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Les ratings financiers et l'inflation

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par Igor Topic
Université libre de Bruxelles - Licence en sciences économiques 2004
  

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V.1.3 Position compétitive

Le niveau de compétition est généralement représenté par des indices de concentration du secteur, au contraire de l'analyse ci-dessous je ne voudrais pas me concentrer sur la concentration de l'actionnariat dans les différentes sociétés même si cette variable peut mener à des incitants supplémentaires pour la concentration des secteurs. C'est ainsi que la taille de l'entreprise serait vue comme une proportion du chiffre d'affaires par rapport au secteur.

La littérature économique oppose généralement les intérêts des autorités de régulation de marché et l'effet de la concentration sur la richesse des secteurs concernés. Dans « Mergers and the market concentration doctrine : Evidence from the Capital Market »17(*), B. Espen Eckbo analyse l'effet de la concentration et du changement de concentration sur la richesse de l'industrie représentée par le return anormal ou « abnormal return » en anglais.

La doctrine de concentration du marché est issue de la théorie d'oligopole des modèles de Cournot et Nash. La première est basée sur une concurrence par les quantités entre les sociétés présentes sur le marché. La seconde concerne la théorie des jeux. L'augmentation de concentration du secteur peut conduire à une augmentation des prix de l'industrie concernée étant donné que la collusion est plus facile et donc que l'exercice d'un pouvoir de monopole est facilité. Ceci est la doctrine classique de concentration du marché18(*). Néanmoins, les tests réalisés dans le cadre de cette étude indiquent que cette hypothèse est rejetée et que l'effet de la richesse de l'industrie n'est pas positivement corrélé au niveau de concentration préexistant ni au changement dans le niveau de concentration.

Cette étude fait ressortir des aspects réglementaires sur les effets de la concentration qui pourraient être analysés dans le cadre de la partie Régulation. Des avantages de la concentration peuvent néanmoins être cités comme l'internalisation des sources d'information ou plutôt des effets de synergie qui permettraient de contrôler l'augmentation des coûts.

Ce volet concentration permet d'introduire la notion de position compétitive.

La position compétitive peut être revendiquée de plusieurs manières. D'une part, la taille est sans aucun doute un avantage qu'il est difficile de négliger. Celle-ci permet de contrôler plus facilement l'environnement dans lequel se trouve l'entreprise. Néanmoins, suivant les résultats d'Eckbo, celle-ci ne serait la composante dans l'établissement de la richesse du secteur.

L'environnement semble donc être une composante essentielle dans l'établissement de la position compétitive d'une entreprise. A ce sujet, une étude de Dehning et Stratopoulos intitulé « Determinants of sustainable competitive advantage due to an IT-enabled Strategy »19(*) apporte des éléments de réponse.

Cette étude teste les hypothèses suivantes :

1. H1 : Les entreprises avec des compétences « supérieures » en management de l'IT auront une plus grande  « duration »  de leur avantage compétitif durable.

2. H2 : Les entreprises avec des compétences supérieures techniques de l'IT auront une plus grande « duration » de leur avantage compétitif durable.

3. H3 : Les entreprises avec une infrastructure IT supérieur auront une plus grande « duration » de leur avantage compétitif durable.

4. H4 : Les entreprises avec un avantage compétitif majoritairement reconnu auront une plus courte « duration » de leur avantage compétitif durable.

La première hypothèse touche à la gestion des possibilités qu'offrent les systèmes d' « Information Technology ».

La deuxième hypothèse s'intéresse aux possibilités d'implémenter les systèmes existants afin de perdurer avec la même technologie.

Ce travail teste également si la qualité des infrastructures, de même que la reconnaissance des concurrents sur l'avantage compétitif, joue un rôle sur la capacité des entreprises à perdurer.

Cependant, l'hypothèse trois pourrait être liée aux hypothèses un et deux si la flexibilité des infrastructures est importante.

La dernière hypothèse considère la reconnaissance de l'avantage par les concurrents, et teste l'effet de cette reconnaissance sur la duration de l'avantage compétitif.

Les résultats indiquent que la première et la quatrième hypothèse ont un effet significativement différent de zéro. La première ayant un effet positif et la quatrième un effet négatif sur la duration. La conclusion essentielle est que l'évaluation du management de la société sur les infrastructures procure un effet bénéfique sur les investissements réalisés. Par contre, la reconnaissance des concurrents de l'avantage conduit à une plus courte duration. Il est également intéressant de noter que le rating des CEO (Chief executive officer) raccourci la duration de l'avantage compétitif. Ce résultat n'est pas étonnant si on considère que le rating des Ceo représente une reconnaissance de la part des concurrents.

Illustration 7 : Effet sur duration avantage compétitif IT

Effet sur la duration

+

-

-

Mngnt rate

Recon conc

Ceo Rating

 
 
 
 
 
 
 
 
 

D'après cette analyse, et en considérant que le rating des Ceo de même que la reconnaissance des concurrents représentent des variables environnementales, on arrive à la conclusion que l'environnement aurait un impact négatif sur la duration d'un avantage compétitif technologique.

En revenant à des modèles économiques, nous pouvons de nouveau citer le modèle de Krugman même si les variables représentant ce modèle, c'est-à-dire la technologie existante et la qualité des infrastructures ne sont pas significatives.

La variable représentant le modèle de Von Stackelberg (la reconnaissance des concurrents) est significative. De ce fait, nous pouvons conclure que l'approche de leader-poursuivant est significative pour perdurer dans un secteur.

* 17 Journal of Business, 1985, p.325-49

* 18 Eckbo, B.E, «Mergers and the Market Concentration Doctrine: Evidence from the Capital Market», Journal of Business, 1985, p.325-49

* 19 Journal of Strategic Information Systems, 2003, p.7-28

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand