Les forces et faiblesses de la politique agricole du Bénin de 1990 jusqu'à nos jours, et les défis d'avenir pour le pays( Télécharger le fichier original )par C. Modeste HOUNGBEDJI C. Modeste Université d'Abomey Calavi - Maà®trise en Sciences Economiques 2009 |
Section 3- Les technologies et la performanceLe Bénin est un pays dont la pratique agricole est encore traditionnelle et archaïque car les paysans continuent de labourer des hectares de terre avec la houe. Peu de gens arrivent à utiliser la charrue ; quant aux tracteurs, ce n'est qu'une mince partie de paysans qui ont accès à cette technologie culturale. Aussi les méthodes culturales sont toujours soumises aux ordres naturels qui à des moments donnés bouleversent les calendriers des saisons que les paysans connaissaient et avaient l'habitude de suivre. Souvent ces paysans subissent les lois de la nature car beaucoup voient leurs cultures détruites par le manque d'eau, ou l'excès de pluie alors qu'il y a quelques années encore, à ces mêmes périodes, ils avaient l'habitude de cultiver et ne rencontraient pas ces genres de problèmes. Tout ceci montre le niveau encore reculé de l'agriculture béninoise et le manque de technologie pour contourner les aléas ou imprévus de la nature qui déciment des hectares de cultures et amenuisent ainsi les grands efforts des paysans béninois. Il manque alors la maîtrise de l'eau. La courbe suivante montre le nombre de tracteurs agricoles en utilisation au Bénin par année. Figure 12: Courbe du nombre de tracteurs agricoles en utilisation au Bénin En moyenne, par an, on a 8415 actifs agricoles pour un tracteur, ce qui est très insuffisant et montre le niveau de mécanisation très bas de l'agriculture béninoise. La courbe montre que de 1990 jusqu'en 1999, le nombre de tracteurs a accru mais depuis 2000 jusqu'en 2003, ce nombre est resté stationnaire. En somme on remarque que l'agriculture béninoise manque de moyens techniques. Notons néanmoins que ces derniers temps ci, un effort se constate avec l'allocation d'un financement spécial de dix milliards devant servir à mécaniser l'agriculture béninoise. Même si ce n'est pas encore suffisant, c'est quand même un effort. Section 4- Études comparatives de comportements de deux filières agricoles (au Bénin et au Nigeria) : cas du manioc et de l'anacarde Paragraphe 1- L'Anacarde : Étude de
données, analyses et Tableau 12: Evolution de la production de l'anacarde au Bénin et au Nigéria
Source: FAOSTAT, htt:// faost.fao.org, 2006 Selon ce tableau on remarque que la production de l'anacarde au Nigeria est parfois de 5 à 10 fois supérieure à celle du Bénin. Figure 13 : Courbes comparatives des rendements de l'anacarde au Bénin et au Nigeria. De l'analyse de ces données il ressort que de 1990 à 2005 le rendement de la production de l'anacarde au Nigéria est chaque fois très supérieur à celui du Bénin. Cela montre alors qu'au Bénin les moyens adéquats n'ont pas été mis en oeuvre pour que le rendement soit à un haut niveau. Paragraphe2 : Le manioc : Étude de
données, analyses et Figure 14: Courbes d'évolution des rendements du manioc au Bénin et au Nigéria Les données ci dessus montrent que les rendements du Bénin depuis 2000 dépassent ceux du Nigeria. Cela montre alors qu'il y a eu des efforts pour améliorer ces rendements au Bénin, mais nous devons aussi remarquer que les rendements du manioc au Nigeria ont aussi diminué depuis 2000. L'amélioration des rendements du manioc au Bénin peut-être mise à l'actif du Programme de Développement des Racines et Tubercules Section 5- Le secteur agricole et le
développement économique il favorise l'accès à moindre coût aux produits vivriers et l'amélioration des conditions de vies des paysans. En effet lorsque l'agriculture se développe, les paysans utilisent les moyens modernes pour cultiver, cela permet de faire de grandes superficies de cultures (usage de tracteurs, motoculteurs...) et d'avoir de grands rendements, ce qui permet des productions de grandes échelles. Il y aura alors disponibilité des produits, ce qui évite la famine, les prix de vente vont baisser. Cette disponibilité des produits favorise l'émergence d'autres unités de transformation comme les industries agroalimentaires, les entreprises et services associés aux exploitations agricoles. Tout ce processus entraîne des créations d'emploi, cela accroît la capacité des populations à faire face à leurs besoins quotidiens, ce qui participe à la réduction de la pauvreté. Si les cultures produites sont beaucoup transformées, on aura besoin d'en cultiver plus, ainsi les paysans pourront accroître considérablement leurs revenus agricoles et satisfaire beaucoup plus leurs besoins quotidiens, cela favorise la réduction de la pauvreté. Paragraphe 2- Effet d'un accroissement de la
