuse dénomination de « littérature
française »
Ainsi,après de multiples contacts et des
démarches à droite et à gauche,nous avons enfin pu nous
procurer le sujet d'examen partiel relatif à ce module
L'enseignant est un égyptien ,venu ,d'après ce
qu'on nous a dit, dans le cadre de prestation de services (mais il parait
qu'il n'a jamais enseigné le français) c'est une contradiction
aberrante,car les enseignants recrutés par voie de prestation devaient
avoir une expérience d'au moins cinq ans accomplis de service dans
l'enseignement,mais cela n'est rien par rapport à l'essentiel,nous
voudrions dire sa compétence linguistique qui nous a paru
complètement nulle
Ainsi , connaissant à peine le français dans ses
éléments les plus simples et le parlait qu'en français du
petit nègre,cet enseignant semble être une grave erreur du
système de recrutement
Revenons à présent au sujet du partiel
proposé par ce soi-disant enseignant pour la quatrième
année
Rien ne nous interdit de reproduire in -extenso les questions
et telles qu'elles sont ,puisque lui-même les a transcrites
textuellement d'un vieux livre d'histoire de la littérature
française dont il se servait pour faire ses prétendus
cours...(des collègues libyens lui ont dit maintes fois que ce n'est
pas comme ça qu'on enseigne la littérature et qu'il fallait
choisir un texte long (un roman au texte très simple,une pièce de
théâtre contemporain,un récit contenant des idées
universelles)à proposer aux étudiants et à étudier
par étapes :mais il n'a pas voulu les entendre)
Littérature française
1-Quels sont les traits caractéristiques de la
littérature au 18e siècle ?
2-Quels les concepts fondamentaux de Montesquieu ?
3-Les Lettres Persanes est une oeuvre principale (Sic)de
Montesquieu.Analysez
Posez de telles questions à des étudiants dont le
meilleur d'entre eux n'est pas capable de produire la plus simple phrase,cela
relève de la mystification,du trompe-l'oeil,c'est jeter de la poudre
aux yeux ,c'est en un mot un acte d'hypocrisie pour faire croire que l'on
enseigne la littérature et que tout va à merveille...!
Personnellement,nous n'arrivons pas à croire à une
telle mesquinerie :l'enseignant semble être dans le ^pôle
nord tandis que les étudiants dans le pôle sud et ces deux
extrêmes ne se touchent jamais, puisqu'ils sont très
éloignés l'un de l'autre !
Vous vous demandez comment il enseigne : eh,bien,son
procédé est très simple :il reproduit un paragraphe
sur le tableau,puis il invite les étudiants à l'apprendre par
coeur sans que ces derniers puissent comprendre le sens du moindre mot et la
question d'examen portera directement sur ce paragraphe ,ce qui fait que dans
ce cas,l'étudiant n'aura de peine qu'à recopier en vrac le
paragraphe supposé appris et la correction consiste tout simplement
à repérer les fautes d'orthographe,comme s'il s'agissait d'une
auto-dictée.. !
Voilà comment on enseigne le français à nos
étudiants !
C'est là un procédé à la fois
dérisoire et révoltant !
De même que pour la troisième
année :c'est encore pire,car nous connaissons ces étudiants
pour les avoir examinés de plus près ,c'est le groupe le plus
faible que nous n'ayons jamais vu dans une carrière de plus de trente
ans... !le meilleur d'entre eux n'est pas capable de conjuguer le verbe
« aller » au présent
Voyons à présent les questions proposées par
l'enseignant :
1-Qu'est-ce que la littérature ?
2-Quels sont les traits caractéristiques de la
littérature française du 17e siècle ?
3-Parlez de la vie de Pierre Corneille et ses pièces
principales « sic »
Oh !Oh !mon Dieu !Voilà qui est
bien :on est à l'apogée de l'enseignement du
français,il ne reste plus rien à apprendre !
Au vu de tout cela,à qui incombe la faute ?
-est-ce à la matière qui est en soi assez
difficile et peu assimilable ?
-est-ce à l'enseignant qui est incapable de comprendre
ses étudiants,ni à déterminer les limites de leur
niveau,ni à avoir la moindre idée sur leurs besoins ?
-est-ce au système même qu'il faut incriminer avec
vigueur ?
-est-ce à l'étudiant qui semble ne rien saisir de
ce qu'on lui apprend ?
Alors qu'on nous permette de dire notre point de vue :tant
qu'il n'y aura pas d'enseignants compétents,capables
d'éclairer,d'orienter les étudiants dans la bonne
voie,l'enseignement du français continuera à patauger dans des
problèmes et des difficultés infinis !
Elaboration et confection des cours sur mesure
(dans les 2 premières années
d'apprentissage)
Il est difficile pour un enseignant incompétent
d'imaginer l'égarement et le désarroi psychologique et mental
de l'étudiant face à tout un panorama hétéroclite
de faits historiques,culturels et civilisationnels,avec un tas de faits divers
les plus étranges,contenus dans ces manuels destinés à
la première année....
Si l'on demandait à cette occasion au meilleur
étudiant de vous dire son impression sur ce type de programme,il vous
répondrait immédiatement qu'il n'y avait rien compris...
Or il n'est question dans ces manuels que des faits divers de
la vie quotidienne des français.Des images et des gravures remplissent
la plus grande partie de ces manuels :des images inexploitables surtout
pour un étudiant qui venait de faire ses premiers pas dans
l'apprentissage du français ;...En plus de cela,des racontars ou
des potins sur la vie privée des personnalités françaises
ne touchant ni de près ni de loin l'étudiant libyen...
Ainsi sans vouloir trop dramatiser les lacunes ou l'absence
d'intérêt de ces manuels,un bon enseignant ,intelligent et
perspicace,pourra aisément les exploiter dans l'intérêt de
ses étudiants :il pourra écarter tout ce qui n'est pas fait
pour les étudiants rt centrer ses efforts sur ce qui peut-être
utile en mettant en valeur les notions universelles et les thèmes
jugés d'une importance capitale ,en particulier au niveau
linguistique,que ce soit sur le plan grammatical,orthographique ou d'expression
libre64(*)
Mais cet enseignant doit posséder une
compétence réelle, dans le domaine de la
pédagogie ;du goût dans le choix des notions à faire
acquérir aux étudiants,une bonne faculté de manipulation
des thèmes contenus dans les manuels,pour pouvoir mettre en relief
l'essentiel et l'utile ,qu'il présentera à ses étudiants
avec une démarche souple et ouverte (c'est comme si on mettait sous
ses yeux un cageot plein de pommes de diverses qualités,et on
l'invitait à faire son choix des meilleures pommes !)
