CHAPITRE V
DISCUSSION
La discussion a porté sur les résultats relatifs
à la flore et à la végétation, à la
phénologie, à la phytomasse épigée/hypogée,
à l'état des populations des espèces et aux causes de
dégradation des populations des cinq espèces médicinales
considérées comme prioritaires.
V.1. La flore et la végétation
L'inventaire floristique a permis de recenser 87
espèces dans les 31 placettes. Ces espèces dont 67 sont ligneuses
et 20 herbacées se répartissent dans 71 genres et 38 familles.
Ces informations indiquent que la forêt communautaire de Sambandé
qui est une mise en défens récente de 2 ans d'après le
PAGERNA (88) est relativement riche en espèces ligneuses. NDIAYE en 2004
a recencé 98 espèces, ce qui montre une apparition de 11
espèces supplémentaires. Les Mimosaceae, les Ceasalpiniaceae, les
Combretaceae, les Fabaceae, les Anacardiaceae, les Euphorbiaceae et les
Capparidaceae sont les familles les plus représentées en
espèces, ce qui indique que nous avons affaire à un
écosystème de type soudano-sahélien.
Les résultats d'inventaire de novembre 2002 et d'avril
2003 montrent que nous sommes en présence d'une savane boisée
dominée par Acacia seyal de par sa hauteur et son abondance.
Parmi les espèces médicinales prioritaires, trois dominent les
deux autres de par leur hauteur. Il s'agit de Securidaca
longepedunculata, Dichrostachys cinerea et Flueggea
virosa. Ces espèces sont suivies par Ozoroa insignis et
Gardenia ternifolia qui sont légèrement dominées
par les 3 premières parce qu'elles sont appétées par le
bétail qui limite vraisemblablement leur développement.
Acacia seyal est très utilisée dans la
production de charbon de bois. De ce faite, les charbonniers clandestins sont
souvent attirés par cette forêt où la production de charbon
pourrait être une source de revenus très appréciable.
La végétation de cette forêt est
négativement affectée par certains facteurs de dégradation
parmi lesquels on peut citer :
o la coupe du bois vert à des fins de
commercialisation (charbon, fibres d'écorce, bois de service) ou
d'utilisation domestique pour la construction de cases, de palissades, de haies
mortes et pour le bois de chauffe ;
o les feux de brousse qui brûlent surtout les jeunes
pousses et hypothèquent la régénération ; o
l'émondage pratiqué sur la strate arborée par les
éleveurs pour nourrir le bétail ;
o la cueillette des fruits immatures qui concerne surtout le
"Dimb" (Cordyla pinnata), le Tamarinier (Tamarindus indica),
le "Sump" (Balanites aegyptiaca) et le "Alom" (Diospyros
mespiliformis).
Selon les populations environnantes, la clôture de la
forêt communautaire Mama Kaoussou de Sambandé pourrait davantage
protéger le site des dégâts occasionnés par le
bétail en divaguation, ce qui du reste devrait avoir un effet
bénéfique sur l'effectif des jeunes plants. Malheureusement,
selon les études du PAGERNA, un tel investissement ne peut être
supporté par le budget de la communauté rurale, compte tenu de
l'étendu de la surface à clôturer (1 045 ha).
V.2. La phénologie des espèces V.2.1.
Feuiles
présence de bourgeons chez 25 espèces soit 54,35%,
une présence de vieilles feuilles chez la totalité des
espèces soit 100%.
En avril 2003, la chute de feuilles a été
notée chez 35 espèces (76,09%), la présence de feuilles
chez 31 espèces (67,39%), la présence de bourgeons chez 24
espèces (52,17%) et la présence de vieilles feuilles chez 27
espèces (58,7%).
La chute des feuilles est constatée sur 3 espèces
prioritaires en novembre-décembre 2002 par rapport à avril 2003
où les 5 espèces prioritaires étaient en
défeuillaison.
La phénologie foliaire en avril 2002 montre une
influence du manque d'eau et de la chaleur à cette période de
saison séche (température de 30,5°C et humidité
atmosphérique de 30%) sur l'émission de bourgeons chez les cinq
espèces prioritaires.
