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Suivi-évaluation de la phytomasse de cinq espèces médicinales dans la forêt communautaire Mama Kaoussou de Sambande communauté rurale de Keur Baka region de Kaolack (Sénégal)

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par Ibrahima FALL
Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Sénégal - DES (Diplôme d'études supérieures de Biologie végétale) 2007
  

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CHAPITRE V

DISCUSSION

La discussion a porté sur les résultats relatifs à la flore et à la végétation, à la phénologie, à la phytomasse épigée/hypogée, à l'état des populations des espèces et aux causes de dégradation des populations des cinq espèces médicinales considérées comme prioritaires.

V.1. La flore et la végétation

L'inventaire floristique a permis de recenser 87 espèces dans les 31 placettes. Ces espèces dont 67 sont ligneuses et 20 herbacées se répartissent dans 71 genres et 38 familles. Ces informations indiquent que la forêt communautaire de Sambandé qui est une mise en défens récente de 2 ans d'après le PAGERNA (88) est relativement riche en espèces ligneuses. NDIAYE en 2004 a recencé 98 espèces, ce qui montre une apparition de 11 espèces supplémentaires. Les Mimosaceae, les Ceasalpiniaceae, les Combretaceae, les Fabaceae, les Anacardiaceae, les Euphorbiaceae et les Capparidaceae sont les familles les plus représentées en espèces, ce qui indique que nous avons affaire à un écosystème de type soudano-sahélien.

Les résultats d'inventaire de novembre 2002 et d'avril 2003 montrent que nous sommes en présence d'une savane boisée dominée par Acacia seyal de par sa hauteur et son abondance. Parmi les espèces médicinales prioritaires, trois dominent les deux autres de par leur hauteur. Il s'agit de Securidaca longepedunculata, Dichrostachys cinerea et Flueggea virosa. Ces espèces sont suivies par Ozoroa insignis et Gardenia ternifolia qui sont légèrement dominées par les 3 premières parce qu'elles sont appétées par le bétail qui limite vraisemblablement leur développement.

Acacia seyal est très utilisée dans la production de charbon de bois. De ce faite, les charbonniers clandestins sont souvent attirés par cette forêt où la production de charbon pourrait être une source de revenus très appréciable.

La végétation de cette forêt est négativement affectée par certains facteurs de dégradation parmi lesquels on peut citer :

o la coupe du bois vert à des fins de commercialisation (charbon, fibres d'écorce, bois de service) ou d'utilisation domestique pour la construction de cases, de palissades, de haies mortes et pour le bois de chauffe ;

o les feux de brousse qui brûlent surtout les jeunes pousses et hypothèquent la régénération ; o l'émondage pratiqué sur la strate arborée par les éleveurs pour nourrir le bétail ;

o la cueillette des fruits immatures qui concerne surtout le "Dimb" (Cordyla pinnata), le Tamarinier (Tamarindus indica), le "Sump" (Balanites aegyptiaca) et le "Alom" (Diospyros mespiliformis).

Selon les populations environnantes, la clôture de la forêt communautaire Mama Kaoussou de Sambandé pourrait davantage protéger le site des dégâts occasionnés par le bétail en divaguation, ce qui du reste devrait avoir un effet bénéfique sur l'effectif des jeunes plants. Malheureusement, selon les études du PAGERNA, un tel investissement ne peut être supporté par le budget de la communauté rurale, compte tenu de l'étendu de la surface à clôturer (1 045 ha).

V.2. La phénologie des espèces V.2.1. Feuiles

présence de bourgeons chez 25 espèces soit 54,35%, une présence de vieilles feuilles chez la totalité des espèces soit 100%.

En avril 2003, la chute de feuilles a été notée chez 35 espèces (76,09%), la présence de feuilles chez 31 espèces (67,39%), la présence de bourgeons chez 24 espèces (52,17%) et la présence de vieilles feuilles chez 27 espèces (58,7%).

La chute des feuilles est constatée sur 3 espèces prioritaires en novembre-décembre 2002 par rapport à avril 2003 où les 5 espèces prioritaires étaient en défeuillaison.