Comment élaborer un cours destiné à la
première année ?
Nous touchons maintenant à un point capital :pour
élaborer un cours ,il faudrait d'abord connaître le niveau des
étudiants ;classer , délimiter ,définir leurs besoins
en vue de les satisfaire pleinement,sonder leurs dispositions
psychologiques,leurs facultés d'acquisition ,pour pouvoir proportionner
les connaissances par doses appropriées
En première et en deuxième année ,le
niveau est bien connu ,puisque l'enseignant aura affaire à des
étudiants encore débutants en matière d'apprentissage du
français
Il est important dans ce cas de procéder par
progression méthodique ,c'est l'une des conditions essentielles pour
atteindre l'objectif fondamental ;avec au préalable le souci de
planifier les connaissances à faire acquérir aux
apprenants :un cours qui ne prévoit pas de progression dans la
démarche d'apprentissage ,est un cours qui n'arrivera jamais à
réaliser l'objectif escompté,à savoir permettre à
l'étudiant d'acquérir autant que possible les connaissances
préliminaires de la langue..
Donc élaborer un cours,revient à mettre au point
tout un dispositif de connaissances par paliers ...c'est-à-dire en
procédant par degrés ,par dosages réguliers et
proportionnels ,tout en recourant en même temps à des
méthodes par récurrence,puisque la répétition est
la meilleure méthode ,à notre sens,pour inculquer à
l'apprenant les connaissances programmées,car plus on lui
répète du déjà acquis, plus il parvient
aisément à le remémorer dans les situations
adéquates
Or la répétition dans tout apprentissage est un
moyen fondamental :les connaissance sont comme une recette culinaire ,on y
trouve de tout pour former un bon repas susceptible de provoquer
l'appétit chez celui qui a faim !
Et ce n'est que les mécanismes de la
répétition qui digèrent,macèrent et diluent les
connaissances diverses et isolées,pour les ériger en un
système homogène :un peu de grammaire,avec un peu de
vocabulaire, le tout soutenu par des règles d'orthographe,constitue en
fin de compte un système65(*) que l'apprenant aura la possibilité
d'exploiter avec compétence dans des circonstances
déterminées...
Nous insistons là-dessus une élaboration
progressive du cours ,du simple au complexe,peut faire sortir l'apprenant de
l'impasse,où il se serait enlisé ,si cette progression venait
à faire défaut...
D'ailleurs tout se fait par progression ,par méthode
appropriée :c'est la logique fondamentale dans tout système
d'enseignement !
Un cours de grammaire,comme un cours d'orthographe,ou un cours
de vocabulaire,tout doit être fait par étapes et rien que par
étapes pour donner sens au cours proposé et pour assurer au
processus didactique son efficience et sa rigueur rationnelle....
De plus,un tel procédé,s'il était
mené de façon correcte et sûre,empêcherait
forcément l'apprenant de se désorienter,de s'égarer dans
un ensemble de connaissance touffues et indigestes66(*).....:
-Comment stimuler l'élocution chez
l'étudiant
Typologie des difficultés rencontrées par
l'étudiant libyen et comment remédier à ces
difficultés
Tout au cours de ce mémoire, nous avons eu l'occasion
de mettre amplement l'accent sur ces difficultés,mais nous n'avons pas
délimité leurs importances dans le développement de la
compétence linguistique chez l'étudiant
Or des difficultés considérables subsistent au
niveau de l'élocution,et en particulier la diction ,qui est en tout cas
un phénomène relatif,puisque un étudiant originaire d'un
pays arabe ne peut avoir l'accent d'un français ou même d'un
étudiant originaire d'un pays européen ;de même qu'
un français ne peut avoir le même accent qu'un allemand ou un
espagnol
A ce niveau,tout est donc relatif et nul n'osera dire le
contraire !
L'accent est très important dans l'apprentissage d'une
langue !
Les lettres de l'alphabet français ne se prononcent pas
de la même manière dans un contexte approprié comme elles
sont isolées,séparées de leur contexte...
La diction naturelle et réelle d'une lettre s'effectue
généralement à l'intérieur d'une chaine vocale et
c'est encore ce procédé qui détermine la prononciation
,puisque isolée de son environnement contextuel ,la lettre ,en tant
qu'unité minimale,n'a aucune valeur sémantique,mais dotée
de caractéristiques phoniques importantes
Le phonème,le monème et même le
morphème :leur pronciation adéquate se réalise dans
leur contexte propre !
Et l'étudiant ,tant qu'il n'a pas été
initié dès les premiers jours d'apprentissage aux
caractéristiques immédiates de la prononciation correcte et
parfaite des lettres de l'alphabet ,il n'arrivera jamais à
acquérir la compétence de lecture nécessaire67(*) !
Nous avons déjà noté chez
l' étudiant libyen une soi-disant survivance de la prononciation
anglaise des voyelles /A/U/B/P/I
Des difficultés majeures subsistent encore au niveau
de ces voyelles (les étudiants de la quatrième année ne
sont pas encore parvenus à se défaire de la prononciation
anglaise,c'est une vraie aberration que nous regrettons amèrement)
C'est à cause de cela que la plupart des
étudiants en quatrième année sont encore incapables
de savoir lire correctement la moindre petite phrase
68(*)
la prononciation des consonnes dans un contexte particulier
ne semble pas de prime abord poser des difficultés réelles pour
l'étudiant et ce,ce n'est que dans le contexte ,car les consonnes
isolés,eux aussi,peuvent poser des difficultés à la
majorité des étudiants...
Voilà en gros,des problèmes liés
à la prononciation et à l'accent de façon
générale..comme des problèmes liés à
l'absence de capacité de savoir lire les mots et d'en ponctuer les
syllabes avec précision69(*)...
