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L'intégration sous-régionale en CEMAC à  l'épreuve de la liberté de circulation des biens et des personnes

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par Achille SOMMO PENDE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master Gouvernance et Politiques Publiques 2010
  

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Paragraphe 2. Replacer les peuples au coeur de la dynamique d'intégration sous-régionale

Le patrimoine historique et culturel met en évidence un héritage encore affecté par les vestiges de la colonisation. Replacer les peuples d'Afrique centrale au coeur du processus d'intégration sous-régionale, signifie également départir la libre circulation de sa dimension juridico-institutionnelle. Ainsi, il n'est pas sûr que l'adoption du passeport communautaire voire l'hypothétique droit d'établissement, favorisent les échanges économiques et culturels entre peuples. De cette démarche, il en découle trois (03) axes fondamentaux.il s'agit de :

· Mettre à profit les peuples traits d'union :

Les peuples frontaliers qui ont cette vocation à s'intégrer plus facilement doivent pouvoir, à l'occasion des multiples brassages culturels et métissages ethniques qui ont eu lieu, favoriser l'insertion et la familiarisation d'autres peuples. Ce qui suppose également une attention particulière des dirigeants qui dans les zones concernés, mettent un accent à dynamiser les activités économiques et culturels qui mobilisent les populations.

· Renforcer le partenariat avec le secteur privé

Le secteur privé joue un rôle croissant dans l'intégration régionale. Les pouvoirs publics n'étant plus responsables au premier chef de la production, il incombe au secteur privé de mettre en oeuvre les changements issus des accords d'intégration.

« Un des domaines dans lequel le secteur privé peut avoir une contribution positive est celui de la prise de décisions politiques aux niveaux national et régional. Un secteur privé bien organisé peut participer à la formulation des politiques, prodiguer des conseils aux pouvoirs publics et exercer des pressions pour la poursuite des réformes positives. En éliminant les principaux obstacles à la croissance en taille et en efficacité du secteur privé, l'intégration régionale favorise la formation de marchés élargis, grâce à la libéralisation et à l'harmonisation des échanges, et accroît le volume potentiel des affaires et les possibilités de profit »94(*).

Pour promouvoir le dialogue avec le secteur privé, les pays utilisent divers mécanismes, notamment des réunions et des séminaires périodiques de consultation. L'organisation de foires commerciales et de voyages d'études sont aussi des moyens courants pour stimuler la participation du secteur privé au processus d'intégration.

· Accroître la participation de la société civile dans le domaine de l'intégration sous-régionale

La société civile qui, depuis le processus de démocratisation du continent au début des années 1990, a connu une croissance fulgurante et a accru son pouvoir d'influence, ne s'est limitée qu'a défendre et promouvoir les intérêts des Nations. Très peu d'organismes de la société civile s'intéressent aux problèmes qui se posent à l'échelle de la sous-région CEMAC. Bien des pays tirent parti de la tenue de séminaires et de réunions périodiques avec les organisations de la société civile pour débattre des questions d'intégration. L'organisation d'un débat national sur l'intégration est une pratique rare, et les discussions sont généralement circonscrites aux enceintes parlementaires, et ouvertes au public à l'occasion des « journées CEMAC ». Or il existe de nombreux axes qui peuvent être investis comme les droits de l'homme, la citoyenneté, les droits des minorités, la gouvernance et la participation politique, le renforcement des capacités...

« Ce sont les pouvoirs publics et les organisations intergouvernementales qui, en général, monopolisent le débat sur l'intégration. Néanmoins, l'on reconnaît de plus en plus la nécessité d'associer la société civile au processus afin d'en accroître les chances de réussite. Il faut sensibiliser le public à l'intégration régionale et l'intéresser à sa réussite si l'on veut qu'il la soutienne et se l'approprie »95(*).

Il faut donc également une dimension sous-régionale de la société civile qui n'est pas seulement accaparée par les organisations non gouvernementales mais également par les entreprises citoyennes des ressortissants de la CEMAC.

* 94 Commission Economique pour l'Afrique, Sixième session du Comité du commerce, de la coopération et de l'intégration régionale, op.cit p.14

* 95 Commission Economique pour l'Afrique, Sixième session du Comité du commerce, de la coopération et de l'intégration régionale, op.cit p.15

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