La phénologie foliaire en avril 2002 montre une influence du manque d'eau et de la chaleur à cette période de saison séche (température de 30,5°C et humidité atmosphérique de 30%) sur l'émission de bourgeons chez les cinq espèces prioritaires.

Les jeunes feuilles et les bourgeons sont mieux appréciés des populations que les vieilles feuilles pour les utilisations alimentaires, médicinales et fourragères. En effet, les vielles feuilles sont souvent attaquées par des insectes et autres micro-organismes phytopathogènes. Le calendrier de récolte des feuilles de plantes médicinales devrait prendre en compte certains aspects phytosanitaires liés à l'existence de ces organismes nocifs à la consommation, ainsi que des résidus de pesticides dans la nature.

V.2.2. Fleurs

Les résultats du suivi de la floraison en novembre-décembre 2002 et en avril 2003 montrent que la phénophase florifère n'est pas homogène chez 9 des 46 espèces étiquetées. Cette phénophase varie donc en fonction des espèces. En novembre - décembre 2002 par exemple, 10 espèces (soit 21,74%) dont Ozoroa insignis étaient en fleurs. En avril 2003, 7 espèces, soit 15,22% étaient en fleurs. Aucune des espèces prioritaires n'était en floraison pendant cette période. Ces résultats s'expliquent par le fait que la floraison de ces espèces varie suivant la périodicité pluviomètrique annuelle.

Ces résultats donnent des indications sur les périodes de floraison des espèces, ce qui devrait permettre aux populations de mieux situer les périodes de récolte des fleurs et de prendre les mesures d'entretien nécessaires pour favoriser la fructification des espèces. En effet, les fleurs, malgrés leur faible usage en médecine traditionnelle, dictent en général la production des fruits ainsi que celles des dérivés de la ruche (miel, cire, propolis), qui constituent autant de produits générateurs de revenus en milieu rural. Les seuls prédateurs floraux que nous avons observés sont les insectes, les écureuils, les singes. Les phénomènes naturels (vents, fortes chaleurs...) et anthropiques (passage du bétail, les récoltes de fruits...) peuvent aussi être des facteurs favorisant la chute des fleurs de Gardenia ternifolia, Flueggea virosa et Securidaca longepedunculata. Ces facteurs peuvent avoir des répercussions sur la production fruitière et entraver la dissémination de certaines espèces.

V.2.3. Fruits

En novembre - décembre 2002 sur l'ensemble des 46 espèces étiquetées, 16 espèces portaient des fruits mûrs, soit 34,78%. Deux espèces seulement, Securidaca longepedunculata et Flueggea virosa sont en pleine fructification, soit 4,35% des espèces étiquetées. En avril 2003, nous avons noté que 14 espèces seulement, soit 30,43% portaient des fruits mûrs. Ceci montre un manque de production fruitière pour les espèces recensées pour le commerce local.

Comme source de produits alimentaires, ce sont surtout les fruits de Cordyla pinnata, d'Adansonia digitata, de Tamarindus indica, de Ziziphus mauritiana, de Diospyros mespiliformis et de Lannea acida qui font l'objet d'une exploitation. Le plus souvent, ces fruits sont exploités par les enfants pour leur propre consommation. Cependant, Tamarindus indica,

Ziziphus mauritiana, Diospyros mespiliformis, Adansonia digitata sont exploités par les femmes à des fins commerciales. Source de revenus, la cueillette des fruits avant la maturité semble être le préjudice à déplorer dans le système d'exploitation. Dans une enquête du PAGERNA sur le site, DIARRA (2002) [70] donne pour la commercialisation de ces produits les tonnages de 14,5 kg pour une valeur de 1 538 450 F CFA. Dans ces enquêtes, la contribution des produits à l'alimentation est estimée 21,2 kg pour une valeur financière de l'ordre de 2 541 850 F CFA. Il est à noter que la période de cueillette est surtout favorable pour les populations en manque d'activités agricoles.