Les jeunes feuilles et les bourgeons sont mieux
appréciés des populations que les vieilles feuilles pour les
utilisations alimentaires, médicinales et fourragères. En effet,
les vielles feuilles sont souvent attaquées par des insectes et autres
micro-organismes phytopathogènes. Le calendrier de récolte des
feuilles de plantes médicinales devrait prendre en compte certains
aspects phytosanitaires liés à l'existence de ces organismes
nocifs à la consommation, ainsi que des résidus de pesticides
dans la nature.
V.2.2. Fleurs
Les résultats du suivi de la floraison en
novembre-décembre 2002 et en avril 2003 montrent que la
phénophase florifère n'est pas homogène chez 9 des 46
espèces étiquetées. Cette phénophase varie donc en
fonction des espèces. En novembre - décembre 2002 par exemple, 10
espèces (soit 21,74%) dont Ozoroa insignis étaient en
fleurs. En avril 2003, 7 espèces, soit 15,22% étaient en fleurs.
Aucune des espèces prioritaires n'était en floraison pendant
cette période. Ces résultats s'expliquent par le fait que la
floraison de ces espèces varie suivant la périodicité
pluviomètrique annuelle.
Ces résultats donnent des indications sur les
périodes de floraison des espèces, ce qui devrait permettre aux
populations de mieux situer les périodes de récolte des fleurs et
de prendre les mesures d'entretien nécessaires pour favoriser la
fructification des espèces. En effet, les fleurs, malgrés leur
faible usage en médecine traditionnelle, dictent en
général la production des fruits ainsi que celles des
dérivés de la ruche (miel, cire, propolis), qui constituent
autant de produits générateurs de revenus en milieu rural. Les
seuls prédateurs floraux que nous avons observés sont les
insectes, les écureuils, les singes. Les phénomènes
naturels (vents, fortes chaleurs...) et anthropiques (passage du bétail,
les récoltes de fruits...) peuvent aussi être des facteurs
favorisant la chute des fleurs de Gardenia ternifolia, Flueggea virosa et
Securidaca longepedunculata. Ces facteurs peuvent avoir des
répercussions sur la production fruitière et entraver la
dissémination de certaines espèces.
V.2.3. Fruits
En novembre - décembre 2002 sur l'ensemble des 46
espèces étiquetées, 16 espèces portaient des fruits
mûrs, soit 34,78%. Deux espèces seulement, Securidaca
longepedunculata et Flueggea virosa sont en pleine
fructification, soit 4,35% des espèces étiquetées. En
avril 2003, nous avons noté que 14 espèces seulement, soit 30,43%
portaient des fruits mûrs. Ceci montre un manque de production
fruitière pour les espèces recensées pour le commerce
local.
Comme source de produits alimentaires, ce sont surtout les
fruits de Cordyla pinnata, d'Adansonia digitata, de
Tamarindus indica, de Ziziphus mauritiana, de Diospyros
mespiliformis et de Lannea acida qui font l'objet d'une
exploitation. Le plus souvent, ces fruits sont exploités par les enfants
pour leur propre consommation. Cependant, Tamarindus indica,
Ziziphus mauritiana, Diospyros mespiliformis, Adansonia
digitata sont exploités par les femmes à des fins
commerciales. Source de revenus, la cueillette des fruits avant la
maturité semble être le préjudice à déplorer
dans le système d'exploitation. Dans une enquête du PAGERNA sur le
site, DIARRA (2002) [70] donne pour la commercialisation de ces produits les
tonnages de 14,5 kg pour une valeur de 1 538 450 F CFA. Dans ces
enquêtes, la contribution des produits à l'alimentation est
estimée 21,2 kg pour une valeur financière de l'ordre de 2 541
850 F CFA. Il est à noter que la période de cueillette est
surtout favorable pour les populations en manque d'activités
agricoles.