Donc ,il est indispensable d'insister de façon
particulière ,dès la première période d'initiation
à la langue-sur l'aspect phonique des lettres
En plus des difficultés de prononciation que l'on
repère aisément chez l'étudiant ,on trouve d'autres
difficultés -et elles sont nombreuses- c'est la difficulté de
mémoriser le sens des mots censés acquis et de savoir s'en
servir au moment voulu :il parait que la mémoire de
l'étudiant ou pour dire plus techniquement,ses facultés
mnémotechniques sont loin de vouloir se plier aux conditions
d'acquisition de la langue... :l'étudiant essaie de savoir par le
moyen du dictionnaire le sens de chaque mot du contexte ;mais
malheureusement,un instant plus tard ,il ne se rappelle plus rien de ce qu'il a
appris...
Dès lors,on se permet de se poser la
question :l'étudiant libyen peut-il évoluer
linguistiquement... ?
Il est vrai que le français est une langue
difficile,parce qu'elle cartésienne et logique et dont l'acquisition
nécessite beaucoup d'efforts et de persévérance70(*)
L'étudiant libyen dans son état actuel bute en
effet à beaucoup d'obstacles matériels,psychologiques et
linguistiques :l'âge à partir duquel il commence à
apprendre le français ne lui permettra jamais de parvenir à
connaître même superficiellement les éléments
fondamentaux de cette langue..
Nous avons déjà posé une des conditions
essentielles à l'acquisition du français pour l'étudiant
libyen,c'est de lui permettre d'accéder à l'apprentissage de
cette langue dès l'âge réglementaire,en
l'occurrence,à six ou sept ans :c'est l'âge idéal
pour connaître une langue.Oui,c'est l'âge où l'on ne demande
rien à l'enfant,si ce n'est d'être sérieux en classe,de
travailler avec ses camarades pour l'initier à la compétition
et de s'occuper de ses devoirs
C'est aussi l'âge où l'enfant dispose de
beaucoup de temps et il lui est loisible dès lors d'en perdre sans que
personne ne puisse lui en tenir compte..
Mais ,d'un autre côté, commencer à
apprendre le français à un âge où l'on ne pense
plus à ça,cela relève de l'utopie,car l'étudiant
libyen,déjà âgé de vingt à vingt cinq ans
ne pense plus qu'à satisfaire ses besoins matériels71(*)...
Quant à ses besoins intellectuels,il pourra s'en
méfier sans qu'il soit passible de blâmes de
récriminations.. !
Donc on peut induire que,jamais l'étudiant-et nous
osons le dire en toute franchise-quelle que soit son intelligence et quels que
soient ses dons naturels ,ne parviendra à connaître la langue que
lorsqu'on l'y initiera à un âge prématuré,à
partir duquel il aura la possibilité de se familiariser graduellement
avec la prononciation,les éléments de l'orthographe,les
mécanismes complexes de la syntaxe et acquérir une
réserve de vocabulaires diversifiés appropriés qu'il
saura habilement manier dans des situations éventuelles72(*)-
L'oral et l'écrit :deux piliers du système de
l'enseignement du FLE.
Dans le domaine du FLE,ou du FLS,ou même FLM,il y a
toujours une pédagogie de l'écrit..
Cette discipline n'est pas aussi qu'on le croit :c'est
une discipline qui requiert beaucoup de talent et de compétences
linguistiques
L'enseignement de l'écrit se fera par
étapes :on a devant nous un étudiant possédant
déjà un certain bagage (vocabulaire,connaissance plus ou moins
superficielle des règles de la grammaire ,capacité
d'établir des liens logiques entre les phrases,et ce point seul
nécessite en soi plusieurs années d'apprentissage et de
pratique)
Et ce n'est pas tout,il reste encore le plus essentiel,c'est
d'avoir des idées ;il est quasi difficile ,sinon impossible,pour la
plupart des étudiants--nous aurions pu dire tous les
étudiants-d'avoir des idées à exploiter de manière
correcte dans un contexte donné...
L'enseignement de l'écrit reste donc tributaire
à beaucoup de facteurs..
Nous en reparlerons tout à l'heure.
Pour le moment disons plutôt en toute franchise qu'il
serait totalement absurde d'aborder la question de l'écrit sans de
mûres préparations préalables.
Pour vous engager dans la phase consacrée à
l'écrit proprement dit,il faudrait d'abord aplanir le
terrain,mobiliser les efforts et les compétences
linguistiques,possibilité de présentations des images se
rapportant au thème ,ériger l'élocution sous forme d'une
conversation entre les apprenants,avoir recours à des phrases
très simples mais rigoureusement structurées,créer une
animation où chacun des apprenants sentira qu'il est un partenaire
potentiel dans la conversation ,enfin créer une ambiance propre
à permettre à l'apprenant de réaliser le devoir
d'écrit qu'on exigerait de lui..
L'oral servira de tremplin à l'écrit :c'est
à ce point que nous voulions arriver.
La phase de l'oral est fondamental pour réaliser le
travail de l'écrit...
D'abprd,pour mener à bien le cours ,il convient de
songer à vous fixer un thème déterminé oun un
centre d'intérêt particulier
Par exemple « un voyage pour une
journée »
Seul le mot voyage éveille dans l'esprit de l'apprenant
beaucoup de choses,beaucoup d'événements,d'incidents divers-mais
ce qui lui manquerait ,c'est cet ensemble de moyens linguistiques que
l'enseignant doit mettre à sa portée par progression et de
manière successive...