La forêt communautaire de Mama Kaoussou fournit quelques produits intéressants dont les fruits (Diospyros mespiliformis, Balanites aegyptica, Tamarindus indica...) constituent une source de revenus monétaires pour les populations, notamment les femmes et les enfants. Mais en raison de la jeunesse de cette « mise en défens » (6 ans en 2006), des mesures de conservation in situ et des essais de régénération assistée sont actuellement tentées par les autorités et les populations locales. Les chercheurs du GRPM et de l'UCAD devront jouer un rôle actif dans cette forme de recherche opérationnelle participative. A ce titre, une banque villageoise de semences d'espèces médicinales est en voie de constitution à Sambandé pour permettre de sauver ce qui peut l'être. Ceci pourrait contribuer à la lutte contre la pauvreté.

V.3. La phytomasse épigée/hypogée des 5 espèces médicinales prioritaires

Plusieurs études menées sur les marchés des grandes villes du Sénégal ont montré que la demande en plantes médicinales est assez forte. Cette forte demande a entraîné une exploitation anarchique et abusive des ressources médicinales. C'est essentiellement le prélèvement d'écorces et de racines qui confère à cette activité une influence négative sur la dynamique des populations des espèces médicinales. Les racines et/ou les écorces de tiges d'environ une centaine d'espèces répertoriées par KERHARO [43, 44], DASYLVA [29] et FALL [36] sont très exploitées à des fins médicinales au Sénégal, notamment dans la région de Kaolack. L'adéquation entre l'offre et la demande en produits médicinaux devrait permettre une bonne planification de l'exploitation des espèces médicinales dans le site de Sambandé.

Il ressort de l'étude de la phytomasse que parmi les 5 espèces médicinales prioritaires étudiées, Flueggea virosa présente la biomasse totale la plus important (32 kg), suivi par Securidaca longepedunculata (25,7 kg), Ozoroa insignis (17 kg), Dichrostachys cinerea (7,07 kg) et Gardenia ternifolia (4,24 kg).

Le rapport biomasse épigée/ biomasse hypogée des 5 espèces montre que Ozoroa insignis a une biomasse épigée relativement faible (30% contre 70% de biomasse hypogée). Par contre, Dichrostachys cinerea a une biomasse épigée importante (81,2% contre 18,8% de biomasse hypogée). Les vertus thérapeutiques et alimentaires de ces 5 espèces sont connues des populations, ce qui justifie la forte pression qu'elles subissent et la présence de plus en plus importante de leurs produits sur les marchés [Tableaux X et XI]. En effet, ces espèces présentent des propriétés thérapeutiques intéressantes, notamment pour le traitement de certaines maladies fréquentes, mais sont également utilisées à grande échelle pour d'autres usages ethnopharmacologiques et dans l'alimentation.

Flueggea virosa de par la forte demande des marchés urbains est potentiellement menacée sur le site de Sambandé du fait de sa faible abondance et de sa faible biomasse épigée (30% contre 70% de biomasse hypogée). D'après des enquêtes du GRPM menées dans la période 2000- 2003 (NDIAYE 2004 [51]), l'espèce est commercialisée dans les marchés de Dakar avec des tonnages avoisinnant 9,8 tonnes par an, ce qui représente un chiffre d'affaire de l'ordre de 21

millions par an. Selon cet auteur, la durée d'écoulement des stocks est de 15 jours. Le poids moyen d'un fagot vendu au marché est de l'ordre 92,6 grammes de racines (LÔ 2000 [49]). Le nombre d'herboristes détenant des produits de cette plante sur un échantillon de 500 fournisseurs est de 294, soit 70% des herboristes.