La forêt communautaire de Mama Kaoussou fournit quelques
produits intéressants dont les fruits (Diospyros mespiliformis,
Balanites aegyptica, Tamarindus indica...) constituent une source de
revenus monétaires pour les populations, notamment les femmes et les
enfants. Mais en raison de la jeunesse de cette « mise en défens
» (6 ans en 2006), des mesures de conservation in situ et des
essais de régénération assistée sont actuellement
tentées par les autorités et les populations locales. Les
chercheurs du GRPM et de l'UCAD devront jouer un rôle actif dans cette
forme de recherche opérationnelle participative. A ce titre, une banque
villageoise de semences d'espèces médicinales est en voie de
constitution à Sambandé pour permettre de sauver ce qui peut
l'être. Ceci pourrait contribuer à la lutte contre la
pauvreté.
V.3. La phytomasse épigée/hypogée
des 5 espèces médicinales prioritaires
Plusieurs études menées sur les marchés
des grandes villes du Sénégal ont montré que la demande en
plantes médicinales est assez forte. Cette forte demande a
entraîné une exploitation anarchique et abusive des ressources
médicinales. C'est essentiellement le prélèvement
d'écorces et de racines qui confère à cette
activité une influence négative sur la dynamique des populations
des espèces médicinales. Les racines et/ou les écorces de
tiges d'environ une centaine d'espèces répertoriées par
KERHARO [43, 44], DASYLVA [29] et FALL [36] sont très exploitées
à des fins médicinales au Sénégal, notamment dans
la région de Kaolack. L'adéquation entre l'offre et la demande en
produits médicinaux devrait permettre une bonne planification de
l'exploitation des espèces médicinales dans le site de
Sambandé.
Il ressort de l'étude de la phytomasse que parmi les 5
espèces médicinales prioritaires étudiées,
Flueggea virosa présente la biomasse totale la plus important
(32 kg), suivi par Securidaca longepedunculata (25,7 kg), Ozoroa
insignis (17 kg), Dichrostachys cinerea (7,07 kg) et Gardenia
ternifolia (4,24 kg).
Le rapport biomasse épigée/ biomasse
hypogée des 5 espèces montre que Ozoroa insignis a une
biomasse épigée relativement faible (30% contre 70% de biomasse
hypogée). Par contre, Dichrostachys cinerea a une biomasse
épigée importante (81,2% contre 18,8% de biomasse
hypogée). Les vertus thérapeutiques et alimentaires de ces 5
espèces sont connues des populations, ce qui justifie la forte pression
qu'elles subissent et la présence de plus en plus importante de leurs
produits sur les marchés [Tableaux X et XI]. En effet, ces
espèces présentent des propriétés
thérapeutiques intéressantes, notamment pour le traitement de
certaines maladies fréquentes, mais sont également
utilisées à grande échelle pour d'autres usages
ethnopharmacologiques et dans l'alimentation.
Flueggea virosa de par la forte demande des
marchés urbains est potentiellement menacée sur le site de
Sambandé du fait de sa faible abondance et de sa faible biomasse
épigée (30% contre 70% de biomasse hypogée).
D'après des enquêtes du GRPM menées dans la période
2000- 2003 (NDIAYE 2004 [51]), l'espèce est commercialisée dans
les marchés de Dakar avec des tonnages avoisinnant 9,8 tonnes par an, ce
qui représente un chiffre d'affaire de l'ordre de 21
millions par an. Selon cet auteur, la durée
d'écoulement des stocks est de 15 jours. Le poids moyen d'un fagot vendu
au marché est de l'ordre 92,6 grammes de racines (LÔ 2000 [49]).
Le nombre d'herboristes détenant des produits de cette plante sur un
échantillon de 500 fournisseurs est de 294, soit 70% des herboristes.
Les racines de cette plante sont utilisées comme
aphrodisiaques, vermifuges, antidysentériques,
anti-hémorroïdaires et analgésiques. Les écorces sont
utilisées dans le tannage et comme poison dans la pêche. De par
leur propriété astringente, elles sont utilisées contre
les abcès et la pneumonie. Selon Curasson [7, 43], les écorces
des racines et des tiges seraient cependant toxiques. ARBONNIER (2002) note que
son bois est utilisé comme piquets et tuteurs dans les vergers, dans le
petit mobilier et l'artisanat (chaises, lits, paniers), dans la confection des
toitures, comme charbon de bois et bois de feu. Les feuilles présentent
des propriétés laxatives et stimulantes et sont
préconisées contre la fatigue et les courbatures. Elles sont par
ailleurs consommées par le bétail tandis que les fruits seraient
localement consommés par les populations. Cet arbuste buissonnant est
utilisé en haie vive et en ornement dans les jardins. Dans les zones
cultivées du bassin arrachidier au Sine Saloum, l'espèce est
défrichée pendant les travaux champêtres. Sa protection
dans la mise en défens de la forêt communautaire Mama Kaoussou de
Sambandé mérite donc d'être renforcée.