Les accessoires du voyage
le nécessaire de toilette
_Une brosse à dents/une dentifrice
-un rasoir électrique ou des jetables
-une serviette éponge
-du savon/du shampoing/un gant
|
-se laver les dents
-au réveil/au petit matin
-se raser chaque matin
-se laver le visage
-s'essuyer/ses laver/se baigner
-se peigner /se parfumer
|
Les vêtements de rechange
-un pantalon avec sa ceinture/une chemise/des chaussettes
-un veston/un pull-over
-un tricot d'intérieur
-un pyjama
-avoir une grosse valise
|
-se déshabiller pour se couche
-se vêtir d'un pyjama
-se réveiller au petit matin
-se baigner et s'habiller
-faire une promenade en ville
-
|
Moyens pour voyager
-prendre le bus (les compagnons de voyage de tous les
âges et de toutes les couches sociales)
-prendre le train (il n'y en a pas en Libye)
-partir en taxi /partir en voiture de location
|
|
Pour passer la nuit
-descendre à l'hôtel /à l'auberge/chez un
particulier
-prendre son repas au restaurant de l'hôtel
-prendre son repas dans un restaurant de la ville
_
|
Passer la nuit à l'hôtel
|
A présent,comme on le voit,sans être tout
à fait exhaustive,la liste contient presque la plupart des mots et
expressions pour être inculqués à l'apprenant de
manière parfaite (au niveau de la structure comme de la signification)
en vue de lui permettre de s'engager dans la productions des phrases
appropriées se rapportant aux situations virtuelles relatives au voyage
proposé
Cette phase d'élocution,comme il est d'usage,doit
être animé par l'enseignant avec talent et compétence,pour
mettre sur la bonne voie l'apprenant qui s'en écarte ou qui bute
à des difficultés de prononciation ou d'enchaînement des
situations événementielles..
Ainsi une fois la phase relative à l'oral est finie,on
entame la séance consacrée au travail de l'écrit.,qui est
la phase finale de la leçon.
C'est en effet la phase la plus difficile ,car elle doit
faire appel à plusieurs règles logiques applicables dans toute
forme de travail écrit..
D'abord,apprendre à l'apprendre comment
établir,en fonction des moyens linguistiques acquis durant la phase
d'exploitation orale,un plan pour pouvoir bâtir un texte logique et
compréhensible :...Et tout plan doit comporter
généralement trois parties principales,à
savoir ::l'introduction où il suggère
l'idée centrale du sujet qu'il se propose de développer
Puis ce qu'on appelle communément le corps du
sujet ou le développement global de
l'idée et il doit terminer le tout par une conclusion où cours
de laquelle il rappelle ce qu'il a dit précédemment..
Or pour l'introduction,l'apprenant fait son choix de ce qui
est valable des moyens linguistiques déjà utilisés au
cours de la phase orale et les insère de façon méthodique
dans cette introduction..
Puis en deuxième temps, il doit se souvenir de toute
une panoplie de mots et d'expressions ,se rapportant directement au
développement du sujet proposé :cela nécessite en
réalité le recours à une mobilisation massive des moyens
d'expressions disponibles déjà acquis au cours de la phase orale
et pour la conclusion,l'apprenant doit être capable de récapituler
en peu de mots tout ce qu'il a écrit dans le développement...
Il va sans dire que l'apprenant,malgré son âge
relativement avancé,ne possède pas d'idées :les
facultés de son imagination sont stériles et ne produisent rien
et pour lui permettre d'avoir des idées et les moyens linguistiques
essentiels pour les développer dans un contexte donné,il faut
commencer la production écrite par la production orale73(*)..
Or si nous avons tenu à souligner ce point
significatif,à savoir :le statut de l'oral et le statut de
l'écrit dans le cadre du FLE,c'est que, au cours de nos multiples
visites dans les départements de français nous avons
remarqué non sans étonnement que les emplois de temps
(établis pour toutes les années) assignent le module de l'oral
à un enseignant et le module de l'écrit à un autre
enseignant ..
Ce qui fait que chaque module est confié à un
enseignant différent ,alors que la logique nous dicte d'attribuer les
deux modules au même enseignant ,pour que l'oral et l'écrit
soient sur la même ligne ,puisque l'un est tributaire de
l'autre.. :comme deux vases communicants..
Dès lors,séparer les deux modules,c'est
commettre une grave erreur pédagogique :car l'un ne peut avoir sa
raison d'être sans l'autre et l'un succède à l'autre,dans
une démarche rigoureusement établie et érigée en
principe :l'oral prépare l'écrit et l'écrit est le
corollaire de l'oral.
De plus,adopter une telle initiative,c'est s'assurer à
son enseignement de l'oral et de l'écrit un succès
indubitable.../
CONCLUSION Générale
:Quel avenir pour l'enseignement du FLE. ... ?
Comment l'enseignement du FLE peut-il être en
période de transition ?
Enseigner le FLE,c'est enseigner les rudiments de la
langue,c'est-à-dire le langage familier,le langage le plus simple
possible, ou pour mieux dire le catéchisme du français..
Ce qui veut dire que le français,à ce
stade-là,n'est pas du tout le français qu'on lit dans la Presse
ou le français qu'on lit dans les grands textes
littéraires :c'est pour dire autrement ,le FLE est tout simplement
le français rudimentaire
Or le FLE n'est qu'une petite étape dans
l'enseignement de la langue de Molière,de Voltaire et de Victor Hugo
Une étape nécessaire et indispensable d'ailleurs
dans le long parcours qui reste à accomplir pour arriver enfin
à la consécration de l'enseignement du français en
profondeur..
Dans tous les pays européens non-francophones,l'on
enseigne le FLE,non pas au niveau universitaire,mais on l'enseigne dans le
cadre de l'analphabétisme,ou encore pour des objectifs d'initiation au
français familier dans un but de communication verbale
Donc le FLE ne peut dépasser le cadre des limites de la
pragmatique où le français ne peut être valide que dans sa
dimension pratique,en l'occurrence, l'échange verbal
C'est probablement dans ce contexte que l'on doit enseigner
le FLE en vue de se préparer à l'étape suivante qui
consacre le véritable enseignement du français...
Quelles conditions doit-on remplir pour instaurer
l'enseignement d'une langue ,que ce soit le français ou
l'anglais.. ?
Ouvrir un département de français dans une
institution universitaire,cela ne veut pas dire que tout est fini et que le
département peut fonctionner dans des conditions normales ..
Loin de là, c'est un jugement erroné,ce sont en
fait des considérations qui n'ont aucun fondement réel,,puisque
avant de procéder à l'ouverture d'un département,on doit
songer d'abord à s'assurer que l'on disposait d'un cadre
pédagogique valable et suffisant ;s'assurer que des programmes sont
rigoureusement établis à cet effet et peuvent désormais
être mis à la disposition des enseignants ;s'assurer que des
manuels se référant étroitement aux contenus des
programmes et répondant parfaitement aux besoins des
étudiants ;donner à ces derniers une préparation
préliminaire en vue de les sensibiliser à l'apprentissage de la
nouvelle langue ;former des enseignants capables de mener la mission
à bonne fin
Si l'on ne remplit pas ces conditions préalables,ouvrir
un département ne sera qu'un jeu d'enfant,c'est-à-dire une
décision sans lendemain et qui ne portera pas le fruit
escompté....