Les racines de cette plante sont utilisées comme aphrodisiaques, vermifuges, antidysentériques, anti-hémorroïdaires et analgésiques. Les écorces sont utilisées dans le tannage et comme poison dans la pêche. De par leur propriété astringente, elles sont utilisées contre les abcès et la pneumonie. Selon Curasson [7, 43], les écorces des racines et des tiges seraient cependant toxiques. ARBONNIER (2002) note que son bois est utilisé comme piquets et tuteurs dans les vergers, dans le petit mobilier et l'artisanat (chaises, lits, paniers), dans la confection des toitures, comme charbon de bois et bois de feu. Les feuilles présentent des propriétés laxatives et stimulantes et sont préconisées contre la fatigue et les courbatures. Elles sont par ailleurs consommées par le bétail tandis que les fruits seraient localement consommés par les populations. Cet arbuste buissonnant est utilisé en haie vive et en ornement dans les jardins. Dans les zones cultivées du bassin arrachidier au Sine Saloum, l'espèce est défrichée pendant les travaux champêtres. Sa protection dans la mise en défens de la forêt communautaire Mama Kaoussou de Sambandé mérite donc d'être renforcée.

La deuxième espèce dont l'offre dans le site et la demande des marchés ne semble pas en adéquation est Gardenia ternifolia. L'espèce qui ressemble à Margaritaria discoïdea (Baill.) Webster est assez difficile à différencier de celle-ci. Cette espèce des savanes sahélosoudaniennes à guinéennes [7], peu abondante et largement distribuée dans la zone du Sine Saloum (1 à 2 individus au km2 [89]), est fortement demandée sur le marché dakarois (environ 34 tonnes de racines / an). L'indice de présence du Gardenia au niveau des étalages est de 100% [voir Annexe I]. Les racines et écorces sont commercialisées avec d'importants tonnages (environs 34 tonnes par an), soit 11,41% des chiffres d'affaires des herboristes cités dans l'enquête du GRPM de février 1999 [79]. Les herboristes enquêtés ne font pas une grande différence entre Gardenia ternifolia et les autres espèces de Gardenia représentées au Sénégal. Les chromatographies sur couche mince (CCM) réalisées par le GRPM sur les échantillons des marchés dakarois font état de l'existence de plusieurs chimiotypes. Les racines sont purgatives, hépatiques, anti-rhumatismales et cholagogues. Les écorces sont stimulantes, antihémorroïdaires, anti-odontalgiques et cicatrisantes [59]. Les feuilles sont utilisées pour soigner la diarrhée, la lèpre et l'hypertension. Les fruits sont fortifiants, anti-asthéniques et défatiguants. Son bois jaune et très dur est utilisé pour la fabrication de cuillères et de manches de couteaux, d'outils divers, de flûtes et de sifflets.

La troisième espèce, Securidaca longepedunculata, bien que largement distribuée en Afrique (du nord au sud et du Sénégal au Kenya), figure sur la liste ICRAF des espèces menacées par l'homme (DERY et al. 1999). Il semblerait qu'un projet d'exploitation industrielle soit entrain d'être monté au Sénégal, compte non tenu des tonnages observés dans les marchés. Cette espèce apparemment menacée dans les savanes soudano-guinéennes et réputée antivenimeuse (racines) est utilisée pour soigner les morsures de serpents. Ses racines son utilisées contre les rhumatismes articulaires chroniques et les céphalées. Elles sont également bien connues pour leur action sternutatoire (KERHARO [43]) et leurs propriétés analgésiques et antihelminthiques. Les écorces sont utilisées contre la filariose, comme colorant jaune et dans le cordage [44, 45]. Les rameaux feuillés sont utilisés contre les morsures de serpent, la conjonctivite et la cataracte. Les feuilles sont antipyrétiques et anti-aménorrhées. Les fleurs fraîches rentrent comme condiments dans les sauces, et le bois est utilisé comme charbon de bois et bois de feu (ARBONNIER, 2002). Les racines sont utilisées comme poison de flèche et sont toxiques pour les animaux à sang froid (reptiles, poissons).

L'importance socio-économique de Securidaca longepedunculata a été révélée à l'ocassion d'enquêtes du GRPM au niveau des marchés dakarois (LY 2001 [50]). Sur 30 herboristes enquêtés, l'indice de présence de cette espèce est de 73% avec un tonnage de l'ordre de 3,4 tonnes par an sur les étalages.