La deuxième espèce dont l'offre dans le site et
la demande des marchés ne semble pas en adéquation est
Gardenia ternifolia. L'espèce qui ressemble à
Margaritaria discoïdea (Baill.) Webster est assez difficile
à différencier de celle-ci. Cette espèce des savanes
sahélosoudaniennes à guinéennes [7], peu abondante et
largement distribuée dans la zone du Sine Saloum (1 à 2 individus
au km2 [89]), est fortement demandée sur le marché
dakarois (environ 34 tonnes de racines / an). L'indice de présence du
Gardenia au niveau des étalages est de 100% [voir Annexe I].
Les racines et écorces sont commercialisées avec d'importants
tonnages (environs 34 tonnes par an), soit 11,41% des chiffres d'affaires des
herboristes cités dans l'enquête du GRPM de février 1999
[79]. Les herboristes enquêtés ne font pas une grande
différence entre Gardenia ternifolia et les autres
espèces de Gardenia représentées au
Sénégal. Les chromatographies sur couche mince (CCM)
réalisées par le GRPM sur les échantillons des
marchés dakarois font état de l'existence de plusieurs
chimiotypes. Les racines sont purgatives, hépatiques, anti-rhumatismales
et cholagogues. Les écorces sont stimulantes,
antihémorroïdaires, anti-odontalgiques et cicatrisantes [59]. Les
feuilles sont utilisées pour soigner la diarrhée, la lèpre
et l'hypertension. Les fruits sont fortifiants, anti-asthéniques et
défatiguants. Son bois jaune et très dur est utilisé pour
la fabrication de cuillères et de manches de couteaux, d'outils divers,
de flûtes et de sifflets.
La troisième espèce, Securidaca
longepedunculata, bien que largement distribuée en Afrique (du nord
au sud et du Sénégal au Kenya), figure sur la liste ICRAF des
espèces menacées par l'homme (DERY et al. 1999). Il
semblerait qu'un projet d'exploitation industrielle soit entrain d'être
monté au Sénégal, compte non tenu des tonnages
observés dans les marchés. Cette espèce apparemment
menacée dans les savanes soudano-guinéennes et
réputée antivenimeuse (racines) est utilisée pour soigner
les morsures de serpents. Ses racines son utilisées contre les
rhumatismes articulaires chroniques et les céphalées. Elles sont
également bien connues pour leur action sternutatoire (KERHARO [43]) et
leurs propriétés analgésiques et antihelminthiques. Les
écorces sont utilisées contre la filariose, comme colorant jaune
et dans le cordage [44, 45]. Les rameaux feuillés sont utilisés
contre les morsures de serpent, la conjonctivite et la cataracte. Les feuilles
sont antipyrétiques et anti-aménorrhées. Les fleurs
fraîches rentrent comme condiments dans les sauces, et le bois est
utilisé comme charbon de bois et bois de feu (ARBONNIER, 2002). Les
racines sont utilisées comme poison de flèche et sont toxiques
pour les animaux à sang froid (reptiles, poissons).
L'importance socio-économique de Securidaca
longepedunculata a été révélée à
l'ocassion d'enquêtes du GRPM au niveau des marchés dakarois (LY
2001 [50]). Sur 30 herboristes enquêtés, l'indice de
présence de cette espèce est de 73% avec un tonnage de l'ordre de
3,4 tonnes par an sur les étalages.
Pour les deux dernières espèces
(Dichrostachys cinerea et Ozoroa insignis), des
compléments d'étude de densités / ha sont
nécessaires sur le site de Sambandé. De même au niveau des
marchés, des enquêtes du GRPM doivent permettre de préciser
les tonnages / an, pour le commerce des racines.
