Conclusion
L'objectif de notre travail était d'examiner l'impact
de la crise financière internationale sur les pays émergents. Le
champ d'étude de notre sujet étant très vaste et au regard
des exigences académiques sur la taille limitée de notre travail,
nous nous sommes restreints aux pays émergents d'Afrique et nous avons
illustré notre étude par le cas du Cameroun. Pour ce faire, nous
avons d'abord présenté le contexte international avant et
après le déclenchement de la crise ainsi que ses causes, ensuite,
nous avons dégagé les canaux de transmission de la crise aux pays
émergents d'Afrique et enfin, nous avons analysé le cas du
Cameroun à travers ces mécanismes de transmission.
Il ressort de notre étude que la plupart des pays
africains n'échapperont pas à la crise globale. Ils sont
exposés à la crise par leur système bancaire relativement
lié à celui des pays avancés, par la baisse des flux de
capitaux vers l'Afrique, par le durcissement des conditions d'emprunt et par la
chute des prix et de la demande des produits exportés. Ces canaux de
transmission pourraient conduire à l'aggravation des déficits
publics, suivie d'un manque de source de financement. L'impact dans chaque pays
dépendra de sa position extérieure (dette extérieure,
réserves de changes, déficit courant, etc.) et de sa
capacité à faire face à cette crise (base taxable,
politique de gouvernance, etc.).
Pour le cas du Cameroun, les effets de la crise restent encore
limités. Cependant, de nombreux risques pèsent sur son
système bancaire, son budget, sa balance courante, sa dette publique et
le financement de son économie. Des actions devraient être mises
sur pied pour éviter que ces risques ne se réalisent. Par
exemple, le gouvernement camerounais, en partenariat avec les autres pays de la
CEMAC pourrait initier un projet visant à réaménager le
cadre juridique du marché interbancaire de la CEMAC afin de minimiser
les risques de contrepartie et permettre la reprise et le bon fonctionnement de
ce marché interbancaire. Il pourrait également assurer les
dépôts de la clientèle, ce qui pourrait avoir pour effet le
passage d'une structure de dépôts à vue aux
dépôts à terme, permettant à la fois
d'atténuer le risque d'un bank run et d'octroyer davantage des
crédits à l'économie nationale. Améliorer le climat
des affaires pourrait avoir un triple effet : plus d'investissements nationaux,
davantage de crédit à l'économie nationale et
réduction des risques de concentration de placements à
l'extérieur. Le gouvernement devra aussi diversifier la source de ses
recettes (par exemple, augmenter ses investissements de portefeuille ou
favoriser la conquête de nouveaux marchés pour les exportations
camerounaises, etc.). Il devra enfin utiliser avec prudence les marges
budgétaires en insistant sur le financement des secteurs prioritaires
comme l'éducation, la santé, l'agriculture, l'énergie ou
les infrastructures routières. En bref, le challenge auquel est
confronté le Cameroun aujourd'hui, est de faire face à la crise
dans une perspective de la poursuite de son désendettement, de la lutte
contre la pauvreté et de son développement.
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