production de céréale Le schéma suivant qui est une imitation du schéma de William Murdoch, la faim dans le monde, surpopulation et sous alimentation, (Dunod, 1985, P.227), illustre bien le lien entre emploi, accroissement de la production agricole pour une culture donnée, et la réduction de la pauvreté. Si nous considérons le cas des céréales comme produits de base, comme l'a fait william nous aurons le schéma suivant : schéma 1: Lien entre emploi, accroissement de la production agricole, et la réduction de la pauvreté Accélération de la croissance des petites industries Emploi Accroissement des revenus non agricoles Épargne Épargne Accroissement de la production des céréales Accroissement des revenus ruraux Demande générale de biens de consommation et de biens de production céréalière Épargne Emploi Accroissement de la consommation des céréales Du schéma précédent, il se dégage que sur l'économie et sur la population, un accroissement de la production de céréale favorise la création d'emplois et la réduction de la pauvreté en général. Cette interprétation est toujours valable même si on change de culture. Il apparaît donc nécessaire que l'État stimule auprès des populations, la production et la consommation des produits agricoles comme le manioc, les céréales et autres produits vivriers dont les productions ont de fortes corrélations positives avec le PIB agricoles du pays. Il faut aussi oeuvrer à favoriser la transformation de ces produits. - De même, le riz est un produit vivrier très apprécié par les Béninois. Une politique agricole dans le sens de l'augmentation des productions et rendement de ce produit sera d'une bonne utilité pour la population et cela peut aider à éviter les crises alimentaires et garantir une sécurité alimentaire.
Lorsqu'une population atteint l'autosuffisance alimentaire, cela suppose que cette population arrive à produire elle-même les produits qu'elle consomme et dont elle a besoin, elle arrive à couvrir elle-même ses besoins alimentaires sans devoir en importer d'autres. Au Benin, le manioc constitue l'une des rares cultures dont la production disponible couvre le besoin en consommation de la population. Ce qui signifie donc que l'autosuffisance alimentaire n'est pas encore atteinte pour beaucoup de cultures, et donc chercher à combler ces déficits passent par la mise en oeuvre d'une politique agricole performante. C- Les Industries légèresDans un État qui se développe, l'industrialisation se présente comme une chose nécessaire à l'équilibre de l'économie du pays. Au Bénin le tissu industriel n'est pas développé or il faut arriver à transformer les produits agricoles et autres matières premières avant de permettre leur utilisation. Grâce à l'agriculture on peut réussir à mettre en place certaines industries utiles pour l'économie. - Les industries de fabrique de biscuits, d'alcool, et d'autres choses à base de produits agricoles pourront s'installer lorsque les matières premières agricoles seront disponibles sur place à moindres coûts. Ainsi le développement de l'agriculture pourra permettre d'avoir accès à ces matières premières. - Lorsque l'agriculture se développe, l'utilisation de gros matériels agricoles mécaniques (tracteurs...) devient nécessaire. Les industries qui fabriquent les pièces de rechange et celles de montage de ces engins agricoles verront la nécessité de s'installer afin de faire face aux besoins. - De même lorsque l'agriculture se développe l'utilisation des intrants croit en quantité et donc pour faire face à la demande, des industries de fabrique d'intrants agricoles pourront être implantées. En somme le développement de l'agriculture est un grand atout pour l'essor de l'industrie et en même temps cela participe à la création d'emplois et au développement économique du pays. Pour arriver à ce stade il est évident que les initiatives privées sont nécessaires car les différentes industries citées cidessus pourront être mises en place par des investisseurs privés. Les matières premières agricoles pourront être aussi produites par des exploitants privés. Toutes ces actions participent à la création d'entreprises privées. Aussi dans le but de mener à bien leurs affaires, les entrepreneurs privés sont-ils obligés de biens gérer leurs entreprises et tout cela participe à la bonne gestion de l'économie, ce qui assainit l'économie. Section 6- Les rôles de l'État dans le développement économique Paragraphe 1- Les rôles des l'État S'il y a augmentation de la production, il faut trouver des structures de consommation pour soutenir l'évolution croissante de cette production. L'état peut être le propulseur et l'initiateur de certaines actions comme : l'urbanisation, la promotion et la création de grandes industries et entreprises non encore existantes. Aussi, l'état doit-il garantir l'égalité de droits entre les personnes physiques et morales, garantir la stabilité politique ... afin de faciliter les investissements |
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