Dichrostachys cinerea est une espèce
sahélo-soudanienne à guinéenne. Elle possède un
fort système racinaire et envahit les sols lourds (Arbonnier, 2002).
Bien qu'épineuses, les feuilles de cette plante sont prisées par
le bétail. Les racines, les feuilles, les écorces et les fruits
sont utilisés en pharmacopée et vendus sur les marchés
sous forme de bottes. Les fleurs visitées par les abeilles
présentent un intérêt en apiculture et en horticulture.
Ozoroa insignis est une éspèce
soudano-guinéenne de savanes [7] dont les racines sont vermifuges et
sont vendues sur les marchés pour traiter les ulcères
phagédéniques, la blennorragie et les hernies. Les écorces
sont purgatives, vermifuges, cholagogues, antidiarrhéiques et
anticoliques. Les feuilles sont galactagogues, antitussives et
antidysentériques. Sur les marchés dakarois, le tonnage
enregistré par DIENG (2005) sont de l'ordre de 3,1 tonnes / an
(période 2004 - 2005). Le bois est utilisé dans la petite
menuiserie (fabrication de meubles), comme bois de feu ou charbon de bois et
comme cure-dents (ARBONNIER 2002). Sur le plan alimentaire, les racines et les
écorces sont utilisées comme succédané du
thé et les fruits sont consommés par les enfants [44]. Les
rameaux feuillés sont donnés au bétail pour
l'engraissement. Ils sont considérés comme toxiques pour les
ânes au Soudan [42].
V.4. L'état des populations des 5 espèces
médicinales prioritaires à Sambandé
Concernant l'état des populations des espèces,
Ozoroa insignis et Securidaca longepedunculata
présentent un état satifaisant par rapport aux trois autres
espèces. Sur le site de Sambandé, l'expression du risque
(vulnérabilité) reste faible chez Ozoroa insignis et
Securidaca longepedunculata, moyenne chez Dichrostachys
cinerea et forte chez Gardenia ternifolia et Flueggea
virosa. Le degré et le type de menaces observés sur les cinq
espèces sont récapitulés dans les tableaux XII, XIII et
XIV. Ces menaces sont pour l'essentiel d'ordre anthropique
(prélèvements abusifs de bois, d'écorces et de racines),
notamment pour Flueggea virosa, Securidaca longepedunculata et
Gardenia ternifolia.
V.5. Les causes et les effets de la dégradation
des populations des espèces médicinales à
Sambandé
Il ressort des enquêtes menées que 30
espèces médicinales présentent une valeur
socioéconomique de par leur importance médicinale ou alimentaire.
Les espèces menacées sont au nombre de 28. Les causes de
dégradation des espèces étudiées sont de deux
ordres : des causes naturelles (sécheresse, baisse de la nappe
phréatique, dégradation des sols, compétition entre les
espèces), et des causes anthropiques qui sont des pratiques
néfastes de l'homme (feux de brousse, carbonisation clandestine,
surpâturage, émondage, abattage ou coupe de bois, cueillette
excessive des fruits). Les facteurs anthropiques et notamment les feux de
brousse apparaissent donc comme les causes les plus importants. L'absence de
rigueur dans la procédure de mise en défens, les
difficultés de gestion, ainsi que le caractère dérisoire
de
moyens mis en oeuvre pour la protection des plantes
médicinales, sont à bien des égards responsables de la
dégradation, surtout dans un contexte où la compétition
d'intérêts économiques divergents de plus en plus ouverte
s'effectue, au détriment des espaces naturels malgré la
surveillance d'une seule cellule d'animation et de concertation active. Parmi
ces activités, c'est surtout la recherche de produits combustibles, de
produits de construction, de produits médicinaux, ainsi que de
pâturage du bétail qui ont le plus contribué à la
régression du couvert végétal.
La dégradation des populations de ces espèces a
pour effets dans la vie des populations environnantes un manque de produits
pour les soins en phytothérapie, une régression des
activités portant sur la pharmacopée, un déficit de
ressources alimentaires et un accroissement de la pauvreté.
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