Surtout le cadre enseignant compétent et valable,c'est
sur lui que l'on bâtira le département,c'est de lui seul que l'on
doit attendre les résultats de cet enseignement,car lui seul sera
responsable de la réussite ou de l'échec du fonctionnement du
département...
Tant qu'on ne disposera pas de cadre enseignant ,nanti d'une
expérience pédagogique suffisante ,rien ne
réussira :beaucoup de difficultés s'accumulent et beaucoup
de problèmes surgissent pour entraver la marche du département et
la victime dans tout cela,c'est «évidemment
l'étudiant....
Alors comment préparer l'étudiant à
l'apprentissage du français et lui faciliter l'accès à
cette langue ?
Il n'est pas besoin d'aller trop loin pour chercher une
réponse à cette question :le problème réside
en tout et pour tout dans le fait d'initier l'étudiant à
l'apprentissage de cette langue à un âge
normal,c'est-à-dire entre 6 et 7 ans ou à plus forte raison
à l'âge de 12 ans (c'est l'âge où il accède
à l'enseignement moyen ou secondaire)..
Dès lors,grâce à ces mesures salutaires,on
pourra aisément épargner au l'étudiant les
difficultés et les problèmes dans lesquels il se serait
inévitablement enlisé,si on commençait à lui
apprendre cette langue à un âge avancé..
Donc le problème est là,clair et évident
et la solution à ce problème est à la portée de la
main,sans qu'on soit obligé de la chercher ailleurs !
Les étudiants actuellement diplômés de nos
départements de français ne sont aptes ni pour être des
cadres,ni pour enseigner,ni non plus pour poursuivre leurs
études :ils ne servent à rien d'autres qu'à
être des employés de bureau au même titre que ceux qui
n'avaient jamais fait d'études universitaires. !/
* 1-Heine est un poéte
allemand aussi important qu'un Goete ou un Schiller il &tait né en
1797 et mort vers 1856
* 2La plupart ayant obtenu un
"Master"en sciences Humaines (Psychologie,Géographie,Histoire ou
même Arabe
* 3Tous ceux qui
désiraient partir à l'étranger sous prétexte de
faire des études n'ont eu qu'un seul et unique objectif :c'est
obtenir une bourse et devenir riche :c'est la réalité crue
et évidente.-
* 4-On peut consulter à
cet égard le remarquable ouvrage de J.Marc Defays "le français
langue étrangère et seconde:enseignement et apprentissage "288
p.Mardaga/Sprimont/Belgique .L'auteur y décrit la didactique des
langues en référence à la linguistique,la
psychopédagogie et l'approche culturelle,tout en rendant compte de
l'importance de la communication,l'interculturel et l'apprentissage.../
* 5-Il convient de signaler
à ce sujet le colloque organisé par l'ACEDLE qui portait comme
titre "la didactique des langues dans l'espace francophone':unité et
diversité"Ce colloque avait eu lieu à Grenoble le 5-6 Les actes
de ce colloque furent publiés sous la direction de
L.Dabène,D.Coste.D.Bailly Octobre 2000// 232p.
* 6-Dans tous les cas,ce que
nous allons dire,ce n'est qu'un point de vue personnel,mais fondé sur
l'expérience et la vérité...
* 7-Voir à ce sujet le
livre "la langue des apprentissages:premiers pas dans le français
à l'école/" de J.P.Collégia &D.Leroy CNDP/Paris 2004
(les cahiers de Ville Ecole Intégration) pp 40--66
* 8-Ce qui est paradoxal,c'est
qu'il y a des étudiants même en 4e année
(année couronnant une période de 4 ans d'étude de
français)n'arrivaient pas encore à prononcer correctement les
lettres de l'alphabet français...
* 9-Il s'agissait de Verdelhan
B.Michèle .dans son fameux livre "le français de
scolarisation:pour une didactique réaliste" pp120. Puf .Paris 2002.
* 10-C'était un cours de
littérature de littérature française..Le texte
était celui de Montesquieu..un extrait de bl'Esprit des Lois"
* 11-Verdelhan B.Michèle
in "le français de scolarisation:pour une didactique réaliste"
Puf /Paris 2002 p.120
* 12-Il y a eu toujours
beaucoup d'absences parmi les étudiants francisants :les motifs sont
clairs et les remèdes sont à portée de la main/Nous en
reparlerons en détails dans les chapitres suivants.
* 13-Tous les ouvrages
didactiques que nous avons épluchés n'ont jamais fait état
de l'étudiant et de son rôle dans le contexte socio-culturel:on
traitait l'étudiant tout simplement comme un réceptacle passif
d'un certain savoir et rien de plus.N'est-ce pas que c'est étrange?
* 14-Ce que nous
avançons là,nous ne le disons pas gratuitement,nous le disons
par expérience et tout enseignant,peut le confirmer.....
* 15-Il est vrai toutefois que
ce ne sont pas tous les étudiants qui campent ce rôle
négatif et qu'il y a parmi eux de très bons
éléments et que les cas que nous avons décrits sont des
cas exceptionnels,mais qui ne s'adaptent pas moins à la
majorité de nos étudiants....!
* 16-Voir à ce sujet
l'excellent livre de Knoerr H. et Weinberg A. intitulé "La leçon
zéro ou comment enseigner à apprendre" Revue de l'Acla 1997. pp
60 et suivantes.
* 17-C'est en connaissance de
cause que nous affirmons cela:tout étudiant dont l'équilibre
intellectuel est sain ,cela est dû en premier lieu à la
stabilité du foyer familial:la plupart des psychologues sont d'accord
sur cette conception.
* 18+Le milieu social est un
milieu difficile et complexe:c'est un milieu qui peut transformer le mal en
bien et le bien en mal,et où l'étudiant,en dépit de son
niveau intellectuel,ne peut plus résister à la tentation et se
laisse conduire selon les lois de ce milieu....