Pour les deux dernières espèces (Dichrostachys cinerea et Ozoroa insignis), des compléments d'étude de densités / ha sont nécessaires sur le site de Sambandé. De même au niveau des marchés, des enquêtes du GRPM doivent permettre de préciser les tonnages / an, pour le commerce des racines.

Dichrostachys cinerea est une espèce sahélo-soudanienne à guinéenne. Elle possède un fort système racinaire et envahit les sols lourds (Arbonnier, 2002). Bien qu'épineuses, les feuilles de cette plante sont prisées par le bétail. Les racines, les feuilles, les écorces et les fruits sont utilisés en pharmacopée et vendus sur les marchés sous forme de bottes. Les fleurs visitées par les abeilles présentent un intérêt en apiculture et en horticulture.

Ozoroa insignis est une éspèce soudano-guinéenne de savanes [7] dont les racines sont vermifuges et sont vendues sur les marchés pour traiter les ulcères phagédéniques, la blennorragie et les hernies. Les écorces sont purgatives, vermifuges, cholagogues, antidiarrhéiques et anticoliques. Les feuilles sont galactagogues, antitussives et antidysentériques. Sur les marchés dakarois, le tonnage enregistré par DIENG (2005) sont de l'ordre de 3,1 tonnes / an (période 2004 - 2005). Le bois est utilisé dans la petite menuiserie (fabrication de meubles), comme bois de feu ou charbon de bois et comme cure-dents (ARBONNIER 2002). Sur le plan alimentaire, les racines et les écorces sont utilisées comme succédané du thé et les fruits sont consommés par les enfants [44]. Les rameaux feuillés sont donnés au bétail pour l'engraissement. Ils sont considérés comme toxiques pour les ânes au Soudan [42].

V.4. L'état des populations des 5 espèces médicinales prioritaires à Sambandé

Concernant l'état des populations des espèces, Ozoroa insignis et Securidaca longepedunculata présentent un état satifaisant par rapport aux trois autres espèces. Sur le site de Sambandé, l'expression du risque (vulnérabilité) reste faible chez Ozoroa insignis et Securidaca longepedunculata, moyenne chez Dichrostachys cinerea et forte chez Gardenia ternifolia et Flueggea virosa. Le degré et le type de menaces observés sur les cinq espèces sont récapitulés dans les tableaux XII, XIII et XIV. Ces menaces sont pour l'essentiel d'ordre anthropique (prélèvements abusifs de bois, d'écorces et de racines), notamment pour Flueggea virosa, Securidaca longepedunculata et Gardenia ternifolia.

V.5. Les causes et les effets de la dégradation des populations des espèces médicinales à Sambandé

Il ressort des enquêtes menées que 30 espèces médicinales présentent une valeur socioéconomique de par leur importance médicinale ou alimentaire. Les espèces menacées sont au nombre de 28. Les causes de dégradation des espèces étudiées sont de deux ordres : des causes naturelles (sécheresse, baisse de la nappe phréatique, dégradation des sols, compétition entre les espèces), et des causes anthropiques qui sont des pratiques néfastes de l'homme (feux de brousse, carbonisation clandestine, surpâturage, émondage, abattage ou coupe de bois, cueillette excessive des fruits). Les facteurs anthropiques et notamment les feux de brousse apparaissent donc comme les causes les plus importants. L'absence de rigueur dans la procédure de mise en défens, les difficultés de gestion, ainsi que le caractère dérisoire de

moyens mis en oeuvre pour la protection des plantes médicinales, sont à bien des égards responsables de la dégradation, surtout dans un contexte où la compétition d'intérêts économiques divergents de plus en plus ouverte s'effectue, au détriment des espaces naturels malgré la surveillance d'une seule cellule d'animation et de concertation active. Parmi ces activités, c'est surtout la recherche de produits combustibles, de produits de construction, de produits médicinaux, ainsi que de pâturage du bétail qui ont le plus contribué à la régression du couvert végétal.

La dégradation des populations de ces espèces a pour effets dans la vie des populations environnantes un manque de produits pour les soins en phytothérapie, une régression des activités portant sur la pharmacopée, un déficit de ressources alimentaires et un accroissement de la pauvreté.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe