B.3 Le canal des prix des autres actifs
La théorie du canal du cours des actions, quant
à elle, soutient que la politique monétaire affecte la valeur
boursière des entreprises, et donc leur plan
d'investissement.7 Une politique monétaire restrictive pousse
les agents économiques à céder leurs actifs non
financiers, afin de reconstituer leurs encaisses monétaires. Il s'ensuit
une baisse de la demande d'actions provoquant une chute de la valeur
boursière des entreprises. A défaut d'augmenter le nombre
d'actions émises, les entreprises sont alors contraintes de
réduire les investissements.
Par ailleurs, une approche keynésienne de ce canal
montre qu'une politique monétaire restrictive modifie la structure du
portefeuille des agents économiques, en faveur des obligations qui
deviennent plus attrayantes par rapport aux actions, ce qui conduit, comme
précédemment, à une baisse de la valeur boursière
des entreprises et de leurs investissements.
Tous les mécanismes décrits ci-dessus à
travers les canaux des taux d'intérêt, du crédit ou des
prix des autres actifs, aboutissent à des effets théoriques
tranchés sur l'activité économique. En
réalité, le résultat n'est pas aussi certain, en
particulier dans une zone monétaire intégrée où les
effets de la politique monétaire sur les économies peuvent
apparaître significativement divergents.
En effet, la plupart des études empiriques
consacrées à l'analyse des divers canaux de transmission de la
politique monétaire au sein de l'UMOA, privilégie
7 Tobin, 1961
le canal des taux d'intérêt. Les conclusions
quant au mécanisme de transmission de la politique monétaire,
pour la zone UMOA découlent de deux études : Diop (1998) et
Nubukpo (2001).
- Diop (1998) aboutit à la conclusion selon laquelle
les taux débiteurs des banques sont sensibles aux taux directeurs de la
BCEAO. Le taux d'intérêt du marché monétaire exerce,
à court terme (horizon d 'un mois), une influence significative. Mais
à long terme, l 'impact est faible. Par contre les taux débiteurs
des banques varient de 0,42% à court terme et de 0,97% à long
terme lorsque le taux de prise en pension varie de 1%.
- Nubukpo (2001) étudie l 'impact de la variation des
taux directeurs de la BCEAO sur l'inflation et la croissance. A partir d'une
modélisation à correction d'erreur et d 'une modélisation
VAR, il aboutit aux conclusions selon lesquelles un choc positif sur les taux
directeurs se traduit par un effet négatif sur la croissance
économique. L'effet négatif sur l 'inflation est rapide, avec une
ampleur maximale observée dès la fin du premier trimestre.
Quelle a été l'évolution de ces divers
agrégats dans le contexte béninois ? la section suivant
présente sommairement la situation des agrégats objets de
l'étude
SECTION 2 : Situation de l'inflation, de la
croissance et des crédits à l'économie au
BENIN.
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