* 19-Il va sans dire que
l'étudiant passe plus de temps dans le milieu social que dans le milieu
familial ou universitaire:de nombreux sociologues du temps moderne ont
souligné ce point dans leurs ouvrages.
* 20-Il convient de noter ici
que,avant de commencer à écrire ce mémoire,nous avons
fait des visites dans la plupart des facultés et nous avons recueilli
sur le terrain beaucoup d'informations sur l'étudiant,qui nous ont
permis de déduire que ce dernier,dans l'état actuel des
choses,vivait dans la nécessité...Absence d'infrastructures pour
son encadrement en dehors des cours;pas de restaurants universitaires;pas de
bourses...C'est pénible de le dire,mais c'est la vérité.
* 21 La langue italienne
n'était connue à cette époque que par ceux qui occupaient
des postes dans l'Administration italienne ou bien ceux qui s'étaient
ralliés au colonialisme et ils étaient peu nombreux
,probablement par obligations professionnelles ou même pour
affairisme,souvent louche et peu scrupuleux.
* 22 Consulter à ce
sujet l'article intéressant de Roger Godard intitulé
« les simulations globales :le village « Dialogue et
Culture n°45 2003
* 23 C'est un point
essentiel :nous ne manquerons pas de la traiter à fond dans les
chapitres suivants.
* 24 -Plusieurs
départements ( environ 9 départements)se partageaient pas plus
d'une vingtaine de salles et il y a eu parfois des conflits,des frictions entre
ces départements à cause des salles...
* 25 -Ce magazine de
réputation internationale a été pour nous une source
intarissable d'informations et de renseignements divers qui nous ont permis
d'élaborer la plus grande partie de ce mémoire :les articles
intéressants qui y sont contenus sont porteurs d'une vision
pédagogique fondamentale.
* 26 Nous ne devons pas
omettre de rappeler que nous aurons l'occasion de parler en
général du corps enseignant libyen ,à l'égard
duquel nous nous montrerons plus juste et plus équitable..
* 27 Depuis quelque temps nous
avions assisté à un fait étrange :Le portail de la
faculté des lettres de Sabrata se trouvait constamment saturé
par l'encombrement des voitures et le va-et-vient des piétons.Or la
Direction de la Faculté avait pris des mesures pour ouvrir une petite
porte réservée aux étudiants du côté nord de
la faculté.Quelques habitants du quartier du côté
où fut ouverte cette porte se sont coalisés pour demander la
fermeture de cette porte et la direction a obéi à leurs
exigences
* 28 Voir à ce sujet
l'ouvrage de Freud pp.123 et suivantes « l'enseignement de la
Psychanalyse dans les Universités » c'est une ancienne
édition qui remonte à 1919 ,aujourd'hui épuisée On
ne sait pas toutefois s'il y a eu d'autres éditions en Europe depuis
cette date.
* 29 Ce n'est pas du
dogmatisme de notre part,mais c'est par expérience qu nous affirmons
cela,en raison de notre longue carrière dans le domaine...
* 30 La plupart des
enseignants étrangers,pour ne pas dire tous,étaient des
arabophones qui ne possédaient pas le bagage linguistique et culturel
suffisant pour être des enseignants du français
* 31 -Leur nombre se comptait
sur les doigts de la main :à peine une dizaine d'enseignants
qualifiés ,d'après nos investigations personnelles,puisqu'on n'a
pas pu avoir une statistique officielle à ce sujet...
* 32 Pour pouvoir assurer un
enseignement adéquat du LFE,il importe de soumettre les enseignants
actuels à un recyclage ou un séminaire organisé sous
l'égide des formateurs spécialistes
français... !
* 33 -Nous aurons l'occasion
de leur rendre un vibrant hommage dans les chapitres suivants :nous leur
exprimerons notre reconnaissance et notre gratitude,d'avoir accompli des
efforts parfois surhumains,en dépit des conditions de travail souvent
pénibles,pour ne pas faillir à leur devoir ;
* 34 Du moins c'est notre
propre sentiment ;c'est la leçon que nous avons pu tirer de
notre expérience personnelle,suite à des contacts
perpétuels avec cette langue.Peut-être d'autres personnes
refuseront-elles carrément une telle affirmation,c'est leur droit.Mais
pour nous,nous disons que nous avons bien pesé nos propos en
avançant une telle conclusion.
* 35 Nous avons
déjà cerné ces obstacles dans les pages
précédentes .Nous avons essayé d'en analyser les causes
mais cela ne nous empêche pas pourtant de dire qu'il reste encore
beaucoup à faire dans ce contexte/
Nous rappelons que la Suisse s'est intéressée
aussi à l'enseignement du français pour les apprenants
non-francophones venus des différents points du globe .Nous avons
consulté à ce sujet une publication intitulée
« Promotion de la réussite scolaire et de
l'égalité des chances en éducation.Assurer la
qualité dans des classes et des écoles
hétérogènes sur les plans linguistique social et
culturel » CDIP/Berne 2001 67 p. C'est une brochure qui a le
mérite d'avoir mis l'accent de façon objective sur les
difficultés -et elles sont multiples -que rencontre l'apprenant
non-francophone dans son apprentissage du français.
* 36 -Nous précisons
que notre enquête avait porté sur une fraction
d'étudiants :l'interrogation s'est déroulée en
présence de tous les diplômés :on a commencé
par un petit entretien sur un sujet très usuel,relatif à la vie
quotidienne,de petites questions de langue et d'orthographe :à
l'issue de cette interrogation ,les résultats n'étaient pas
seulement très décevants,mais déplorables. !
* 37 Il existe une
étude excellente traitant de la question de la contradiction entre le
système éducatif et les résultats.
Cette étude ou plutôt cet ensemble
d'études,puisqu'elle était le travail collectif de quelques
experts en la matière,avait pour titre « le français
langue seconde :apprentissage et curriculum » publiée
sous la direction de Pierre Martinez Maisonneuve et Larose/Paris 2002 161
p ;
* 38 L'ouvrage de Michel
-Patrick de Miras intitulé « La classe d'initiation au
français pour enfants non-francophones (CLIN )»
L'Harmattan/Paris 2202 178 p. avait remarquablement défini les
structures qui permettront la mise en place d'un enseignement réel du
FLE,surtout dans la seconde partie où l'on assistait à la
conception du projet,son développement progressif,l'élaboration
rationnelle des objectifs,et la réalisation .. !
* 39 -l'exemple le plus
frappant et qui illustre nos propos,c'est le département de
français de la Faculté de Zouara,qui fut fermé à la
suite d'une décision hâtive,sous prétexte qu'il n'y a pas
eu d'enseignants ou que les étudiants qui s'inscrivaient dans la
discipline de français se faisaient rares.....
* 40 Un grave
paradoxe :c'est que,dans la plupart des facultés,plus le
département d'anglais s'agrandit ,s'élargit et se
développe,avec un nombre d'étudiants important ,plus le
département de français s'affaiblit en perdant tout prestige,et
le nombre d'étudiants s'amenuisaient au fur et à mesure....
* 41 La révolution
chinoise ,conduite par Mao-tsétoung,pour préserver la race
chinoise contre toute contamination occidentale et au nom du nationalisme
chinois, ,n'avait rien de trouver de mieux de mettre au feu les monuments de
l'Esprit Humain
* 42 -Il aurait
été possible à l'étudiant d'exploiter ses
connaissances en informatique pour apprendre le français :voir
à ce sujet le livre de J.Crinon et C.Gautellier intitulé
« apprendre avec le multimédia et IUnternet » 2001
Retz/Paris 220 p ou encore ce fascicule sous forme de fiches
usuelles :Activités de français sur internet »
Paris/Clé International :deux livres d'excellente qualité
pour l'apprentissage du français .
* 43 Une approche
synthétique que nous avons jugée très intéressante
dans ce contexte est en effet le n°133 de la revue
« Etudes de linguistique appliquée »mars 2004 ayant
pour titre :français langue étrangère !un enjeu
politique social culturel et éthique » C'est un article
fondateur . !
* 44 -en vérité
cette assertion n'est pas gratuite ;elle est fondée sur une
analyse suggestive faite par B.Madelin,M.Britten et Ch.Deprez au cours de
leur rencontre publiée sous le titre « Les langues dans la
Ville »
In Profession Banlieue, 2003 , 130 p Les faits
apportés dans cette publication permettent de conclure que le
français,en tant que langue évolutive,trouvera sa voie dans la
société ,même à vocation conservatrice.
* 45 Se reporter à
l'enquête faite sous l'égide DIFPIEL/Lycée Louis
Querbes,2004,enregistrée dans un CD intitulée
« s'enrichir de la différence pour mieux vivre »Cet
outil est indispensable' pour partir d'un consensus authentique en vue
d'asseoir une nouvelle culture dans la masse popula&ire..
* 46 Sur cette question,se
référer à l'article collectif de G.Zarate,Ch Puren,et
D.Boissat intitulé l'interculturel :dossier »
publié dans Les langues Modernes ,2002,N°3 p14-60
On pourra également consulter avec fruit l'ouvrage
M.Verhoeven une pédagogue belge spécialisée dans les
questions culturelles .Son ouvrage est intitulé « Ecole et
diversité culturelle :regards croisés sur
l'expérience des jeunes.. » Académie de
Louvain/Belgique 2002,109 p.
* 47 Voir dans ce contexte la
brochure Migrations Etudes 2001 où l'on trouve un article
intéressant écrit par Claudine Tusoni intitulé
« les jeunes primo-arrivants âgés de quinze ans et
plus.. »Cet article est axé particulièrement sur les
obstacles rencontrés par les apprenants dans leur apprentissage du
français.
* 48 La question fut l'objet
d'une analyse exhaustive dans un rapport écrit collectivement par
B.Py,M.Matthey,et L. Gajo ce rapport portait comme titre
« L »école les copains la famille :les
apprentissages linguistiques des enfants..... »Aarau/Suisse 1997..20
p.
* 49 Nous avons cru
nécessaire de répéter cette proposition qui devient pour
nous une obsession tenace difficile de s'en défaire... !
Nous aurons encore l'occasion d'en parler avec plus de
détails dans l'espoir de parvenir à convaincre les
autorités de cette nécessité absolue et c'est d'ailleurs
un des objectifs de ce mémoire.. !
* 50 Voir dans ce contexte
l'ouvrage de M.Ahmed qui a pour titre « langues et
identité :les jeunes magrébins de l'immigration »
SIDES,2003,210 p. c'est un livre qui traite de manière parfaite la
question des besoins des apprenants du français en tenant compte des
conditions sociales et psychosociales de ces apprenants.... !
* 51 Pour pouvoir mettre au
point un programme réaliste,comme nous l'espérons,il convient de
se reporter au contenu diversifié des interventions du Colloque qui
avait eu lieu à Poitiers en janvier 2000 les actes de ce colloque
furent réunis et publiés par M.Marquillo Larruy sous le titre
« questions d'épistémologie en didactique du
français »Université de Poitiers 2001
* 52 Consulter à ce
sujet le mémoire de recherche intitulé utiliser internet dans
les activités pédagogiques en classe de FLE de B.de
CrèveCoeur Universit& Paris 3 Sorbonne nouvelle voir aussi la revue
Médialog n°37 en particulier l'article ayant pour titre Vers
l'espace langues multimédia publiée par A.Cazade et A.Mounory
(2000)
* 53 -l'ouvrage de M.Barbot
et C.Camarri Autonomie et apprentissage ,l'innovation dans la formation
,Paris,Puf 1999,trace les stratégies de ce renouvellement
* 54 Voir à ce sujet
l'ouvrage conçu sous forme de fichiers de
D.Collin,M.Delforge,intitulé « d'une langue à
l'autre :fichiers d'activités de français »
Labor/Bruxelles/Belgique 1996 59p on peut consulter dans le même
contexte le livre JM.Care et F.Debyser « Simulations
Globales » CIEP/Sevres/France 1995 c'est un ouvrage très
riche et s'appuie essentiellement sur l'expression orale,suivant une
méthodologie appropriée...
* 55 Un des meilleurs livres
qui traitaient de la question reste pour nous celui de A.Braun et G.Forges
intitulé « écrire en français au
primaire » De Boeck Université/Bruxelles/Belgique 1997 129
p
* 56 Consulter dans ce
contexte l'article de valeur de H.Knoerr et A.Wieinberg ayant pour titre
« la leçon zéro ou comment enseigner à
apprendre » Revue de L'ACLA 1997 n°2
* 57 Se référer
à l'ouvrage de C.Marcus intitulé « Français
langue seconde :lectures pour les collèges »
CRDP/Grenoble/France Delagrave/Paris,1999,227 p. Enseignement de la langue et
dialogue entre les cultures :c'est le fruit des résultats des
expériences faites par des enseignants avisés.
* 58 Un des meilleurs articles
qui traitent du problème de l'interférence linguistique ,c'est
celui BIER Bernard ayant pour titre suggestif « pratiques
langagières urbaines :enjeux identitaires enjeux
cognitifs » Vei Enjeux,Septembre 2002, n°130
* 59
* 60 Voir à cet effet
l'article de Davin-Chnane intitulé « le français
langue seconde en France langue de scolarisation et
d'intégration » in Dialogues et Cultures 2003,N°48
p.89-95 C'est un bon article qui met l'accent sur la démarcation
existant entres les différentes composantes linguistiques .A lire avec
fruit.
* 61 Se reporter au
« dictionnaire pratique de didactique du FLE » de
J.P.Robert Qphrys/Paris 2002 176 p c'est un des meilleurs livres qui
traitent de la problématique avec perspicacité et beaucoup
d'intelligence.
* 62 Nous devons rappeler ici
que les enseignants du FLE en Europe ne sont pas des Docteurs Es-Lettres,mais
ils sont des spécialistes dans le domaine de l'enseignement du
FLE.Même,celui qui nous a dispensés des cours du FLE,lors de
notre séjour en France ,il y plusieurs années de
cela,n'était pas Docteur,mais spécialiste dans son domaine,ce
qui nous a permis d'appréhender aisément les mécanismes de
la langue.
* 63 Nous tenons à
préciser que nos visites ne se sont pas limitées seulement au
département de français de Sabrata :nous avons visité
également celui de Zawiya ,comme celui de AL-Fateh ,sans avoir
oublié celui de Garyounes...De nombreuses visites ont
été entreprises dans ces départements et les
renseignements que nous avons recueillis sur le terrain nous ont permis
d'être plus objectif dans la réalisation de ce
mémoire...
* 64 Voir dans ce contexte
l'excellent manuel de Francis YAICHE
« photos-Expressions » Hachette /FLE/Vanves/France
,2002,128 p. C'est le seul manuel susceptible,à notre sens,
d'être exploité en classe !
* 65 F.Debyser dans son fameux
livre « L'immeuble » Hachette FLE/Vanves/France 1996 95p.
avait conçu un projet similaire capable de mobiliser les diverses
connaissances linguistiques en vue de construire une représentation
globale issue de la réalité....
* 66 On peut recueillir
à bon escient des instructions et des conseils pédagogiques sur
ce point dans l'ouvrage de G.Vigner intitulé « Enseigner le
français comme langue seconde » Clé
Internationl/Paris,2001,128 p. en particulier dans la seconde partie de
l'ouvrage.
* 67 Le plus étrange
-et nous l'avons constaté nous-mêmes dans le cadre notre
recherche-l'étudiant ,s'il arrive en quelque sorte à
déchiffrer une petite phrase dans sa globalité linéaire,il
est incapable,en revanche,de lire les lettres isolées de leur
contexte :il les prononce comme si elles appartenaient à l'alphabet
anglais.Pourquoi ?Parce que,dans le Secondaire,les cours d'anglais
commençaient d'abord par initier l'étudiant aux lettres de
l'alphabet ,qu'il apprenait par coeur et cet état de choses s'est
transposé dans le cours de français...parce qu'on lui avait pas
dit qu'il y a beaucoup de différence entre la prononciation de
l'alphabet français et l'alphabet anglais.. !
* 68 Dernièrement,en
passant par hasard dans les couloirs de la Faculté de Lettres de
Sabrata,nous avons rencontré une étudiante portant un gros
bouquin :ce qui a attiré notre attention,c'était le titre
« Histoire de la Littérature Française au
19e siècle. » Par curiosité,nous lui avons
demandé en français ce qu'elle allait faire avec ce
livre ;elle ne nous a pas compris ;aussitôt ,nous lui avons
posé la même question en arabe ;elle nous a répondu
que c'était pour faire son projet de recherche proposé par son
professeur de littérature :dès cet instant,nous lui avons
demandé de nous lire le titre :elle a essayé,mais elle n'y
est pas parvenu :.immédiatement ,nous lui avons demandé de
nous lire le nom de l'auteur :c'était le mutisme total !
* 69 Un livre d'excellente
qualité intitulé « cinéma et chanson :pour
enseigner le français autrement.. »CRDP/Toulouse/France
1999,217 p permettra ,grâce à la compétence de
l'enseignant,de faire sortir l'étudiant de cette impasse.
* 70 Nous avons
été témoin d'un cas réel-parmi des milliers
d'autres-imaginez un enseignant libyen ayant passé plus de trente
cinq ans -apprenant et pratiquant le français-pour vous dire au bout du
compte en toute franchise qu'il est encore au stade des rudiments de cette
langue !
* 71 -personnellement,en ma
qualité de chercheur libyen,et ancien étudiant dans les
mêmes conditions,nous déclarons franchement que nous avons eu de
la chance d'avoir commencé à connaître le
français à l'âge de 9 ou 10 ans,grâce à notre
belle-soeur,d'origine tunisienne,qui avait la bonté de nous initier
pas à pas à la connaissance de cette langue,qu'elle nous avait
fait aimer d'une manière exclusive... !
* 72 -un outil
pédagogique indispensable ,c'est le livre de Michèle
Verdelhan-Bourgade intitulé « le français de
scolarisation :pour une didactique réaliste »PUF/Paris
2002,257 p.
* 73 Nous n'affirmons pas cela
à la légère,mais par expérience :Voir dans ce
sens le livre de M.MOH. « la didactique de la production
écrite en français langue seconde » Didier
Erudition/Pari 1908 167 p.
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